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Virginie Hocq raconte sa manière de faire le deuil de son père au micro d'Eric Dussart et Jade.

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Transcription
00:00La perte d'un proche est très compliquée, et surtout de devoir parler et dire, vous savez, j'ai perdu mon père, hop, plus personne fait,
00:06tout le monde fait, sincères condoléances, et plus personne n'en parle.
00:08Moi, j'ai décidé qu'il fallait que je continue à en parler. J'en ai fait un spectacle que j'ai adoré,
00:13et surtout, quand il a fallu choisir la pierre tombale de mon père, j'avais ce monsieur qu'on trie,
00:17il prenait son air à trister alors qu'il en avait rien à foutre, et puis je dis, par contre, les lettres, le hoc,
00:23je veux que ça soit des petites lettres et un gros cul.
00:25Et pourquoi ? Je veux que ça soit comme ça.
00:27Parce qu'il avait entendu cas tout au long de son existence.
00:29Oui, c'est ça, donc le cul était vraiment important.
00:32Mais surtout, ce qui me plaisait, c'était l'idée que, dans les cimetières, les vieilles madames passent dans les allées
00:37et font, ah, Jeannine Godin, je l'aimais bien, je l'ai connue, j'ai été à l'école avec elle,
00:41oh, Suzanne Rubin, oh, tu es arrivée à la tombe de mon père, oh, mon Dieu, quel gros cul !
00:47Vous voyez ? Et paf, on est passé à autre chose.
00:49Il a ce gros cul ?
00:50Il l'a, sur la tombe, allez voir, la tombe de mon père, il a un énorme cul.
00:53Et on ne fait pas la Toussaint, on va le 11 mars, parce qu'on se marre,
00:57et on met des chaises pliantes et on prend l'apéro.
00:59Vous aviez décidé, de toute manière, que ce dernier hommage devait être, comme il aurait aimé,
01:03c'est-à-dire drôle aussi, en le sens où le faire part de Sincère Condoléance avait été remplacé par...
01:08Bah, il y avait, d'habitude, il y a cette phrase,
01:10« Je ne suis pas loin de l'autre côté de la rue ».
01:13Et puis j'avais rajouté, il prenait le rond-point, deuxième à gauche,
01:16et les gens ont gardé ce truc-là.
01:19La cérémonie, on a fait ça dans la Collégiale de Nivelles,
01:22qui est une espèce d'énorme église, elle est canon, mon père adorait.
01:26Et je voulais passer la Petite Gaïole, qui est une chanson de Jules Osbocarne,
01:29qui est un peu grivoise, c'est « Elle m'avait tout déprimé,
01:33elle belle Petite Gaïole ».
01:34Et le curé avait dit « Oui, pardon, mais c'est quand même la maison de Dieu ».
01:37Je lui ai dit « Pardonnez-moi, j'ai privatisé ».
01:39C'est une private, aujourd'hui.
01:40Oh là là, les gens ont chanté ça à tue-tête, c'était hyper chouette.
01:43Après, on a bu, enfin, ils ont bu des tartal-jotes.
01:46Et j'ai fait ça par pudeur aussi, parce que les gens sont toujours mals.
01:49Il y a des gens, je ne savais pas qui c'était qui étaient là,
01:50je l'ai tellement bien connu.
01:52C'est bizarre, moi je ne vous connais pas.
01:54Donc oui, d'accord, on chantait,
01:55je n'avais pas fort envie de la tristesse des autres,
01:58donc je les ai faits boire, ils étaient bourrés.
02:00Et à ma belle-mère, il dit souvent « C'était une belle fête ».
02:02Enfin, c'était un bel...
02:05Enfin bon, je suis rentrée à quatre pattes, c'était génial.

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