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00:00Le VRAC est fier de vous présenter cet épisode de La Vitrine.
00:04♪ ♪ ♪
00:23Bonjour et bon vendredi après-midi. Bienvenue à La Vitrine.
00:26Aujourd'hui, on termine la semaine en vous parlant d'un sujet encore tabou
00:29qui suscite énormément de questions lorsqu'il est commis par un proche.
00:32On parle évidemment ici du suicide.
00:34Et du 2 au 8 février prochain, ce sera la Semaine nationale de prévention du suicide,
00:3835e édition déjà.
00:40Et évidemment, le Centre de prévention au suicide du CRTB
00:43participera par le biais de différentes activités d'information et de sensibilisation.
00:47D'ailleurs, on en discute aujourd'hui avec la directrice générale
00:50et responsable clinique de l'organisme, Julie Jalbert.
00:53Alors Julie, tout d'abord, bon après-midi à toi.
00:55Merci, à toi aussi.
00:56Bienvenue à l'émission.
00:57C'est devenu une tradition pour nous de se voir à cette période-ci de l'année
01:00parce qu'on sait que c'est une période où les demandes d'aide, justement, sont plus importantes.
01:06D'abord, vous, quel bilan, grosso modo, vous faites des 12 derniers mois?
01:10Est-ce qu'il y a eu une augmentation des demandes d'aide?
01:12Et si oui, je pense que c'est favorable pour vous.
01:14C'est quand même positif de voir que les gens vont s'adresser aux ressources mises en place
01:17pour les soutenir dans des périodes difficiles.
01:19Oui, tout à fait.
01:20Ce qu'on remarque, c'est que depuis les dernières années,
01:23la demande d'aide a augmenté énormément.
01:26De façon naturelle, chaque année, avec la promotion qu'on fait,
01:31avec les sensibilisations qu'on fait,
01:33puis le côté qu'on a un peu plus avec la clientèle, la communauté aussi.
01:38Ça fait que je pense que ça amène du positif pour faire connaître notre organisation.
01:42Ça fait que ça augmente vraiment les demandes d'aide,
01:45ce qui est positif parce que les gens viennent chercher de l'aide au lieu de passer à l'actif.
01:50Exactement.
01:51Et ça prouve aussi que votre organisme est essentiel,
01:54qu'il fait une différence concrète auprès des personnes
01:57qui, peut-être, vivent un moment plus difficile.
01:59Et il y a souvent des idées préconçues d'attachés au suicide, malheureusement,
02:02comme quoi il faut être faible pour commettre ce geste-là.
02:05Par contre, il faut rappeler aux gens que lorsque la personne décide de s'enlever la vie,
02:09ce n'est pas nécessairement parce qu'elle ne veut plus vivre,
02:11c'est plutôt souvent parce qu'elle ne veut plus souffrir.
02:13Effectivement.
02:14C'est un manque de solution que la personne se retrouve vraiment face à un coin de mur
02:19où elle n'a plus l'impression d'avoir les solutions nécessaires pour continuer à vivre.
02:24Même si elle est bien entourée de ses proches,
02:28ça ne veut pas nécessairement dire qu'elle les sent comme du positif.
02:32Ce que je veux dire, c'est que les proches, ce n'est pas négatif,
02:35ce n'est pas vu négativement, mais du moins,
02:38ils voient plus qu'ils sont une roche pour leurs proches.
02:41Donc, il est mieux de se retirer.
02:43Ils ont l'impression d'être un fardeau, en fait, pour leur entourage.
02:45Tout à fait.
02:46Heureusement, c'est très long à défaire comme perception.
02:49C'est pour ça que vous intervenez sur plusieurs axes,
02:51que vous offrez différents services à la population des Mercés,
02:55de Kamouraska, de Rivière-du-Loup, de Témiscouata et des Basques.
02:58On parle, entre autres, de prévention.
03:00De quelle manière ça s'articule chez vous, le volet prévention, Julie?
03:03Le volet prévention, il va être beaucoup dans les sensibilisations qu'on peut faire à la communauté,
03:07dans les organisations, entre autres,
03:10dans les différents milieux de travail aussi qui peuvent être faits.
03:13Ça peut être aussi de la formation sentinelle.
03:16C'est une formation qui est offerte gratuitement à la population du CRTB.
03:20C'est vraiment pour outiller les personnes
03:22à devenir un peu nos yeux et nos oreilles dans la communauté.
03:25Donc, ça permet de pouvoir repérer des gens qui auraient des idées suicidaires.
03:29Par la suite, les gens nous réfèrent à ces gens-là
03:32pour que nous, on puisse les prendre en charge.
03:35Ce qu'on remarque depuis justement la dernière année,
03:38les statistiques qu'on a faites un peu,
03:40c'est que maintenant, on a une sentinelle pour 50 habitants.
03:42Donc, si on calcule qu'on a 90 000 habitants pour le CRTB,
03:46on a au moins une sentinelle pour 50 habitants, ce qui est très positif.
03:49Oui, c'est très bon quand même.
03:51L'avantage de tout ça aussi, c'est qu'on remarque énormément
03:54que le taux de suicide diminue, entre autres au Bas-Saint-Laurent.
03:57On n'a pas les statistiques du CRTB.
03:59Oui, mais au moins chez nous, dans la région du Bas-Saint-Laurent,
04:01il y a une diminution du geste qui est le suicide,
04:04qui est observé depuis déjà quelques années.
04:07Ça, c'était pour le volet prévention.
04:09Il y a aussi la pause CODAC, je pense, qui fait partie de ce volet-là, si je ne me trompe pas.
04:12Oui, tout à fait. C'est un atelier qui est offert à des personnes aînées.
04:15Donc, c'est vraiment pour développer la résilience.
04:17Et on s'adapte assez facilement aussi aux besoins de la communauté.
04:20Si vous avez des besoins pour les deuils, tout ça,
04:23on est capable de pouvoir faire une petite sensibilisation là-dessus.
04:26Un des axes qui vous est probablement très occupé,
04:29c'est celui de l'intervention.
04:31De quelle manière ça se traduit chez vous, ce volet-là, Julie?
04:34Bien, l'intervention, on va se faire de face à face ou par téléphone.
04:37On priorise beaucoup à ce que les gens viennent nous rencontrer dans nos bureaux
04:40parce que ça sort de l'environnement, ça permet de se mettre en action aussi.
04:44Ça fait qu'on voit vraiment des points positifs à tout ça.
04:47Par contre, on sait que c'est un peu difficile parce que le territoire est grand.
04:50Ce n'est pas tout le monde qui est capable de se déplacer.
04:52Donc, il y a possibilité qu'on se rejoigne un peu plus près du domicile
04:56de la personne qui a besoin d'aide.
04:58Et pour vous, c'est plus facile aussi d'identifier l'indice de détresse
05:01et le facteur de vulnérabilité à laquelle la personne fait face, évidemment.
05:05Et on termine avec le volet postvention qui est un suivi auprès de l'entourage,
05:10par exemple, qui a perdu un proche par suicide.
05:12Tout à fait. C'est de l'aide qui est offerte de façon individuelle ou de groupe,
05:17ou familiale aussi.
05:19Ça peut être offert aussi en milieu de travail.
05:21Des fois, ça arrive que c'est présent, un employé se suicide.
05:25Donc, on est là pour aider tout ça.
05:27Et c'est selon les besoins de la personne aussi.
05:30Ça fait qu'on va vraiment s'adapter.
05:32On va vraiment répondre aux besoins aussi des gens.
05:35Et on est aussi un groupe d'endeuillés par suicide qui est offert une fois par année.
05:39Ça fait que c'est vraiment une place pour comprendre
05:41et se faire comprendre avec les parents qu'on vit.
05:44Échanger sur une réalité que les gens partagent en commun.
05:46Ce sont des personnes d'univers différents, de réalités différentes.
05:50Ils ont tous le même deuil à vivre.
05:52Tout à fait.
05:53Donc, ça leur permet de vulgariser un peu les émotions qui les habitent
05:57par rapport à la perte d'un être cher.
05:59Et vous avez aussi le rôle très important de défaire certains mythes
06:03et d'accéder sur les réalités liées au suicide aussi.
06:06Oui, tout à fait.
06:07Ça fait partie de nos sensibilisations de toujours défaire ces tabous-là.
06:11Tu l'as nommé tout à l'heure, d'être faible, d'être large.
06:14Ce n'est pas une réalité.
06:16C'est vraiment un manque de solution.
06:18Les gens ont l'impression des fois qu'ils ne se mettent pas en action,
06:22qu'ils ne s'aident pas.
06:23Mais ce n'est vraiment pas le cas.
06:25C'est vraiment une fatigue émotionnelle qui s'est instillée.
06:29Les gens ont vraiment besoin du support.
06:31D'où l'importance de faire des activités de sensibilisation et d'information.
06:34D'ailleurs, c'est ce que vous ferez du 2 août février prochain
06:37dans le cadre de la 35e semaine de prévention au suicide.
06:40On va en parler au retour de la pause, Julie,
06:42parce qu'on doit s'arrêter deux minutes.
06:43Mais au retour, vous aurez plus d'informations sur le travail
06:46qui sera fait par l'équipe du Centre de prévention au suicide du CRTB
06:49afin de vous sensibiliser au suicide.
06:51On vous invite à rester à l'écoute.
06:53On revient dans deux minutes.
06:54Il y a des sujets plus difficiles à aborder que d'autres.
06:57Si tu as besoin d'aide, appelle.
07:14C'est normal de vivre des moments un peu plus tough.
07:17Des fois, même les parents et les amis les plus proches
07:19ne comprennent pas nécessairement.
07:20Mais il y a toujours de l'aide pour toi.
07:23Ces mots sont importants à retenir.
07:25Il y a toujours de l'aide et le suicide n'est pas une option.
07:28C'est d'ailleurs la mission que s'est donnée depuis 1986,
07:31le Centre de prévention au suicide du CRTB,
07:34qui propose différents services d'aide,
07:36mais aussi qui travaille beaucoup à sensibiliser la population
07:39à cette fatalité qu'est la mort par suicide.
07:42Et on parle justement, en compagnie de la directrice générale
07:45et responsable clinique du CPS-CRTB,
07:48donc du Centre de prévention au suicide du CRTB,
07:51de la 35e édition de la semaine de prévention au suicide.
07:54Julie, c'est du 2 au 8 février prochain
07:56que ce rendez-vous annuel aura lieu.
07:58Chez vous, quelles seront les principales activités
08:01ou principaux services qui seront déployés,
08:03si on veut, sur votre territoire?
08:05En fait, on a vraiment misé sur les dernières statistiques
08:08de la santé publique, qui mentionnent que,
08:11côté jeunesse, c'est un peu plus difficile
08:14dans les dernières années.
08:15Ça fait qu'on a priorisé ça pour notre semaine.
08:17Donc on va aller rencontrer les jeunes en Maison des jeunes,
08:20dans les milieux scolaires aussi,
08:22pour présenter nos services,
08:24puis qu'ils puissent connaître un peu
08:25qu'est-ce qu'on fait comme travail.
08:27Par la suite, on va faire des petites sensibilisations
08:30selon les besoins de la communauté.
08:32Et on va aussi remettre différentes surprises.
08:37On ne veut pas toutes dévoiler le punch,
08:39mais à nos partenaires, à nos organisations,
08:42on va aller leur porter un petit clin d'œil,
08:45pour leur donner un petit coup de pouce,
08:49pour les soutenir dans leur travail,
08:51puis continuer à les motiver.
08:54Et on aura aussi un petit clin d'œil à nos endeuillés,
08:56qu'on fait un peu depuis la pandémie, justement.
08:59Ça fait qu'on fait un petit clin d'œil à nos endeuillés.
09:01Ça fait que si l'équipe, jamais,
09:02vous n'a pas contacté jusqu'à présent,
09:04n'hésitez pas à nous appeler.
09:05On va vous mettre sur la liste pour vous faire l'envoi.
09:08C'est quand même dans deux semaines
09:09que ça va se dérouler,
09:10cette semaine de prévention au suicide de 35e édition,
09:13je le rappelle.
09:14Tu parlais que c'était plus difficile pour les jeunes.
09:16Dirais-tu que c'est peut-être en partie grâce,
09:19plutôt à cause des médias sociaux, par exemple,
09:22de la pression qui est exercée sur les jeunes
09:24de devoir performer, d'être impeccable en tout temps,
09:27au niveau de l'apparence physique,
09:28au niveau des résultats académiques, sportifs,
09:30ces choses-là.
09:31Est-ce que tu penses que ce genre de pression-là,
09:33générée par les médias sociaux,
09:35peut avoir un impact, justement,
09:36sur la détresse psychologique de ces jeunes-là?
09:38Mais il y a beaucoup de facteurs, oui.
09:40Il y a tout ce qui est réseaux sociaux,
09:42l'impact du physique et tout ça, effectivement.
09:45Mais il y a aussi l'isolement qui est vécu chez nos jeunes.
09:48Le fait de s'isoler, d'être avec notre téléphone,
09:51notre tablette.
09:52On a beaucoup moins de contacts.
09:54On va moins voir nos amis.
09:56On est plus en ligne.
09:57L'intimidation aussi.
09:58Et l'intimidation, maintenant,
09:59elle est 24 sur 24, 7 sur 7.
10:01Ce n'est plus comme avant.
10:02Ou c'était seulement à l'école, par exemple,
10:04que les jeunes étaient victimes d'intimidation.
10:06Maintenant, avec, justement, les appareils téléphones,
10:08ça fait en sorte que les gens sont en mesure
10:10de vous contacter ou de vous écœurer, si on veut.
10:1224 sur 24, comme tu le mentionnes si bien.
10:14Tout à fait.
10:15Puis ça amène aussi une dépendance, tout ça,
10:17ces écrans-là, les jeux en ligne et tout ça.
10:19Ça fait que c'est une multitude de facteurs, c'est sûr.
10:22Mais ça fait partie d'eux.
10:24Effectivement.
10:25Dans le cadre de la semaine de prévention au suicide,
10:28il y aura une belle primeur.
10:29Je n'ose pas dire nationale, mais c'est presque ça.
10:31Vous avez décidé de mettre en place une initiative
10:34différente cette année.
10:35Quelle est-elle, cette initiative, Julie?
10:37Ça fait plusieurs années qu'on se questionne,
10:39parce qu'on sait que quand les gens voient
10:41le centre prévention au suicide, le logo,
10:43ça met toujours un froid.
10:45Il y a une distance qui se crée.
10:47Il y a un malaise.
10:48Un inconfort, je dirais, parce que ça crée toujours,
10:50comme je le mentionnais en ouverture d'émission,
10:52un certain inconfort, justement.
10:53Tout à fait.
10:54On est mal à l'aise de parler du suicide,
10:55alors que c'est une réalité qui touche plusieurs personnes.
10:57Tout à fait.
10:58On s'est penchés un petit peu à voir
11:00qu'est-ce qu'on pourrait faire,
11:01sans nécessairement étiqueter le centre,
11:04mais qu'au moins ça puisse être un côté positif.
11:07Il y a un côté bienveillant.
11:10Il va y avoir...
11:11Surveillez nos réseaux sociaux.
11:12Ça, je peux vous le dire.
11:14Ça va être le lancement de notre semaine.
11:16À partir de lundi, vous allez avoir le visuel de tout ça
11:21sur notre page Facebook, entre autres.
11:23Mais il y aura éventuellement aussi une petite annonce
11:26qui va être faite juste un peu avant la semaine.
11:28On surveille ça de très près.
11:29Tu parles du lundi, le 2 février, en fait.
11:32Oui, tout à fait.
11:33Dès que la semaine de prévention au suicide,
11:35à l'échelle nationale, va s'aborcer,
11:37le Centre de prévention au suicide,
11:39sur sa page Facebook, entre autres,
11:41dévoilera cette primeur, donc,
11:43qui va sûrement vous permettre de mieux identifier, peut-être,
11:47le Centre de prévention au suicide du CAFTB,
11:49de défaire certains tabous,
11:51aussi reliés à l'identification visuelle d'un organisme
11:54comme le vôtre, qui est essentiel, je le rappelle.
11:56En terminant, très rapidement,
11:57qu'est-ce qu'on vous souhaite, Julie, pour 2024...
11:59Attendez, équipez-toi.
12:002024, 2025, pardon.
12:02On veut que les gens continuent à venir chercher de l'aide.
12:05C'est simplement ça qu'on veut.
12:07On veut que les gens pensent que, t'sais, on est là,
12:10on est là sans jugement.
12:11Oui.
12:12On est là pour les soutenir,
12:13on est là pour les accompagner et donner les outils nécessaires.
12:16La vie vaut vraiment la peine.
12:17Donc, on veut que les gens puissent se rappeler ce petit message.
12:20Exactement.
12:21Si on veut plus d'informations sur les services
12:23offerts au Centre de prévention au suicide du CAFTB,
12:25consultez le cpseducartb.org.
12:27Vous avez vu le numéro téléphone apparaître à l'échelle,
12:31bon, locale.
12:32C'est le 88 862 96 58.
12:35Et il y a aussi la ligne d'aide 24 sur 24,
12:387 jours sur 7, 1-866-APPEL.
12:41Si vous avez besoin de parler à quelqu'un,
12:43que vous avez des idées noires, n'hésitez pas.
12:45Il y a toujours une solution parce que le suicide n'est pas une option.
12:48Merci beaucoup, Julie, d'avoir été avec nous.
12:49Merci.
12:50Merci à la maison d'avoir été du rendez-vous.
12:51On se retrouve lundi, 15 h.
12:53Salut et bonne fête.
12:54Salut.

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