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Le manager général de l'équipe FDJ-Suez, Stephen Delcourt, au micro de Cyclism'Actu.

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Sport
Transcription
00:00Déjà c'est une chance pour nous d'avoir trois fans de top 10 mondiales dans la même équipe.
00:08Je pense qu'on aurait parlé de ça il y a un an, je pense qu'en tout cas un journaliste
00:12n'aurait pas été capable.
00:14Il n'y a pas de solidarité, c'est parce qu'on est une équipe française qu'on ne peut pas
00:17attirer les plus grands noms.
00:19Je vais être à contre-pourrant des derniers papiers qui ont été écrits ces dernières
00:22années, mais la France n'a rien à envier aux autres pays.
00:27C'est un système qui est différent sur le salarial ou sur les choses qui vont avec,
00:31mais on peut attirer les plus grands talents quand on a un projet.
00:34Stéphane, ça fait longtemps qu'on en parle, mais allez, on y est.
00:38Oui, on y est sur cette 20e saison avec beaucoup d'ambition.
00:42Même si le début de saison est bien parti pour nous en Australie, on va arriver dans
00:46le cœur du sujet avec toutes ces belles courses qui vont arriver.
00:49Ce sera quoi l'année 2025 réussie Stéphane ?
00:53C'est sûr que ça passera par gagner des grands succès, qu'on s'accalote de cocher
00:57encore plus de mouvements, de gagner encore plus de courses.
01:00Mais au-delà de ça, et avant de parler du tour, parce que je pense que c'est la date
01:04suivante dont on veut que j'aille, ce sera un dépannement personnel de tous.
01:09On s'était vu lors de la présentation du tour, on n'a plus à se cacher, mais maintenant
01:14qu'on y est vraiment là, on se dit quoi ?
01:17C'est-à-dire que maintenant que Demi Vollering est officiellement sous nos coups par exemple,
01:22c'est l'étape d'après.
01:23On a fait trois ans dans le top 5 mondial, mais il faut avouer qu'on se faisait quand
01:27même écraser par Easy Works et Little Trek.
01:30Maintenant, l'ambition est d'aller jouer contre eux.
01:33J'espère que le cyclisme féminin, et particulièrement notre équipe, on va être capables de jouer
01:39contre eux, d'être capables de rivaliser sur toutes les grandes courses et pas ramasser
01:42les miettes.
01:43On n'a pas du tout à vous dire, autour de France, on va viser un top 5, on va essayer
01:48de gagner une étape, on va viser le podium.
01:50J'ai à côté de moi Demi qui a fait un quart du tour, deux fois deux.
01:55Juliette top 5, Yelita top 5.
01:57Derrière, aujourd'hui, on ne peut pas se mentir.
01:59Même si la concurrence est très forte, on y va pour gagner et on va tout mettre en
02:03place pour ramener Maillot Jaune chez nous.
02:06On se connaît depuis longtemps, si je vous dis que vous avez toujours rêvé de ce truc-là.
02:11Je pense qu'on a toujours rêvé haut dans l'équipe, avec nos valeurs, avec notre ADN,
02:15mais on a toujours visé très haut.
02:17Peut-être trop haut à des moments et on nous a reproché d'aller trop vite, parce
02:24que le cyclisme féminin ne prenait pas.
02:26Clairement, aujourd'hui, notre sport est en train de prendre, il est encore très fragile
02:29et je pense qu'il faut être très vigilant là-dessus.
02:31Mais on a une équipe qui peut marquer l'histoire du cyclisme, du cyclisme pas que féminin,
02:37du cyclisme tout court.
02:38Comment gère une équipe à trois têtes ?
02:40Très bien, honnêtement, humainement, elles sont géniales.
02:44Si elles n'ont pas l'occasion de porter de dossards ensemble, c'est assez facile.
02:48Humainement, ce sont trois femmes exceptionnelles, hyper engagées, avec de trop de caractère,
02:53mais qui vont dans le même sens.
02:55Elles veulent gagner, elles veulent attaquer ensemble, elles veulent passer des supers moments.
03:00Je le vois en stage, elles passent des moments très simples ensemble.
03:03Elles vont courir ensemble, elles prennent un café ensemble, elles jouent à des jeux
03:07de cartes ensemble, elles regardent des séries ensemble.
03:09C'est des moments assez simples, mais je ne suis pas trop inquiet là-dessus.
03:13Vous parlez du cyclisme féminin et de son évolution.
03:16On a l'impression que maintenant, il y a quand même chez eux aussi,
03:19chez les femmes comme chez les hommes, un sport à deux vitesses.
03:22Soit vous avez le budget et que vous pouvez tout faire, soit les petites équipes qui galèrent, non ?
03:27Oui, c'est sûr.
03:28C'est un peu comme chez les organisateurs, avec les petites organisations bénévoles
03:32qui ont du mal à trouver leur place.
03:33On ne doit pas oublier d'où on vient, donc on doit entraider tout le monde.
03:36Et je le dis, le cyclisme féminin, il faut qu'on emmène tout le monde,
03:38ne pas aller trop vite.
03:39On n'est pas là pour dire qu'il faut un tour de France à trois semaines.
03:41On n'emmènera que cette équipe.
03:42On a la chance de faire partie de cette équipe.
03:44On a fait les bons choix au bon moment.
03:45Mais ça peut aller très vite dans l'autre sens.
03:48Il ne faut pas être égoïste.
03:49Il faut emmener le maximum possible.
03:50Et surtout, j'aimerais qu'il y ait plus d'entente entre les organisateurs et les équipes,
03:54parce qu'aujourd'hui, on est en train de tous se diviser.
03:57Bretagne, Ladies Tour, par exemple, qui s'arrête ?
04:00C'est un coup de frein pour l'évolution du cyclisme féminin ?
04:02Oui, Bretagne, Ladies Tour, Tour de Normandie,
04:05deux courses françaises avec deux contre la monte aussi.
04:07Parce que là, on a quand même beaucoup moins de chrono derrière.
04:10Ils s'arrêtent pour faute de moyens.
04:12Je trouve ça dommage, un an après les Jeux Olympiques qui ont été un tel succès
04:16pour notre pays, pour Paris,
04:18de voir qu'il n'y a plus de moyens pour le sport
04:20et que l'héritage n'est pas là.
04:22On connaît votre façon de dire les choses,
04:25le fait que vous n'avez pas votre langue dans la poche.
04:28Ce serait quoi le message à faire passer du coup ?
04:31Le message, il n'y a pas de cyclistes organisateurs,
04:35de cyclisme bénévole, de cyclisme pro.
04:37Aujourd'hui, on doit tous se mettre autour de la table
04:39et arriver à trouver une solution commune.
04:43On doit être capable de partager ensemble.
04:45Partager nos idées, partager nos points de vue,
04:47partager les richesses.
04:48Aujourd'hui, si on veut que le cyclisme passe un cap,
04:50et je parle féminin et masculin,
04:52il faut qu'on soit capable de créer de la valeur.
04:54Et la valeur, on ne peut pas la créer que les coureurs,
04:56que les équipes ou que les organisateurs.
04:58Il n'y aura pas de course sans coureurs.
05:00Il n'y aura pas malheureusement de coureurs
05:02s'il n'y a pas derrière d'équipes pour les structurer.
05:06Donc on doit vraiment se mettre autour de la table
05:08et arrêter d'être égoïste.
05:09Ce qui s'est passé à Bessèges, ce n'est pas blanc ou noir.
05:12Aujourd'hui, on doit tous trouver une solution
05:14et c'est l'affaire de tous.

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