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00:00Oui, les choses sérieuses. Vincent Hervouët, bonjour, l'édito international avec vous, l'Europe reste
00:07désemparée depuis lundi face à Donald Trump.
00:09Ça fait six mois que le retour de Donald Trump était prévisible,
00:12que l'Union Européenne s'affole du traitement qu'il lui promet, la hausse des tarifs douaniers, la fin de la garantie de sécurité américaine en Europe,
00:20autrement dit la double peine, on redoute, on proteste, on pleurniche,
00:24mais rien n'a été prévu pour lui résister. Ça fait deux mois et demi maintenant qu'il a été élu,
00:29il a reçu 27 lettres de félicitations,
00:32mais l'Europe reste paralysée. Ursula von der Leyen lui a téléphoné pour lui annoncer
00:36que l'Europe achèterait davantage de gaz liquéfiés, les ports métalliques en chantier feront comme un magnifique oléoduc
00:42de quoi remplacer Nord Stream qui gît au fond de la Baltique. Et en échange, elle a réclamé
00:48l'abandon de ces hausses de tarifs douaniers. Exact, n'ayant même pas eu à négocier pour obtenir un premier avantage,
00:54le Donald ne l'a pas rappelé, elle n'a pas osé protester quand il a réclamé le Groenland,
00:58il ne l'a même pas invité au Capitol. Georgia Melanie était la seule représentante du vieux continent,
01:04seule et pas peu fière, le Rhum s'est toujours démené pour être
01:08la petite amie de l'Amérique en Europe. Mais ça ne sert à rien à son amie von der Leyen. Dans son discours d'investiture,
01:16Donald Trump n'a même pas cité l'Union Européenne,
01:18son principal allié occidental. Les diplomates à Bruxelles réclament un rendez-vous téléphonique
01:23en vain, ils refusent de lui parler. Les états membres ont pourtant délégué à la commission tout pouvoir en matière commerciale.
01:31À quoi bon que l'Europe ait enfin un numéro téléphone si personne ne le compose ?
01:35Alors à Davos, Ursula von der Leyen a lancé un appel au reste du monde.
01:39Nous sommes prêts à engager un dialogue avec vous, dit-elle, si ça peut conduire à des avantages réciproques.
01:45Oui, c'est la sainte alliance des mal-aimés contre le grand méchant Trump, la conférie de ceux qui ont peur du rouleau compresseur.
01:52Le CAF se rebiffe, en réalité les Européens restent bouche bée,
01:55stupéfaits de l'avalanche des décrets pris depuis 48 heures, de la violence du tsunami qui approche de sa rapidité, et toujours prêts à acheter
02:03des armes, du gaz, à financer l'Ukraine pour peu que l'Amérique continue de rouler en Mercedes. Un exemple, un seul,
02:11l'intelligence artificielle.
02:12En effet, Donald Trump a présenté hier un plan de 500 milliards de dollars pour
02:16consolider l'avance américaine et construire les infrastructures nécessaires, en commençant par un méga centre de données au Texas.
02:22Oui, von der Leyen m'a raconté que l'Europe doit devenir un leader de l'innovation pour rattraper les Américains et les Chinois.
02:29Emmanuel Macron
02:32ranchérit volontiers, Paris organise le mois prochain un sommet de l'intelligence artificielle,
02:36et Bruxelles vient de sélectionner 7 sites à subventionner pour construire des supercalculateurs.
02:42Tout ça devrait coûter un milliard et demi d'euros. En face, le plan de Donald Trump, c'est
02:48500 milliards. Dans l'ordre de grandeur, c'est l'équivalent du projet Manhattan pour construire la bombe atomique.
02:53100 milliards tout de suite sur la table, en s'associant à une demi-douzaine de mastodontes du secteur.
02:57Et il n'a pas attendu trois jours pour limiter les exportations de puces et passer à la trappe le projet de
03:05réglementation de l'intelligence artificielle. On comprend aussi pourquoi il tient tellement à pomper
03:10davantage de gaz et de pétrole. Les centres de données consomment un maximum d'énergie.
03:15L'Europe peut toujours se consoler avec des conférences
03:18et en regardant tourner les éoliennes.
03:20Mais même pas, il n'y a pas de vent en ce moment en Europe, Vincent.
03:23Merci beaucoup. Signature Europe 1, Vincent Herouette.