Henri Guaino, ex-député Les Républicains, était l'invité du Week-End Soir ce vendredi 7 février 2025, sur BFMTV.
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00:00En 2012, Nicolas Sarkozy a déclaré « Nous garderons le droit du sol ». Le droit du sol, c'est la France. C'est aussi votre position, finalement ?
00:06C'est ma position. C'est ma position de principe. Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas pour mettre des conditions au droit du sol.
00:12Alors moi, les miennes, celles que je mettrais, c'est que, bon, il y a les conditions de résidence, il y a la manifestation de la volonté qui avait été introduite
00:21dans le code de la nationalité par Charles Pasqua, et qui a été abrogée ensuite par le qui-goût gouvernement socialiste.
00:30Bon. Et je rajouterais une condition qui est une condition de régularité, de situation régulière des parents au moment de la naissance.
00:40C'est-à-dire si vous arrivez en situation irrégulière, vous ne pouvez pas prétendre, même si vous êtes régularisé plus tard, que votre enfant a le droit du sol.
00:49Et d'autre part, je pense qu'il y a une condition à mettre, sans doute en matière de délinquance.
00:55C'est-à-dire que, alors c'est à fixer, c'est à fixer dans une vraie consultation, comme l'avait fait Charles Pasqua à l'époque sur le code de la nationalité.
01:02Dans une consultation, vous pensez référendum ?
01:04Non, je ne pense pas à référendum. Je pense à la consultation qu'avait fait Charles Pasqua à l'époque, qui était organisée par le vice-président du Conseil d'État.
01:12Et on a consulté tout le monde, mais ce n'était pas un grand débat national.
01:17C'était une consultation nationale, organisée de façon très sereine, qui a donné ce résultat sur la manifestation de la volonté.
01:27Je crois que, pour fixer les modalités, savoir quel type de délit, etc.
01:33Mais je pense qu'on ne peut pas aujourd'hui continuer à dire, vous avez automatiquement droit.
01:38Si vous avez été, je ne sais pas, cinq, six fois devant la justice, à ce moment-là, vous passerez par la voie de la naturalisation.
01:46Est-ce que, finalement, ça ne vous chagrine pas que votre camp politique se soit durci sur cette question ?
01:52Parce que quand on voit aujourd'hui Bruno Retailleau ou quand on voit Gérald Darmanin, les positions sont…
01:57J'ai du mal à avoir un camp politique. D'abord, le mot camp m'a toujours gêné.
02:01J'ai des amis.
02:02Votre maison, vos amis politiques.
02:04J'ai des amis politiques.
02:05Vos relations politiques.
02:06J'ai des amis même dans les camps qui n'ont pas été historiquement les miens.
02:12Je suis chagriné, d'une façon générale, par la radicalisation et la simplification du débat sur tous les grands sujets.
02:19Et simplement, moi, je crois qu'il y a des choses qui ne se voient pas et qui comptent quand même.
02:23Et ce que porte en lui le droit du sol est quelque chose qui ne se voit pas et qui compte quand même.
02:28Et donc, au moins sur le principe, je veux le garder.
02:31Je ne nie pas encore une fois qu'il y a des problèmes.
02:33Encore une fois, je pense qu'un enfant de parents qui sont en situation irrégulière quand il arrive, il n'a pas le droit du sol.
02:40Je pense qu'un enfant qui s'est vautré dans la délinquance,
02:43et aujourd'hui on voit bien que la délinquance des mineurs est devenue terrifiante,
02:48eh bien, il passera par la naturalisation.
02:51Donc durcir les conditions d'attribution.
02:53Voilà, il faut durcir le consentement.
02:54C'est ce qu'a fait la loi hier, mais elle peut être allée un peu trop loin.
02:58Et sur Mayotte, je pense que ça n'aura pas d'effet parce que les causes sont ailleurs.
03:05Les causes sont à la fois économiques, il y a une différence énorme de niveau de vie.
03:08Même si on est pauvre en Mayotte, on est infiniment plus pauvre dans les Comores.
03:12Et surtout, les femmes vont accoucher parce qu'elles ne veulent pas mourir en couche.
03:15Et ça, ça n'a rien à voir avec la question du droit du sol.