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Cinquante ans après le vote de la loi Veil, y a-t-il encore en France des professionnel·les de santé qui refusent de pratiquer un avortement ? Oui, car la loi les autorise à faire valoir une clause dite « de conscience », une particularité jugée de plus en plus discriminatoire pour les femmes. Dans un reportage pour Marie Claire, la journaliste @Laurenedaycard et le photographe @Julienlnrd ont donné la parole à celles et ceux qui aimeraient voir les choses, enfin, bouger.

Un reportage à retrouver dans votre magazine Marie Claire, en kiosque actuellement.

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Transcription
00:00Travailler pour elle dans cette zone, c'était un choix aussi militant
00:03pour permettre de rendre les soins, dont l'avortement,
00:06accessibles à tous et à toutes.
00:08Je m'appelle Lorraine Descartes et dans le Marie-Claire de Janvier,
00:11je signe un article qui donne la parole à des soignants et des soignantes
00:15qui sont opposés à la double clause de conscience en matière d'avortement.
00:18Qu'est-ce que c'est la double clause de conscience en matière d'IVG ?
00:21C'est une particularité législative puisque les médecins ont bien entendu
00:25une clause de conscience dite générale qui leur permet
00:28de refuser ou de se retirer quand il s'agit de pratiquer un acte
00:34s'il ou elle ne le souhaite pas.
00:35Mais en matière d'avortement, le code de santé publique
00:39enfonce le clou avec cette double clause de conscience.
00:41Pour en parler, j'ai notamment été à Aubervilliers
00:43pour rencontrer des sages-femmes du centre de santé municipal.
00:48Aubervilliers, c'est donc une commune qui est dans la petite couronne parisienne
00:52en Seine-Saint-Denis et à côté de Paris.
00:54Et pourtant, c'est classé comme une zone d'intervention prioritaire
00:57plus par l'Agence régionale de santé.
00:59C'est ce qu'on appelle un désert médical,
01:01ce qui veut dire en fait que les professionnels de soins d'Aubervilliers
01:05travaillent sous tension.
01:06C'est ce que m'ont fait comprendre les sages-femmes que j'ai été rencontrées
01:09et qui m'ont aussi expliqué que travailler pour elles dans cette zone,
01:13c'était un choix aussi militant pour permettre de rendre les soins,
01:17dont l'avortement, accessibles à tous et à toutes.
01:19Ces sages-femmes m'ont expliqué que cela leur arrive de recevoir des patients
01:24ou des patientes qui ont été éconduites ailleurs,
01:27notamment du fait de cette double clause de conscience.
01:30Philippe Fauché, qui est gynécologue à l'hôpital Trousseau,
01:34qui est l'un des rares obstétriciens à se prononcer publiquement
01:38en faveur du retrait de cette double clause de conscience,
01:41qui m'explique en fait que c'est en quelque sorte le pic de l'iceberg
01:44des dysfonctionnements dans l'accès à l'IVG aujourd'hui,
01:47que la double clause de conscience, c'est un combat qui est certes
01:50quelque peu symbolique, mais qui permet aussi d'amener
01:54sur tous les dysfonctionnements qui entravent l'accès à l'IVG
01:57aujourd'hui avec ces soignants.
01:59Et c'est l'une des choses qui m'a le plus intéressée en fait dans ce travail.
02:02C'est aussi de discuter de leurs conditions d'exercice
02:05et d'entendre aussi la difficulté pour les soignants et les soignantes
02:07aujourd'hui de soigner correctement à cause du manque de moyens,
02:12de la pression sur les rendez-vous et aussi parfois de la difficulté.
02:17C'est ce dont j'ai parlé avec Laura Berlingo,
02:19qui est gynécologue au Bluay.
02:21Parfois en fait de récupérer en quelque sorte des patients
02:24ou des patientes qui ont subi des violences ailleurs
02:26et avec aussi toute la part de dimension humaine
02:30qu'il faut évidemment prendre en compte dans ce travail
02:33et qui nécessite du temps pour que le travail soit effectué correctement.

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