Attentifs et graves, ils ont écouté avec attention les explications données par les guides, posé des questions, cherché, parfois, des réponses. Les lycéens du Grand Est de quatre établissements champardennais (le lycée Saint-Bernard de Troyes, le lycée professionnel Diderot de Romilly-sur-Seine, le lycée ardennais Bazin de Charleville-Mézières, la Maison familiale et rurale de Lucquy dans les Ardennes et le lycée marnais Gustave-Eiffel de Reims) ont participé à la journée d’étude aux camps d’extermination d’Auschwitz-II – Birkenau et au camp de concentration d’Auschwitz-I, en Pologne, proposée chaque année conjointement par la Région Grand Est et le Mémorial de la Shoah. Reportage : Mattéo Clochard
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00128 lycéens de Champagne-Ardenne se sont rendus au centre de concentration et
00:04d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Ce mardi 4 février, les élèves de cinq
00:08lycées de la région, deux au bois, deux ardennais et un marnais, ont pu
00:12découvrir ce lieu chargé d'histoire.
00:15En fait, on apprend ça en cours avec un détachement, mais en fait quand on est sur place,
00:19on se rend compte que c'est quelque chose de fort, que c'est un événement historique,
00:23que c'est arrivé, que là où on marche, il y a des gens qui ont marché, qui ont
00:26souffert et qui font partie en fait de l'histoire du monde et ça prend
00:30en fait le cœur et même le cerveau.
00:32Situé en Pologne, le camp est le plus grand bâti sous le régime nazi.
00:36Entre 1941 et 1945, plus d'un million cent mille personnes y ont été tuées,
00:41dont près d'un million de juifs.
00:44On a un peu plus conscience de tout ce qui s'est passé ici.
00:48On voit un peu pas mal de choses, comme toutes les chaussures qu'on a vues,
00:51tous les habits, tous les cheveux.
00:54Et même en voyant les camps de nous-mêmes, de nos propres yeux, ça fait quelque chose
00:58forcément de plus que sur des livres d'histoire.
01:01Le lieu comptait plusieurs chambres à gaz, elle pouvait recevoir des milliers de personnes
01:05en même temps.
01:06Un moment de la journée qui a marqué les étudiants.
01:11Avant de venir, j'avais entendu que les gens qui se faisaient gazer dans les chambres
01:15à gaz grattaient les murs pour essayer de s'enfuir, donc c'est vraiment une image
01:17choquante.
01:18Et le voir en vrai, ça fait vraiment une émotion, c'est pas comme l'entendre,
01:22mais le voir, le vivre, ça fait vraiment une émotion choquante.
01:26Une visite forte en émotions, effectuée dans le silence.
01:34Et même s'il y a du bruit autour de nous, c'est un silence qui veut tout dire,
01:42c'est un silence qui a une histoire, qui fait du bruit et qui doit se faire entendre.
01:48Cette journée d'études, qui participe aux devoirs de mémoire, est proposée chaque
01:51année par la Région Grand Est et le Mémorial de la Chauve.
01:58Il faut que nous soyons des passeurs de mémoire, toutes et tous, jeunes, moins jeunes, petits
02:02et grands, c'est à nous de transmettre cette mémoire aujourd'hui.
02:05Les survivants disparaissent au fur et à mesure de l'âge, évidemment, et cette mémoire
02:11ne faut pas qu'elle se délite.
02:13C'est trop important aujourd'hui de garder ce qui s'est passé, de garder ce qui a
02:17pu être un état d'esprit, de faire disparaître des gens, de les assassiner dès qu'ils
02:21arrivaient sur un camp de concentration et donc il faut savoir dire que ça ne doit plus
02:26être demain le cas.
02:27Cette visite intervient après de nombreux projets pédagogiques réalisés par les lycéens.
02:31On a fait deux, trois exposés, pas mal de projets écrits dessus et ça nous a permis
02:36vraiment de nous ancrer sur tout ce qui s'est passé à cette période-là.
02:41Alors que viennent d'être célébrés les 80 ans de la libération des camps et que
02:44la voie des déportés s'éteint du fait de l'âge des derniers escapés, la transmission
02:48de la mémoire doit se poursuivre afin de ne jamais les oublier.
02:51Merci d'avoir regardé cette vidéo !