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00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Hill et avec François Cluzet ce matin pour la pièce
00:07Encore une journée divine pièce à voir absolument au théâtre des bouffes parisien
00:12Et c'est vrai François Cluzet qu'on le disait vous avez démarré par le théâtre mais ensuite c'est le cinéma qui vous a happé
00:17pendant des années et là enfin après 25 ans loin des plans je vous y retournez, pourquoi une si longue absence ?
00:25Oh bah parce que d'abord le cinéma ça paye mieux
00:30La cupidité en premier
00:32Non c'est simplement parce que j'ai eu beaucoup de chance avec le cinéma j'ai rencontré
00:35des femmes et des hommes qui avaient beaucoup de talent et c'est toujours très enrichissant d'être à côté de ces gens là
00:42ensuite parce que j'attendais une pièce
00:44qui me mettrait en face d'un challenge c'est à dire je voulais une pièce forte
00:50c'est délicat à trouver d'autant que si vous voulez il y a plusieurs théâtres comme il y a plusieurs cinémas
00:55mais il y a un théâtre que j'ai déjà fait c'est le théâtre de boulevard
00:57j'ai pas envie de le refaire
00:59puis il y a un théâtre d'auteur qui m'intéresse à la seule différence qu'il est rarement léger
01:03et c'est très délicat d'avoir une pièce qui peut être drôle mais qui en même temps est profonde
01:07et en lisant celle-ci je me suis dit ça ça y est c'est mon tour
01:10ça correspondait aussi à 50 ans de carrière j'avais envie de marquer quelque chose
01:14quand j'ai commencé je me disais allez je suis passionné je vais y consacrer 50 ans si jamais je reste en vie
01:20je ferai autre chose après puis finalement je suis là parce que
01:22il n'y a rien de mieux à faire
01:24et vous vouliez aussi un seul en scène comme quand vous étiez petit et que vous faisiez tous les rôles ?
01:28j'ai pensé souvent pouvoir écrire des sketchs j'en ai écrit et tout ça puis on m'a arrêté en me disant tu sais dans ce métier
01:35il faut pas courir plusieurs
01:37panoplies en même temps je sais pas si c'est le mot
01:41et du coup non moi ce que j'adore c'est les partenaires
01:44je dis souvent que pour être un bon acteur faut déjà apprendre à être un bon partenaire
01:47mais je crois que c'est vrai dans tous les jobs
01:49mais là vous êtes tout seul sur celle-ci
01:51du coup je suis tout seul bon heureusement fictivement il y a deux personnes auxquelles je m'adresse est-ce qu'ils existent ou pas c'est la question
01:56c'est la question mais non je m'attendais pas du tout à ça parce que finalement ce que je préfère c'est
02:02c'est déconner comme en classe c'est-à-dire avant la représentation
02:06comment on s'entend pareil au cinéma avec l'équipe si vous voulez tout ce qui se passe avant j'adore le collectif pour ça
02:12et alors là effectivement c'est un monologue seul en scène vous n'avez pas à jouer la facilité pour ce retour ça s'appelle encore une journée divine
02:19et c'est adapté par Denis Michelis d'après son propre livre c'est ça et c'est une pièce qui a été vraiment faite pour vous il l'a
02:27il l'a écrite pour vous. Oui à vrai dire c'est le metteur en scène Emmanuel Noblet qui a adapté le roman de Michelis
02:33et qui ensuite a dit au producteur je l'écris tout le temps en pensant à machin cluset donc
02:39il faut que ce soit lui qui le fasse autrement je le ferai pas ce qui évidemment m'a donné une espèce de
02:44fierté oui j'ai gagné 20 centimètres je suis passé d'un mètre trente à un mètre quarante-huit
02:49directement parce que je me suis dit merde il a écrit ça pour moi il veut pas le faire c'est pas moi qui le fait
02:54mais à vrai dire en lisant le truc je me suis dit c'est assez sombre tiens mais il y a quand même quelques moments où on peut rire
02:59et après dès qu'on a commencé à répéter le metteur en scène m'a dit non détrompe toi
03:02il faut que ce soit beaucoup plus drôle que ça parce que l'idée forte c'est qu'un type qui est enfermé
03:08s'il déconne c'est qu'il va bien s'il va bien il n'a rien à faire
03:11dans un hôpital psychiatrique donc c'est l'idée de ce psychiatre c'est d'essayer de montrer que tout va bien qu'il a beaucoup d'esprit
03:17qu'il est très à l'aise très léger et donc de ce fait il espère qu'on le
03:20fasse sortir ce qui n'est pas le cas
03:22parce que vous jouez François Tluset le rôle d'un psy donc il s'appelle Robert qui est interné en hôpital psychiatrique
03:27qui parle à son médecin dans sa chambre même si on ne le voit pas ce médecin
03:31alors au début on se demande un peu ce qu'il fait là ce type c'est vrai qu'il a l'air plutôt sympa
03:36un peu hautain et méprisant mais avec de l'humour
03:39il n'a pas l'air malade du tout en fait au début de la pièce en tout cas
03:42non il a juste un gros complexe de supériorité
03:45Oui mais ça ne touche pas mal de moi
03:49Non non mais comme vous le dites c'est ça c'est à dire il fait tout pour passer pour un type très en forme
03:54parce qu'en tant que psychiatre il est convaincu que c'est un bon
03:57stratège une bonne stratégie de dire bon à ce petit psychiatre de 30 ans
04:01une fois qu'il aura vu à quel point j'ai la forme il comprendra que j'ai rien à faire ici seulement bon
04:06mais il radote quand même
04:07oui il radote et puis il se fait avoir parce qu'il en dit trop parce que justement comme il est prétentieux
04:13il finit par se dévoiler sans...
04:15Il est prêt à son propre jeu
04:17Il est prêt à son propre jeu
04:18Exactement
04:19Et puis on va pas tout raconter mais on découvre qu'il avait des méthodes assez radicales avec ses patients quand il était psy
04:25et c'est vrai que scène après scène et bien cet homme il s'enfonce dans une forme de
04:29de folie c'est ça qui doit être assez génial à jouer pour vous François Tluset c'est cette glissade petit à petit
04:35Exactement vous avez raison vous savez jouer les héros c'est
04:38passablement chiant parce que le héros n'a aucun défaut
04:41Bon alors à jouer c'est très très lisse bon on m'a jamais proposé James Bond mais en même temps
04:45c'est dommage parce que j'aurais été formidable il a fallu que je fasse un peu de musculation
04:49mais mais moi ce que j'aime dans les psychopathes c'est qu'ils sont complexes de fait donc là le type il est quand même très bord-cadre
04:58on se demande
04:59s'il est sain ou pas sain il a beau dire que tout va bien on comprend quand même que la façon dont il pense soigner
05:05les gens c'est quand même un peu radical il a des manières par exemple un exemple quand il dit
05:10il essaye de soigner un
05:12patient elle lui dit mais mais alors c'est quoi votre problème vous avez peur de l'avion bah prenez le train
05:17il a des solutions comme ça vous ressentez du désir coucher embrasser qui vous voulez angoisser mais l'angoisse n'est que
05:26n'existe que dans nos mondes privilégiés
05:28conflit avec quelqu'un supprimer ce quelqu'un enfin
05:33Il est pour une médecine
05:36Qui règle les problèmes en cinq dix minutes quoi voilà c'est pas la peine de passer huit ans en psychanalyse
05:42C'est vrai qu'il faut faire des économies à ses patients l'air de rien
05:44encore une journée divine c'est avec François Cluzet pièce mise en scène par Emmanuelle Noblesse à voir au théâtre des bouffes parisiens jusqu'au
05:5118 avril on va continuer à en parler et puis on va donner la parole aussi à Sacha Nocovitch
05:55pour le sport dans un instant à tout de suite sur ORPA

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