Hubert Bonneau, directeur général de la Gendarmerie nationale, était l'invité du Face à Face d'Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC ce jeudi 30 janvier.
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00:00Question de l'efficacité, Général Hubert Bonneau, désormais le narcotrafic, comme on dit,
00:05est considéré comme partout, le trafic de drogue, petites villes, villages, grandes villes,
00:11ça n'est plus du tout l'apanage d'une ville comme Marseille dont on parlait pendant longtemps.
00:14Le ministre de l'Intérieur a parlé d'un risque de mexicanisation, est-ce que vous le constatez ?
00:22Alors moi ce que je voudrais vous dire, ce que nous constatons nous déjà sur le terrain,
00:25parce que de toute façon tout part du terrain, aujourd'hui vous voyez les zones de trafic de stupéfiants,
00:32vous avez une totale porosité entre la zone de police nationale et la zone gendarmerie nationale,
00:37en gros entre les grandes villes, les zones périurbaines et les zones rurales, il y a une totale porosité.
00:43Et donc ce qu'on constate aussi, c'est une explosion des trafics.
00:47Explosion des violences, explosion des trafics, le constat est assez pessimiste tout de même.
00:53Vous avez parlé d'une libération des violences et là vous parlez d'une explosion des trafics.
00:56Je suis désolé de ce constat, mais j'essaye d'être lucide par rapport à ce qui se passe.
01:01Donc on doit s'organiser par rapport à ça, on doit vraiment s'organiser,
01:05c'est-à-dire que traiter les points de deal c'est une nécessité, traiter les trafics uber cheat c'est une nécessité,
01:11mais je crois qu'aujourd'hui l'élan qui est donné, c'est un élan pour casser les organisations.
01:17Et notamment sur le blanchiment, les petits ruisseaux font les grandes rivières,
01:21les petits trafics alimentent la communauté organisée.
01:23Mais est-ce que vraiment vous avez les moyens de vous pencher sur chaque petit trafic ?
01:28Je voudrais vous emmener à Ganges Général.
01:30Ganges, c'est une petite commune de l'Hérault de moins de 4000 habitants.
01:33Notre reporter pour RMC, Anna Jojar, a été y passer 48 heures.
01:37Et en quelques heures seulement, elle a rencontré des dealers,
01:41parce qu'ils sont là quasiment à ciel ouvert, librement exposés,
01:43comme lui a dit une des habitantes, aux heures de pointe entre Carrefour et Auchan.
01:47Elle a notamment rencontré un jeune homme, il a 25 ans, et il deal de cannabis depuis 5 ans.
01:52J'en ai tombé dessus, c'est un collègue qui m'a proposé de base 10 grammes, 20 grammes,
01:56et ça a commencé comme ça.
01:58Je ne me vois pas arrêter, je me dis même si je travaille, je ferai ça.
02:02Je ne suis pas très inquiet pour le plus.
02:03Normalement, ils ne te contrôlent pas, genre même s'ils passent en voiture,
02:06jamais ils ne te contrôleront.
02:08On ne te contrôle pas, ils passent en voiture, mais jamais ils ne te contrôleront.
02:11Ils touchent jusqu'à 500 euros par mois grâce à la drogue.
02:15Un sentiment d'impunité tout de même ?
02:17Il peut y avoir un sentiment d'impunité.
02:19Une fois de plus, ces trafics sont connus.
02:22Vous avez sur des points de deal, vous avez des guetteurs, vous avez des vendeurs.
02:27Parfois, ils ne connaissent même pas leurs commanditaires,
02:30enfin, fournis de la drogue, ils doivent rendre des comptes sur ce qu'ils ont vendu.
02:35Il faut s'attaquer à ces personnes, bien évidemment, il faut les interpeller.
02:41Je pense que là-dessus, le plus important, c'est d'essayer de remonter les filières
02:45sur les N1, les N2, ce qui organise ces trafics.
02:49Il faut essayer de faire le maximum pour les prendre sur les structures,
02:54sur le blanchiment des produits, de la vente de produits stupéfiants.
02:58C'est un effort constant sur lequel nous devons aller.