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SportTranscription
00:00On a un invité de prestige à mes côtés sur ce plateau en la personne de Charlie Dalin, le vainqueur de la dixième édition du Vendée Globe.
00:06Bonjour Charlie Dalin.
00:07Bonjour.
00:08Ça nous fait très plaisir. Merci et bravo. Je sais qu'on vous dit presque plus merci que bravo, mais moi, au nom de la rédaction, j'ai envie de vous dire les deux
00:14parce qu'on a suivi avec beaucoup d'assiduité vos aventures pendant ces longues semaines avec l'émission Vendée Live, notamment, vous le savez, à 12h30 jusqu'à 13h tous les jours sur notre antenne.
00:23La première question, c'est comment ça va et comment vous évaluez votre niveau de fatigue ?
00:28Ça va bien. Forcément, je suis un peu sur mon petit nuage encore suite à cette victoire de la course. Niveau de fatigue, ça commence à doucement remonter la pente, mais c'est vrai que je n'ai pas
00:39encore réussi à me poser depuis l'arrivée, entre l'arrivée de Johan, l'arrivée de Sébastien et puis la tournée un peu médiatique à Paris. Je continue à faire des petites siestes fractionnées entre les plateaux.
00:50Ça se passe comment, le rétablissement du sommeil, justement ?
00:54Tout de suite, on dort assez bien, même si la première nuit a été assez mouvementée.
00:59Vous n'avez pas ouvert une fenêtre ?
01:00Oui, c'est exactement ça. Pour moi, ça a été, mais pour ma femme, un peu plus mouvementée. Au milieu de la nuit, je suis levé en sursaut, en criant. J'ai oublié de virer de bord. J'ai ouvert le rideau, ouvert en grand la fenêtre de la chambre d'hôtel.
01:13Il faisait moins 2 degrés dehors. Je suis resté, je crois, les mains sur les hanches quelques secondes. J'ai parlé de Johan Richombe et puis je suis retourné me coucher comme si de rien n'était, en laissant tout ouvert. Mon cerveau était encore en course, visiblement.
01:27Vous êtes lancé dans un tourbillon médiatique, maintenant. Vous n'en avez pas trop marre, ça va, des questions des journalistes ?
01:32Non, non. Ça fait plaisir de partager mon aventure, d'en parler assez. Tout va bien.
01:38Votre notoriété, évidemment, bascule dans une sphère différente de ce que vous avez pu connaître il y a 4 ans. Vous aviez franchi, on le rappelle, la ligne d'arrivée en premier.
01:45Mais c'est Yannick Bestaven qui s'était imposé. Ça vous a habité pour aller conquérir, justement, cette victoire. On va prendre le temps de revenir en image, dans les minutes qui viennent, sur ce magnifique moment.
01:55Cette arrivée avec ce formidable lever de soleil, presque comme dans un rêve, non ?
02:01Clairement, c'était un rêve éveillé. Cette ligne d'arrivée, effectivement, vous venez d'en parler, c'est 2h30 qui m'ont manqué. Il y a 4 ans, c'était vraiment un moteur.
02:10Ça m'a vraiment obsédé pendant ces 4 ans. J'y ai pensé tout le temps avec l'équipe. Ça vous a poussé, ça vous a motivé à aller encore plus loin dans les améliorations du bateau, dans la recherche de la performance.
02:26De franchir cette ligne d'arrivée, c'était clairement la plus belle ligne d'arrivée de ma carrière de loin.
02:32C'est un moment suspendu. Qu'est-ce qui vous traversait pendant ces minutes-là ?
02:37Une joie immense, tout simplement, d'avoir réussi ce défi que je m'étais fixé, qu'on s'était fixé avec toute l'équipe.
02:47Ce pari fou, je ne savais même pas si j'allais avoir la chance de refinir une fois le Vendée Globe parce que rien que terminer le Tour du Monde, c'est quelque chose.
02:56De temps en temps, j'avais cette pensée pendant les 4 ans qui m'ont mené jusqu'à ce Vendée Globe 2024.
03:01Si, en fait, tu avais raté ton shot, tu avais raté ton opportunité, mais on a réussi à atteindre l'objectif.
03:09Ça fait 4 jours maintenant que vous êtes arrivé. Avec un peu de recul, on va rentrer dans l'analyse de votre course.
03:14Je le disais, on a l'impression que c'était la course parfaite, mais presque parfaite.
03:18Est-ce qu'il y a eu des frayeurs ? Parce qu'on sait qu'il y a une part de bluff aussi pendant la course.
03:23Ne pas divulguer toutes ses faiblesses à l'adversaire, en l'occurrence, Johan Richombe.
03:26Il y a eu cette fameuse dépression dans l'océan Indien, cette espèce d'énorme tempête.
03:34Je décide de rester en avant, d'essayer de faire la course avec elle, de ne pas me faire rattraper.
03:39Je sais que quand je m'engage dans cette option, il n'y a pas de plan B, il n'y a pas de solution de repli.
03:44Si j'ai le moindre problème technique avec le bateau, si je dois ralentir pour réparer quelque chose,
03:49je sais que je vais me faire littéralement avaler par cette tempête.
03:52Pour qu'on visualise, quand vous dites tempête, c'est quoi ? C'est des vagues de 8 mètres, de 10 mètres ?
03:56C'est 10-12 mètres de vagues, des grosses déferlantes capables de faire rouler le bateau sur lui-même.
04:04C'est vraiment une très grosse tempête.
04:09Il n'y a pas de sieste là.
04:14Il y a un peu de sieste, mais il faut que ça passe, il n'y a pas d'autre choix, il faut que ça marche.
04:19Heureusement, ça marche et ça me permet de prendre un avantage assez décisif sur une bonne partie de la flotte.
04:24Ça marche parce que vous prenez la bonne décision.
04:27Est-ce qu'il y a une petite part de réussite que vous provoquez ?
04:30Pour remporter le Vendée Globe, il faut que la réussite soit à bord.
04:34Je le disais dans mes interviews avant le départ, on a tout planifié, tout pensé.
04:38C'est ma façon de préparer les courses, d'essayer de ne rien laisser au hasard sur la partie mentale,
04:42sur la partie physique, sur la partie nutrition, sur la partie technique.
04:46Malgré tout, il faut que la réussite soit à bord.
04:49Tant que la ligne d'arrivée n'est pas franchie, on ne sait pas.
04:52Dans ce milieu de la voile, qui fleurit de technologie,
04:56quelle est la part d'instinct du marin vis-à-vis de l'océan ?
05:00Il y en a encore beaucoup.
05:02Il faut savoir que dans les mers du Sud, les prévisions météo sont beaucoup moins bonnes
05:06qu'ici en France ou en Europe pour plusieurs raisons.
05:09Un, il n'y a pas de capteurs à terre.
05:11Les prévisions ne peuvent pas être recalées avec les vraies mesures qui sont faites sur le terrain.
05:16Aussi, il n'y a pas d'intérêt économique dans les mers du Sud.
05:19Il n'y a absolument rien.
05:20Il n'y a pas d'activité humaine, il n'y a pas d'agriculture, il n'y a pas de pêche,
05:23il n'y a pas de plateforme pétrolière.
05:25Il n'y a pas beaucoup d'argent mis dans les modèles pour qu'ils soient performants là-bas.
05:31Les prévisions sont beaucoup moins bonnes qu'ici.
05:34Il faut faire appel à son instinct quand les prévisions ne sont pas correctes.
05:38Vous avez eu 36 heures de travail avec une voile à réparer.
05:45J'ai déchiré une voile au sud de l'Australie, une voile extrêmement importante pour les mers du Sud.
05:50J'avais un créneau de 48 heures pour la réparer.
05:5548 heures après l'avoir déchirée, j'ai une zone de vent faible
06:00où je vais pouvoir réhisser la voile et la remettre en place.
06:05C'est le seul moment, le seul créneau qui existe avant le cap Horn.
06:09Il fallait vraiment que la voile soit réparée à temps.
06:12C'est 36 heures de travail dans la soute à voile avec mon casque
06:16parce que le bateau continuait à aller vite, avec des pointes à 30 nœuds.
06:19Je me faisais secouer, je me faisais balancer de gauche à droite, avant, arrière.
06:22Je me suis planté mon aiguille de voilerie profondément dans le pouce.
06:27C'est quand même une aiguille grosse comme ça, d'un gros diamètre.
06:31J'ai eu peur que ça s'infecte.
06:33J'ai réussi à réparer la voile à temps, la réhisser et continuer à l'utiliser normalement après.
06:38C'est à ce moment-là aussi que je me fais rattraper par Yohann et Sébastien.
06:43C'était un moment assez difficile de la course.
06:45C'est votre plus grosse frayeur, entre guillemets, ce moment-là ?
06:51C'est un moment où je suis vraiment obligé d'aller crocher dedans.
06:55Je travaille sur la voile.
06:58Quand je commence à être trop fatigué, je vais m'allonger quelques minutes.
07:03Après, je retourne continuer à travailler.
07:06C'était un moment où il fallait que la voile soit prête à temps.
07:10Vous parliez de préparation mentale.
07:12C'est quoi l'importance aujourd'hui dans la voile, quand on prend le départ d'un Vendée Globe ?
07:16De la prépa mentale, ça prend combien de temps ?
07:19En termes de pourcentage, vous diriez que ça représente à peu près combien ?
07:22Dans la préparation, pas tant que ça.
07:24Mais il faut réussir à y consacrer du temps.
07:30Mon opérateur mental, c'est Jean-Pascal Cabrera.
07:32On a beaucoup travaillé sur ce Vendée Globe.
07:40Je me suis beaucoup inspiré de ce qui s'est passé pour moi en 2020.
07:44On a préparé ce petit cahier.
07:47Je l'appelle ma caisse à outils mentale que j'avais à bord.
07:51En fonction d'un coup de boue, d'un problème d'un aléa technique,
07:55d'un problème d'indécision stratégique,
07:57j'avais un geste à faire, une gestuelle à faire, une respiration à faire,
08:01une phrase à répéter.
08:03J'avais cette petite caisse à outils mentale avec moi.
08:05Il faut savoir qu'on n'a pas le droit de contacter notre préparateur mental
08:09pendant la course.
08:11On va vous donner un peu d'eau.
08:14On va revenir sur une frustration que vous avez pu avoir.
08:17Une séquence, vous allez voir.
08:19Captez quelques minutes après votre arrivée.
08:21Vous n'avez pas encore posé le pied à terre à ce moment-là.
08:24On regarde, on écoute et on débriefe juste après.
08:38Frustré de ne pas avoir passé le caporn en tête.
08:41Vraiment ?
08:43Oui et non.
08:45Franchement, c'est vrai que ça ne s'est pas joué à grand-chose.
08:49Je pense que je décide de rouler ma voile de gros temps
08:53juste avant les images qu'on voit à l'écran.
08:57Une heure avant, je suis dans 30-40 nœuds.
09:01Je roule une voile dans une grosse rafale
09:05en me disant que ça va continuer à augmenter.
09:07Le vent, à l'inverse, diminue à partir de ce moment-là.
09:12C'est cette manœuvre.
09:14Après, je suis obligé de redérouler cette voile.
09:16Je pense que je perds 20 minutes dans l'opération.
09:18Au lieu de passer 9 minutes en avant, je passe avec 9 minutes en retard.
09:22C'est Johan Richombe qui a passé le caporn en tête à ce moment-là.
09:25Derrière, il y a eu la fantastique remontée de l'Atlantique
09:28à une vitesse supersonique.
09:30Vous avez déjà été beaucoup questionné sur le sujet.
09:34Vous aviez anticipé d'aller sous la barre des 70 jours.
09:38Dans ces proportions-là, on rappelle un 64 jours, 19 heures, 22 minutes et 49 secondes.
09:42C'est un record pulvérisé de près de 10 jours.
09:45Je ne m'y attendais pas du tout, honnêtement.
09:48Je savais que les bateaux étaient capables de tourner autour de la planète
09:51en moins de 70 jours.
09:53J'en étais convaincu.
09:55Mais la météo, le duel avec Johan a fait que
09:57on a pu réussir ce temps incroyable.
10:01Moi-même, je ne réalise pas à quel point c'est rapide.
10:06Je pense que c'est intéressant de rappeler le temps de référence
10:10qui avait été établi par Orange 2 en équipage.
10:14Un catamaran de 33 mètres.
10:16Mon bateau fait 18 mètres.
10:18Il y a un équipage sur un catamaran de 33 mètres
10:20qui avait mis 64 jours à faire le tour du monde.
10:24Le trophée Jules Verne en 2002.
10:26J'égalise le temps d'Orange 2 en équipage sur un catamaran de 33 mètres
10:30un peu plus de 20 ans après.
10:32Cela veut dire que vous pouvez refaire le Vendée Globe 5 ou 6 fois.
10:35Mais pas les mêmes conditions.
10:37Il faut que la météo soit bonne.
10:39Certes, on a eu une descente de l'Atlantique nord
10:41à l'allée assez lente.
10:43Mais à partir de l'équateur,
10:45c'est allé très vite.
10:47Votre duel avec Johan Richaume,
10:49on va en parler parce qu'il nous a forcément convoqué
10:51le souvenir du formidable mano-a-mano entre
10:53François Gabart et Hermel Le Cleac'h
10:55qui était arrivé à trois heures d'intervalle.
10:57En 2012, il y a eu un peu plus d'écart.
10:59C'était le premier Vendée de Johan Richaume.
11:01L'un de vos très bons compagnons dans la vie.
11:04Meilleur ennemi, vous l'avez dit,
11:06dans la flotte.
11:08Il vous a surpris d'aller à un tel niveau de performance ?
11:10Oui, clairement.
11:12J'ai l'impression qu'il était dans son jardin,
11:14dans les mers du Sud.
11:16Il attaquait vraiment fort, fort.
11:18Cela m'a surpris.
11:20Je ne m'attendais pas à ce qu'il tienne
11:22des vitesses pareilles dans le Sud.
11:24Je pense que ce duel nous a vraiment
11:26poussé l'un l'autre à donner le meilleur
11:28de nous-mêmes, à se dépasser,
11:30à changer de voile plus régulièrement,
11:32C'est vrai que Johan, je le connais très bien.
11:34On a été colocataires à l'époque du Figaro.
11:36On a été collègues d'écurie chez les Massifs.
11:38On a fêté plusieurs nouvelles ensemble.
11:40On se connaît très bien.
11:42Son bateau, je crois, était un peu moins
11:44polyvalent que le vôtre.
11:46Cela donne raison au choix stratégique
11:48de votre équipe Massif ?
11:50Oui, c'est vrai que nous,
11:52dans le cadre des charges,
11:54c'était d'être premier au Cap de Bonne Espérance.
11:56D'avoir un bateau vraiment taillé
11:58pour la descente de l'Atlantique.
12:01Pour les mers du Sud, avec une coque
12:03un peu plus bananée,
12:05un peu plus arrondie,
12:07qui permet de passer un peu mieux dans les vagues.
12:09Une coque un peu plus tendue,
12:11une carène un peu plus droite,
12:13qui va vite sur une mer
12:15un peu moins formée.
12:17Il a montré le potentiel de son bateau
12:19dans les mers du Sud.
12:21Ce bateau Massif m'a permis
12:23de faire la différence dans la remontée
12:25de l'Atlantique.
12:27Johan Richaume sera l'invité d'Infosport Plus
12:29On va l'écouter.
12:31C'était sa réaction presque à chaud
12:33lors de son arrivée.
12:35Il a tenu, vous allez l'entendre,
12:37à minimiser votre duel dans un premier temps
12:39mais surtout à rendre hommage à votre performance.
12:41Moi, en mer, je peux dire qu'il était loin de moi.
12:43Ça parlait de duel tout le temps.
12:45J'étais là, ouais, sympa,
12:47mais je ne vois pas comment je me barre.
12:49Parce que passer deux fois la ligne d'arrivée
12:51d'un Vendée Globe en tête,
12:53je pense qu'il y a moyen
12:55de faire des abandons, des cases,
12:58de pondre un mauvais bateau, de quoi que ce soit.
13:00C'est beaucoup plus probable
13:02que d'aller passer une deuxième fois la ligne en tête.
13:04Ça transpire la sincérité
13:06quand même toujours avec Johan Richaume.
13:08Ouais, ouais,
13:10c'est vrai que moi aussi,
13:12j'ai eu des moments, j'y ai pensé assez
13:14j'ai eu des moments de doute aussi
13:16pendant cette préparation. Est-ce qu'on a fait le bon bateau ?
13:18Est-ce qu'on a fait les bons choix ?
13:20Est-ce que je vais avoir la réussite que j'ai eue sur mon premier Vendée Globe ?
13:22Mais voilà, tout s'est bien passé.
13:24Avant de se poster sur la suite,
13:26j'aimerais avoir votre regard sur les innovations technologiques.
13:28Vous avez d'abord suivi un cursus dans l'architecture marine
13:30avant de devenir ingénieur.
13:32Quelle est la marge de progrès encore, notamment pour les IMOCA,
13:34dans les années à venir ?
13:36Les bateaux vont clairement continuer à progresser, c'est certain.
13:38À quel niveau ?
13:40La génération 28 sera encore meilleure.
13:42À tous les niveaux, en structure, en forme de coque,
13:44en ergonomie.
13:46Les foils aussi vont progresser.
13:48Les voiles vont progresser.
13:50Les pilotes automatiques vont continuer à progresser.
13:52Ça va être un progrès global
13:54qui va s'effectuer pour le prochain cycle.
13:56Quel est l'océan le plus dangereux ?
13:58L'Indien, clairement.
14:00L'océan Indien, pour plusieurs raisons.
14:02C'est un endroit
14:04vraiment explosif.
14:06C'est un endroit
14:08qui est vraiment balayé par les dépressions.
14:10Les mers sont très courtes.
14:12C'est des grosses mers et des mers très courtes,
14:14donc très difficiles à négocier avec le bateau.
14:16En fait, on n'est pas encore amariné.
14:18On arrive de l'Atlantique.
14:20On vient de passer des semaines dans les Alizés,
14:22dans la douceur alizéenne.
14:24Et là, on se fait un peu saisir
14:26par l'Indien.
14:28C'est un peu comme si vous alliez au ski
14:30et que vous commenciez par la pire piste
14:32la plus dure, la plus verglacée
14:34de toute la station, alors que ça fait
14:36un an que vous n'avez pas fait de ski.
14:38C'est un peu ça quand on arrive dans l'océan Indien.
14:40On n'est pas amariné et on se fait saisir par
14:42l'océan le plus dur des mers du Sud.
14:44Je crois que vous goûtiez chaque eau de chaque océan.
14:46En fait, pour être léger,
14:48on n'emmène pas d'eau potable à bord.
14:50On fabrique de l'eau douce
14:52avec un destérilisateur.
14:54Et donc, je passe le tour du monde
14:56à boire les océans du monde.
14:58Et c'est laquelle alors la meilleure ?
15:00Les fraîches. J'aime bien le Pacifique.
15:02Il y a trois
15:04des 34 skippers seulement
15:06qui sont arrivés.
15:08Vous continuez à suivre un peu à distance.
15:10Peut-être pas là maintenant,
15:12mais quand vous allez rentrer chez vous.
15:14J'ouvre la carte pas beaucoup.
15:16Peut-être une ou deux fois par jour.
15:18Ça va être un moment
15:20très difficile pour eux.
15:22Les prochaines 24-48 heures,
15:24ils vont être mangés
15:26par cette grosse tempête au sud des Açores.
15:28Ça va être difficile
15:30parce que les barras sont fatigués.
15:32Les bateaux sont fatigués également.
15:34Ça va être un moment assez compliqué
15:36pour eux et je n'aurais clairement pas
15:38envie d'avoir eu à vivre
15:40cette situation. Courage à eux.
15:42Charlie Dalin, est-ce que vous avez des
15:44inspirations, des modèles,
15:46des références ? Devenez une source
15:48d'inspiration pour plein de jeunes.
15:50De qui avez-vous tiré des enseignements,
15:52des travaux ?
15:54Forcément, comme tout le monde,
15:56j'ai suivi les JO. J'ai été extrêmement
15:58inspiré par l'exploit
16:00de Léon Marchand.
16:02C'est peut-être un peu bateau comme exemple.
16:04En venant de vous, ça passe.
16:06J'étais
16:08en vacances et j'essayais
16:10de m'inspirer
16:12de sa réussite, de sa force
16:14alors que j'étais en pleine préparation
16:16moi-même pour mes propres
16:18JO, le Vendée Globe.
16:20Vous avez lu, je crois, des autobiographies.
16:22Vous êtes nourri aussi de ce qu'ont pu réaliser
16:24des sportifs.
16:26Tous les sportifs m'inspirent. Usain Bolt,
16:28Nadal, Milton,
16:30tous ces gens-là.
16:32J'ai lu leurs autobios.
16:34J'essaie à chaque fois d'essayer
16:36de récupérer des petites astuces mentales.
16:38Comment est-ce qu'ils gèrent la pression ?
16:40Comment est-ce qu'ils restent au plus haut niveau ?
16:42Tous ces sportifs sont
16:44vraiment sources d'inspiration pour moi.
16:46Ne rien laisser au hasard.
16:48C'est l'une des clés communes à l'ensemble des sports.
16:50On attaque la fin de cet entretien
16:52avec vous, Charlie.
16:54Avec un oui ou non.
16:56A priori, ça devrait bien se passer.
16:58Est-ce que vous participerez
17:00à la Route du Rhum
17:022026 ?
17:04Oui.
17:06La dernière édition, j'y ai participé.
17:08C'était en 2022.
17:10C'est mon nouvel os à ranger.
17:12Allez chercher la victoire de la Route du Rhum l'année prochaine.
17:14Au Vendée Globe
17:162028-2029 ?
17:18Je ne sais pas encore.
17:20Vous avez utilisé votre joker.
17:22Yohan Richombe gagnera-t-il
17:24un jour le Vendée Globe ?
17:26Sûrement.
17:28Oui.
17:30Est-ce que vous aimeriez que votre fils de 6 ans
17:32prenne un jour le départ du Vendée Globe ?
17:34Oui, ça me plairait bien.
17:36Est-ce que vous êtes dégoûté des médias ou pas encore ?
17:38Non.
17:40Est-ce qu'on vous verra aux commandes d'un ultime ?
17:42Un jour, pourquoi pas.
17:44Un jour, j'aimerais bien
17:46me tester l'ultime.
17:48Je ne sais pas quand.
17:50Mais un jour,
17:52j'aimerais bien essayer.
17:54J'étais un coup d'oeil à votre palmarès
17:56pour refermer ce très bon moment
17:58passé avec vous, Charlie Dalin,
18:00pour voir qu'à 40 ans,
18:02on fait souvent un point dans sa vie à 40 ans,
18:04vous la vôtre, a priori,
18:06et c'est passé comme prévu, non ?
18:08Oui, ça se passe bien.
18:10Pour fêter pas 40 ans, j'étais à New York l'année dernière,
18:12donc tout va bien.
18:14François Gabart, Armel Lecléa,
18:16je vous en parlais, j'imagine des ultimes.
18:18Je reviens là-dessus, parce qu'on se dit naturellement
18:20comme ça, quand on gagne le Vendée Globe
18:22et qu'on s'identifie à ces marins-là,
18:24que c'est la suite logique, que c'est le sens de l'histoire.
18:26Oui, mais après, je ne m'interdis pas
18:28de revenir sur le Vendée Globe 2028.
18:30C'est vrai que l'ultime,
18:32c'est un peu le fer de lance,
18:34la technologie, donc ça donne forcément envie.
18:36Mais l'IMOCA aussi est très dynamique.
18:38Il y a beaucoup de très bons marins
18:40aussi sur le circuit IMOCA.
18:42Les deux sont vraiment top
18:44et les deux continuent
18:46à beaucoup m'intéresser.
18:48Cherchez Michel Desjoyeaux et ses deux victoires aussi,
18:50ça vous intéresse ?
18:52Il ne me laisse rien au hasard.
18:54Oui, c'est vrai que ça donnerait envie
18:56d'essayer d'égaler
18:58l'exploit de Michel Desjoyeaux.
19:00Merci beaucoup, Charlie Dalin,
19:02d'être venu sur le plateau d'Infosport Plus
19:04pour nous livrer quelques-uns des ingrédients
19:06de la recette de votre succès.
19:08Vous nous avez fait vibrer, voyager.
19:10Et à cette période de l'année,
19:12vous savez qu'en France, on a besoin
19:14de voyager. Un grand bravo pour votre performance.