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Narendra Modi effectue sa septième visite en France, axée sur l'intelligence artificielle, mais aussi sur des enjeux bilatéraux majeurs comme l'aéronautique et le nucléaire. Emmanuel Macron et le Premier ministre indien explorent une coopération équilibrée face à la montée de la Chine, malgré des critiques sur les droits de l'homme en Inde.

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Transcription
00:00Votre choix Elzavidal à l'international. C'est la septième visite de Narendra Modi, le Premier ministre indien en France.
00:07Il est ici pour le sommet sur l'intelligence artificielle, mais cette visite à Emmanuel Macron déborde largement la question de l'intelligence artificielle.
00:15Certainement. Et cette visite, elle va se prolonger d'ailleurs pendant quelques jours, les 12 et 13 février, avec un passage à Cassis pour un dîner, puis une journée à Marseille.
00:27Et là, on approfondira un petit peu plus les projets strictement bilatéraux. Alors effectivement, vous l'avez rappelé, c'est la septième visite de Narendra Modi, le Premier ministre indien en France.
00:38Et Emmanuel Macron, qu'on voit en ce moment avec lui, et Narendra Modi ont l'habitude de mettre en scène leur sympathie.
00:47C'est une sympathie, une proximité qui repose sur des éléments extrêmement lourds. On est loin de l'agilité tech de l'intelligence artificielle qui ouvre des défis pour demain.
01:00On repose sur les déterminants de la puissance pure, ce qu'on appelle en réalité l'aréal politique. L'aéronautique civile, le marché indien de l'aéronautique est énorme.
01:12L'un des trois plus dynamiques au monde, et même Narendra Modi avait dit qu'il voulait voir tous les Indiens voyager en chaussons, en avion.
01:20Les Indiens voyagent d'abord en train. Il y a donc des perspectives énormes pour Airbus, qui a déjà vendu plus de 100 avions l'année dernière, 120 l'année précédente.
01:30Donc Airbus a besoin des Indiens pour leur vendre des avions.
01:35Mais aussi l'aéronautique militaire. Nous vendons des Rafales en bon nombre et nous vendons aussi des sous-marins de dernière génération pour des contrats de plusieurs dizaines de milliards.
01:49Et enfin, nous nous appuyons dans nos relations avec l'Inde sur du nucléaire civil. Nous le devons à Jacques Chirac, qui en 1998 a signé un partenariat avec l'Inde.
01:59L'Inde faisait à l'époque ses premiers essais nucléaires. Elle était vouée aux gémonies sur la scène internationale, mais la France s'était rapprochée d'elle.
02:07Depuis, nous développons de petits réacteurs nucléaires et même un projet expérimental qui va amener le président Macron et le Premier ministre en visite sur un site expérimental non loin de Marseille.
02:22Et nous allons aussi voir la discussion sur un gigantesque projet de voie maritime, ce qu'on appelle la route des épices.
02:30Ça passe par Marseille, ça part de Marseille, ça revient à Marseille. C'est la réponse aux routes de la soie chinoise.
02:39Oui, parce que c'est ce que disait Emmanuel Macron hier soir dans son interview sur France 2.
02:42En gros, on a le choix entre être des aliens défectibles des États-Unis, des aliens défectibles de la Chine. Il explique qu'il y a peut-être une troisième voie en faisant chemin commun avec les Indiens.
02:51Oui, exactement. Pour la France, la troisième voie, c'est quelquefois cette expression de puissance d'équilibre. La France qui serait capable d'équilibrer le jeu mondial et de parler à tous les acteurs.
03:01Et dans la bouche de Narendra Modi, ça s'appelle le multi-alignement. On peut commercer avec tout le monde. On peut commercer avec vous, mais aussi avec vos adversaires.
03:08Ça convient bien à Emmanuel Macron, ça convient bien à Narendra Modi, et ça vient équilibrer ce que l'on craint de voir se développer, c'est-à-dire une hégémonie de la Chine dans le domaine économique, dans le domaine technologique et dans le domaine militaire.
03:21Ça convient bien à Narendra Modi aussi, parce que la Chine et l'Inde ont un conflit frontalier de très longue date, sur plus de 3500 kilomètres. C'est loin d'être terminé, ça a encore fait des dizaines de morts cette semaine.
03:32Donc c'est intéressant pour la France, mais nous nous sommes tout de même critiqués parce que cette réelle politique, basée sur nos intérêts mutuels et souvent sonnants et trébuchants, elle ne s'intéresse pas au bilan sur les droits de l'homme, à la pression sur les...
03:46Modi, c'est pas un tendre, c'est un euphémisme de dire ça, mais c'est vraiment pas un tendre.
03:49Que ce soit Human Rights Watch ou des organisations humanitaires ou de défense des droits indiennes, tous reviennent sur le fait que les minorités religieuses, et les musulmans tout particulièrement, sont de plus en plus pris pour cible dans dits discours de haine parce que le parti sur lequel s'appuie Narendra Modi est nationaliste hindou, et la société civile, tout comme la presse, sont mises à rude épreuve.
04:10Mais pour l'instant, la France a fait son choix.

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