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Le Premier ministre va affronter sa toute première motion de censure le 16 janvier à l'Assemblée. En l'absence des avancées réclamées par les socialistes sur les retraites, l'ensemble de la gauche pourrait le censurer. Mais c'est le RN qui pourrait tout faire basculer.

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Transcription
00:00La politique, Mathieu Croissanteau, le gouvernement Bayrou, qui affronte aujourd'hui sa première motion de censure, déposée par LFI.
00:08C'est une menace qu'il faut prendre au sérieux pour le gouvernement ?
00:10Alors non, et oui. Non, parce que si tout se passe comme prévu, cette motion de censure n'a aucune chance d'être adoptée.
00:16Elle avait été déposée par les Insoumis avant même que François Bayrou, enfin elle avait été annoncée avant même que François Bayrou ne prononce sa déclaration de politique générale.
00:24Mais à la différence de ce qui s'était passé en décembre dernier avec Michel Barnier, le Rassemblement national a dit qu'il ne la voterait pas.
00:30Nous ne votons pas une censure sur des actes concrets, enfin nous votons une censure que sur des actes concrets, pas sur des paroles, a dit Sébastien Chenu.
00:37Maintenant, le vote de cet après-midi, il faut le prendre au sérieux parce qu'il en dit long à la fois sur François Bayrou et sur les socialistes.
00:43Ah bon, ça dit quoi sur François Bayrou ?
00:44Alors si les socialistes la votent, ça sera un échec de la méthode Bayrou.
00:48Puis tiens, puisqu'on parle de méthode, je voudrais vous montrer une scène.
00:51C'était hier au Sénat, François Bayrou, il prononçait sa déclaration de politique générale.
00:55Mais comme à l'Assemblée la veille, il s'est emmêlé les pinceaux, ou plutôt les fiches, regardez.
01:01J'espère que j'ai les bonnes notes sur votre discours.
01:05En principe, je les ai trouvées.
01:13J'arrive, j'arrive, j'arrive, j'arrive.
01:16Je suis charitable, ça dure une minute.
01:19Alors vous allez me dire, c'est évidemment anecdotique, mais un Premier ministre quand même qui perd ses fiches,
01:24ça raconte quand même quelque chose du caractère confus et brouillon.
01:28Or, depuis deux jours, on est quand même dans une ambiance de cafouillage total, c'est rien de le dire.
01:33Je résume.
01:34Depuis une semaine, socialistes et gouvernements discutaient.
01:37Les socialistes avaient même embarqué avec eux les écologistes, les communistes.
01:40Ils avaient trouvé les conditions d'un accord de non-censure.
01:42Vous vous souvenez d'Olivier Faure, mardi matin sur BFM TV ?
01:44Je pense que nous pouvons conclure.
01:46Et puis patatras, mardi après-midi, les socialistes ne retrouvent rien de ce qu'ils avaient obtenu dans les discours de Politique Générale.
01:52Ils passent pour des buses aux yeux du reste de la gauche et notamment des Insoumis.
01:57Le ministre de l'Économie qui avait beaucoup discuté avec eux passe pour une buse pour cette peut-être trop avancée.
02:02Quant à François Bayrou, faute d'avoir assumé un compromis politique en bonne et due forme dans son discours de Politique Générale,
02:09il va finir hier par lâcher du lest au compte-gouttes sur les retraites, sur les 4000 postes dans l'éducation nationale.
02:15Personne n'y comprend plus rien, personne ne s'y retrouve, c'est totalement raté.
02:20Est-ce que les socialistes ont voté la censure ?
02:22Ils sont bien embêtés.
02:24Tellement embêtés qu'ils ont décidé hier de ne rien décider.
02:27S'ils continuent à être responsables pour deux en ne vantant pas la censure, ils s'exposent à la vengeance de Jean-Luc Mélenchon.
02:33Mais s'ils la votent, ils renvoient François Bayrou dans les bras du RN et donnent raison aux Insoumis
02:38qui leur répétaient depuis des semaines que ça ne servait à rien de discuter.
02:42François Bayrou aurait voulu torpiller la seule force politique de l'hémicycle
02:45qui pouvait lui garantir de gouverner dans la durée qu'il ne s'y serait pas pris autrement.
02:49C'est ce qu'on appelle se tirer une balle dans le pied.
02:51Merci Mathieu.

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