La motion de censure contre le Premier ministre a été largement rejetée par les députés. Les socialistes ne l'ont pas voté, suscitant la colère de La France insoumise. Mathilde Panot a accusé le PS de s'être "rangé du côté d'Emmanuel Macron".
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00:00Vous avez la parole, vous gardez la parole. Votre choix ce soir. On va revenir sur ce qui s'est passé cet après-midi à l'Assemblée. Motion de censure rejetée.
00:07Motion de censure contre François Bayrou rejetée. Il reste donc en poste pour l'instant, on l'a dit tout à l'heure dans le journal.
00:13On voit que les socialistes, dans leur grande majorité, n'ont pas voté cette motion de censure. Il y a donc une scission à gauche entre d'un côté le PS et de l'autre côté
00:22les écolos, les communistes et surtout la France insoumise. Je parle de scission. Est-ce qu'on est, ce soir, à l'étape du divorce ?
00:30On est en instance de divorce. Mais vous savez, on peut toujours faire demi-tour. Qu'est-ce qui se passe ? En effet, entre Barnier et Bayrou, le PS a changé de stratégie.
00:38C'est la main tendue, c'est l'ouverture, c'est la négociation. Résultat ? Déception, frustration. Ah ben, il devrait aller vers la censure. Non !
00:45A dit Olivier Faure. Il a fait la liste des concessions obtenues. Et même si il dit – c'est la phrase rituelle – « le compte n'y est pas », Olivier Faure a fait une autre analyse.
00:55Il a dit « Nous ne voulons pas favoriser le RN, risquer le RN en créant du chaos politique ». Il l'a dit vertement. Et il l'a dit aux insoumis. D'ailleurs, on va l'écouter.
01:07Si vous pensez que ce que je dis là n'a aucun intérêt pour les Français qui ne sont pas heureux de voir une gauche qui propose, une gauche qui avance, une gauche qui fait taider le gouvernement, alors dites-le !
01:19Il est littéralement tourné vers les insoumis. Oui, il répond aux insoumis. C'est un bras de fer. Cette analyse-là, le RN monte quand LFI s'associe avec le PS ou que le PS s'associe avec LFI.
01:31On l'a fait depuis 2022, quand même. Il la découvre un peu tard. Jean-Luc Mélenchon qui, depuis des semaines, accuse les socialistes de forfaiture, les sommes de revenir à la maison.
01:39Jean-Luc Mélenchon ne pouvait pas laisser passer cette non-censure. 8 seulement des socialistes ont voté la censure. Vous voyez, c'est fracturé. Mais quand même, l'essentiel n'a pas voté la censure.
01:49Et donc Mélenchon a riposté. On l'écoute aussi.
01:52Oui, le Nouveau Front Populaire a été fracturé. Et pas de notre fait. Le Nouveau Front Populaire est composé de 4 partis. Pas 5 ou 6, 4. Et sur les 4, il y en a 3 qui ont voté la censure.
02:09Ah, 100%. Moins les retardataires. Nous sommes assez malins pour avoir compris ce qui s'est passé au PS. C'est pas nos affaires. Faites ce que vous voulez.
02:20Mais si vous voulez recommencer le grand banquet avec François Hollande, eh ben ça sera sans nous. Je préfère vous le dire parce que notre confiance est égale à zéro à propos de cette équipe-là. Zéro !
02:32C'est rude. Est-ce pour autant un divorce ? Non. Le Parti Socialiste a quitté le domicile conjugal du NFP. C'est évident. Il ne s'est pas mis en colocation avec le socle commun.
02:46Il est allé chez un copain. Il peut revenir. S'il y a une dissolution en juillet, le Parti Socialiste reviendra en courant vers le Nouveau Front Populaire.
02:55Pourquoi ? Parce que sans Front Populaire, sans accord équalifié, les 66 socialistes y reviennent à 10 maximum. Olivier Faure, le premier, il sera pour un accord NFP d'élection si Macron dissout l'Assemblée en juillet.
03:07Donc vous voyez, on n'est pas dans le divorce. Néanmoins, il s'est passé quelque chose. Mais la clé est peut-être ailleurs que dans la négociation avec le gouvernement ou les rodementades de Jean-Luc Mélenchon.
03:16La clé, elle est dans le congrès du Parti Socialiste. Il va y avoir un congrès du Parti Socialiste. C'est statutaire. Olivier Faure doit sauver sa direction du PS. Elle est fragile.
03:25Il a donc fait un geste vers le centre. Il s'est recentré pour enlever un argument aux minoritaires qui lui disaient « Ton accord équalifié a affaibli le PS ». On ne peut plus lui reprocher ça.
03:36Il s'est pris de bec avec Mélenchon. C'est pour gagner son congrès, c'est pour sauver sa direction qu'il a fait ce geste, qu'il a fait ce pas qui est en fait un peu un marché de dupes.
03:47Il faudra refaire un virage à gauche très très vite quand ce sera nécessaire qu'il pourra censurer le gouvernement Bayrou. Gageons que dans la politique du gouvernement Bayrou, les occasions seront données à Olivier Faure de montrer qu'il reste du côté du FPF.
04:02J'aime beaucoup la métaphore du couple en instance de divorce, mais je pensais en entendant Jean-Luc Mélenchon parler notamment de fractures, plutôt à le Nouveau Front Populaire.
04:13Ce serait comme un corps meurtri qui n'arrête pas de subir des accidents, qui est fracturé de toutes parts, mais peut-être qui tient encore un peu debout.
04:22La NUPES est morte sur quelque chose de fondamental. Le 7 octobre, ce que El-Effi a dit du Hamas, d'Israël, c'était plus jamais la réconciliation. La campagne européenne s'est faite vraiment à couteau tiré.
04:33En 48 heures, ils se sont réconciliés. De qui a-t-il dit du mal de François Hollande ? C'est-à-dire de celui qui espère revenir sur une ligne de centre gauche.
04:41Il n'a pas dit du mal d'Olivier Faure. Il sait qu'Olivier Faure a tenu une posture parce qu'il a ce congrès à neutraliser.
04:48Est-ce que le PS va rejaillir de ses cendres ? Est-ce qu'on peut l'attendre pour cette année, ce retour du PS comme un parti non seulement de gouvernement, mais aussi un parti qui peut aider à fixer une ligne pour l'avenir de la France ?
05:01La seule chance du PS, c'est éviter la dissolution parce que sinon le NFP se reforme, sauver ses villes municipales dans toutes les villes de gauche.
05:10La France insoumise est partie à l'assaut à Marseille, à Montpellier, dans des villes écolos. La France insoumise est partie à l'assaut.
05:16Ça, c'est pour le printemps 2026. Et puis le PS doit avoir deux choses indispensables pour réexister politiquement.
05:22Un leader, un chef dont les Français auraient envie de le voir au pouvoir. Et puis des idées. Pour l'instant, il n'y a pas de chef et il n'y a pas beaucoup d'idées.
05:31– Quand vous parlez de François Hollande, en réalité, c'est parce que 2027, précisément. Jean-Luc Mélenchon imagine Hollande comme une menace pour 2027.
05:39– Exactement, Jean-Luc Mélenchon veut éviter tout rival en 2027. Rappelez-vous ce qui s'est passé en 2022.
05:47Le jeu des extrêmes a fait que Marine Le Pen a fait 23%, Jean-Luc Mélenchon 22%, Anne Hidalgo 1,7%.
05:55Eh bien Jean-Luc Mélenchon veut maintenir cette dynamique de la polarisation et donc il ne faut surtout pas que la social-démocratie puisse revenir dans le jeu.