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00:00Les agriculteurs, les salariés agricoles, propriétaires fonciers et autres acteurs agroalimentaires doivent choisir leurs représentants.
00:06Ils sont un peu plus de 34 500 à devoir voter pour les élections à la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques d'ici ce vendredi 31 janvier à 23h59, pour être hyper précis.
00:16Trois listes se présentent au Pays basque, l'AFDSEA et les jeunes agriculteurs, ELB, le syndicat agricole basque et la coordination rurale.
00:23Les représentants de ces trois listes sont tous en studio avec nous et sont vos invités Yves Tussaud.
00:28Oui, bonjour Lucas, bonjour à tous, la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques est à Pau, elle dispose d'une antenne à Saint-Palais, son budget environ une dizaine de millions d'euros,
00:37sa mission est économique, sociale, environnementale, elle aide les agriculteurs dans leur démarche, elle assure aussi la représentation du monde agricole auprès des pouvoirs publics.
00:47Nos invités Bernard Laird, tête de liste AFDSEA, vous êtes le président sortant de la Chambre d'agriculture, vous faites du kiwi et du maïs-semence, bonjour.
00:56Bonjour.
00:57Yolen Peres, bonjour. Bonjour.
00:59Tête de liste ELB, 35 ans, producteur fermier de canard gras à Aloïde-Sein.
01:05Et puis enfin Benjamin Lost, tête de liste de la coordination rurale, vous avez 39 ans, vous êtes céréalier, entrepreneur agricole à Barenque, bonjour. Bonjour.
01:14Le débat, c'est parti, nous avons choisi deux thématiques ce matin, l'une concerne les consommateurs qui nous écoutent,
01:22que souhaitez-vous mettre dans nos assiettes, et puis l'autre concerne directement ceux que vous représentez, les agriculteurs.
01:28Quel revenu pour le monde paysan ? La question elle est simple, est-ce qu'on peut vivre décemment de son travail quand on est paysan, quand on est agriculteur ?
01:36Bernard Laird, vous êtes le président sortant, visiblement plus le temps passe, moins c'est possible de vivre décemment de son travail quand on est agriculteur.
01:44Effectivement, il y a une partie des agriculteurs aujourd'hui qui n'arrivent pas à vivre de leur travail, ce qui n'est pas normal.
01:50Je pense que tout un chacun ici nous le dénonçons depuis des décennies, des choses ont avancé, des filières s'en sortent bien, mais d'autres souffrent,
01:57et donc on a besoin de continuer à capitaliser, et surtout en faire en sorte qu'en France, lorsqu'il y a une loi qui interdit la vente à perte,
02:06il n'est pas normal que la seule profession qui soit autorisée à la vente à perte, ce soit l'agriculture.
02:10Donc il faut que les agriculteurs puissent être rémunérés à juste raison, et c'est pour cela que l'on demande depuis longtemps à construire un prix en marche avant,
02:18et donc à faire reconnaître les coûts de production, par filière, par territoire, pour que l'on puisse effectivement gagner sa vie décemment.
02:26Yolaine Perez, ELB, c'est une question de modèle économique ?
02:30Bien sûr que c'est une question de modèle économique. Il faut que chaque paysan qui se lève tous les matins puisse avoir un revenu à la sortie.
02:37Il faut vivre de son métier. On est d'accord sur ce point que l'agriculture souffre depuis quelques années.
02:42Ces cinq dernières années, ça s'est accentué.
02:44Vous vendez à perte ?
02:47Bien sûr, quand les exploitations agricoles souffrent des inflations des matières premières, par exemple, ou du prix de l'énergie,
02:52ça arrive que des matins on se lève et qu'on vende à perte, bien sûr.
02:55La difficulté, c'est de construire un modèle économique dans sa ferme et dans notre pays basque qui puisse contrecarrer cette inflation-là.
03:03ELB, depuis 40 ans, fait ce travail-là, a mis en place des outils, comme des AOP, des filières fortes, des filières longues, des filières courtes,
03:11des appellations reconnues et protégées qui permettent de produire de façon qualitative et de capter un prix de rémunération.
03:17Jean Malos, pour la coordination rurale, il faut diversifier les activités ou est-ce qu'il faut rester sur le modèle actuel mais changer les règles ?
03:26Il faut changer les règles. Il faut ramener du revenu. Ramener du revenu, c'est déjà revoir les marges.
03:32Quand je parle de revoir les marges, aujourd'hui, sur une grande surface, 7% seulement revient à l'agriculteur.
03:38Donc, c'est dérisoire. Nos coopératives, aujourd'hui, prennent des marges. L'agro-industrie, sur nous, prend des marges. Il faut répartir les marges, tout simplement.
03:45Oui, mais cette question-là, elle est posée depuis des années.
03:48Tout à fait, mais est-ce qu'il ne faut pas aujourd'hui, justement, puisqu'elle était posée depuis des années,
03:52changer peut-être la barre de la gestion d'un chambre d'agriculture afin de pousser un peu plus fort ?
03:57Ce que vous dites, c'est que c'est de la faute de l'AFDSA et des GIA si l'agriculture est dans cette situation aujourd'hui.
04:03Je pense qu'aujourd'hui, il n'y a pas eu assez de négociations assez fortes pour, justement, imposer un nouveau système.
04:09Mais on négocie fortement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire sortir les tracteurs et tout bloquer ?
04:13Tout à fait. Non, non, pas du tout.
04:15C'est déjà, en tant que président de chambre, on a accès à tout ce qui est politique.
04:18Chose que nous, en tant que syndicat, on n'a pas.
04:20Donc, c'est pour ça que quand on ne nous écoute pas, on n'a pas le choix que de sortir dans la rue et nos tracteurs, nos remorques.
04:24Donc, il faut aller aujourd'hui s'imposer et demander une répartition des marges.
04:30Ce qui est quand même remarquable, c'est que l'AFDSA, ça fait trois mandats qu'ils sont à la chambre d'agriculture.
04:36Et je vous rappelle, l'APAC, c'est 9 milliards d'euros injectés dans notre nationalité en France.
04:43Et dans les Pyrénées-Atlantiques, l'APAC, elle rapporte combien ?
04:48Ça, je ne sais pas. Monsieur Leir nous le dira.
04:51Ce que je veux souligner quand même, c'est qu'il y a quand même...
04:54Il faut juste dire que l'APAC, aujourd'hui, c'est 180 millions d'euros pour le territoire du département.
04:59Donc, c'est vrai que quand on parle d'agriculture...
05:01Et avec ça, les agriculteurs n'arrivent pas à vivre ?
05:03Il faut connaître les chiffres. Mais vous savez, si on pouvait se passer des aides, ça serait fantastique.
05:08Aujourd'hui, malheureusement, quel que soit le modèle agricole, et quand j'entends Julien Perez parler d'un modèle,
05:14il parle de filière longue, de filière courte. Alors, ce n'est pas un modèle, c'est déjà plusieurs modèles.
05:18Et pourquoi plusieurs modèles ? Parce qu'on a besoin aujourd'hui de s'adapter au contexte pédoclimatique.
05:23Et quand on voit la diversité des territoires que l'on a, même en Pays Basque,
05:27on se doit de s'adapter à chaque territoire, et notamment face au contexte du changement climatique.
05:33Parce qu'on voit très bien que depuis, malheureusement, quelques années,
05:36l'impact du climat, que ce soit sur les événements, ou que ce soit de manière indirecte sur le sanitaire,
05:42qui impacte toutes les filières, qu'elles soient végétales ou animales, est une réalité.
05:47Donc on se doit de s'adapter avant tout, et il me semble que c'est une des conditions essentielles pour pouvoir produire demain.
05:53ELB ne s'adapte pas au climat et au changement climatique ?
05:56Bien sûr, ça c'est au quotidien. On doit être capable d'anticiper les choses et les événements nouveaux.
06:01Par contre, le changement climatique, on le subit, et si on n'est pas soutenu par des instances publiques, par l'État,
06:07pour avoir accès à la formation et évoluer avec le changement climatique, ça va être très très difficile.
06:12Là où je veux rebondir aussi, c'est que le revenu est mis en difficulté à cause de l'inflation, des coûts de production,
06:18mais aussi par le fait de la gestion des crises sanitaires.
06:22La FED et les GIA aujourd'hui, qui sont maîtres de la chambre d'agriculture,
06:27ont une politique de gestion des crises sanitaires qui est très très difficile,
06:32parce que très souvent, la politique nationale c'est d'abattre totalement tous les troupeaux,
06:36que ce soit pour la tuberculose bovine ou de la grippe aviaire, c'est l'abattage total ou l'enfermement des animaux.
06:41Aujourd'hui, ces méthodes-là, ces dispositifs-là, viennent empêcher un revenu chez les paysans,
06:47parce que quand on perd tout son troupeau pour se relever déjà, il faut un certain temps,
06:52et malgré qu'il y ait des dispositifs de l'État pour se remettre en route, c'est jamais à la hauteur de tout ce que l'on a perdu.
06:57Je voudrais simplement dire que je ne peux pas en vouloir à Julien Pérez,
07:02de parler effectivement de sanitaire et de la responsabilité de la chambre,
07:05il ne peut pas connaître la chambre d'agriculture, parce que ça fait deux mandats qu'il ne siège pas à la chambre d'agriculture avec deux représentants,
07:10et aujourd'hui la chambre d'agriculture n'intervient pas sur le sanitaire, c'est une responsabilité de l'État.
07:15La chambre d'agriculture, elle n'accompagne qu'économiquement,
07:18et elle va chercher des enveloppes pour pouvoir accompagner, notamment dans le cadre de l'AMHE,
07:22dans le cadre de l'influenza aviaire ou autre, pour que les agriculteurs puissent passer ces cas difficiles.
07:27Oui, mais ces phénomènes, ils ont été conséquents ces derniers mois, ces phénomènes, l'AMHE, la fève catarhalovine...
07:34C'est pour cela que sur une enveloppe nationale de 70 millions d'euros,
07:3771 sont tombés dans les Pyrénées-Atlantiques pour accompagner les éleveurs et passer ces cas difficiles.
07:41Mais quand j'entends 180 millions d'euros d'aide de l'APAC qui arrive sur les Pyrénées-Atlantiques,
07:45comment se fait-il qu'au bout de la chaîne, les agriculteurs soient en difficulté ?
07:50Mais vous savez...
07:51En deux minutes, Basile Malhostre, de l'Organisation rurale.
07:53D'année en année, on voit bien que l'APAC baisse.
07:55L'APAC avait été créé pour en fait qu'on puisse être concurrent sur les marchés mondiaux,
08:00puisqu'on avait un coût de production beaucoup plus élevé que les autres dès le départ.
08:04Notre coût de production augmente d'année en année, et notre prix de l'APAC baisse d'année en année.
08:09Mais on ne peut vivre que de subventions en permanence ?
08:11Absolument pas !
08:12Quand un électricien va travailler, qu'est-ce qu'il fait ?
08:15Il ne demande pas de subventions non plus, il demande juste de revaloriser son travail.
08:19Nous, c'est ce que l'on demande aujourd'hui.
08:218h18, ici Pays Basque.
08:22Ce matin, c'est un débat que nous vous proposons,
08:25parce que vous allez être plus de 35 000 à voter pour les élections à la Chambre d'Agriculture des Pyrénées-Atlantiques.
08:30Tous ceux qui sont concernés par les métiers de l'agricole.
08:33Les trois listes sont avec nous, la FDSEA pour les jeunes agriculteurs,
08:37ELB, c'est le syndicat agricole basque, et la coordination rurale.
08:40Et à l'autre bout de la chaîne, il y a les consommateurs, vous qui nous écoutez, moi, Lucas.
08:46Que souhaitez-vous mettre dans vos assiettes ?
08:50En clair, comment est-ce que vous cultivez ?
08:52Comment est-ce que vous élevez vos animaux ?
08:54Comment est-ce que vous produisez ?
08:56Est-ce que cette question, elle est centrale aujourd'hui,
08:58et elle est obligatoire dans la perspective des années à venir ?
09:02Yulen Peresse, ELB.
09:04Bien sûr, il y a une attente sociétale qui ne cesse de grandir,
09:07vis-à-vis de la transparence de nos modes de production,
09:10et des produits de qualité que l'on peut proposer.
09:12Donc, il faut qu'on s'efforce à être dans ces leviers-là, dans ces actions-là,
09:17en montrant qu'on peut faire des produits de qualité,
09:19sans forcément nuire à l'environnement.
09:21Il ne faut pas être contre les médicaments.
09:25Les médicaments aident à soigner nos plantes.
09:27On peut vacciner les canards ?
09:29Comment ?
09:30Il faut vacciner les canards ?
09:31Aujourd'hui, c'est devenu obligatoire.
09:33Est-ce que dans l'absolu, c'est sans risque ?
09:35Est-ce qu'il faut le faire pour pouvoir... ?
09:37Non, il y a des choix qui sont possibles.
09:39Le syndicat ELB avec la Confédération Nationale
09:41a mis en place une vaste expérimentation au niveau national,
09:44pour voir si justement, et faire comprendre que,
09:47dans des conditions particulières,
09:49on peut continuer à élever en plein air,
09:51avec des normes de biosécurité,
09:53alors même qu'il y a la grippe aviaire.
09:55Mais parce qu'une exploitation ou une autre
09:57crée un risque sanitaire inférieur.
09:59Donc c'est possible.
10:01Benjamin Lost, est-ce qu'il faut multiplier
10:03les normes et les contraintes ?
10:04Ou est-ce qu'à un moment, il faut dire stop ?
10:06Il y a le Sénat qui a ouvert la voile en ce début de semaine
10:08à la réintroduction en France de pesticides
10:10néonicotinoïdes,
10:12j'ai pris le temps de le préciser,
10:14qui sont autorisés ailleurs en Europe.
10:16Est-ce que décide le Sénat ?
10:18Cette discussion que le Sénat remet sur la table, vous validez ?
10:20Dès le départ, déjà, nous travaillons tous
10:22avec des fermes familiales.
10:24C'est des biens qu'on nous transmet de génération en génération,
10:26pour la plupart.
10:28On a toujours travaillé plus vert que vert.
10:30On respecte le milieu dans lequel on travaille,
10:32c'est surtout le milieu dans lequel on vit.
10:34Donc aujourd'hui, utiliser des produits
10:36qu'on nous tolérera ou qu'on nous autorisera,
10:38qui pour nous sont des produits
10:40dangereux pour notre environnement
10:42où on vit au quotidien, on ne les utilisera pas.
10:44On a toujours travaillé de façon
10:46attentionnée.
10:48Certains produits, aujourd'hui, on le voit,
10:50on nous les a enlevés,
10:52on ne peut plus produire.
10:54On a de plus en plus, dû au changement climatique,
10:56sur les cultures, des problèmes d'attaques
10:58qu'on n'a jamais eus, sur les élevages,
11:00de plus en plus de maladies qui arrivent.
11:02Donc, forcément,
11:04il va peut-être falloir se remettre autour
11:06de certaines tables pour, effectivement,
11:08revoir si certains produits, il ne faudrait pas les remettre
11:10sur le marché.
11:12Bernard Leir, FDSEA, GIA,
11:14il faut remettre certains produits sur le marché,
11:16il faut arrêter la contrainte des normes,
11:18ou est-ce qu'il faut se dire, on va vers
11:20autre chose et il va falloir s'adapter ?
11:22En 5 ans, une étude prouve
11:24au niveau régional que nous avons
11:26perdu 23% de notre
11:28volume de production.
11:30Ça, ce n'est pas le fruit du hasard, c'est simplement
11:32et on le dit très clairement,
11:34avant tout, les difficultés de production.
11:36C'est le fruit des contraintes et le fait des normes ?
11:38Non, ce n'est pas le fait de normes, c'est le fait
11:40de manque de produire, avant tout,
11:42de l'impact de ce changement climatique.
11:44Cette pression sanitaire que nous avons
11:46est un élément majeur. Nous, ce que nous disons,
11:48ce n'est pas d'interdiction sans solution.
11:50Bien sûr que la FDSEA et les jeunes agriculteurs
11:52sont favorables à des mesures
11:54agroécologiques, à des mesures nouvelles,
11:56si elles sont éprouvées d'abord,
11:58approuvées, et ensuite
12:00rentables. Parce que mettre
12:02une mesure sur le marché qui plombe le revenu de l'agriculteur,
12:04ce n'est plus possible. Mais par contre,
12:06si on a des solutions alternatives,
12:08de bio-simulants, de bio-contrôle, de nouveaux médicaments,
12:10ou de permettre, de part
12:12l'alimentation ou la conduite du troupeau,
12:14de permettre à l'animal de se défendre
12:16seul, c'est ce que l'on souhaite.
12:18Et je pense que c'est une des solutions d'avenir.
12:20Mais tant qu'on n'a pas ces solutions alternatives,
12:22pas d'interdiction sans solution.
12:24Les solutions alternatives qui vous sont proposées aujourd'hui,
12:26en un mot, ne sont pas satisfaisantes.
12:28Elles ne sont pas encore opérationnelles.
12:30Et une des missions des chambres agriculteures
12:32qui nous a été confiée il y a deux ans, nouvelle,
12:34et ça c'est la force, je dirais, du monde agricole,
12:36grâce à notre action,
12:38c'est de s'adapter à ce changement climatique,
12:40que les chambres soient coordonnatrices
12:42par différents acteurs, pour que l'on amène ces solutions
12:44avec l'institut de l'élevage,
12:46avec les instituts techniques pour les végétaux,
12:48avec l'INRAE et autres.
12:50Et ça ce sont des missions publiques d'État
12:52qui sont dévolues aujourd'hui aux chambres d'agriculture.
12:54Et on l'intéresse pour ELB, il existe des solutions
12:56alternatives, viables, qui vous permettent
12:58de produire, de cultiver, d'élever les animaux
13:00dans de bonnes conditions ? Ou pas ?
13:02Bien sûr que ça existe, et on le prouve au quotidien.
13:04Bernard Helaire veut me mettre
13:06dans un modèle unique ? Non.
13:08Bien sûr que dans les Pays-Bas, il y a de la filière longue,
13:10il y a de la filière courte, il y a des productions
13:12de niches, il ne faut pas se cacher, qui tirent tout le monde
13:14vers le haut, donc il faut en profiter aussi.
13:16Il faut qu'on soit transparent sur ces pratiques-là,
13:18sur ces modes de production-là. Pardon Yonan Peres,
13:20mais si tout le monde fait de la production de niches
13:22à un moment, il y a quelques produits qui vont manquer
13:24sur les étals, dans les marchés et au supermarché ?
13:26Non, ça ce n'est pas vrai. Je voudrais rappeler quand même
13:28que dans les années 80, on était
13:301,2 millions de paysans en France,
13:32et on est passé à 400 000.
13:34Donc aujourd'hui, 400 000 paysans font le travail
13:36d'1,2 millions il y a deux ans, avec une population
13:38légèrement augmentée, mais c'est possible.
13:40Il faut être capable de réfléchir autrement,
13:42et pouvoir donner des produits de qualité.
13:44Il faut qu'on soit capable de s'adapter
13:46au changement climatique.
13:48Ça nous demande beaucoup de travail, mais avec un accompagnement,
13:50on pourra le faire.
13:52Benjamin Lost, cette question est centrale,
13:54elle est cruciale aujourd'hui.
13:56Il y a des moyens alternatifs
13:58de produire, de cultiver,
14:00en se passant de pesticides,
14:02de produits dangereux ?
14:04Bien sûr, on le voit, on fait du semi-sous-couvert,
14:06on fait des couverts végétaux, pas forcément
14:08par obligation.
14:10C'est une question personnelle.
14:12Moi, le premier, j'en fais partout, sur mes sols.
14:14Il y a largement des moyens, aujourd'hui, de lutter.
14:16Mais le problème, c'est qu'on nous impose
14:18des choses, où on nous finance
14:20pas du tout la possibilité
14:22d'essayer de les faire.
14:24C'est-à-dire ?
14:26Tout simplement, les couverts végétaux, on nous les oblige.
14:28On nous donne 45 euros l'hectare pour les faire.
14:30Nous, ça nous coûte 160.
14:32À côté de ça, l'État
14:34va aider des sociétés, comme Total,
14:36à décarboner.
14:38Ils nous aident pas à nous, les agriculteurs, à décarboner.
14:40Si on nous aidait à décarboner, on pourrait peut-être changer
14:42nos méthodes de travail,
14:44afin de travailler encore plus vers, sans
14:46passer par tous ces problèmes de phyto.
14:48Ici Pays Basque, il est 8h24.
14:50Ce sont les élections à la Chambre d'Agriculture
14:52des Pyrénées-Atlantiques, jusqu'à vendredi soir.
14:54Les trois listes qui se présentent au Pays Basque
14:56sont avec nous encore pour quelques minutes.
14:58Bernard Leir, FDSEA,
15:00vous êtes le président en sortant.
15:02Dans un avenir proche, certaines cultures
15:04pratiquées ici ont du souci
15:06à se faire.
15:08Vous produisez du kiwi.
15:10Le kiwi est forcément marqué par l'évolution
15:12climatique. Le kiwi s'adapte
15:14ou il va falloir arrêter la filière kiwi ?
15:16Toutes les productions vont
15:18s'adapter. On s'aperçoit depuis deux ans que
15:20malheureusement, de part ce changement
15:22climatique, les activités
15:24normales physiologiques des plantes
15:26ont été perturbées. On l'a vu avec la
15:28tempête Kirk au mois d'octobre, où on a
15:30vu des arbres complètement coupés net
15:32alors qu'avant, il y avait
15:34un système racinaire adapté. C'est exactement
15:36la même chose pour l'arboriculture
15:38du département, mais pour toutes les filières
15:40et les productions. Donc, on a besoin
15:42de trouver des solutions. Ça fait deux ans qu'on travaille
15:44à renforcer le système
15:46immunitaire de ces plantes-là
15:48et ça commence à fonctionner pour,
15:50je vous le redis, il y a
15:5220 ans, la France produisait 90 000
15:54tonnes de kiwi, notamment
15:56dans le sud-ouest, et on se retrouve
15:58avec 45 000 tonnes aujourd'hui. Et c'est
16:00équivalent dans d'autres productions qui sont
16:02malheureusement en forte baisse. Donc, on doit retrouver
16:04et la compétitivité et la productivité
16:06ce n'est pas un gros mot
16:08pour que l'on puisse conserver une certaine
16:10activité. Juste peut-être pour rajouter
16:12par rapport aux consommateurs, vous le disiez tout
16:14à l'heure qu'est-ce qu'on a dans nos assiettes, je pense
16:16qu'il faut différencier la capacité à
16:18produire sur ce territoire et l'adaptation
16:20au marché. Heureusement que nous avons par exemple
16:22le marché espagnol qui nous absorbe
16:2480% de la production
16:26des agneaux de lait, c'est-à-dire 250 000
16:28agneaux à l'époque de Noël,
16:30parce que nous ne sommes pas en mesure de pouvoir
16:32les absorber sur le département.
16:34Je vous voyais sourire.
16:36Oui, non, c'est des chiffres réels.
16:38Il a pu où il faut, c'est très habile.
16:40Moi, ce que je veux rappeler, c'est que très souvent, on nous reproche
16:42de participer aux élections chambres
16:44sans y siéger. Le syndicat ULB
16:46a siégé pendant deux mandats.
16:48Ça fait 12 ans que vous n'y êtes pas.
16:50Vous ne connaissez pas l'action de la Chambre.
16:52Moi, je ne connais pas, mais les précédents y étaient.
16:54C'était des gens isolés
16:56et toutes leurs fausses propositions étaient toujours mis de côté.
16:58Ça, c'est dit.
17:00Ce que je veux souligner aussi, c'est que
17:02les élections, ça ne sert pas
17:04que à participer à la Chambre.
17:06Ça sert aussi à faire partie,
17:08pour faire reconnaître la représentativité d'un syndicat
17:10au niveau du Pays basque. En l'occurrence, on pèse pour la moitié du poids.
17:12Et surtout, ça permet
17:14qu'on puisse participer
17:16dans toutes les commissions du département,
17:18à la CDPNAF, à la SAFER, pour pouvoir gérer les dossiers.
17:20Donc, ce n'est pas parce qu'on n'est pas à la Chambre
17:22qu'on n'est pas capable de gérer notre territoire.
17:24Benjamin Lost, en 20 secondes,
17:26siéger à la Chambre,
17:28c'est important ? Vous vouliez revenir sur quoi ?
17:30Juste, je voulais revenir par rapport aux agneaux.
17:32Effectivement, l'Espagne est un gros marché.
17:34Mais nous, on a vu
17:36dans le département, Promocage,
17:38par exemple, avait un réel besoin d'avoir
17:40de l'agneau du Sud-Ouest. C'est ce qu'on a fait.
17:42Donc, on a mis un partenariat en place avec eux.
17:44C'est important de siéger
17:46à la Chambre, en deux mots ?
17:48Bien sûr, c'est important. On pourra remonter
17:50les vraies problématiques qui se passent sur le terrain.
17:52Et surtout, les problèmes que nous remontent
17:54les agriculteurs. C'est notre politique
17:56aujourd'hui. Merci beaucoup,
17:58messieurs, de vous être déplacés, d'avoir accepté
18:00ce débat sur la radio.
18:02Ici, Pays Basque, bonne journée à vous.
18:04Il est 8h28.
18:06Et c'est jusqu'à vendredi soir,
18:08les élections à la Chambre d'Agriculture.
18:10Merci.

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