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Jean-François Copé, maire Les Républicains de Meaux, était l'invité de BFMTV ce lundi 3 février 2025.

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00:00Je vous propose d'accueillir sur le plateau, il va s'installer en direct, notre invité, il va nous permettre d'échanger, de continuer.
00:05Jean-François Copé, bonsoir. Je vous laisse vous installer, ancien ministre, maire des Républicains d'Hommeaux en Seine-et-Marne.
00:11Merci d'être sur le plateau de BFM jusqu'à minuit. En préparant votre arrivée, j'ai remarqué qu'au lendemain de la censure du gouvernement de Michel Barnier,
00:19vous disiez « on ne pourra pas tenir comme ça jusqu'en 2027 ». Est-ce que ce soir, vous êtes un peu plus optimiste après cette journée quant à la suite ?
00:27C'est deux choses différentes. En réalité, là, on continue d'organiser la survie, on continue de vivoter, et donc là, on avance mètre carré par mètre carré,
00:42et là, il semble qu'on arrive finalement à voter un budget. Mais il ne faut pas se tromper, quand je vous dis qu'on ne peut pas tenir comme ça jusqu'en 2027,
00:50c'est parce que pendant ce temps-là, le reste du monde évolue, qu'il y a des dangers considérables partout, et que nous ne sommes même pas capables aujourd'hui
00:58de nous dire qu'on peut voter le moindre texte de loi sur tout ce dont on a besoin, l'immigration, l'éducation, les grands sujets sociaux, les grands sujets économiques.
01:07Nous n'avons aucune majorité pour le faire, et il y a des gens à la tête de l'État qui pensent que ce qui compte, c'est de se maintenir à n'importe quel prix,
01:15et qu'on peut rester comme ça jusqu'en 2027, c'est-à-dire plus de deux ans sans rien faire.
01:19Vous pensez à Emmanuel Macron ?
01:20Écoutez, je ne sais pas si tout ce petit monde se rend compte quand même de la gravité de la situation, parce que vous en faites le commentaire avec beaucoup de sagesse,
01:31et à juste titre, on le lit, pas tout le temps, en tout cas moi quand je vous vois, mais ce qui est sûr, c'est que pendant ce temps-là, vous avez, au sommet de l'État,
01:39des gens qui continuent de faire comme si rien ne s'était passé, tout est bloqué, c'est-à-dire qu'on fait tous semblant en réalité.
01:46Et c'est ça qui, quelque part, me laisse à penser qu'on ne tiendra pas comme ça jusqu'en 2027.
01:50Je vous interromps, mais pour vous écouter, voici ce que vous disiez justement sur Emmanuel Macron.
01:55On est tous, tous, de LFI au RN en passant par LR et Macroniste, on est tous victimes de cette dissolution qui ressemble à rien et dont on paye tous les jours le prix.
02:07Il n'y a plus qu'une solution pour résoudre le problème, qu'une seule, c'est une nouvelle élection présidentielle, il faut qu'elle soit anticipée,
02:13parce qu'il n'y a qu'Emmanuel Macron qui ne s'est pas rendu compte, mais il va bien falloir qu'à un moment ou un autre, ses amis ou ceux qui l'aiment bien le lui disent,
02:21il ne s'est pas rendu compte qu'il ne peut pas tenir jusqu'en 2027.
02:24Bruno, est-ce que c'est possible ? Est-ce que c'est envisageable ? Est-ce que c'est souhaitable ? Est-ce que ça équilibrera ce qui est aujourd'hui dééquilibré ?
02:31Est-ce que c'est envisageable ? C'est Emmanuel Macron de nous le dire. Est-ce que c'est souhaitable ? Moi, je ne le crois pas.
02:37Je pense qu'on en a déjà discuté avec Jean-François Copé. Je pense que ce serait un mauvais coup pour les institutions quand même,
02:42puisque ça veut dire qu'à un prochain mandat, n'importe quel président dans la difficulté se retrouverait sous pression maximum et du coup, en quelque sorte, presque acculé à la démission.
02:55C'est vrai que la dissolution est un sale coup. C'est la deuxième manquée. On avait déjà eu la dissolution de Jacques Chirac.
03:02Derrière, on s'était quand même...
03:05Je sais, c'est différent parce que la gauche a une majorité absolue à ce moment-là. Elle gouverne, ça change tout, on est d'accord.
03:10Mais là, est-ce que... Non, je ne crois pas que ce serait souhaitable.
03:14Le problème, c'est de se dire, est-ce que le macronisme est un accident de l'histoire ?
03:19Est-ce que finalement, le macronisme ou la recomposition dans le bloc du centre est un accident de l'histoire ?
03:25Ou est-ce qu'il y a une recomposition durable de la vie politique ?
03:28Moi, je pense qu'il y a une recomposition durable de la vie politique et que ce qui permettait jusqu'alors aux institutions de fonctionner en alternance,
03:35c'est-à-dire qu'il y avait une dissolution, soit la majorité revenait, elle était relégitimée, soit l'opposition venait, gouvernait à son tour.
03:44On l'a vu avec Lionel Jospin.
03:46Je reviens à l'idée que...
03:48Et là, si le président part, le paysage politique ne changera pas.
03:54Roselyne, vous trouvez que Lombard et Retailleau, par exemple...
03:56Le ministre de l'Économie et le ministre de l'Intérieur.
03:57Voilà, le ministre de l'Économie qui est pour les impôts, contre les réductions de dépenses publiques, contre la réduction du nombre de fonctionnaires,
04:04et Bruno Retailleau qui est plutôt à la droite de la droite, vous trouvez que de manière durable, ce genre de personnes avec des idées aussi différentes,
04:12il faut qu'elles gouvernent ensemble ? Il faut qu'on continue comme ça ?
04:15Non, mais ce n'est pas le sujet, monsieur.
04:17Il y a plein de nouveaux...
04:18C'est le sujet.
04:19Il y a plein de nouveaux européens où c'est le cas.
04:20Que cette recomposition est durable.
04:22Je trouve qu'elle n'est pas le sujet.
04:26Ce n'est pas le sujet, parce que ce ne sont pas les hommes et les femmes politiques qui décident, ce sont les électeurs qui décident.
04:32Et je pense personnellement, mon cher Charles, que la tripartition du paysage politique français, elle va durer.
04:40Absolument de ton avis.
04:42Jean-François Copé, votre analyse.
04:44Jean-François Copé pour dire, arrêtons cet immobilisme en marche, parce que c'est vraiment la...
04:49Rien pour la réalité.
04:50On est encalminé dans la pétole totale, mais je crains fort...
04:54La pétole, c'est quand il n'y a pas de vivant.
04:56Je crains fort, malheureusement, qu'une démission du président de la République ne débouche pas...
05:01Ne citons plus Jean-François Copé, écoutons-le.
05:03Et puisse avoir une majorité.
05:05Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi vous n'acceptez pas les uns et les autres de rentrer dans mon raisonnement et de le décortiquer un peu plus.
05:12Franchement, comme je ne suis quand même pas l'excité de service, que Le Pen ou Mélenchon demandent ça toute la journée, ce n'est pas étonnant.
05:19Si moi je l'ai fait, j'ai proposé un raisonnement.
05:23Quand j'entends Bruno nous dire que ça abîmerait les institutions, je suis obligé de lui dire, cher Bruno Jeudy,
05:31si on trouve que les institutions ne sont pas plus abîmées aujourd'hui, alors je ne sais pas de quoi on parle.
05:36La réalité, c'est que la Vème République, qui est la constitution la plus solide d'Europe occidentale et de toutes nos démocraties,
05:47parce qu'elle donne une vraie efficacité au gouvernement pour gouverner pendant 5 ans,
05:52repose sur un principe que Roselyne connaît comme moi par cœur, c'est qu'il faut une majorité absolue.
05:58Si le président a une majorité absolue, il peut pendant 5 ans mettre en place son projet et au bout de 5 ans stopper encore.
06:06Là, et c'est là-dessus que je veux insister, tout a été complètement perverti.
06:11C'est-à-dire que c'est maintenant que les institutions sont abîmées,
06:14parce qu'un président de la République a joué avec le feu et qu'il n'assume pas qu'il a déclenché l'incendie.
06:20Mon point est le suivant, si nous ne pouvons pas aller comme ça jusqu'en 2027,
06:25c'est-à-dire se payer deux ans et demi d'impuissance totale, c'est une folie.
06:30Et quel est le candidat qui peut avoir une majorité absolue demain ?
06:35Moi, mon point, il est très simple.
06:39L'élection présidentielle, elle précède l'élection législative.
06:45Il est indispensable que là où on a imposé aux Français un choix incompréhensible aux dernières législatives,
06:52en leur disant qu'il faut faire barrage à Le Pen, mais pas complètement à Mélenchon,
06:56ah ben mince, on a fait trop d'alliances avec Mélenchon et on a le désordre qu'on voit là,
07:00il faut dire aux Français, nous faisons une élection présidentielle anticipée.
07:03Pas tout de suite, puisqu'on ne peut pas dissoudre, mais d'ici trois mois on pourra dissoudre.
07:06Dans lequel on dit aux Français, vous allez avoir un choix.
07:09Alors vous allez me dire, bah oui, Le Pen ça y est, Mélenchon c'est prêt, et le reste ?
07:13Eh bien ça obligera la droite de gouvernement à se bouger.
07:17Parce que je vais vous dire une chose, que personne ne veut entendre.
07:20Que personne ne veut entendre.
07:23C'est que si nous allons comme ça en 2027, chacun va sortir sa petite écurie,
07:27chaque candidat, et on en a sept ou huit,
07:30ils vont chacun aller faire leur prêt à la Société Générale ou à la BNP.
07:33Une fois que le prêt il est contracté, que les dépenses sont engagées,
07:36on est obligé d'aller jusqu'au bout, donc on est cuit.
07:38En revanche, si on précipite les choses,
07:40cela obligera à aller très vite et à regarder quel est le candidat le mieux placé.
07:45Et dans ces cas-là, on a 48 heures pour décider, et tout le monde se rassemble,
07:49parce que celui qui est diviseur, il devient le Madame Taubira de 2002.
07:53C'est qui la droite de gouvernement pour vous, dans le cadre que vous évoquez là ?
07:58Bah écoutez, ça me mène à dire une autre chose,
08:00c'est que je ne pense pas que Bruno Retailleau soit à la droite de la droite.
08:03Bruno Retailleau est à droite. Ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
08:06Parce que moi, la droite de la droite, ça me fatigue autant que la gauche de la gauche.
08:09Soit on est à droite, soit on est à gauche, soit on est à l'extrême-droite ou à l'extrême-gauche.
08:13Il faut appeler les choses par leur nom.
08:14Au passage, je note d'ailleurs que l'extrême-droite est totalement socialiste sur le plan économique.
08:18Parce que le programme de Marine Le Pen...
08:20Ça fait un bout de temps, sur certaines questions sociales.
08:22L'extrême-droite sociale, le Rassemblement National, on le sait qui l'a fait.
08:25Il a pris ce virage-là à un moment.
08:27Oui, mais c'est vrai que Marine Le Pen a donné récemment une interview très éloquente,
08:31dans laquelle elle tient clairement un discours de gauche.
08:34Mais attendez Charles, on va aller plus loin.
08:35Elle avait la possibilité de faire une niche parlementaire en octobre.
08:38Elle a fait un truc sur l'immigration, l'aide médicale d'État.
08:40Non, elle a fait sur la remise en cause de la réforme des retraites.
08:43Écoutez, moi je veux bien.
08:45Il y a un moment où il faut quand même qu'on arrête de s'extasier devant ces projets
08:49qui en réalité sont totalement irresponsables.
08:51La même Marine Le Pen, je le dis au passage,
08:54dont les militants gauchistes ont insulté la mémoire du père le jour de son décès.
08:59Mais ça ne la gêne absolument pas pour continuer de voter avec l'extrême-gauche
09:02quand il s'agit de censurer le gouvernement.
09:03Personne n'a été choqué par cette affaire.
09:05Je ne comprends pas Jean-François Copé.
09:06Pourquoi aujourd'hui, ce que vous dites, le processus que vous voyez...
09:12Qui est arrivé le jour de la mort de Pompidou.
09:14Que vous appelez de vos vœux.
09:15Ça fait un moment là.
09:17Pourquoi dans le bloc central, qu'on appelle comme ça maintenant,
09:22pourquoi à votre avis il se mettrait davantage d'accord que dans deux ans ?
09:27Je vais vous dire, dans deux ans c'est sûr qu'il ne se mettra pas d'accord
09:30parce que chacun va partir.
09:31Là, il y a ce qu'on appelle en politique, vous connaissez tout ça, un momentum.
09:34C'est-à-dire le moment où la dramatisation fait qu'on doit décider très vite.
09:38Il y aura sans doute un candidat socialiste.
09:40Moi, mon point, il est simplement de dire que quand c'est une présidentielle,
09:44les Français choisissent un homme ou une femme.
09:46Et donc, ils sont dans une situation d'entendre un programme qui soit simple
09:50et on a quand même quelques arguments à mettre en avant
09:53et à dire aux Français, est-ce que vous avez vraiment envie de vous taper la folie
09:56du côté Le Pen ou du côté Mélenchon ?
09:58Oui, ils ont envie.
10:00Eh bien, Roselyne, je vais vous dire une chose.
10:03S'ils en ont envie, ce sera la démocratie.
10:05Et je ne vois pas pourquoi est-ce qu'ils auraient moins envie en 2027 qu'aujourd'hui.
10:09À un moment, il faut appeler les choses par leur nom.
10:11La démocratie, c'est aussi le choix pour chacun de choisir.
10:14Est-ce qu'il n'y aurait pas alors, dans un deuxième temps,
10:16imaginons, OK, il y a une personnalité qui se dégage
10:21et qui arrive à remporter le lot, la mise.
10:23Dans quelle partie ?
10:24Peu importe, socialiste ou LR, mais pas les deux extrêmes.
10:28Mais après, il y a des législatives.
10:30Et vous croyez qu'aux législatives, les Français, taquins comme ils sont,
10:33ils ne vont pas.
10:34Je pense que les Français, ils n'ont plus envie de rigoler du tout.
10:36Moi, je vais vous dire un truc.
10:37Il faut arrêter avec le côté taquin des Français.
10:39Moi, comme vous le savez, je suis maire de Meaux.
10:41Il n'y a personne qui rigole à Meaux.
10:43Personne.
10:44Tout le monde en a ras-le-bol.
10:45Moi, j'ai des entrepreneurs qui sont des patrons de PME,
10:48sous-traitants, notamment aux côtés de la plateforme Roissy,
10:51qui sont en panique générale parce qu'il n'y a plus de carnet de commandes,
10:53parce que tout le monde est inquiet et qu'il y a des plans sociaux qui se préparent.
10:56Vous avez des gens qui sont hyper inquiets de perdre leur boulot.
10:59Et pendant ce temps-là, à Paris, on se pavane.
11:01Parce que je rappelle quand même qu'un budget,
11:03j'ai été ministre du budget, c'est deux choses.
11:05Il y a quelques mesures fiscales qui font les titres à la une.
11:08Puis, il y a derrière l'État qui doit fonctionner.
11:10Il n'y a plus rien qui fonctionne.
11:12Il n'y a plus rien qui fonctionne.
11:13Mais justement, vous parliez de votre statut d'édile et de maire de Meaux.
11:16C'est la question que je voulais vous poser.
11:17Parce qu'on dit souvent que les Français, quand ils s'expriment,
11:20ils disent aux gouvernants, entendez-vous, parlez, négociez, accordez-vous.
11:24Mais en fait, vous dites que ce n'est pas possible.
11:26C'est-à-dire que c'est une espèce de bloc central mélangé avec le PS.
11:28On n'arrive pas à gouverner les deux.
11:29Est-ce qu'il y a un pariatus entre les deux ?
11:30Vous avez raison.
11:31Mais attendez, il faut qu'on arrête cette folie d'alliance entre la droite et la gauche.
11:35Il faut qu'on rétablisse un bloc, une opposition classique
11:39entre la droite de gouvernement et la gauche de gouvernement.
11:41Non, mais l'artiste classique.
11:42Ça ne se décide pas.
11:43Ce sont les électeurs qui décident.
11:44Bien sûr que ce sont les électeurs.
11:45Mais ils le font sur la base d'une candidature, je le répète, à la présidentielle.
11:50Il n'y a pas de majorité.
11:52Mais vous avez raison.
11:53Il n'y a que trois pays en Europe où il y a une majorité absolue.
11:55Je rappelle que nous sommes le seul pays d'Europe
11:57qui élit son président de la République au suffrage universel.
11:59Ça change tout.
12:00Mais derrière, il n'y a pas de majorité.
12:02Non, écoutez, ça change tout.
12:04Quand vous élisez un président de la République au suffrage universel,
12:07il se fait élire sur un projet,
12:09il demande ensuite d'avoir une majorité absolue
12:11et ça s'appelle un rat de marée.
12:13Et s'il ne doit pas y avoir de rat de marée,
12:15ça veut dire que les Français n'en auront pas voulu.
12:17Mais il y a un moment où il faut que les choix soient clairs pour eux.
12:19Or aujourd'hui, ils ne le sont pas.
12:21Parce qu'ils voient faire tout et n'importe quoi
12:23et que personne ne s'en satisfait.
12:25Dernière remarque, les Républicains.
12:27Le parti LR a une mission signalée dans cette affaire.
12:30Parce que c'est quand même la folie
12:32de se dire que les Français sont majoritairement de droite
12:34et que le principal parti de droite est un fichu de s'organiser.
12:37Il est donc capital que dans les semaines qui viennent,
12:40nous soyons en ordre de bataille,
12:42qu'on décide une bonne fois pour toutes
12:44qui est capable de porter cet étendard
12:47sans s'embarquer dans des folies de primaire.
12:49Là, vous interpellez Laurent Wauquiez.
12:51Qui est en train de noyer un poisson.
12:55Et ce serait qui le meilleur candidat ?
12:57On ne peut plus continuer de noyer le poisson.
12:59Ce serait qui le meilleur candidat, Jean-François Copé ?
13:01On verra bien.
13:03Moi, je regarderai une chose.
13:04Quel est celui qui est en situation de gagner le moment venu ?
13:06Et qu'est-ce qui nous permet de le voir en réalité ?
13:08C'est les vagues de sondage.
13:10Sinon, on est à côté de la plaque.
13:12Si on ne se rend pas compte qu'il y a des candidats
13:14qui aujourd'hui sont en dessous de la capacité d'être élu,
13:17on n'est pas lucide.
13:19Il n'y a pas un faux enthousiasme de la part des Républicains.
13:21On a le sentiment, je me souviens, au 1er gouvernement Barnier,
13:23il y avait les ministres républicains
13:25emmenés avec Laurent Wauquiez.
13:27On sentait qu'il y avait un sourire,
13:29il y avait quasiment un soulagement de retrouver les affaires.
13:31Vous n'avez pas l'impression que c'est un peu surfait ?
13:33Ce n'est pas un peu surfait.
13:35Les ambitions que vous avez pour votre camp sont légitimes.
13:37On a tout loupé.
13:39C'était au lendemain de 2022 qu'il fallait faire cette coalition.
13:42C'était le moment où il fallait le faire.
13:44Roselyne dit, c'est sûr, je suis content de l'entendre le dire.
13:46À l'époque, je me suis trouvé assez seul, moi,
13:48pour expliquer que c'était il le bon sens
13:50de tordre le droit.
13:52Je ne suis pas un LR, moi.
13:54En même temps, je n'ai pas l'impression
13:56que tu sois tellement éloigné.
13:58Vous êtes transverses.
14:00On peut brûler ce qu'on veut brûler dans l'avenir.
14:02Il y a 12 ans.
14:04On va définir la position.
14:06Ne faisons pas semblant.
14:08Pour moi, ça a de l'importance.
14:11Tout ça pour dire simplement,
14:13et je crois que pour rester sérieux,
14:15le véritable sujet aujourd'hui,
14:17il est de rappeler qu'on doit être capables, nous,
14:19à droite, de proposer un message simple.
14:21Un, le rétablissement de l'ordre
14:23dans la rue, à l'école et dans les comptes publics.
14:25Et deux, le progrès.
14:33Il y a quand même une condition,
14:35c'est que le président de la République actuelle démissionne.
14:37Alors Yves, là-dessus,
14:39il en dit un mot aussi, évidemment,
14:41que c'est de sa décision.
14:43Mais moi, je voudrais juste mettre en garde tout le monde.
14:45C'est qu'en réalité, il peut y avoir des signaux d'alerte
14:47tels que l'étouffement de la France
14:49conduise quand même
14:51à lui faire comprendre qu'il doit prendre ses responsabilités.
14:53Il y a des options.
14:55Il peut y avoir le FMI, si on continue à faire n'importe quoi.
14:57Il peut y avoir aussi...
14:59Vous la baissez, eux.
15:01Il peut y avoir aussi, ne perdons pas cela
15:03complètement de vue, une grève des ministères.
15:05C'est-à-dire l'idée qu'à force
15:07de voir des gouvernements renversés tous les mois,
15:09peut-être qu'il n'y a plus personne
15:11qui va vouloir aller faire n'importe quoi.
15:13C'est jamais arrivé.
15:15Il y a un troisième option quand même.
15:17Une option qu'on a connue de temps en temps dans notre pays
15:19parce que les Français, ils sont monarchistes,
15:21mais ils sont régicides aussi.
15:23On a vu qu'à certains moments,
15:25ils étaient capables de sortir dans la rue et d'y aller.
15:27Franchement, quand en 1968,
15:29le grand général de Gaulle,
15:31c'était autre chose que ce que nous avons aujourd'hui,
15:33le grand général de Gaulle a vu la France
15:35dans l'état d'émeute dans lequel elle était.
15:37Je vous rappelle qu'il est parti avec sa famille à Baden-Baden
15:39en hélicoptère voir le général Massu.
15:41Lequel général lui a dit, regardez les dossiers de l'écran
15:43sur les archives de l'INA,
15:45Massu racontant, c'est exceptionnel.
15:47Et le général Massu raconte, il dit,
15:49vous ne pouvez pas rester ici, il faut que vous rentriez.
15:51Il a eu un vrai coup de déprime.
15:53Il est rentré à Paris, enfin un an après,
15:55il a organisé sa sortie.
15:57Vous le racontez très bien dans un livre récent.
15:59Ce n'est pas le problème de la droite républicaine,
16:01c'est qu'on attend quelqu'un qui incarne
16:03pardon pour eux, les candidats,
16:05mais il n'y a personne qui se dégage visiblement.
16:07Ou de façon très nette.
16:09Yves Daudline comme ça, ce n'est pas possible.
16:11En politique d'abord, plus grand monde
16:13ne se dégage aujourd'hui.
16:15On est dans une période qui est quand même
16:17particulière pour la politique.
16:19Moi, ce que je pense, c'est qu'à LR,
16:21je ne veux faire offense à personne,
16:23mais je pense que le problème qu'ils ont eu,
16:25c'est de ne pas suffisamment se renouveler
16:27et du coup de ne pas suffisamment
16:29s'adapter à leur époque.
16:31Je pense que Marine Le Pen a été très maligne
16:33de faire monter quelqu'un comme Jordan Bardella
16:35parce qu'elle a adapté son parti
16:37et elle-même dans la même occasion
16:39à TikTok,
16:41à Instagram,
16:43aux jeunes.
16:45Mais peu importe,
16:47on est quand même dans une époque
16:49où tout va extrêmement vite
16:51et où il faut un tout petit peu
16:53s'adapter au changement d'époque.
16:55Je me souviens très bien,
16:57même les meetings de Fillon en 2017,
16:59je voyais toujours
17:01les mêmes gens, etc.,
17:03qu'on avait vus déjà 500 000 fois
17:05et forcément, quand on regardait ça
17:07et qu'à côté, Macron avait
17:09des t-shirts
17:11de toutes les couleurs,
17:13à langage, sur la start-up, etc.,
17:15il y avait quelque chose de plus nouveau
17:17du côté de Macron. Je pense que la droite
17:19n'a pas fait ce travail-là du tout
17:21et que c'est ce travail-là maintenant qu'elle doit faire
17:23que si elle l'avait fait, à mon avis, il y aurait des incarnations
17:25possibles
17:27et je ne suis pas d'accord avec Jean-François Copé,
17:29je pense qu'une primaire
17:31ouverte pour la droite, ce ne serait pas du luxe.
17:33En général, les primaires, c'est une catastrophe.
17:35Mais Hollande a gagné après une primaire.
17:37Non, mais j'ai pas une règle absolue.
17:39Hollande a été élu président de la République
17:41après une primaire. Alors c'était peut-être une catastrophe
17:43pour la France d'ailleurs.
17:45Mais pas pour les socialistes.
17:47Ecoutez, objectivement,
17:49je pense que LR souffre de trop de verrouillage,
17:51trop de guerre interne
17:53et que justement, il gagnerait à s'ouvrir
17:55une primaire ouverte, ce ne serait pas mauvais pour s'ouvrir.
17:57De toute façon, il ne faut pas qu'on se mente.
17:59Le LR d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec l'UMP
18:01que je présidais. Nous avions à l'époque
18:03des centaines de milliers de militants
18:05et de sympathisants.
18:07On avait gagné les municipales
18:09dans une vague bleue qui était considérable.
18:11Je suis désolé. Aujourd'hui, nous sommes quelques
18:13milliers. Donc les républicains
18:15tels qu'ils existent aujourd'hui, c'est en réalité
18:17une force qu'il faut reconstruire.
18:19Mais pour la reconstruire, là, je vous rejoins,
18:21bien sûr qu'il faut déverrouiller et puis il faut surtout un leadership.
18:23Donc c'est tout ça qu'on doit mettre en place.
18:25D'ailleurs, il y a un bureau politique qui va servir à ça dans quelques jours.
18:27L'objectif, c'est quoi ?
18:29Mais, Roselyne,
18:31depuis le début de notre échange,
18:33je trouve son côté
18:35sarcastique, sympathique, légendaire
18:37qu'on aime depuis toujours.
18:39C'est ce qui fait notre politique.
18:41C'est ce qui fait notre politique.
18:43J'ai aucune chance.
18:45Avec toi, j'ai aucune chance.
18:47Ça va, Bruno ?
18:49Bruno est bien.
18:51C'est vrai qu'il y a un moment...
18:55C'est un mot classique en dialectique.
18:57Tout d'un coup, on dit une méchanceté.
18:59Ça fait la quatrième.
19:01C'est pour ça que j'adore la quatrième.
19:03La quatrième, je me réveille.
19:05Donc simplement, la seule chose
19:07que je veux dire, c'est qu'on n'est pas
19:09à chercher, par exemple,
19:11le général de Gaulle.
19:13C'est pas le sujet. Il faut des circonstances
19:15pour ça, qu'ensuite il se révèle
19:17et qu'on le voit a posteriori. C'est pas ça notre sujet.
19:19Notre sujet, c'est de construire un leadership
19:21sur la base de quelques idées simples que les Français attendent.
19:23Les Français ne veulent absolument plus de l'homme présidentiel,
19:25providentiel. Ils veulent une dynamique
19:27qu'on remette, je le répète, de l'ordre
19:29et du progrès dans ce pays. C'est le seul objectif.
19:31Et c'est à ça qu'il faut qu'on travaille.
19:33Je vous dis pas qu'on y arrivera. Aujourd'hui, il faut pas se raconter
19:35d'histoires. Les sondages le disent.
19:37Le Pen est en tête. OK. Qu'est-ce qu'on fait ?
19:39On se regarde mourir ou on se bat ?
19:41C'est tout le sujet.
19:43À partir du moment où le président démissionne,
19:45en gros, c'est tout le sujet.
19:47Pour les téléspectateurs qui nous regardent,
19:49du cas évoqué par Jean-François Copé,
19:51où Emmanuel Macron démissionne, qu'est-ce qu'il se passe ensuite ?
19:5335 jours.
19:55C'est juste pour qu'on comprenne bien
19:57pourquoi on parle de ces 35 jours.
19:59Franchement, le débat sera assez, à mon avis, à se caboter.
20:01Je suis pas sûr qu'on fasse...
20:03Faut se préparer dès maintenant.
20:05Bravo. C'est exactement ça.
20:07C'est la raison pour laquelle...
20:09C'est la raison pour laquelle...
20:11Je suis content déjà. Bravo.
20:13Evidemment qu'on est en phase.
20:15Mais qui se prépare à part Jean-Luc Mélenchon dans une scène ?
20:17C'est bien pour ça que depuis quelques mois,
20:19cher Bruno Jeudy,
20:21j'ai mis les pieds dans le plat
20:23pour dire qu'il faut se bouger.
20:25Ça ne vous intéresse pas de vous bouger et d'incarner ?
20:27Moi ?
20:29Ils sont 8 déjà, c'est bon.
20:318 ou 9, on verra pas la différence.
20:33Un 9e va mettre tout cela d'accord.
20:35Justement, si ils sont 8, il n'y a personne qui se dégage.
20:37Peut-être que c'est le 9e qui se dégage.
20:39Pourquoi vous êtes contre une primaire ouverte ?
20:41Je ne comprends pas.
20:43Le niveau de tension
20:45qui existe aujourd'hui
20:47entre les différentes sensibilités
20:49est quelque chose d'inimaginable.
20:51Mais pas que au sein de LR.
20:53J'ai bien réalisé ça.
20:55Les LR ne parlent pas aux Horizons,
20:57qui ne parlent pas aux Macronistes,
20:59lesquels ne parlent pas aux LR.
21:01Vous avez bien vu
21:03le drame qu'a vécu Michel Barnier
21:05pour essayer de les mettre d'amis.
21:07Ils ne veulent même pas faire un intergroupe.
21:09Ne leur demandez pas d'organiser une primaire entre eux.
21:11Je parle d'une primaire ouverte
21:13entre ceux qui sont en ce moment
21:15sur la ligne de départ.
21:17Lysnard, Van Thiel, Gaillot, etc.
21:19Vous ne pouvez pas faire juste un truc
21:21si vous ne parlez pas aussi.
21:23Bien sûr, mais on en a plein.
21:25Ce n'est pas raisonnable.
21:27Vous n'avez pas répondu à ma question.
21:29Le 9e, ça ne vous tente pas.
21:31On enregistrera cette séquence-là.
21:33Vous vous adressez à quelqu'un
21:35qui s'est préparé à l'aide
21:37depuis qu'il a 7 ans et demi.
21:39Je suis assez à l'aise pour vous le dire.
21:41Les circonstances de la vie
21:43ont fait que ça n'était pas possible.
21:45Très bien.
21:47Il y a autre chose à faire dans la vie.
21:49Si je peux aider,
21:51utiliser mon expérience...
21:53Je ne suis pas journaliste politique,
21:55mais cette phrase, si je peux aider,
21:57en général, ça finit toujours par une candidature.
21:59Je vous le dis sans aucun secondaire.
22:01Vous avez raison, mais pas avec moi.
22:03J'ai horreur de ça.
22:05Si je dois décider, je vous assure,
22:07c'est un sujet, un verbe, un complément.
22:09C'est un sujet qui passe leur temps à dire un truc.
22:11Si ce n'est pas vous,
22:13on est hors antenne.
22:15Si ce n'est pas vous, vous verriez qui d'autre ?
22:17D'abord, on n'est pas hors antenne.
22:19Premièrement, on n'est pas hors antenne.
22:21Deuxièmement, ce n'est pas dans ce sens-là.
22:23Est-ce qu'il y en a un que vous trouvez
22:25un peu plus au niveau que les autres ?
22:27Ce qui m'intéresse aujourd'hui...
22:29Est-ce que vous avez un poulain ?
22:31Il veut un nul qui gagne.
22:33Pourquoi un nul qui gagne ?
22:35Est-ce qu'il y en a un ?
22:37Ça n'est pas ma question.
22:39Est-ce qu'il y en a un que vous trouvez bon, justement ?
22:41Pour moi, aujourd'hui, les deux qui sortent
22:43du lot dans l'opinion publique,
22:45c'est d'un côté Édouard Philippe, de l'autre Bruno Retailleau.
22:47Je vais faire semblant d'en voir d'autres,
22:49mais aujourd'hui, c'est ça qui se passe.
22:51Ça veut dire que, de toute façon,
22:53il va falloir qu'on triangule tout ça
22:55et que, comme ils incarnent chacun deux sensibilités
22:57distinctes de la droite, on crée une complémentarité
22:59et qu'on voit, entre ces deux-là,
23:01comment les dynamiques se créent.
23:03On sait qu'on va encore refaire un truc
23:05avec six ou sept autres candidats,
23:07très sympathiques par ailleurs, plein de qualité,
23:09mais qui vont dire « mais pourquoi pas moi, je vais me tester,
23:11je vais voir ce que ça donne ».
23:13Ça ne fait que des guerres sanglantes
23:15et, à la fin, les types finissent de se déchirer entre eux.
23:17On l'a suffisamment vécu, quand même.
23:19Et c'est celui qui vous parle qui l'a vécu en direct
23:21dans d'autres temps.
23:23Vous n'accordez aucune chance
23:25à François Bayrou
23:27d'avancer quelques textes ?
23:29Parce que là, s'il franchit le budget
23:31et si vous n'accordez aucune chance
23:33d'ici la fin de l'année.
23:35Mais comment voulez-vous que ça marche ?
23:37D'ailleurs, lui-même,
23:39il est totalement, de ce point de vue, à sa place.
23:41C'est-à-dire qu'il a laissé tout le monde faire.
23:43Donc ceux qui sont de gauche, ils disent des trucs
23:45de gauche, ils ne sont pas corrigés.
23:47Ceux qui disent des trucs de droite, c'est la même chose.
23:49Il y a un capharnom total. Celui qui est capable de me donner
23:51la ligne politique de François Bayrou,
23:53moi, je suis preneur.
23:55Alors là, il a pris un énorme risque
23:57autobiographique. Il a dit un truc
23:59sur l'immigration. Scandale mondial.
24:01Sentiment de submersion.
24:03Sentiment de submersion.
24:05Avec tous les problèmes qu'on rencontre aujourd'hui.
24:07Et même ça, ça a été...
24:09Comment a-t-il pu dire ça ? Les socialistes
24:11ne voulaient plus rien faire. On est chez les fous, en fait.
24:13Parce que la submersion n'existe pas.
24:15C'est la motion de censure du Parti Socialiste.
24:17Elle est déposée.
24:19Elle va être déposée
24:21sur le sentiment de submersion.
24:23J'aimerais...
24:25J'aimerais que Jean-François Copé
24:27ait raison. Je crains, malheureusement,
24:29que c'est encore plus compliqué que ça.
24:31Parce que moi, je reste sur cette idée de tripartition
24:33du paysage politique.
24:35Et s'il y a effectivement
24:37une primaire, par exemple, au sein de
24:39LR, un peu élargie,
24:41et qu'il y a un homme ou une femme qui se dégagent,
24:43vous en aurez une primaire aussi
24:45au sein des sociodémocrates.
24:47Et vous aurez une femme et un homme
24:49qui se dégagent. Donc vous aurez, au bloc central,
24:51deux candidats.
24:53Non, mais sauf que
24:55les deux candidats qu'on a déjà eu
24:57avant, on les a pas eus quand le
24:59Rassemblement National était à ce niveau-là.
25:01Et l'extrême-gauche
25:03à ce niveau-là. Et je pense
25:05que ce jeu-là, de la tripartition,
25:07aujourd'hui, avec une
25:09bagarre centrale, ce jeu-là
25:11fait de toute manière la courte échelle
25:13à Mme Le Pen.
25:15Excusez-moi, mais moi, je vois
25:17très bien ce que vous dites, mais j'ai une objection
25:19majeure. Le bloc central, c'est une fiction.
25:21Ça n'existe pas. En réalité, on n'a rien
25:23à dire aux socialistes. Il se trouve
25:25que pour diverses raisons, dans l'immédiat, vu le désordre
25:27ambiant, vous avez dans le même gouvernement
25:29un Bruno Retailleau et un Éric Lombard.
25:31Très rapidement, tout ça ne vivra pas. Ça n'a aucun sens.
25:33Nous n'allons pas... On est obligés d'avaler notre chapeau.
25:35Mais ces hausses d'impôts sont
25:37toutes plus grotesques les unes que les autres.
25:39Ce budget n'est ni fait ni à faire.
25:41J'entendais la ministre du budget
25:43ce matin dire, nous n'avons jamais depuis
25:4520 ans autant baissé les dépenses publiques.
25:47Les bras m'en sont tombés.
25:49Zéro centime de dépense en moins. Mais aucune dépense
25:51en moins. Ils ont reculé. Surtout, on est
25:53dans l'hypocrisie la plus totale. Donc là,
25:55on supporte ce qu'on doit supporter, mais il n'y a pas
25:57de bloc central. Très rapidement, on va
25:59aller à l'essentiel. Ce n'est même pas de savoir si c'est de droite
26:01ou de gauche. On va bien entendre le message
26:03des Français qui, je le répète, demandent
26:05de l'ordre et du progrès.
26:07L'ordre, c'est le boulot de l'État.
26:09Le progrès, c'est les Français. Et donc, si ça,
26:11on n'est pas capable de l'incarner avec un parti
26:13de droite...
26:15Encore une fois, de gouvernement
26:17par opposition à un rassemblement national
26:19qui est un parti qui, en réalité, est
26:21dans la démago tout le temps. Leur position
26:23sur les tarifs d'électricité
26:25est une honte de bêtise.
26:27Mais ça fonctionne, Jean-François Copé.
26:29Quand on est dans l'opposition, les promesses...
26:31Écoutez, le Rassemblement
26:33National, comme d'ailleurs LFI,
26:35c'est ce qu'on appelle des marques. C'est très connu
26:37en politique. C'est-à-dire que, quand le
26:39RN affiche une marque d'autorité,
26:41tout le reste, ils peuvent raconter
26:43ce qu'ils veulent. Ça n'a pas d'importance
26:45quand il y a une attente d'autorité. Or,
26:47on dit bien qu'ils pratiquent le double langage.
26:49Ils ne s'embêtent plus, ne prennent même plus de risques. Ils vous expliquent
26:51qu'ils aiment les enfants, qu'ils aiment les animaux,
26:53qu'ils sont même pour Israël. Enfin, vraiment,
26:55tout ça est sympathique comme tout. Mais la réalité,
26:57c'est le double langage de l'extrême droite comme de l'extrême
26:59gauche. Et nous, dans cette affaire-là,
27:01on ne peut pas être en double langage. Pourquoi ?
27:03Parce que les gens sont beaucoup plus exigeants
27:05avec les partis de gouvernement et beaucoup plus indulgents
27:07avec les partis extrémistes.
27:09Ce que vous dites, c'est qu'en ce moment, ce qui se passe dans le bloc central
27:11dans le gouvernement, c'est du double langage.
27:13Le double langage, c'est essayer de tenir
27:15comme on peut dans une période
27:17où il faut qu'on ait un budget.
27:19Et Dieu sait si ce budget est mal fichu.
27:21Mais si on n'a pas de budget, l'État ne peut pas tourner.
27:23Les collectivités locales... J'en suis,
27:25c'est la quatrième fois qu'on refait notre budget, nous,
27:27à mot. Parce qu'on ne sait toujours pas
27:29de combien sera le pillage de l'État.
27:31Puisque comme l'État a décidé de se payer
27:33sur les collectivités locales, qui gèrent beaucoup mieux
27:35qu'on ne le croit, nous, on va être obligés de payer
27:37une partie de son économie.
27:39Il réduit sa dotation.
27:41Il réduit la dotation.
27:43Plus la TVA, plus...
27:45Oui, mais il faut faire des efforts.
27:47Ils ont supprimé la taxe d'habitation.
27:49D'accord, mais Jean-François Copé,
27:51vous ne pouvez pas à la fois dire que maintenant
27:53la droite doit reprendre des couleurs, etc.
27:55Et tout à coup,
27:57refuser en tant qu'élu local de diminuer
27:59vos dépenses.
28:01Ça me rappelle
28:03quand Michel Barnier a voulu réduire la dotation
28:05au département, il y a eu une espèce de
28:07fronte de tous les élus. Et même David Lysnard,
28:09qui est censé être ultra libéral, tout à coup
28:11s'est élevé contre les économies
28:13demandées par Barnier, pour que tout le monde
28:15fasse un effort.
28:17Écoutez-moi,
28:19parce que là, on ne parle pas de la même chose.
28:21Chacun est responsable
28:23de son propre budget.
28:25L'État est responsable du budget de l'État,
28:27les gouvernements, et les maires,
28:29les présents départements, sont responsables du leur.
28:31Or, nous,
28:33je suis désolé, on est un certain nombre de maires
28:35à gérer correctement nos collectivités.
28:37Et à se prendre, régulièrement,
28:39des prélèvements qui n'étaient absolument pas prévus
28:41dans nos budgets, alors que dans le même temps,
28:43l'État nous fixe des compétences obligatoires nouvelles,
28:45des primes nouvelles à verser aux fonctionnaires.
28:47Lorsque M. Guérini,
28:49la ministre de la fonction publique,
28:51à quatre gouvernements, a expliqué
28:53on va augmenter de un point ou un point deux
28:55la rémunération
28:57de la fonction publique, ça a immédiatement
28:59eu un impact sur nos villes, direct,
29:01parce qu'on a la fonction publique territoriale.
29:03Et tout le monde s'en est fiché à Paris.
29:05Pourquoi ça ne se décline pas au niveau national ?
29:07Ce que vous faites, par exemple, à la mairie de Meaux,
29:09j'imagine qu'il y a des gens qui veulent de la sécurité à Meaux,
29:11mais aussi des aides sociales. Pourquoi ça ?
29:13C'est en même temps, de droite et de gauche.
29:15Pourquoi ça ne se décline pas au niveau national ?
29:17Mais ce n'est pas que c'est dû en même temps, c'est que c'est de la bonne gouvernance.
29:19C'est-à-dire qu'on doit être capable, depuis quand la droite ne s'occuperait
29:21que de sécurité, et la gauche que de social.
29:23Mais en réalité,
29:25quand on est maire, on est à la tête
29:27d'une sorte de petit État, d'une certaine manière,
29:29et on a des politiques de sécurité,
29:31des politiques sociales, on les équilibre,
29:33et on essaie de ne pas dépenser plus que ce qu'on gagne.
29:35Et comme on n'a pas le droit de voter les budgets en déficit,
29:37ça change tout. On n'a pas le droit.
29:39Or, l'État, il s'en fiche complètement.
29:41Est-ce que c'est quelque chose qu'il faudrait changer, par exemple ?
29:43Non. Pourquoi pas ? Mais qu'au moins,
29:45l'État fasse de vraies baisses de dépenses.
29:47Il y a eu un moment, un petit effort,
29:49sur ce qu'on appelle le jour de carence.
29:51Ça a duré trois semaines.
29:53On a osé dire que ce n'était pas complètement normal,
29:55que quand on est salarié du privé,
29:57on a un jour,
29:59et après, quand on est malade,
30:01et puis derrière, on paye, alors que c'est trois jours
30:03pour la fonction publique. Et tout d'un coup,
30:05tout le monde a reculé là-dessus. Mais qui peut comprendre ça ?
30:07Jean-François Asselineau, revenons au calendrier.
30:09Que demandez-vous, là, maintenant, ce soir,
30:11à Laurent Wauquiez ?
30:13Déjà qu'il nous réunisse.
30:15Déjà qu'il nous réunisse parce qu'il est censé
30:17préparer un rapport
30:19sur la modernisation
30:21de LR. Ça fait trois mois,
30:23et nous n'avons aucune nouvelle.
30:25On organise maintenant des vraies réunions
30:27dans lesquelles on se parle les uns et les autres
30:29et très rapidement, on va aller s'en aller.
30:31Moi, mon message, il est très simple. Il faut se
30:33préparer. Ça peut arriver à tout moment.
30:35Donc, vous êtes aussi pour que votre
30:37parti, LR,
30:39désigne ou élise,
30:41je ne sais pas, quelqu'un qui pourrait
30:43éventuellement, enfin, certainement même,
30:45le représenter à une élection présidentielle
30:47anticipée. Bien sûr. Et donc, autant que possible,
30:49quelqu'un dont on voit que son rapport à l'opinion
30:51est suffisamment positif pour que ça donne envie...
30:53Je me mets dans
30:55le schéma où, effectivement,
30:57comme le disait très bien Bruno Jeudy,
30:59si Emmanuel Macron
31:01décide de démissionner sous
31:03des pressions diverses,
31:05ou qu'il ait une sorte de régulation...
31:07Des pressions en un mot.
31:09Oui, le mot peut être dans les deux sens.
31:11Et qu'on a très peu de temps.
31:13Donc, là, il est urgent
31:15de désigner le candidat
31:17que vous allez lancer. Il va falloir qu'il soit
31:19opérationnel tout de suite.
31:21Donc, c'est à partir de quelle procédure ?
31:23Moi, je regarde concrètement
31:25comment on peut faire. Il y a une élection.
31:27De toute façon, il faut élire le président du parti.
31:29Oui, mais le président du parti
31:31n'est pas forcément le meilleur candidat.
31:33Non, vous avez tout à fait raison. Vous avez perdu Eric Chottier.
31:35On est tout à fait d'accord. Mais à partir du moment
31:37où on crée une dynamique, autant que ce soit
31:39une dynamique dans laquelle il y ait une cohérence
31:41entre la popularité vis-à-vis des Français
31:43et la tête du parti. Vous faites campagne
31:45pour qui, alors ? Pour l'instant, j'en sais rien
31:47puisqu'on n'a même pas de candidat. Donc, on va voir qui est candidat.
31:49Mais moi, je plaide pour que ce soient
31:51des gens qui ont un rapport avec les Français
31:53qui soient en rapport positif dans l'opinion publique.
31:55Il n'y en a aucun pour l'instant.
31:57On verra bien. Il n'y en a pas aucun. Vous ne pouvez pas dire ça.
31:59Je voudrais qu'on vienne à la politique un peu plus réelle.
32:01Emmanuel Macron, a priori, selon nos informations,
32:03ne démissionnera pas.
32:05En tout cas, pas ce soir
32:07ou pas demain. Charles,
32:09si vous avez une info, vous me le dites. Voici ce que
32:11dit Jean-Philippe Tanguy pour le Rassemblement national.
32:13Il analysait, il s'exprimait,
32:15il critiquait la position du Parti socialiste
32:17sur cette question du budget et de la censure.
32:19J'ai toujours dit, plus les municipales se rapprochent,
32:21plus les socialistes trahiront.
32:23Là, ils ont trahi ? Bien sûr qu'ils ont trahi leur programme.
32:25Ça veut dire que vous, si vous ne censurez pas, vous trahirez ?
32:27Ça n'a rien à voir. Eux, ils étaient dans une alliance
32:29électorale au sein du NFP
32:31avec les insoumis.
32:33Les insoumis tiennent la ligne du programme commun
32:35du NFP. Les socialistes
32:37le trahissent. Ça n'a rien à voir avec le Rassemblement national.
32:39Pas du tout cette espèce de kyrielle
32:41de parti politique qui promettait
32:43bons et merveilles. Qui perd le plus
32:45dans François Coppé ? Selon vous, le Rassemblement national s'il ne
32:47censure pas, le Parti socialiste s'il ne censure pas, qu'est-ce que ça change ?
32:49La réalité, c'est que le Rassemblement national ne pouvait pas
32:51censurer une nouvelle fois. C'était un risque
32:53politique trop grand parce que
32:55cet élu, à ce moment-là, il ne pourrait pas jouer
32:57le coup deux fois qui apparaîtrait vraiment
32:59comme celui qui met le pays par terre. Parce qu'on a
33:01des agriculteurs qui attendent de l'aide,
33:03on a des entrepreneurs qui ne savent pas à quelle sauce
33:05ils vont être mangés sur le plan fiscal, ni d'ailleurs les Français.
33:07Il faut que ça tourne. Donc là, il n'était
33:09pas possible de le faire. Mais il ne faut
33:11pas s'y tromper. La première occasion
33:13pour Marine Le Pen sera la bonne. Elle a un intérêt
33:15à ce que ça se fasse assez vite.
33:17Et donc, nous, il faut qu'on se prépare dès
33:19maintenant. On ne va pas se regarder
33:21mitraillé par
33:23des adversaires qui, lorsqu'ils prennent le pouvoir,
33:25ont du mal à le rendre après.
33:27Si vous voyez ce que je veux dire.
33:29L'extrême gauche aussi.
33:31Après,
33:33il y a quand même des événements qui méritent d'être soulignés.
33:35Ce qui s'est passé hier à Villeneuve-Saint-Georges est très intéressant.
33:37Moi, je connais très bien cette ville.
33:39Louis Boyard, arrivé en tête au premier tour
33:41du municipal partiel,
33:43mais avec un score un peu plus important
33:45qu'aux dernières élections, finalement est battu
33:47par la candidate républicaine.
33:49Alors même qu'il y avait l'autre qui s'était maintenu.
33:51Non, mais c'est très intéressant. Parce que ça prouve
33:53quand même que les Français, et je connais bien Villeneuve-Saint-Georges,
33:55c'est une ville dont la population
33:57est très modeste. Et je pense qu'ils ont
33:59pris conscience du risque considérable
34:01d'avoir à la tête de la mairie...
34:03Avec une augmentation des votants entre le premier et le deuxième tour.
34:05Bien sûr. Très intéressant. Et donc,
34:07de prendre le risque d'avoir à la tête de la mairie
34:09un discours et une action
34:11communautariste. Mais Louis Boyard fait 10% de plus
34:13que le municipal.
34:15C'est-à-dire qu'il continue à progresser.
34:17C'est pas un nombre de voix.
34:19Non, pas un nombre de voix. Ce qui compte, c'est le nombre de voix.
34:21Par contre, 38% de participation
34:23sur une partielle. C'est un gros.
34:25C'est beaucoup. C'est considérable.
34:27Et pour moi, bien sûr.
34:29Et pour Villeneuve, avec des quartiers
34:31sensibles, et donc beaucoup de gens
34:33qui se sont dit qu'on ne peut pas accepter
34:35quelque chose qui mettrait à bas la République.
34:37C'est-à-dire que c'est une forme de laboratoire.
34:39C'est une jurisprudence.
34:41Et je pense qu'en réalité, c'est un vrai signal
34:43pour la droite de gouvernement.
34:45C'est peut-être le début de quelque chose
34:47à condition, naturellement, qu'on se rassemble
34:49et qu'on se rassemble sur un programme qui est clair.
34:51Est-ce que vous y voyez dans ces résultats ?
34:53En tous les cas, tant à
34:55Villeneuve-Saint-Georges que
34:57ce qu'on a vu dans les autres partielles
34:59où le candidat LR a fait des bons scores.
35:01Alors, dans l'ISER, c'est pas un LR qui a gagné,
35:03mais il a fait un bon score. Est-ce que vous y voyez
35:05le fait, Bruno Retailleau théorise le fait
35:07que la participation de la droite au gouvernement
35:09revigore la droite ?
35:11Moi, je défends cette thèse depuis très longtemps.
35:13Je suis ravi que Bruno Retailleau,
35:15d'ailleurs, m'ait rejoint là-dessus.
35:17De toute façon, c'est simple.
35:19J'ai évoqué ce sujet au lendemain
35:21de la présidentielle de 2022 en disant
35:23écoutez, c'est la magie de la politique, on a fait 4%
35:25aux présidentielles, on peut se retrouver au pouvoir
35:27parce qu'ils ont besoin d'avoir une coalition.
35:29Tous autour de la table, mes amis,
35:31toujours, ils avaient tous piscine.
35:33Ah non, on peut pas, ça va être très difficile, on n'en a pas confiance.
35:35Quelle confiance ? Pas la question d'avoir confiance,
35:37la question d'établir un rapport de force.
35:39Bon, personne n'a voulu le faire. Total arrive
35:412024 et là, tout d'un coup, tout le monde voulait le faire.
35:43Sauf qu'avec des conditions très dégradées.
35:45Mais c'est évidemment mieux pour une raison
35:47simple que Bruno Jeudy connaît par cœur.
35:49Un parti de gouvernement,
35:51c'est fait pour gouverner. Et quand ça
35:53ne gouverne pas, les Français, ils zappent.
35:55Ils disent, ça ne sert plus à rien ce truc. Donc, en réalité,
35:57nous, notre vocation, elle est de
35:59gouverner. Et quand on ne gouverne pas,
36:01c'est de montrer aux Français
36:03qu'on se prépare à gouverner.
36:05Alors, allons un peu plus loin, est-ce que Bruno Retailleau
36:07ferait un bon candidat à la présidentielle ?
36:09Bah, écoutez, c'est trop tôt pour le dire, d'abord, parce qu'on ne sait même pas s'il est candidat.
36:11Mais aujourd'hui, c'est celui qui apparaît.
36:13Aujourd'hui, il est.
36:15C'est celui qui a,
36:17de mon point de vue, et c'est intéressant
36:19à regarder, il a deux caractéristiques.
36:21La première, c'est qu'il incarne une droite
36:23qui est équilibrée
36:25entre un message d'autorité
36:27et un message sur le plan économique à la fois
36:29libéral et social. On n'a pas tant que ça.
36:31Et deuxièmement, qu'il incarne
36:33aujourd'hui le meilleur rempart face au
36:35Rassemblement national, qui d'ailleurs n'est pas né
36:37de la dernière pluie et commence à le dégommer
36:39toutes les minutes.
36:41Donc, il est évident qu'on a là quelque chose
36:43qui peut se construire, qui
36:45nécessitera un lien avec
36:47Édouard Philippe et avec ses amis, parce que
36:49nous devons reconstituer
36:51ce qui a été autrefois l'UMP,
36:53on peut appeler ça autrement, ça n'a aucune importance,
36:55mais un grand parti de droite qui n'a rien
36:57à voir avec le PS, Éric Lombard
36:59ou ses amis, ils font leur truc dans leur coin,
37:01leur objectif, c'est de dessouder le PS
37:03de LFI, tant mieux, c'est leur vie.
37:05Le PS s'est déshonoré, à mes yeux,
37:07pour très longtemps, parce qu'ils ont
37:09renoncé à la laïcité qui était l'ADN
37:11même de l'histoire du Parti Socialiste,
37:13c'est leur histoire, mais nous on a toujours tenu bon
37:15face à l'extrême droite.
37:17Vous aurez deux candidats, un social-démocrate
37:19et l'autre
37:21droite républicaine,
37:23au centre, quand même.
37:25Néanmoins,
37:27mais bien sûr,
37:29si celui que vous appelez social-démocrate
37:31c'est Edouard Philippe, ce n'est pas ce que je dis, je pense
37:33qu'en réalité, il faut que les deux,
37:35le moment venu, si c'est comme ça que ça évolue,
37:37on est dans un scénario, il est indispensable
37:39qu'ils s'entendent.
37:41Attention, il n'y a pas de part de marché
37:43pour tout le monde.
37:45Mais attendez, il n'y a pas de part de marché pour tout le monde,
37:47à plus d'un candidat,
37:49à plus d'un candidat et demi, on n'est pas
37:51au deuxième tour,
37:53à plus d'un candidat et demi, on n'est pas au deuxième tour.
37:55Si Valérie Pécresse,
37:57et Dieu sait si vraiment je l'ai soutenue,
37:59mais si elle avait fait 12, 13, 14%,
38:01Macron n'était pas
38:03au deuxième tour. On avait une finale
38:05Mélenchon-Le Pen.
38:07Et les gens ont voté utile du coup.
38:09Donc là, il faut absolument que dès avant
38:11le premier tour, celui des deux
38:13qui est le mieux placé puisse évidemment
38:15créer autour de lui ce rassemblement.
38:17En 2017, Macron,
38:19Mélenchon, Le Pen
38:21et Fillon font quasiment le même
38:23score, les quatre.
38:25Donc ils peuvent être quatre
38:27et quand même qu'il y ait un second tour.
38:29Ils peuvent être quatre.
38:31Il faut qu'ils soient quatre, mais il faut être dans les deux premiers.
38:33Et deuxièmement, les quatre, c'est quoi ?
38:35C'est effectivement extrême droite, extrême gauche,
38:37gauche, droite. Si vous avez trois ou quatre
38:39types de droite, c'est mort.
38:41C'était quand même
38:43possible d'avoir un social démonstrat
38:45et un droit très puissant.
38:47Moi, je vous aime tous, mais je ne suis pas là pour m'occuper aussi
38:49de faire du coaching au PS, donc je ne vais pas m'occuper
38:51d'eux. Eux, ils payent jusqu'au bout
38:53leur alliance scélérate avec l'extrême
38:55gauche qui les déshonore.
38:57Je le dis vraiment, mais alors
38:59très clairement, je trouve que ce qu'ils ont fait
39:01est indigne de l'histoire des grands socialistes.
39:03Et Jean-François Copé, votre droite va
39:05plutôt vers Bruno Retailleau que vers
39:07Édouard Philippe.
39:09Là aussi, pareil, je vais vous dire ce que je pense.
39:11Moi, à titre personnel,
39:13j'ai inventé le concept
39:15de droite décomplexée. Ce n'est pas par hasard.
39:17Mais pour autant, je vous dis, il faut être très lucide.
39:19Celui des deux qui est le mieux placé,
39:21si on est dans cette configuration, encore une fois,
39:23on est allé dans la fiction.
39:25Il faut que celui des deux qui est le mieux placé
39:27l'emporte et qu'on se mette derrière lui.
39:29Parce que sinon, c'est Marine Le Pen.
39:31Ce n'est pas très compliqué en fait.
39:33C'est de l'arithmétique.
39:35Je vous pose une question directe parce que j'ai du mal
39:37à envisager la réponse. Vous pensez vraiment qu'aujourd'hui,
39:39ce qui était l'UMP, ce qui est aujourd'hui les Républicains,
39:41a une chance de retourner aux affaires
39:43et de reprendre l'Elysée ?
39:45Je vais vous répondre très clairement.
39:47100% des gagnants ont tenté leur chance.
39:49Ça veut dire que
39:51la meilleure manière d'être sûr qu'on ne reprenne pas
39:53le pouvoir, c'est de rien faire et de cesser
39:55le combat, le cœur serré.
39:57Ce n'est pas du tout mon état d'esprit. Je vous le dis d'autant
39:59plus que j'avais plutôt moi décidé
40:01vraiment de m'occuper de ma
40:03mairie et de ma vie
40:05professionnelle d'avocat. Mais là,
40:07depuis cette dissolution
40:09irresponsable et les conséquences que
40:11nous payons tous les jours lorsque l'on ouvre
40:13un journal et qu'on voit les dangers
40:15absolus de ce qui se passe dans le monde,
40:17de Trump qui est en train d'organiser
40:19une guerre tarifaire pour nous ruiner,
40:21notre ami américain,
40:23quand on sait ce qu'est le monde occidental
40:25menacé par les...
40:27L'ami américain pense toujours à lui en premier.
40:29Après, j'en suis sûr évidemment que vous avez raison.
40:31Là, on n'est plus là-dedans.
40:33Donc, ça veut dire que nous, il faut qu'on s'organise.
40:35Par exemple, il faut qu'on fasse une alliance tarifaire
40:37avec le Canada et avec
40:39le Mercosur, par exemple.
40:41Parce que quand on est tous menacés, il faut qu'on montre
40:43qu'on est capables de ne pas se laisser faire. Mais qui va
40:45parler pour l'Europe aujourd'hui ? On a un président de la République
40:47française hyper affaibli, le chancelier
40:49allemand, je ne vous fais pas un dessin,
40:51l'espagnol, tout le monde se pâme devant
40:53les résultats économiques de l'Espagne.
40:55Je rappelle qu'eux n'ont absolument aucune majorité,
40:57ne prennent aucune décision importante.
40:59Ils n'ont pas de budget, c'est quand même fou.
41:01Donc, il n'y a pas de chef en Europe.
41:03Donc, évidemment, tous ceux qui ont envie de nous faire du mal
41:05se marrent, à commencer par
41:07Poutine, à commencer par
41:09toutes celles et ceux qui veulent déstabiliser
41:11notre continent. Donc, il faut qu'on se batte, quand même.
41:13Je vous remercie pour la transition, parce que dans un instant,
41:15on va parler consommation. Discount
41:17is made in China. Est-ce que, selon vous,
41:19il faut des lois pour limiter
41:21la progression des marques ? Chine, Taïmu,
41:23des choses comme ça. Est-ce qu'il faut faire ce que fait Donald Trump
41:25en augmentant les droits de douane,
41:27les taxes ? Est-ce que c'est une politique
41:29offensive pour se prémunir
41:31de ce type de produit, selon vous ?
41:32Là, en l'occurrence, ce n'est pas simplement une question de droits de douane
41:34en ce qui concerne Chine, c'est une question de normes.
41:36Donc, c'est ça qu'il faut quand même que chacun regarde.
41:38Donc, vous allez en parler, je ne vais pas vous faire le débat d'après.
41:40Enfin, si vous voulez.
41:42Je suis content de passer un moment avec vous.
41:44On ne va pas passer non plus toute la nuit.
41:46Mais en revanche,
41:48ce qui est sûr, c'est que sur tous ces sujets,
41:50il ne faut qu'arrêter de se laisser faire.
41:52Oui, bien sûr.
41:53Mais il faut aller au bras de fer et faire du Trump face à Trump,
41:55c'est ce que vous imaginez ?
41:57La grandeur de la négociation et du rapport de force,
41:59c'est de montrer qu'on est capable.
42:01L'intelligence artificielle,
42:03nous accueillons la semaine prochaine
42:05un très important sommet sur l'intelligence artificielle.
42:08Pour avoir travaillé sur ces sujets,
42:10notamment avec Laurent Alexandre.
42:11Un excellent livre.
42:13Voilà.
42:14Inutile de vous dire que si on ne se bouge pas,
42:16on est fichu.
42:18Donc, c'est maintenant que ça se passe.
42:20Plus vite on aura un chef, mieux ce sera.
42:22Merci beaucoup, Jean-François Coppel.
42:24J'espère que vous avez passé un bon moment.
42:26C'était amusant, intéressant.
42:28Pas si agréable, parce que sans vous, vous seriez restés.
42:30Je vais vous libérer, ainsi que Bruno et Yves.
42:32Je vais garder Roselyne et Charles pour parler.
42:34Ils ne sont pas punis.
42:36Je vous remercie.

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