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«La prison est la Légion d'honneur du crime», s'insurge sur CNEWS Pierre Botton, auteur de «Quand les détenus font la loi».

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Transcription
00:00Oui, il a raison, mais la prison, quelle prison ?
00:02Parce que si c'est la prison telle qu'elle est faite actuellement,
00:05on les met dans l'école du crime.
00:07Vous savez, tous ont à peu près tous le même parcours.
00:1114 ans, première attaque au couteau.
00:14Prison, 4 mois, ils ressortent, c'est avec la Kalachnikov, cette fois-ci.
00:18Donc, qu'est-ce qui se passe en prison ?
00:20C'est en fait, si vous voulez,
00:21la prison est presque la Légion d'honneur du crime.
00:25Donc, c'est un peu compliqué.
00:26Donc, évidemment, moi, je suis pour la prison.
00:28Et je suis...
00:29C'est pas n'importe quelle prison.
00:31Non, pas n'importe quelle prison,
00:32et que le temps en prison soit un temps utile.
00:34Or, malheureusement, il ne l'est pas.
00:36Il est utile pour former des criminels.
00:39Vous voyez bien qu'on recrute.
00:40Les exemples sont très nombreux.
00:43Le chauffeur de VTC à Marseille, tué par des jeunes,
00:46à Annonay, 17 000 habitants,
00:49deux jeunes, 16 et 17 ans,
00:51pris parce qu'ils ont tué avec des Kalachnikovs.
00:54Il faut bien voir ce qui est en train de se passer à Annonay.
00:57On n'est pas dans la banlieue parisienne,
00:59on n'est pas dans la banlieue de Marseille.
01:00Donc, ça envahit.
01:01Et moi, ces jeunes, je les ai côtoyés, Laurence.
01:03Qu'est-ce qu'ils disent quand ils sont en prison
01:05pour les rares qui y vont ?
01:06Non, non, non, non.
01:07Non, c'est pas vrai.
01:09Ils finissent toujours par y aller.
01:10Il faut pas vous tromper.
01:11Ils finissent toujours par y aller,
01:12mais malheureusement, les dégâts collatéraux
01:15qu'ils ont commis sont considérables.
01:16Donc, ils finissent toujours par y aller.
01:18Mais ils ne sont plus contrôlables.
01:20Même par nous, les détenus,
01:22ils ne sont plus contrôlables.
01:24Leur vie n'a aucun sens.
01:26Qu'est-ce qu'ils vous disent, par exemple ?
01:27Ils disent, par exemple, qu'ils savent
01:28que ça se terminera très mal.
01:29Qu'ils vont mourir.
01:30Oui, bien sûr. Ils perdent la vie.
01:33Vous savez, je reprends cette anecdote
01:35avec le président du tribunal de Bobigny,
01:37et qui disait, c'est la Seine-Saint-Denis,
01:39donc la prison, c'est Villepinte,
01:40et il disait que quand il condamnait un jeune
01:43à 5 ans, 6 ans, il n'avait pas de réaction.
01:45En revanche, quand il lui disait
01:46qu'il n'allait pas exécuter à Villepinte,
01:48mais dans une autre prison où il n'a pas retrouvé ses copains,
01:50là, il se faisait insulter,
01:51les gars prenaient 6 mois de plus.
01:53Donc, si vous voulez, la prison est totalement intégrée.
01:56Il ne faut pas regarder la prison avec notre regard.
01:58Je vous assure, c'est vrai.
01:59C'est une énorme erreur.
02:00En revanche, quand on est dans les prisons,
02:03il faut faire des prisons spécifiques
02:05pour ces jeunes-là, où il faut y aller.
02:07C'est-à-dire qu'il faut les ramener
02:09dans le droit chemin.
02:11Il faut leur redonner une éducation,
02:13car ils n'en ont plus.
02:14La plupart du temps, ils ne savent pas écrire.
02:17Moi, j'en ne pouvais plus.
02:18Des oualas, wesh, frérots, j'en pouvais plus.
02:22Je vous assure.
02:23Je n'en pouvais plus.
02:25Les parents ne sont pas là ?
02:26Non, mais les parents, ils n'ont plus d'autorité.
02:29Ils sont capables de frapper leur père.
02:32Ils sont capables de frapper leur mère.
02:35Non, mais il faut bien voir à qui on a affaire.
02:37Ce sont des jeunes qui sont totalement déstructurés,
02:40où la seule règle, c'est la violence.
02:42Avec un seul mot, le respect.
02:43Il y a un jeune qui, à Monaco,
02:45a planté un gars parce qu'il avait un mauvais regard.
02:49Il fait quatre mois, il ressort et il tue.

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