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00:00L'invité, d'ici matin, il est 8h12, et ce matin Lisa, non pas une, mais deux invités
00:07qui nous rejoignent en studio.
00:09Annie Dupéré, bonjour.
00:10Bonjour.
00:11Et Ninon Brétéchet, bonjour.
00:12Bonjour.
00:13Nous parlons ensemble ce matin d'un portrait, c'est un documentaire que vous avez réalisé
00:17Ninon Brétéchet, qui commence d'ailleurs en Creuse, et c'est donc à Guéret qu'a eu
00:21lieu l'avant-première hier soir, les spectateurs sont sortis émus, est-ce que vous l'étiez
00:25aussi Annie Dupéré ?
00:26Ah oui, je l'avais vue avant quand même, elle me l'avait confiée quand même pour
00:30que je n'aie pas le choc de découvrir son travail sur mes 62 ans de carrière, vous
00:36vous rendez compte.
00:37Et puis c'est vrai que je dis beaucoup de choses personnelles quand même là-dedans
00:41puisque j'avais depuis longtemps, par mes livres, pris le pari de faire confiance aux
00:47gens, de leur parler en toute confiance, voilà, estimant que l'autre ne s'est pas forcément...
00:54J'adore un mot qui est très peu utilisé maintenant, mais semblable, et je trouve que
00:59faire confiance à ces semblables en essayant d'être une actrice certes, mais une femme
01:05qui n'est pas si différente des gens qu'elle rencontre, voilà, c'est le pari que j'ai
01:11fait et puis j'en suis contente de ce pari.
01:12Et est-ce que c'est pour ça que vous avez eu envie de dire oui quand Ninon Brétéchet
01:16vous a proposé ce projet ?
01:17C'est-à-dire qu'elle m'a forcée, elle m'a plaqué au sol, elle m'a dit on a déjà
01:23fait un projet de théâtre ensemble, tu vas le faire, c'est un documentaire, et d'une
01:29violence, vous ne pouvez pas imaginer !
01:31On l'imagine aisément !
01:34Et qu'elle a regardé d'ailleurs !
01:36Alors justement, les premiers mots qu'on entend dans ce documentaire c'est « faire
01:39un film sur Annie Dupéré c'est aussi exaltant qu'un portrait chinois », ce sont vos mots
01:43Ninon Brétéchet, vous dites « Annie virevolte » et vous vous demandez si elle est insaisissable,
01:48est-ce que vous avez la réponse ?
01:49Heureusement non ! Filmer Annie et tourner auprès d'elle pendant tous ces mois, ça
01:57a été un grand bonheur, très vivant, très sportif et incroyablement humain.
02:03On a passé deux ans quand même, d'un tournage à mon café-concert, au théâtre, plus de
02:09deux ans non ?
02:10Deux ans, deux ans, oui, deux ans.
02:13Et vous avez tenu le rythme parce qu'apparemment pour vous suivre c'est parfois un petit peu
02:18faut tenir.
02:19Oui, mais oui, oui, toute l'équipe a suivi Annie, on marchait dans son sillage.
02:26Donc on vous suit, Annie Dupéré, il y a aussi des archives et on vous a entendu dire hier
02:31soir que vous aviez découvert certaines archives.
02:33Oui, oui, oui, par exemple, ce matin je me suis dit mais comment est-ce que j'ai pu être
02:41filmée au Beaux-Arts de Rouen qui était à l'époque dans ce magnifique monument
02:46qu'est l'Etre Saint-Maclou, un clouâtre du XIIe siècle.
02:51Et je me suis dit mais comment ? Et je crois en fait que c'est un peu mise en scène, c'est
02:58parce que quand j'ai joué ma première pièce à Paris, j'avais 17 ans quand même, je crois
03:04qu'il y a eu un reportage dans lequel il y a ma grand-mère et tout ça, et ils ont dû
03:07faire, pour évoquer les Beaux-Arts, remettre ma blouse et descendre l'escalier d'où je
03:14venais.
03:15Parce que je suis entrée au conservatoire d'art dramatique de Paris au moment où je
03:22devais passer en section peinture avec mon prof de peinture, Robert Savary, que j'adorais.
03:27Et on a pleuré tous les deux en me disant c'est pas vrai, après tes deux ans d'études
03:31générales, tu vas pas rentrer dans ma classe, zut, zut, zut ! Mais on est restés amis jusqu'à
03:36la fin de sa vie.
03:37De belles archives donc.
03:39Ninon Prétéché, vous aviez déjà travaillé avec Annie Dupéré au théâtre, vous vous
03:45êtes connue.
03:46On vous portait sur votre héroïne un regard très doux dans ce documentaire.
03:50Est-ce que dans ce tournage, vous avez découvert des nouvelles facettes d'Annie Dupéré ?
03:56Oui, Annie m'a surprise à plein de moments, je suis toujours épatée par la chance qu'elle
04:08donne au rendez-vous de la vie, au rendez-vous des personnes.
04:12On l'appelle et elle voit tout de suite la nécessité chez l'autre de répondre au
04:18rendez-vous.
04:19On lui dit tiens, il faudrait te filmer au théâtre aujourd'hui, est-ce qu'on peut
04:22arriver un petit peu plus tôt ? Mais oui, bien sûr ! Là, il y a telle personne qui
04:26aimerait te rencontrer ? Mais oui, bien sûr ! Elle est partante, elle a de l'élan, de
04:31l'allant, c'est merveilleux de la suivre.
04:33Donc oui, on est tout le temps cueillie avec Annie.
04:35C'est-à-dire que quand on a accepté quelque chose, il faut le faire bien.
04:38C'est quand même le principe un peu.
04:42Alors ce que vous faites bien aussi, c'est d'entretenir votre belle maison en creuse.
04:47C'est d'ailleurs là où le documentaire commence, on est d'abord à la Salle du Noise,
04:50c'est à quelques kilomètres de chez vous.
04:53Vous dites que la creuse, c'est votre vie de l'intérieur, vous avez toujours autant
04:57d'amour pour ce département ?
04:58Oui, bien sûr, j'ai autant d'amour.
05:00C'est un poids terrible maintenant, parce qu'on s'amuse à faire un arboretum pendant
05:044 hectares, à faire un jardin comme ça, et après il faut l'entretenir.
05:08C'est drôle parce que je vais publier un nouveau livre sur les petites phrases qui
05:12m'ont marqué.
05:13Et il y avait une petite phrase d'une belle actrice qui s'appelle Edwige Feuillère, qui
05:17était âgée, et qui était filmée devant un feu de bois chez des amis.
05:21Et l'intervieweuse s'étonnait en disant « Mais vous n'avez donc pas de maison de campagne ? »
05:26« Oh, vous savez, j'ai eu tout ça, des maisons à la campagne, des maisons à la mer.
05:30Et puis voyez-vous, on croit posséder les choses et un jour on se rend compte que ce
05:34sont elles qui vous possèdent ». La phrase m'avait marquée, mais elle m'avait marquée
05:40comme ça, je n'avais pas encore le jardin à entretenir.
05:42Et maintenant, je la comprends cette phrase, pourquoi elle m'a marquée ? Qu'elle allait
05:47me concerner un jour ! La Creuse me possède !
05:51Est-ce que vous avez découvert ce département, vous Ninon Brétéchet ?
05:57Complètement ! Annie en parlait avec tellement d'amour, d'ailleurs souvent quand on l'appelait
06:03pour la voir à Paris, elle disait « Non, je pars en Creuse ». Et là, c'est sacré !
06:07Et quand elle nous a reçus chez elle, d'abord on a découvert son lieu, son jardin, magnifique,
06:13elle nous a parlé de chaque… Elle se souvient de chaque plantation, de chaque petite graine
06:18qui a donné tel arbre.
06:20C'est spectaculaire ! Des arbres gigantesques ! Et puis la rencontre avec les Creusois,
06:27c'est vraiment extraordinaire ! D'un accueil, d'une simplicité, d'une tendresse.
06:33Ils lui rendent à Annie tout l'amour qu'elle leur porte.
06:38De la tendresse et de l'amour justement, on en voit beaucoup dans ce documentaire.
06:43Merci beaucoup Annie Dupéré, Ninon Brétéchet, de nous avoir fait le plaisir de votre présence
06:48ce matin.
06:49On peut découvrir ce documentaire, Annie Dupéré, artiste multilatérale…
06:55En équilibre !
06:56En équilibre, merci ! J'ai eu un trou de mémoire !
06:59Mais multiple aussi !
07:00Également demain 22h50 sur France 3, et c'est déjà sur la plateforme de France Télévisions.
07:06Merci, très belle journée à vous !
07:07Merci à vous !
07:08Ici Creuse, ici Matin.
07:11Dans un instant, 500 euros d'économie, grâce à Valère Coréard.
07:15Par ici les économies, juste avant, un artiste, tiens justement Annie Dupéré, qui a un film
07:20en commun avec vous, un film sorti en 2009 de Didier Bourdon, « Bambou ».
07:24Eddie Mitchell était dans la distribution, tout comme vous !
07:27Il revient avec un nouvel album, « Amigos », voici « Tu es son homme ».