Le Nouvel hébergement des auteurs de violences intrafamiliales de La Réunion (NHAVIR) a été inauguré ce mardi 28 janvier à Saint-Pierre. Ce dispositif expérimental a pour objectif de lutter contre le fléau des violences conjugales et contre la récidive chez les hommes condamnés pour ce type de faits.
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00:00Je pense que si nous n'agissons pas sur les auteurs, c'est-à-dire sur ces mécanismes certes souvent
00:09complexes qui ouvrent la possibilité d'un changement d'attitude, de l'intégration d'un
00:16certain nombre de limites, de la prise de conscience aussi de leur propre parcours et de ce à quoi ils
00:22ont été confrontés le cas échéant au cours de leur vie et qui les ont amenés à commettre ce
00:26genre de dérive, ce type de violence, si on ne prend pas en compte leur situation, affacherie
00:31lorsque la justice est passée, lorsque ils ont été condamnés. Si on leur propose une fin de
00:36recevoir en disant monsieur vous êtes condamné, exécutez votre peine et puis ne venez pas nous
00:40solliciter par ailleurs, je pense que nous n'aurions parcouru dans ce cas que la moitié du chemin. Nous
00:47serions préoccupés des victimes et il faut le faire plus et encore et nous devons aussi traiter
00:53véritablement les auteurs de façon à utiliser des leviers de part et d'autre et à faire en sorte
01:00que la réitération soit de moins en moins importante vis-à-vis de victimes qui recouvrent
01:08ce faisant une tranquillité et une vie normale dans toute la mesure du possible. Est-ce qu'il y a un
01:14profil type d'auteur qui pourrait être amené à bénéficier de ce dispositif ? Non pas véritablement,
01:21alors bien évidemment on aurait souvent tendance à considérer que le fait d'avoir reconnu les faits,
01:28d'accepter en tout cas d'en parler même si ça n'est jamais aussi simple et de travailler sur ces
01:33sujets, bon voilà, peut permettre des avancées. Et pour autant quelqu'un qui est dans le déni et qui
01:40à l'occasion d'une modalité de prise en charge collective est confronté à ses pairs lesquels le
01:44cas échéant reconnaissent les faits qu'ils ont commis, peut aussi opérer des déclics chez des gens
01:49dont on se dit a priori qu'ils sont imperméables à une quelconque capacité de reconnaissance des
01:55faits qui ont été les leurs. Donc je pense qu'il ne faut rien s'interdire mais c'est vrai qu'on a
01:59quand même besoin de gens qui dans une certaine mesure sont compliants et sont capables d'engager
02:03en responsabilité un travail par eux-mêmes. On ne pourra pas faire à leur place définitivement,
02:09on peut les accompagner mais il faut qu'ils fassent l'essentiel du chemin en vérité. Un accompagnement
02:14qui pourrait durer combien de temps ? Ça peut varier, c'est quelques mois à coup sûr,
02:19vraisemblablement une durée qui va osciller en 4 et 6 mois, qui peut se prolonger, rarement moins
02:25parce que si on veut que les choses soient un peu opérantes, il faut qu'on ait le temps de les
02:28accueillir, le temps de travailler avec eux ici, le temps que les SPIP se mobilisent aussi à leur
02:32égard pour espérer des premiers résultats en fait.