L'économie française s'est contractée de 0,1% au quatrième trimestre, subissant le contrecoup des JO de Paris en pleine crise politique, mais elle a progressé comme prévu de 1,1% en 2024. Les explications avec le journaliste BFM Business, Frédéric Bianchi
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Bonjour Frédéric. Bonjour Pauline. Alors ça s'est confirmé ce matin, l'économie française est en panne sèche, l'INSEE a estimé que le PIB français avait légèrement reculé au dernier trimestre.
00:09Est-ce que ça veut dire qu'on est en récession ? Alors pas encore. La récession, ce sont deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, là on n'en a qu'un.
00:15Malgré tout, c'est un très mauvais signal. Symboliquement, il faut remonter à début 2022 pour retrouver un trimestre en recul, ça fait tâche.
00:25Entre temps, on a quand même eu la crise inflationniste, le bâtiment à l'arrêt, la consommation en berne, l'instabilité politique, les chocs internationaux.
00:32Et malgré tout, l'économie française, elle tenait qu'à un cas, ça continue à progresser, et bien maintenant ce n'est plus le cas.
00:38Et pourtant, il y a eu les Jeux Olympiques, ça veut dire qu'il n'y a pas eu d'effet positif de ces Jeux ?
00:42Si, il y a eu un effet positif. L'INSEE et la Banque de France l'ont mesuré cet effet positif. La croissance, elle a été plutôt bonne cet été.
00:50Là, on ne parle évidemment pas du trimestre qui vient de s'écouler, on parle de celui de l'été.
00:54On a eu une croissance avec une consommation qui est repartie, on a vendu beaucoup de billets, donc tout ça, ça a boosté un petit peu l'économie française.
01:01C'était très bien, sauf qu'on s'est rendu compte que c'était une parenthèse très fugace, et une fois que cette parenthèse s'est refermée, on a plongé.
01:08Et on a plongé, et tout ça, ce n'est pas de bon augure pour la suite ?
01:10Non, ce n'est pas de bon augure. Cette année, on doit avoir 0,9% de croissance du PIB, c'est en tout cas la prévision du gouvernement.
01:15Honnêtement, plus personne n'y croit vraiment.
01:18Le problème, c'est qu'on ne voit pas du tout les ressorts de ce rebond.
01:20La consommation, on a vu qu'après des mois de désinflation, les Français ne consommaient toujours pas plus.
01:26Donc, ce n'est pas là qu'il faut attendre le rebond.
01:28L'investissement, l'investissement des entreprises, on n'a entendu pas de rarenauillère.
01:31Et depuis, tous les patrons qui ont dit « nous, on fait la grève de l'investissement, voire on va délocaliser si vous nous augmentez les impôts ».
01:36Donc, ce n'est pas de là qu'il faut attendre le salut.
01:39Alors, l'immobilier, le bâtiment, là, on sort quand même de deux années catastrophiques.
01:4335 000 emplois ont été supprimés, les permis de construire qui sont en chute libre.
01:48Le problème, c'est que partout où on pose le regard, on n'a que des mauvaises nouvelles.
01:51Le chômage, l'Amérique de Trump qui nous menace sur le plan commercial.
01:54Notre partenaire allemand, grand partenaire commercial, est encore plus malade que nous.
01:59Donc, on se dit « mais il est où le dernier espoir ? ».
02:01Peut-être la baisse des zones d'intérêt, on vient de l'apprendre.
02:03La BCE a baissé ses zones d'intérêt.
02:04Ça pourrait peut-être relancer la demande de crédit.
02:07On sait que les Français ont beaucoup épargné depuis deux ans.
02:11Peut-être qu'ils vont se lâcher un petit peu grâce à ça.
02:13Pour ça, il faut quand même de la confiance.
02:15Et la confiance, on la cherche toujours.
02:17Une toute petite note d'espoir. Merci beaucoup Frédéric.
02:19On termine quand même avec une petite note d'espoir.