David Lappartient, Marie-Amélie Le Fur et tout le sport français avait un message à faire passer au gouvernement français à l'occasion de la cérémonie des voeux du monde du sport, ce mercredi soir !
Alors que le mouvement sportif présente ses voeux ce mercredi soir avec le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, le président du CNOSF David Lappartient a écrit plus tôt dans la journée au Premier ministre François Bayrou. Dans la lignée des athlètes qui protestaient contre la baisse du budget des Sports dans une tribune publiée mardi, David Lappartient s’est offusqué dans ce courrier auprès du Premier Ministre du rabotage de près de 30 % du budget du ministère des Sports, l’estimant « incompréhensible » .
Alors que le mouvement sportif présente ses voeux ce mercredi soir avec le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, le président du CNOSF David Lappartient a écrit plus tôt dans la journée au Premier ministre François Bayrou. Dans la lignée des athlètes qui protestaient contre la baisse du budget des Sports dans une tribune publiée mardi, David Lappartient s’est offusqué dans ce courrier auprès du Premier Ministre du rabotage de près de 30 % du budget du ministère des Sports, l’estimant « incompréhensible » .
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00:00Concrètement, où est-ce qu'on en est et qu'est-ce que vous espérez après cette journée un peu mouvementée ?
00:15Je vais commencer comme tout à l'heure. Je l'ai dit, le sport c'est une forme de budget parce que c'est bien plus que ça.
00:23Mais à un moment donné, il faut quand même parler budget. On ne peut pas non plus faire toutes nos activités sans avoir un budget décent.
00:29Ce que nous portons comme message commun au sein du mouvement sportif, c'est de dire qu'on a vu une année 2024 extraordinaire.
00:38On a vu ce que porte le sport d'une manière générale à la société, bien plus que les Jeux Olympiques qui sont un élément du sport.
00:44Mais le sport c'est la cohésion, c'est vivre ensemble et on a naturellement besoin d'avoir plus de sport.
00:51Pour ça, nous estimons déjà collectivement que historiquement, le budget du sport est faible dans ce pays et que souhaitons qu'il puisse se développer.
00:59Or là, ce qu'on voit c'est qu'au contraire, il se trouve restreint et que par rapport aux premières restrictions qui ont déjà été prévues,
01:07là on avait un coup de rabot supplémentaire qui en plus était totalement inacceptable, illégitime à nos yeux.
01:14C'est le message commun qu'on a porté chacun avec nos mots.
01:17Marie-Emilie avec beaucoup de vigueur et d'ardeur disait qu'on ne peut pas accepter ça.
01:23Et on l'a dit, on est très heureux que le président de la République ait clairement aussi soutenu les propositions qui étaient les nôtres.
01:32Et ce qu'on attend maintenant, c'est que le travail de la commission mixte paritaire ramène le curseur là où il doit être et qu'il nous permette de mener nos actions.
01:41Ce qui est navrant, c'est de voir que celles et ceux qui ont porté de tels amendements ne raisonnent que sur un aspect purement comptable.
01:49On parle d'abord de 34 millions d'euros.
01:51Quand on voit à l'échelle globale du budget, à l'échelle quand même globale des bienfaits du sport, c'est absolument un non-sens et c'est ce que nous dénonçons aujourd'hui.
02:00Et c'est ce que le conseil d'administration du CNESF, après de longs débats cet après-midi, dénonce et que nos fédérations n'acceptent pas.
02:07On n'accepte pas que nous soyons encore plus mis à contribution alors qu'au contraire, on a un afflux comme jamais dans nos clubs.
02:14On ne voudrait pas que l'héritage de Paris 2024 soit complètement tronqué par un budget qui n'est pas à la hauteur des ambitions en matière de stand-up.
02:20Où doit se situer, selon vous, de manière acceptable ce curseur du budget du club ?
02:24Au bon niveau ?
02:25D'accord.
02:27Le bon niveau, vous savez, on est à 0,2% du budget du pays.
02:34Je pense qu'il faut aussi raisonner avec le budget cumulé, on va dire, de l'ensemble des collectivités territoriales.
02:39Mais on estime, nous, au contraire, que ce budget devrait être développé.
02:44Je pense que, légitimement, que nous puissions atteindre un milliard d'euros nous semble à peu près légitime en matière de budget du sport.
02:52Madame la ministre, quand vous dites que le Premier ministre a entendu aussi, qu'est-ce que ça veut dire ? Vous avez eu des échanges avec lui cet après-midi ?
02:57Nous sommes dans une période de dialogue, ça ne nous a pas échappé.
03:00Il y a effectivement un amendement qui a été proposé la semaine dernière, qui a été rejeté massivement par les sénateurs, à l'unanimité.
03:05Et donc, on continue à travailler la feuille budgétaire.
03:08Aujourd'hui, nous avons des discussions en cours.
03:11Il y a une commission disparitaire qui se profile.
03:14Et donc, on continue, effectivement, à discuter.
03:16Tant que la commission disparitaire ne s'est pas prononcée, on ne sait pas quel budget est accepté.
03:20Et donc, pour l'instant, la position que moi je défends, c'est une position qui est partagée avec le mouvement sportif.
03:27Qui essaie de s'en tenir, finalement, à la mouture budgétaire du gouvernement Barnier.
03:31L'effort supplémentaire qui est demandé est trop conséquent au regard de ce que peut proposer le sport comme effort.
03:38L'effort consenti était déjà suffisant.
03:40Nous devons tous, évidemment, faire des efforts.
03:43Il y a eu beaucoup de censure qui est passée par là.
03:45Mais là, l'effort consenti était déséquilibré par rapport à la réalité du besoin du sport.
03:51On est au lendemain des Jeux.
03:52Ça a été très clairement dit par Marie-Amélie Buffeur et David Lapartien.
03:56Il y a des besoins réels aujourd'hui dans les clubs.
03:58Il y a beaucoup de clubs qui n'ont pas pu accueillir de nouveaux licenciés.
04:01Faute d'équipement, faute d'encadrant.
04:03Il faut entendre ce sujet-là.
04:04Et je crois que les sénateurs et les députés l'ont entendu.
04:07Puisqu'eux-mêmes ont voté un amendement.
04:09M. Savin côté Sénat, M. Dias côté député.
04:12Et donc, ces amendements, ils sont sur la table pour la prochaine commission disparitaire.
04:15Vous avez pourtant défendu l'amendement au Sénat.
04:18C'est-à-dire que vous avez changé d'avis depuis ?
04:20Non, je n'ai pas changé.
04:22Sur l'amendement que vous avez défendu au Sénat ?
04:24Oui, à l'amendement que j'ai défendu au Sénat.
04:27Moi, je suis au gouvernement.
04:31Je défends les positions qui sont proposées par le gouvernement.
04:35Mais vous avez bien entendu aussi que j'ai défendu l'amendement de M. Savin au Sénat.
04:38Oui, bien sûr.
04:39Mais en tant que ministre, vous avez défendu au Sénat la proposition de Kamelot
04:42que vous êtes en train de dénoncer là aujourd'hui.
04:44Est-ce que vous avez changé d'avis depuis 34 minutes ?
04:46Ce n'est pas que je change d'avis.
04:47C'est qu'on est dans une phase de dialogue au sein du gouvernement avec les parlementaires
04:50pour trouver le bon équilibre du budget de l'Université.
04:54Président, vous avez employé le mot de « déclassant », je crois.
04:58Vous ne voulez pas accepter que le sport français soit déclassé ?
05:02Non, on ne veut pas que le sport français soit déclassé.
05:04On estime qu'on mérite mieux que ça.
05:06Je pense que Maria Meili pourra donner aussi son point de vue
05:09qui est bien sûr notre point de vue et aussi partagé.
05:13Il y a un engouement.
05:15Les Françaises et les Français voient les bienfaits du sport, ont envie de plus de sport.
05:20Ils ont envie, après les Jeux de Paris 2024, de s'engager dans nos clubs.
05:23On le voit, je veux dire, massivement dans nos clubs respectifs.
05:27On a des arrivées et réduire les budgets alors qu'on a des arrivées dans le sport
05:32nous semble effectivement être un non-sens.
05:34Donc, moi, j'ai utilisé le mot aussi de « défaser » pour celles et ceux
05:39qui ont proposé des amendements de cette nature.
05:41Vous savez, on a le sentiment que quelque part, un certain nombre d'acteurs
05:48pensent que le mouvement sportif n'est pas tout à fait comme nos amis de la culture,
05:54ça n'allongera pas devant le train et donc on peut continuer de nous tondre sans raison.
05:58Eh bien, c'est ça qu'on a voulu avec force aujourd'hui dénoncer.
06:02C'est que non, nous n'acceptons pas que sans arrêt, on s'acharne sur le sport
06:08par des gens qui visiblement sont loin d'en connaître l'ensemble des bienfaits
06:13et ça ne peut que les inciter à rejoindre nos clubs.
06:15Marie-Amélie, vous serez prête à fermer les clubs pour protester par exemple ?
06:19C'est une idée juste jetée comme ça.
06:21C'est malheureusement peut-être une réalité qui nous guette, on l'a rappelé.
06:24Ce ne sont pas des économies à la marche qui nous sont demandées,
06:27ce sont des économies d'échelle, moins de 300 millions d'euros
06:30sur un budget qui pèse seulement 0,2% du budget d'État.
06:33Ce sont des fermetures de clubs qui sont devant nous,
06:35ce sont des bénévoles qui se sont engagés pendant 7 ans
06:38qui vont être totalement désabusés à leur même.
06:41Et c'était aussi le sens des vœux de ce soir, c'est de démontrer le bilan,
06:44que l'investissement qu'on avait eu et obtenu dans le sport depuis cette année,
06:49parce qu'on était unis derrière cet objectif absolument fabuleux des Jeux de Paris 2024,
06:54a été un investissement qui nous a permis à la fois d'être à la hauteur
06:57de nos engagements sur les hautes performances, sur le haut niveau,
07:00sur le résultat de l'équipe de France aux Jeux Olympiques et Paralympiques,
07:03mais ça a eu aussi un impact structurant dans les territoires.
07:06Et quand on vous dit que les moyens de l'État,
07:08les moyens que nous avons mis collectivement,
07:10ont structuré la pratique parasportive avec une hausse de 127% dans certains territoires,
07:15avec mille nouveaux clubs formés, ça démontre bien que nous sommes des acteurs,
07:19qu'on leur donne les moyens, qui agissent en responsabilité.
07:22Pas pour leur précaré, mais tout simplement pour l'intérêt général,
07:26pour le bien commun, pour finalement cette valeur sociale et sociétale du sport
07:31qu'on défend toutes et tous.
07:32Voilà le message qu'on voulait porter ce soir,
07:34c'est en ce sens que nous avons interpellé Madame la Ministre.
07:38Bien évidemment, on sait qu'elle a notre écoute,
07:41parce que Madame la Ministre, c'est l'incarnation de l'héritage de Paris 2024.
07:45Mais ce soir, c'était important de lui démontrer que, oui,
07:48le mouvement sportif est mécontent,
07:50est mécontent de cette bête publicitaire qu'on lui demande de faire,
07:54alors même, encore une fois, que nous ne pesons que 0,2% du budget d'État.
07:58Madame la Ministre, vous parliez de loyauté,
08:00que vous deviez un mouvement sportif dans votre discours.
08:02Jusqu'où êtes-vous prête à aller par loyauté ?
08:04On se pose forcément la question ce soir.
08:05Est-ce que si ces 34 millions sont maintenus, ça s'enjoue ?
08:09Moi, je n'en suis pas à faire des menaces,
08:11ce n'est pas du tout mon rôle.
08:12Moi, aujourd'hui, mon rôle, c'est de peser aux côtés du mouvement sportif,
08:16aux côtés des athlètes qui ont une revendication que je trouve légitime.
08:19Donc, mon action aujourd'hui, c'est de dialoguer avec les parlementaires,
08:22les sénateurs, les députés, le gouvernement,
08:24pour infléchir cette position et trouver le bon équilibre
08:27de l'effort qui doit être consenti par le budget des sports.
08:31Merci.
08:32Merci à vous.