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00:00Europe Un Soir, 19h21, Stéphanie Demuru.
00:04Et Jacques Hano, chroniqueur de la première heure, j'ai nommé Gilles-William Goldanet, l'avocat.
00:09Bonsoir Gilles-William.
00:11Jules Torres, journaliste politique au JDD, bonsoir Jules Torres.
00:14Bonsoir madame.
00:15Que de formalité mon cher Jules.
00:17J'en fais toujours trop.
00:18Oui voilà, bon mais écoutez, c'est du respect, je vais le prendre comme ça.
00:21Et j'accueille mon invité politique ce soir, Philippe Vigier, député Modem d'Eure-et-Loire,
00:27membre de la Commission des Affaires Sociales et surtout un proche de François Bayrou.
00:31Bonsoir Philippe Vigier.
00:32Bonsoir.
00:33On va parler certainement de votre état d'esprit assez soulagé ce soir, mais avant je voulais
00:37vous faire réagir sur quelques chiffres, notamment ceux de l'immigration, vous avez
00:44entendu, la France qui a délivré près de 336 000 premiers titres de séjour l'an dernier,
00:50un chiffre en hausse de 1,8% par rapport à 2023, alors c'est vrai qu'il y a une hausse
00:55des expulsions, mais il y a surtout ce chiffre record, 4,3 millions, c'est du jamais vu,
01:01une hausse de 160 000 titres, de plus que l'année précédente.
01:05Finalement, est-ce que François Bayrou a eu raison d'employer le terme de submersion ?
01:10Ces chiffres ne lui donnent-ils pas raison ?
01:12Oui, ces chiffres lui donnent raison, mais d'abord, rappelez-vous le contexte dans lequel
01:17il l'a fait, il était interrogé par vos confrères sur la situation à Mayotte, que
01:21je connais bien, il a été en charge de l'Outre-mer, après il a parlé de la Guyane, et après
01:24naturellement, dans son propos, il est allé plus loin en expliquant que, et en mettant
01:28les mots tout simplement, sur ce que ressentent majoritairement les Français.
01:32Les choses sont assez simples, on ne peut pas assimiler, intégrer, proposer à chacun
01:37un parcours, une formation, offrir un logement, parce qu'au bout d'un moment, on n'arrive
01:42plus, on n'a plus les capacités d'intégration et d'assimilation nécessaires, donc il l'a
01:46dit avec ses mots, on sait que François Bayrou est plutôt un humaniste, mais il sait qu'au
01:50bout d'un moment, on ne sait pas faire, alors arrêtons de raconter les histoires en disant
01:53que la France est ouverte à tous les vents, ça n'est pas possible, vous voyez, c'est
01:56un chemin...
01:57Il a été critiqué, François Bayrou.
01:58Oui, mais vous savez, dans la vie politique, il y a les politiques qui ne disent rien pour
02:02se cacher, lui, il dit les choses, il préfère dire les choses, mettre les mots, d'ailleurs,
02:06mais c'est dans la logique qui a toujours été la sienne, en revanche, il est exigeant
02:10sur le fait que celles et celui qui est étranger, qui est là depuis quelques années, qui veut
02:13être régularisé, qui maîtrise la langue, qui respecte les lois de la République, on
02:17doit être en capacité de faire en sorte qu'il ne soit plus en situation irrégulière,
02:20tout simplement.
02:21Oui, ces chiffres-là, M. Végé, est-ce que ça ne nous dit pas qu'il faut aussi une loi
02:25immigration et possiblement un projet de loi immigration, puisque visiblement, on accueille
02:29l'équivalent de la ville de Toulouse ou de Nice chaque année ?
02:31Je vous réponds très simplement, vous connaissez parfaitement l'histoire politique de ces
02:35pays, moi j'ai la chance d'être député depuis quelques années, vous savez, sous
02:37Nicolas Sarkozy, combien il y a eu de textes ? Vous savez en tout combien il y a eu de
02:40lois immigration en 40 ans ?
02:41Il y en a eu 40 depuis 40 ans.
02:42Voilà, à peu près.
02:43Donc en fait, le sujet c'est quoi ? Est-ce qu'il faut durcir ? Gérald Darmanin l'avait
02:46fait avec Bruno Retailleau, Bruno Retailleau a pris la suite maintenant, oui, vous avez
02:51dit vous-même tout à l'heure qu'il y a eu une augmentation de 1,8% des titres, c'est
02:55encore trop, parce qu'on voit bien qu'il y a un certain nombre de femmes qui viennent
03:01notamment, quand on regarde les statistiques, qui viennent du nord de l'Afrique, les trois
03:05premières régions, c'est le Maroc, l'Algérie et la Tunisie.
03:08Mais ça continuera, parce que l'Afrique est à deux heures de chez nous, il y aura
03:132 milliards et demi d'habitants dans les 20 et 30 prochaines années, ça veut dire
03:17quelque part le modèle social que nous incarnons, j'imagine que c'est l'Eldorado, on ne peut
03:20pas tout faire.
03:21Mais pourquoi il y a un tel décalage justement entre les paroles et les actes ? Pourquoi
03:26on souhaite arrêter l'immigration ? On essaye de s'en donner les moyens manifestement du
03:31côté de Bruno Retailleau, on le voit quand même, et malgré tout on constate toujours
03:36une augmentation chaque année, un peu plus grande.
03:38Parce que c'est difficile ? Parce que vous avez déjà les gens de situation irrégulière
03:41ou pour lesquels il y a des arrêtés d'expulsion qui ont été décidés, c'est ce qu'on appelle
03:45les fameuses QTF, il y en a 27 000 qui ont été expulsés, parce qu'on sait très bien
03:48qu'ils pouvaient avoir la volonté de faire, mais si le pays ne les accueille pas, ça
03:51ne marche pas.
03:52Donc il y a le sujet des visas qui est un sujet qui est sur la table.
03:55Alors moi je vous dis les choses très simplement, soit on est capable de durcir encore et d'accueillir
04:01mieux ceux qui sont là, parce que je connais en tant que député, m'est arrivé à plusieurs
04:06reprises d'intervenir dans mon territoire de Réloi pour des personnes qui étaient là
04:09depuis 10-12 ans, toujours en situation irrégulière, pour les régulariser.
04:12En revanche, on ne peut pas continuer ainsi.
04:14Puis enfin...
04:15Philippe Giger, vous êtes proche de François, mais vous parlez des visas pour l'instant,
04:19il n'y a pas beaucoup de réaction du côté de la France à l'endroit de l'Algérie, beaucoup
04:23de voix s'élèvent pour demander la dénonciation des accords de 68, les accords de 2007 justement
04:30sur ces visas, et il n'y a rien qui se passe, l'Elysée est plutôt en train de jouer l'apaisement.
04:35Non mais, vous connaissez quand même les propos qui ont été tenus ces derniers jours
04:40en particulier par le président algérien, si vous n'avez pas de visas, si vous n'avez
04:43pas de capacité de renvoyer ces personnes dont on considère qu'elles ne peuvent plus
04:47rester sur le territoire français, vous pouvez faire ce que vous voulez, faire des moulins
04:49de nez toute la journée, ça ne marchera pas.
04:51Donc le sujet c'est de créer les conditions pour qu'ils puissent retourner dans leur pays
04:56d'origine.
04:57C'est un exercice difficile, c'est un exercice à la fois de la diplomatie, il peut y avoir
05:00des sujets économiques qui peuvent intervenir, qui permettent aussi de ramener les uns et
05:04les autres à la raison, mais on est obligé de le faire.
05:06Alors, il ne s'agit pas d'arrêter complètement l'immigration, parce que ça c'est faux, d'avoir
05:10une immigration choisie, vous savez moi j'ai très souvent les référents du Canada, j'ai
05:14eu l'occasion d'être rapporteur il y a quelques années à l'Assemblée là-dessus, on définit
05:17les quotas et les métiers sur lesquels on veut bien accepter tel ou tel.
05:21Je crois qu'il faut avoir, simplement, c'est un symbole tellement fort, vous l'avez dit
05:25vous-même, la gauche immédiatement, ce drame d'un hydra de la vertu, j'entends...
05:28Il n'y a pas que la gauche, Yann Brunepivé n'était pas forcément d'accord avec les
05:32mots choisis par François Bayrou.
05:33C'est bien, mais bon, ça fait partie de l'algo de son parcours, mais elle s'est drapée aussi
05:39quelque part, elle a voulu faire cela, bon très bien, mais c'est pas grave, vous savez.
05:43D'abord, vous savez, François Bayrou, il y a une phrase qu'il a prononcée en Toulouse,
05:47vous vous souvenez parfaitement, en 2001, si nous pensons tous la même chose, nous
05:50ne pensons plus rien, et bien voilà, on peut avoir des avis différents, au sein d'un bloc
05:53central, étendu aux républicains, et avec la sagesse des socialistes, qui j'espère
05:57demain, vous voyez, je suis encore modéré, on verra ce que fera le Rassemblement national
06:01demain, et qui j'espère ne censurera pas, qu'en ayant enfin un budget, un peu de stabilité,
06:06un peu de sérénité, en tout cas dans sa construction, il y a le retour terrain, il
06:08nous dit débrouillez-vous, entendez-vous.
06:10Vous n'êtes pas sûr de vous, là sur le RN, vous jouez la prudence ?
06:15Vous savez, moi j'ai un petit souvenir, c'était sur la loi immigration, le matin, un de vos
06:20confrères, il me semble que M. Bardella a dit, on vote, à 14h, il votait plus, donc
06:25soyons prudents, chacun en tout cas, l'heure est grave, l'heure est très grave, chacun
06:29prendra ses responsabilités.
06:30Sur le budget de la Sécu, je dis juste un mot, on a 45 jours avec la loi spéciale pour
06:34faire fonctionner les hôpitaux, passer les 45 jours, comment on fait ?
06:37Gilles William-Gonanel, vous voulez interpeller Philippe Vigier ?
06:41Non, je n'ai aucune interpellation en particulier de M. Vigier que je respecte et que j'estime,
06:47mais cela étant, non mais je le dis, cela étant, je crois qu'il ne faut surtout pas
06:53s'excuser de dire la vérité, c'est parce qu'il est humaniste que M.
06:57Béroud a eu raison de parler de submersion, et ce n'est pas qu'un sentiment, c'est
07:01une réalité.
07:02La seule divergence que j'ai avec vous, c'est qu'on est dans une situation tellement existentielle
07:08par rapport à l'immigration-submersion, que moi, je n'accepte pas les régularisations.
07:13J'estime qu'il faut revenir à ce que rentrer indûment dans un pays, c'est un délit,
07:20et quand vous avez commis un délit, il n'y a pas de régularisation possible.
07:24Je partage avec vous, mais là, je n'ai pas parlé des personnes qui avaient commis des délits.
07:28Je connais des gens qui sont en situation irrégulière.
07:31Rentrer dans le pays serait un délit.
07:34Je suis pour qu'à nouveau, M. Lépidé, qu'à nouveau, celui qui rentre indûment en France
07:42soit considéré à nouveau comme un délinquant, et puisqu'il est un délinquant, on ne peut
07:47pas régulariser un délit, on ne peut pas se permettre le luxe de régulariser.
07:51On a en réalité, clandestin compris, un demi-million de gens qui rentrent dans notre pays chaque année.
07:57On n'est que 70 millions.
07:59Si ce n'est pas existentiel, j'ai un problème de vocabulaire.
08:02On a un sujet qu'il faut traiter.
08:04Moi, je vous dis les choses très clairement.
08:06Autant je suis humaniste, autant là, à 400 000 personnes, on ne peut pas le faire,
08:11parce qu'au contraire, on déshumanise.
08:13Vous savez, à Mayotte, première maternité d'Europe, 65% des femmes sont des femmes étrangères,
08:20ou qui viennent de la côte naturellement africaine.
08:23On ne peut pas continuer ainsi.
08:25Sinon, on fait très mal les choses.
08:26Et ça, ce n'est pas acceptable.
08:27La bien-pensance n'a pas de place.
08:29Au contraire, elle devrait guider à changer des règles.
08:32On va continuer ces débats avec vous, ces débats nourris.
08:35Philippe Vigier, Gilles William-Gonlanel et Jules Torres.
08:38On se retrouve dans quelques instants.
08:39Restez avec nous sur Orange.
08:41Europe un soir.
08:4219h, 21h.
08:44Stéphanie Demureux.
08:46François Bayrou, va-t-il réussir là où Michel Barnier a échoué ?
08:50On en parle avec Philippe Vigier, député MoDem d'Eure-et-Loire,
08:53membre de la commission des affaires sociales.
08:55Nos deux amis de la première heure, Gilles William-Gonlanel, Jules Torres.
08:59Je voudrais tout d'abord vous faire écouter Jordan Bardella.
09:02C'était ce matin l'invité de Sonia Mabrouk sur Europe 1.
09:05Essayez de nous écouter.
09:06Nous avons une responsabilité à l'égard des Français,
09:08mais nous ne sommes pas au pouvoir.
09:09La censure, encore une fois, ce n'est pas un jeu.
09:11La censure, c'est un outil institutionnel.
09:13C'est l'arme nucléaire, sur le plan institutionnel,
09:15qui doit être utilisée pour protéger le pays.
09:18Donc c'est un choix de responsabilité que vous faites ?
09:20Oui, c'est un choix de responsabilité.
09:22Encore une fois, la décision sera définitivement actée demain.
09:25Mais la question qui me hante et qui me taraude, c'est, encore une fois,
09:30est-ce qu'au moment où on se parle,
09:32les Français, les entreprises françaises,
09:34tireraient bénéfice d'un nouveau report d'une discussion budgétaire dans trois mois ?
09:38Maintenant, encore une fois, ce budget, moi j'y suis résolument opposé.
09:41Je combats ce budget parce que je pense que c'est un mauvais budget,
09:44qui, encore une fois, demande des efforts toujours au même,
09:46et ne fait pas les bonnes économies.
09:48Maintenant, il faut un budget, il faut bien un budget.
09:50Mais expliquez-nous, est-ce que Philippe Vigier,
09:52ça sent plutôt bon pour vous, a priori ?
09:55Écoutez, c'est plutôt une bonne nouvelle pour la France.
09:57Ce n'est pas pour nous, ce n'est pas François Bayrou,
09:59ce n'est pas les parlementaires, simplement.
10:01Est-ce que, oui ou non, cette France, elle est capable d'avoir un budget ?
10:03C'est la seule question à laquelle il faut répondre.
10:05On est sous le régime d'une loi spéciale.
10:07On en connaît maintenant les conséquences.
10:08Les impôts que vont payer certains qui ne payaient pas,
10:10nos hôpitaux dans lesquels on ne peut plus investir,
10:12nos policiers qu'on doit recruter,
10:14regardez ce qu'il s'est passé encore à Paris cet après-midi,
10:16qu'il faut continuer d'armer la police,
10:18armer les gendarmeries, nos armées.
10:20Enfin bref, donc, écoutez,
10:22le Rassemblement national qui avait uni ses voix
10:24avec les Insoumis pour renverser Michel Barnier,
10:27sans avoir compris qu'eux qui veulent se draper
10:29dans les droits de demain,
10:31nous serions éventuellement en capacité de gouverner ce pays,
10:35y compris qu'ils ne pouvaient pas demain renverser le gouvernement.
10:38On verra mercredi ce qui va se passer précisément.
10:40Alors, un budget certes,
10:42mais encore faut-il avoir un bon budget ?
10:44Ça ne semble pas être l'avis partagé de Jordan Bardella,
10:46ni du PS d'ailleurs,
10:48qui vont un petit peu en se bouchant le nez.
10:50Si vous me posez une question simple,
10:52est-ce qu'on peut faire un meilleur budget,
10:54je vous réponds oui.
10:55Vous avez vu les conditions dans lesquelles on l'a fait.
10:56On a repris une grande partie du budget
10:57qui avait été élaboré par Michel Barnier.
10:59Ensuite, pour une fois,
11:01c'est les parlementaires qui en grande partie ont eu la main.
11:03Et les socialistes, il y a une commission d'expérience
11:05qu'on a donnée un peu aux socialistes.
11:07Surtout les socialistes.
11:09Jules Torres.
11:10Mais quand vous faites un compromis,
11:11vous savez, moi j'ai piloté un conseil municipal pendant 17 ans,
11:13vous n'arrivez pas à vous aider en disant
11:15c'est tout ça, sinon,
11:17rien ne se passe.
11:18Donc il faut savoir aussi,
11:19faire des concessions.
11:21Moi aussi, j'étais le premier à avoir fait un certain nombre de concessions.
11:24C'était lesquelles, pour vous, les pires concessions ?
11:26Non, mais par exemple,
11:27une chose très simplement en matière de santé,
11:29on met 7 milliards de plus,
11:31c'est un puits sans fond.
11:32On a augmenté de 60 milliards d'euros
11:34les dépenses d'assurance-maritimes dans ce pays
11:36depuis 6 ans.
11:37Est-ce que ça va mieux ? Non.
11:38Est-ce que la prévention en met le paquet ? Non.
11:40J'aurais souhaité, je le dirai demain,
11:42parce que je m'exprimerai au nom de mon groupe
11:44contre la motion de censure, naturellement, pour répondre.
11:46J'aimerais que, maintenant, il faut préparer
11:48un prochain budget, 2026,
11:50et pour un budget, il faut une autre méthode.
11:52Vous savez, souvent, moi j'ai vécu des majorités dans lesquelles...
11:54Ça fait des années qu'on y est, hein, sur la méthode
11:56tout de même.
11:57Ça ne fait pas très longtemps.
11:59Et il n'y a toujours pas de baisse
12:01de dépenses structurelles, il y a toujours des déficits
12:03structurels. Comment ça se fait que ça soit
12:05aussi compliqué, mon cher Philippe Ligier ?
12:07Je vais vous dire, d'abord, un sur la méthode
12:09et deux sur les déficits. Sur la méthode,
12:11avant, il y avait toujours des majorités absolues.
12:13Là, il n'y avait pas de majorité absolue en 2022.
12:15Le président de la République a dissout dans les conditions
12:17qu'on sait, bon, c'est contestable,
12:19mais c'est ainsi. Les Français ont dit quoi ?
12:21Il y a trois blocs. Donc vous êtes obligés de vous entendre.
12:23Personne ne s'entend, donc conséquence.
12:25Après, vous dites, réforme structurelle.
12:27Oui, mais vous savez, c'est comme les niches fiscales.
12:29Chaque niche, il y a un chien qui veille. Donc, réforme structurelle,
12:31il faut avoir le courage.
12:33Il faut avoir le courage d'affronter le chien.
12:35Je vous le fais en 30 secondes, système de santé,
12:37le fonctionnement tel qu'il est, avec le public
12:39d'un côté, le privé de l'autre, l'assurance maladie,
12:41les mutuelles où chacun ne sait plus ce qu'il fait,
12:43ni l'un ni l'autre, où les patients sont
12:45déresponsabilisés avec des parcours de soins
12:47qui sont en public chaotiques, vous pouvez
12:49mettre 10 milliards, 15 milliards, 30 milliards de plus,
12:51dans deux ans, on sera au
12:53même endroit. Donc, soit on a le courage
12:55simplement, de façon transpartisane,
12:57on a une opportunité, là.
12:59Franchement, je vous le dis, très simplement.
13:01D'ailleurs, il y a des lois transpartisanes qui sont en train d'avancer
13:03sur l'accès aux soins. Vous savez, la fameuse
13:05désertification médicale. On a des sujets
13:07sur lesquels, avec des insoumis, des centristes,
13:09des hommes et des femmes de droite, de gauche,
13:11on arrive à faire de la convergence.
13:13Il y a plein de sujets sur lesquels on pourrait le faire.
13:15Avant de faire réagir Gilles-William Gonallen,
13:17qui n'a pas encore parlé, vous êtes au silence.
13:19Moi, je suis bien élevé.
13:21On va écouter Emmanuel Matron
13:23qui s'exprime justement
13:25sur ce budget.
13:27Je pense qu'il ne faut pas qu'on revienne en arrière.
13:29La France a besoin d'une chose. Elle a besoin
13:31d'activité, de création
13:33de richesse, de gagner en efficacité
13:35et d'être à la pointe de l'innovation
13:37pour garder aussi ce modèle
13:39social qui est le sien. Et je pense qu'à l'inverse,
13:41les modèles qu'on a déjà essayés par le passé,
13:43où on surtaxe,
13:45où on oppose le privé et le public,
13:47ils détruisent de la valeur,
13:49ils créent de la décroissance,
13:51ils réduisent la croissance française
13:53et ils ne permettent pas d'aller mieux parce que nous sommes déjà
13:55à un point maximal
13:57de taxation des richesses dans notre pays
13:59et on est déjà à un point
14:01maximal de place de la dépense publique
14:03dans notre pays. Il faut plutôt qu'elle gagne en efficacité
14:05et qu'elle bénéficie des innovations.
14:07Gilles William Gonallen,
14:09c'est sûr qu'Emmanuel Macron
14:11doit avoir une forme de petit
14:13soulagement à ce que ça passe cette fois-ci.
14:15De vous à moi, je n'écoute plus ce que dit
14:17le Président de la République. J'ai renoncé.
14:19Non, parce que ça peut me plaire le lundi, mais il va dire le contraire
14:21le mardi. Pourquoi voulez-vous que je me donne
14:23la peine ? Non. Cela étant,
14:25moi, écoutez, pour dire
14:27la réalité des choses, je ne suis pas le plus grand
14:29contempteur du Rassemblement National.
14:31Je n'ai pas aimé qu'il
14:33censure le gouvernement Barnier.
14:35Je pense que malheureusement, il n'y a qu'un seul responsable
14:37puisqu'on parlait de lui. Le seul responsable...
14:39Jules Torres vous regarde de travers.
14:41Je ne regarde jamais de travers, Gilles William Gonallen.
14:43Il ne se permettra pas. Le seul
14:45responsable de la triste situation
14:47dans laquelle nous nous trouvons s'appelle
14:49Macron-Emmanuel. Ensuite, effectivement,
14:51M. Bayrou est dans la triste
14:53obligation d'arbitrer
14:55de chercher le moins mauvais budget.
14:57Qu'est-ce que vous voulez qu'on en dise ?
14:59Rien. Donc, je souhaite effectivement
15:01sans enthousiasme excessif,
15:03loin s'en faut, que ce budget
15:05soit voté.
15:07Philippe Vigier, c'est vrai que Gilles William Gonallen
15:09en veut au RN.
15:11Là, on sent que la base
15:13aussi a voulu
15:15un petit peu que le RN change de braquet
15:17et ne mette pas les Français
15:19dans la difficulté, notamment le milieu économique.
15:21Il aurait peut-être pu
15:23sauver ce budget
15:25Barnier avant, n'est-ce pas ?
15:27Michel Barnier avait payé le prix fort.
15:29Il a essuyé les plâtres.
15:31C'est une forme de jeu, parce que si vous voulez
15:33se raconter l'histoire de ce qui se passe à l'Assemblée,
15:35la politique économique,
15:37aussi bien du RN que celle des Insoumises, c'est quasiment
15:39la même.
15:41Moi, j'ai vu ça sur les retraites.
15:43RN et France Insoumise,
15:45c'est la même.
15:47Sur l'économie en général.
15:49La politique économique ou sur l'économie en général.
15:51Pensez-moi, mais sur les retraites,
15:53c'était 60 ans, 62 ans, Mme Le Pen,
15:55j'ai d'ailleurs lui sorti le trail
15:57dans l'hémicycle pour dire, Madame, c'est vous qui l'avez signé.
15:59Donc, en fait, ils se sont rendus compte
16:01qu'il y avait un peu de décalage avec l'Européen en public.
16:03Parce que les Français, ils ne veulent pas le bazar. Ils en ont marre.
16:05Vraiment, avec force,
16:07les cérémonies de vœux, j'ai dû en faire une cinquantaine.
16:09Il y a eu beaucoup de monde. Débrouillez-vous.
16:11Vous n'aurez pas raison tout seuls.
16:13Entendez-vous. Nous, on veut avancer.
16:15L'échelle d'entreprise, et là où Emmanuel Macron,
16:17mettons à son crédit le fait
16:19que depuis qu'il a été élu Président,
16:21il y a un peu moins de charges sur les entreprises,
16:23un peu moins de contraintes.
16:25Enfin là, les charges sur les entreprises reviennent au galop,
16:27notamment sur les grandes entreprises.
16:29Eh bien, merci, Mme Le Pen.
16:31C'est one shot. C'est un titre exceptionnel.
16:33Mais c'est bien ça le problème.
16:35C'est toujours les impôts temporaires.
16:37Je suis d'accord. Mais attendez, vous connaissez l'équation
16:39dans laquelle on est. Vous êtes tous en train d'expliquer
16:41qu'il y a 3 400 milliards d'euros de dettes,
16:43que le poids de la dette sera supérieur au budget de l'Union Nationale.
16:45Non mais là, il faut qu'on fasse quelques efforts.
16:47Vous savez, c'est les mêmes propos que je tiens partout.
16:49Les collectivités, chacun doit faire un bout d'effort.
16:51Mais je pense sincèrement que tout le monde serait prêt à faire des efforts
16:53si on savait que c'était vraiment structurel
16:55et que ça changeait la situation.
16:57Mais là, on a le sentiment de colmater des petites brèches
16:59et de mettre des entreprises dans la difficulté, sincèrement.
17:03Écoutez, il y a deux sujets.
17:05Pour avoir un peu moins de dettes,
17:07il faut un peu plus d'impôts
17:09et moins dépenser.
17:11Le Premier ministre va surveiller les claviers.
17:13Vous avez par exemple
17:15les agences régionales de santé
17:17qui sont surveillées par personne.
17:19Vous avez plein d'agences qui dépensent.
17:21Comment ça s'est passé ?
17:23Je vous refasse l'histoire politique.
17:25Sous Nicolas Sarkozy, il fallait faire 200 000 fonctionnaires de moins.
17:27Donc on a créé des agences et on a continué à augmenter.
17:29C'est quand même la vérité.
17:31Vous savez, j'ai vécu tout ça de l'intérieur.
17:33Donc là maintenant, ce qu'il faut, c'est faire attention
17:35à la dépense publique, contre la dépense publique.
17:37Et la deuxième chose, j'entends que les Français doutent,
17:39mais on aura protégé toutes les classes moyennes.
17:41Oui.
17:43C'était quand même essentiel.
17:45C'est eux qui trinquent et ils trinquent dur.
17:47On a protégé le retraité.
17:49Vous me posiez la question de savoir tout à l'heure
17:51si j'étais satisfait.
17:53J'estimais que lorsqu'on avait 4 000 euros de retraite,
17:55on pouvait faire un petit effort et ne pas avoir la retraite
17:57et revaloriser l'inflation.
17:59Vous voyez, ça a été le consensus.
18:01Moi, pour faire des économies,
18:03j'allais à l'audiovisuel public
18:05et à l'AME.
18:07Il y en a eu un petit peu.
18:09Il y en a eu un chouïa.
18:11C'est léger.
18:13Je suis d'accord, on a une centaine de millions d'euros
18:15sur les 1 milliard d'eux.
18:17C'est la première fois qu'on le fait.
18:19Ça n'a jamais été fait auparavant.
18:21Moi, j'ai connu l'AME qui coûtait 180 millions d'euros
18:23dans ce pays en 2007.
18:25Il faut savoir d'où on vient.
18:27Vous savez, il y a un exercice formidable.
18:29Je fais 13 ans de commission de finances.
18:31A chaque fois, tous ceux qui vous disent
18:33qu'il faut faire des économies, ils vous déposent des amendements.
18:35Ça coûte 1 milliard, ça 100 millions, 200 millions.
18:37Rien n'est cher. Mais tout le monde veut son petit amendement.
18:39Acte des responsabilités.
18:41Surveillez-vous là-dessus, ce sera assez intraitable.
18:43Merci Philippe Vigier d'avoir été avec nous.
18:45Jules Taurès et Gilles-William Gaudelaine.
18:47On continue de débattre sur cette motion de censure.
18:49D'ailleurs, on va se poser la question
18:51de savoir si le PS survivra à tout ça.