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Le député RN Sébastien Chenu : «Vous n'êtes pas le Premier ministre, le chef d'une majorité, elle n'existe pas. Vous êtes le subalterne d'un système qui se délite sous nos yeux. Plus proche de la girouette que de Richard Gere.»

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Transcription
00:00La catastrophe, c'est lorsque les choses suivent leur cours, écrivait Walter Benjamin.
00:05Sans chiffrage, en réactivant comités et conseils, en inventant des conclaves,
00:11mêlant l'eau et le feu, en laissant la France s'enfoncer dans la dette,
00:15celle que vous avez créée, puisque toujours vous avez soutenu les choix budgétaires de vos prédécesseurs,
00:20vous cherchez à gagner du temps pour vous et pour le président Macron que vous avez aidé à faire élire.
00:25Comme l'a si bien décrit Marine Le Pen, c'est en champion du rodéo que vous abordez votre mission.
00:31Peu importe où va le cheval, avec qui va le cheval, pour faire quoi, l'important est de se maintenir sur la bête.
00:38Les retraites, un bricolage est possible s'il ne coûte rien.
00:42L'immigration, un problème qui vous dépasse.
00:44L'endettement, un objectif aléatoire.
00:47Le pouvoir d'achat, un non-sujet.
00:50La réindustrialisation du pays, une lubie du Rassemblement National.
00:53L'agriculture, une variable d'ajustement.
00:57Exercer le pouvoir, c'est lutter en permanence contre l'impuissance, disait Philippe Séguin ici même.
01:02Votre discours n'avait rien d'un discours politique général,
01:05il était le constat des politiques que vous menez collectivement,
01:09des chaînes que vous avez posées à notre pays, des tabous que vous avez installés,
01:14des coûteux ascenseurs que vous vous renvoyez entre vous,
01:16des normes que vous édictez pour décourager nos entrepreneurs,
01:20nos soignants, nos agriculteurs, nos forces de l'ordre.
01:24Vous n'êtes pas, monsieur le Premier ministre, le chef d'une majorité, elle n'existe pas.
01:27Vous êtes le subalterne d'un système qui se délite sous nos yeux,
01:31plus proche de la girouette que de Richard Gire.
01:35Et parce que le surplace est un recul,
01:38parce que vos compromissions amènent à cette paralysie,
01:41parce que votre inertie crée le flottement et l'incertitude dans le pays,
01:46alors vous décevrez.
01:47Parce que vous n'avez ni l'envie, ni le courage de rompre avec les logiques macronistes,
01:53parce que vos logiques procèdent de celles de la 4ème République,
01:56vous allez aborder cet exercice budgétaire habité par l'idée de ne rien changer,
02:01en faire le moins possible, le moins visible, le moins compréhensible.
02:06Votre discours mérite-t-il ce soir que nous utilisions le nouveau front populaire
02:11comme un outil, un instrument, un marche-pied, un bon vieil escabeau branlant,
02:16ce soir, pour vous censurer ?
02:18Assurément pas.
02:20Le marche-pied nouveau front populaire est bancal, vacillant, amputé.
02:24Et la collaboration du Parti Socialiste, à votre tour de passe-passe,
02:28rend l'exercice ce soir stérile.
02:30Mais surtout, qui y a-t-il à censurer ce soir ?

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