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00:00Alors, d'après vous, c'était un bide à quel point ce discours de Bayrou ?
00:03Vous l'avez vu, à peu près un mois après sa nomination en tant que Premier Ministre,
00:07François Bayrou est monté à la tribune de l'Assemblée Nationale ce 14 janvier.
00:11Il a présenté les directions que devrait prendre son gouvernement,
00:13mais pour beaucoup c'était flou, imprécis...
00:16Il y a eu un peu de mélange dans mes pages...
00:20Et même peu convaincant, notamment sur la réforme des retraites,
00:22qui était un point clé pour les socialistes.
00:24J'imagine que comme moi, vous voulez comprendre ce qu'implique ce discours
00:27pour l'avenir politique du pays,
00:28et pour ce faire, je vous propose de discuter avec Thomas Legrand.
00:31Salut Thomas !
00:31Salut !
00:32Thomas, tu es chroniqueur politique à Libération,
00:35tu as écouté évidemment le discours de politique générale de François Bayrou.
00:40Ma première question, Thomas, en un mot,
00:42comment est-ce que tu qualifies ce discours de François Bayrou hier ?
00:46Tu as déjà utilisé deux mots que j'aurais utilisé,
00:49flou et puis l'autre, c'était quoi ?
00:50Imprécis.
00:51Imprécis.
00:53Je vais en utiliser un troisième, c'est coincé.
00:55En fait, il était coincé.
00:57S'il s'est mal exprimé, parce qu'il s'est mal exprimé,
00:59ce n'est pas simplement parce que les Insoumis n'arrêtaient pas de gueuler,
01:03de l'invectiver.
01:04Vous savez que ce qu'on entend de la télévision,
01:07c'est beaucoup plus atténué,
01:08puisque les micros des travées sont fermés,
01:10que ce qu'on entend dans l'hémicycle.
01:12Donc, il était sous le flot des invectives des Insoumis
01:16ou des interjections des Insoumis.
01:17Mais s'il était mauvais dans la forme,
01:19parce qu'il a été mauvais dans la forme,
01:21c'est parce qu'en fait, il ne pouvait pas, je pense...
01:25Il était coincé politiquement.
01:26Il était coincé politiquement.
01:27Il avait, avec son ministre de l'Économie,
01:31il avait fait des ouvertures vers la gauche,
01:34promis sans doute ou laissé entendre qu'il suspendrait,
01:40c'était le mot qui était très attendu,
01:42la réforme des retraites.
01:44Et il ne l'a pas fait.
01:45Il n'a pas pu le faire parce que deux jours la veille,
01:49trois jours avant son discours,
01:51le Bloc central, les macronistes,
01:52et puis aussi la droite,
01:53sont intervenus en disant au moment du vote du budget,
01:58on ne sera pas derrière toi si tu cèdes à la gauche.
02:01Et comme c'est la situation tripolaire de cette Assemblée,
02:07le vœu, il n'y a aucune majorité.
02:09Celui qui est le premier ministre est toujours,
02:11et c'est le troisième depuis cette...
02:14est toujours dans une situation très instable,
02:18sur la crête.
02:18Et dès qu'il penche d'un côté,
02:20il se fait menacer par l'autre côté.
02:21On a eu ce résultat-là,
02:28il était coincé et on n'est toujours pas passé,
02:32visiblement, dans la culture du compromis.
02:35On est toujours dans la culture de l'affrontement
02:37et il était coincé.
02:51Qu'est-ce que tu retiens de ce discours ?
02:53C'est quoi les grands points qui le marquent ?
02:57Alors, il faut savoir que François Bayrou,
03:01depuis 50 ans, théorise le centre,
03:07l'idée du centre.
03:09Pas à la façon dont Emmanuel Macron l'a théorisé.
03:12Emmanuel Macron a théorisé l'idée qu'il fallait un grand centre,
03:15un mouvement, un parti très, très large et central.
03:19Lui, de façon plus classique, François Bayrou,
03:21considère qu'il y a, il l'a redit,
03:24il y a en France cinq ou six grands mouvements politiques.
03:28On n'est plus dans la droite et la gauche,
03:29c'est son avis.
03:30Il y a cinq ou six mouvements politiques,
03:31qui peuvent se dire de droite ou de gauche,
03:33mais cinq ou six mouvements politiques qui vivent.
03:35Et pour que le pouvoir soit incarné,
03:39il faut qu'au moins deux ou trois de ces mouvements
03:41s'entendent et plutôt autour des modérés.
03:47Donc, il a voulu expliquer ça.
03:51Et il a cité deux personnes.
03:54Idéologiquement, c'est toujours intéressant de voir
03:56dans un discours de politique générale.
03:58Vous savez qu'un discours de politique générale,
03:59c'est un discours où le premier ministre,
04:02qui est chef de la majorité,
04:04donne sa philosophie de la politique,
04:06sa philosophie de la gouvernance.
04:08Et on regarde qui il cite.
04:09Il a cité deux personnes,
04:11Marc Sangnier et Pierre Mendès France.
04:14Marc Sangnier n'est pas très connu.
04:16Il est connu de ceux qui s'intéressent à la politique.
04:17C'est un philosophe, un homme politique
04:20qui incarnait avant et pendant,
04:24et un tout petit peu après la guerre,
04:26le catholicisme social,
04:28même le catholicisme de gauche.
04:29C'était un catholicisme républicain, démocratique et de gauche.
04:34Et Pierre Mendès France, c'était aussi un homme de gauche,
04:38un radical socialiste, très à cheval sur la rigueur économique,
04:42mais surtout très démocrate,
04:45très parlementaire et anti-homme providentiel.
04:49Il s'était opposé au général de Gaulle
04:50parce qu'il pensait qu'on ne doit pas confier.
04:54Et moi, je trouve que c'est une situation,
04:57c'est une position d'adulte politique et d'adulte démocratique.
05:00On ne doit pas confier son destin à un homme,
05:02mais la politique, c'est l'affaire de tous, etc.
05:05Donc, il a vraiment marqué.
05:07Là, je parle un peu philosophie,
05:08mais il a vraiment marqué ce qu'était son territoire politique,
05:13un territoire démocratique, de responsabilité et de compromis.
05:19Seulement, il n'a pas pu l'appliquer,
05:23parce que ce qu'il a proposé, c'est une conférence en trois mois,
05:29une sorte de conclave, pourquoi pas,
05:30mais qui se termine, s'il n'y a pas d'accord,
05:33par l'application de la loi sur les retraites
05:38que tout le monde veut suspendre.
05:40Et donc, comme on sait que ça ne marchera pas
05:41parce qu'il y a le MEDEF dedans et la CGT,
05:44donc ça ne marchera pas.
05:45Donc, c'est une fausse ouverture.
05:48Il fait une belle démonstration philosophique sur ce qu'il est,
05:52sur la façon dont la démocratie devrait fonctionner,
05:58parce qu'il dit aussi, c'est une bonne idée,
06:00il faut réouvrir les cahiers de doléances,
06:02enfin tout ça, il faut donner plus de pouvoir aux maires,
06:05aux élus locaux.
06:07Une belle démonstration de démocratie,
06:10un bel exposé, mal fait dans la forme,
06:12mais dans le fond, je trouve plutôt intéressant.
06:15Et malheureusement, il n'a pas les moyens ou la volonté
06:18Il n'a pas transformé l'essai.
06:20d'appliquer ce qu'il vient de dire.
06:22On va rentrer un petit peu dans ça,
06:24parce qu'en fait, tu as fait un billet hier à la Suisse.
06:26Qui dit ça, à peu près.
06:27Voilà, à la suite du discours de François Bayrou.
06:31Moi, j'ai ressenti de l'espoir dans ton billet.
06:34Non, parce que ça finissait.
06:35Alors, j'ai fait exprès, j'ai fait exprès de dire oui,
06:38j'essayais tout ce qui était bien, etc.
06:40Et puis, hop, à la fin, maintenant,
06:41c'est un petit peu comme s'il y a un chef,
06:45un chef cuisinier qui dirait vraiment,
06:48moi, je veux les produits naturels,
06:50je veux pas de produits chimiques,
06:53je veux vraiment, je fais tout moi-même, etc.
06:56Et puis, quand je vois faire la cuisine,
06:57il prend que des trucs sous vide, etc.
07:01Ou sous plastique.
07:02Il dit, attends, qu'est-ce que tu viens de nous dire ?
07:04Qu'est-ce que tu nous fais ?
07:05François Bayrou, pour toi,
07:06est un mauvais chef cuisinier.
07:08Au fil de son discours,
07:09il a mis un petit peu en contradiction
07:13sa philosophie parlementaire dans le compromis,
07:17dans la discussion avec...
07:19Parce qu'il n'avait pas les moyens de faire autre chose, en fait.
07:22Voilà, on est dans une situation institutionnelle et politique
07:26qui ne lui donne pas les moyens de sa politique,
07:29en tout cas de sa philosophie.
07:31C'est pour ça, d'ailleurs, qu'il propose,
07:33on pourra y revenir, la proportionnelle.
07:35Oui, bon, ben voilà.
07:37Parce que ça peut changer des choses, selon moi.
07:39Pour terminer dans ce point-là,
07:40et notamment, est-ce que c'était dans cette vision-là ?
07:43Tu t'entends bien ?
07:44Tu dis que cette philosophie parlementariste
07:47est un rebours d'une mode,
07:50des chefs de parti, etc. ?
07:53C'est pas une mode, ça fait longtemps.
07:54C'est depuis le début de la Ve République.
07:57Finalement, on est dans une politique,
07:59on est dans une culture.
08:03Alors, je n'aime pas le mot culture,
08:03parce que je ne pense pas que ce soit notre culture.
08:05Mais enfin, on est dans des logiques d'affrontement en permanence.
08:08Et je sais que quand je dénonce les logiques d'affrontement,
08:12ceux qui sont un peu dans la radicalité ne sont pas contents.
08:14Mais dénoncer des logiques d'affrontement,
08:17ce n'est pas dénoncer la radicalité.
08:18Moi, je pense qu'il faut certaines radicalités.
08:20Mais des radicalités
08:24qui passent par des compromis,
08:26c'est-à-dire des solutions radicales
08:27pour lesquelles on trouve des compromis,
08:29on peut les appliquer.
08:30Parce que des solutions radicales sans compromis,
08:33on est obligé d'être autoritaire.
08:34Moi, ça ne m'intéresse pas tellement
08:36de devoir faire de la radicalité par l'autoritarisme.
08:42Et quand on promeut ça, généralement,
08:45finalement, il y a toujours
08:47ceux qui apparaissent comme très efficaces,
08:49qui sont les plus autoritaires.
08:50Vous voyez de quel côté ça tombe.
08:51Donc, je dis qu'il faut,
08:56moi, c'est mon avis, c'est mon opinion,
08:58qu'il faut aller vers une société de compromis,
09:01pas de consensus, de compromis,
09:05pour pouvoir faire avancer les choses
09:08et pour pouvoir faire en sorte
09:11que le débat politique ne soit pas
09:14une foire d'empoigne permanente
09:16où on a l'impression que tout le monde déteste tout le monde.
09:20Chaque parti a quand même un voisin idéologique
09:22avec lequel il peut faire quelque chose.
09:24Pour revenir un peu sur François Bayrou et son discours,
09:27tu disais qu'il était coincé politiquement.
09:30Pourquoi est-ce que François Bayrou est coincé politiquement ?
09:34Il est coincé politiquement parce que François Bayrou
09:36n'a pas la majorité absolue.
09:38Il n'a pas 289 députés.
09:40289 députés, c'est la moitié plus 1 de 577,
09:43le nombre de parlementaires.
09:45Et donc, tous les projets de loi,
09:48tous les budgets sont soumis à une pression énorme.
09:54Tout le monde sait maintenant ce qu'est le 49-3,
09:57la possibilité pour l'exécutif de passer une loi sans vote.
10:01Alors c'est limité, on peut faire ça avec le budget,
10:04mais il peut y avoir une motion de censure,
10:06en contrepartie, qui peut être votée.
10:08Alors une motion de censure, c'est on vote pour,
10:11enfin on la vote ou on la vote pas.
10:13Il n'y a pas je vote pour, je m'abstiens ou on vote contre.
10:16Il faut soit vous votez, soit vous ne bougez pas.
10:19Et donc, il faut vraiment la majorité absolue, 289 voix.
10:24Et sinon, le 49-3, c'est une fois par législature.
10:31Donc, maintenant, ça peut être assez peu utilisé.
10:34Il est coincé parce que dès qu'il veut négocier un petit peu avec la gauche,
10:38la droite hurle et il perd des sièges, des voix.
10:42Et dès qu'il veut négocier un petit peu avec la droite,
10:45la gauche hurle.
10:48C'est assez compliqué.
10:49Alors Barnier, le précédent Premier ministre, s'était dit pour tenir,
10:53je vais essayer, non pas d'avoir l'approbation de l'extrême droite,
11:00mais au moins l'assurance qu'il ne me censure pas.
11:04Et puis, vous vous souvenez de l'histoire des lignes rouges,
11:06à chaque fois que Barnier rejoignait les lignes rouges,
11:08la ligne rouge, le RN en rajoutait une ou éloignait encore la ligne rouge.
11:12Donc, il a compris que c'était un jeu de dupe
11:14et puis il s'est fait censurer.
11:16Cette fois-ci, François Bayrou, qui est le président du Modem,
11:22un des partis qui fait partie du socle centriste macronien
11:28et qui, au fil des années, est devenu finalement l'aile gauche de la Macronie.
11:33Eh bien, François Bayrou, une fois nommé, s'est dit bon,
11:36mon prédécesseur s'est cassé les dents en essayant d'obtenir
11:40la bienveillance du Rassemblement national,
11:42non pas son approbation, mais au moins sa bienveillance pour qu'il ne me censure pas.
11:47Moi, je vais faire ça avec les autres, avec les socialistes notamment,
11:51qui sont, comme moi, de culture gouvernementale.
11:54Et il essaye, simplement, il n'y arrive pas parce que,
11:58non pas cette fois-ci du fait des socialistes qui sont assez ouverts,
12:02mais du fait de la droite qui dit si vous faites le moindre pas,
12:06notamment sur les retraites, vers les socialistes, nous, on n'est plus là.
12:08Qu'est-ce qu'il a essayé de faire pour les choper, les socialistes ?
12:11Tu disais peut-être que c'est la proportionnelle qui était...
12:13Non, la proportionnelle, ce n'est pas pour choper les socialistes, c'est pour choper...
12:16D'abord, il y croit, lui, depuis toujours, il le défend depuis toujours.
12:19Ça chope aussi le RN, qui était pour la proportionnelle.
12:22Ça chope à peu près tout le monde, sauf la droite.
12:24Mais la droite n'est si opposée, enfin bon, c'est...
12:29Non, ce qu'il a fait pour choper les socialistes, c'est les retraites.
12:31C'est-à-dire, il a promis, ou en tout cas, son ministre de l'Économie a promis,
12:38ou a laissé entendre, c'est plus compliqué que ça,
12:41aux socialistes qu'ils pourraient suspendre la réforme des retraites.
12:46La réforme des retraites, elle est votée.
12:49Du moins, elle n'est pas votée, elle est adoptée par 49.3.
12:52Donc elle est là, elle s'applique.
12:53Mais elle n'a jamais été votée par le Parlement,
12:56puisque c'est... elle a été adoptée par 49.3.
12:58C'est tout à fait légal, mais ça pose quand même un problème un peu démocratique.
13:02Pas démocratique, mais en tout cas, de légitimité de la loi, d'acceptabilité de la loi.
13:08Elle est contestée par l'ensemble des syndicats, quasiment,
13:11par une très grande majorité de l'opinion publique,
13:16et surtout, elle a été sanctionnée par le dernier vote aux législatives.
13:19C'est-à-dire que ceux qui ont proposé cette loi
13:22ont perdu beaucoup de sièges et sont maintenant minoritaires.
13:25Donc, on peut démocratiquement et légitimement considérer que,
13:29au moins, si on ne la broche pas, on la suspend.
13:32Vous savez que seule une loi peut remplacer une loi, donc on la suspend,
13:36en disant on va renégocier des trucs, on va voir ce qu'on fait.
13:39Et ça, ça se fait avec les partis.
13:41Au lieu de ça, François Bayrou a dit
13:46j'enferme tout le monde pendant trois mois dans une forme de conclave.
13:48Ça, c'est une solution qui peut quelquefois, en politique, être pas mal.
13:51C'est-à-dire, bon, on n'arrive pas à sortir d'un truc.
13:54On met tout le monde dans une salle et vous sortirez quand vous aurez une solution.
13:57Lui, il fait ça pendant trois mois, en disant je vais mettre les syndicats entre eux.
14:02Et puis, les syndicats et les organisations patronales vont s'arranger là-dessus.
14:06Sauf qu'on sait très bien que le MEDEF n'acceptera jamais.
14:11Donc, on sait très bien que ça ira, ça ne marchera pas.
14:15Et qu'au bout des trois mois, et c'est là que ça coince,
14:19Bayrou dit la loi s'applique.
14:22Les socialistes auraient voulu qu'au bout des trois mois,
14:25puisqu'on n'a pas trouvé d'accord, on refait une loi.
14:28On renégocie une loi à l'Assemblée.
14:31On refait une loi, une proposition ou un projet de loi.
14:33Proposition de loi, c'est quand ça vient du Parlement.
14:35Projet de loi, c'est quand ça vient de l'exécutif.
14:38On remet ça sur le tapis et on fait un travail parlementaire.
14:41Et on décide que la loi doit être votée.
14:43Non pas 49-3, mais votée.
14:45Et ça, Bayrou, il ne pouvait pas l'accepter.
14:47Et ça, Bayrou, lui, je pense qu'il aurait pu l'accepter.
14:50Parce qu'il n'était pas, en plus, au moment du vote,
14:52au moment de la discussion de la loi des retraites,
14:57il n'était pas chaud-chaud.
14:59Mais s'il avait accepté ça,
15:04eh bien, ces trois derniers jours,
15:07la droite et les macronistes,
15:10sauf quelques macronistes,
15:12puisque la présidente de l'Assemblée nationale,
15:14Yves Le Brun-Pivet, elle, n'était pas sur cette ligne-là.
15:16Mais certains macronistes, comme Gabriel Attal et la droite,
15:20ont dit « t'auras des problèmes pour le budget ».
15:22Parce que ce qui vient après, c'est le vote du budget.
15:24Il va falloir voter le budget, parce qu'on n'a toujours pas de budget.
15:26Et là, au budget, il faut qu'il ait une majorité.
15:30— Pourquoi est-ce que le PS, il est aussi central dans ces questionnements
15:34autour de motion de censure, pas motion de censure ?
15:37Pourquoi est-ce qu'en fait, Bayrou, il va chercher précisément le PS ?
15:40— Sans le PS, une motion de censure ne peut pas passer.
15:44C'est-à-dire que là, il va y avoir une motion de censure.
15:48Une motion de censure déposée par LFI.
15:51Le PS est en train de discuter.
15:55Ils sont divisés, ils savent pas quoi faire.
15:58Ils vont finir par la voter, selon moi.
16:00Ils vont la voter parce que ça n'a pas de conséquence.
16:03Puisque le Rassemblement national ne votera pas cette motion de censure.
16:06Donc cette motion de censure ne passera pas, normalement.
16:09Donc elle n'a pas de conséquence.
16:10Elle ne va pas renverser le gouvernement.
16:13Les socialistes ne veulent pas que le gouvernement soit renversé.
16:18— Qu'est-ce qu'ils veulent alors ?
16:21— Ils veulent obtenir, disent-ils, des choses,
16:26des avancées sociales pour les Français.
16:28Évidemment, ils n'obtiendront jamais ce qu'il y a dans leur programme
16:31ou dans le programme de l'NFP,
16:33parce que le NFP n'a pas gagné les élections.
16:35Le NFP, dans son ensemble, est arrivé en tête,
16:38mais n'a pas gagné les élections.
16:40Et si, comme aurait dû le faire, selon moi, Emmanuel Macron,
16:44qui avait nommé d'abord un premier ministre à l'NFP,
16:47Lucie Castex par exemple,
16:49ça aurait été dans la logique des choses,
16:51mais dans la logique des choses aussi,
16:53elle aurait été renversée 15 jours après,
16:55puisque l'opposition à Lucie Castex
16:58aurait été largement majoritaire et du même côté,
17:01donc assez cohérente, droite et extrême-droite.
17:03Bref, les socialistes se disent, dans cette période-là,
17:06il y a une instabilité.
17:08On en est à notre troisième premier ministre cette année.
17:11Il y a une instabilité.
17:12On n'a pas de quoi gouverner, nous.
17:14Donc ne gouvernons pas,
17:15ne nous allions pas avec François Bayrou,
17:18mais obtenons quand même des avancées.
17:22Plutôt que François Bayrou se tourne vers la droite et l'extrême-droite,
17:24puisque la droite, ça ne suffit pas,
17:25donc il faudrait céder les choses à l'extrême-droite,
17:27comme a essayé de le faire Michel Barnier,
17:29et c'est pour ça qu'il a été sanctionné,
17:31les socialistes se disent,
17:33OK, on est dans l'opposition,
17:36mais au moins, puisqu'on a un petit pouvoir,
17:39puisque la majorité n'est pas majoritaire,
17:41au moins, obtenons des choses.
17:43Et commençons par ce qui intéresse le plus les Français,
17:46les retraites.
17:47Comment est-ce que les autres partis politiques autour de la table
17:51ont perçu cette déclaration de politique,
17:54ce discours de politique générale de François Bayrou ?
17:57Les Insoumis ont dit,
17:59vous voyez, vous aviez tort de négocier,
18:01puisque de toute façon, il ne veut rien.
18:03Et là, ils ont remporté une petite victoire,
18:06puisque les communistes et les écologistes,
18:09qui étaient plutôt sur la position socialiste avant le discours,
18:12d'essayer d'obtenir quelque chose,
18:14sont aperçus qu'il n'y avait rien à obtenir.
18:16Donc, ils se sont dit, on va censurer,
18:18il n'y a rien à faire avec eux.
18:20Et donc, les Insoumis ont beau jeu de dire,
18:22oui, on avait raison.
18:24Les socialistes, eux, sont un peu emmerdés,
18:26parce qu'ils se disent,
18:28bon, Bayrou ne nous a pas suivis,
18:31Bayrou a eu peur de sa droite,
18:33et donc, beaucoup disent, on va le censurer.
18:37Surtout que, comme je l'ai dit,
18:39ça n'a pas de conséquences politiques très graves,
18:41puisqu'il ne sera pas inversé.
18:43Mais il faut bien marquer notre désaccord.
18:45Mais quand même,
18:47on va aller dans cette instance,
18:50dans ce conclave,
18:52et on va obtenir toujours,
18:54essayer d'obtenir des choses en plus,
18:56notamment pour le budget.
18:57Ils viennent d'obtenir, par exemple,
18:59je crois qu'il y a eu des informations ce matin,
19:01je n'ai pas confirmé,
19:03mais peut-être qu'on pourra vérifier,
19:05que les 4000 postes qui devaient être supprimés
19:07dans l'éducation nationale ne le seront pas.
19:09Voilà, des choses comme ça.
19:11Aussi, sur la fiscalité,
19:13ils peuvent obtenir des petits trucs.
19:15Ils ont...
19:17Ils représentent une partie de la population,
19:19et ils font l'analyse selon laquelle
19:21une partie de la population de gauche
19:23a pris son parti
19:25du fait que, bon,
19:27ils n'ont pas gagné les élections,
19:29ils ne gouverneront pas cette fois-ci,
19:31mais tant qu'à faire,
19:33autant quand même gagner,
19:35avoir quelques petits avantages,
19:37et puis surtout, les socialistes qui ont une culture de gouvernement
19:39font l'analyse selon laquelle
19:41la crise,
19:43l'instabilité politique
19:45coûte cher à la France.
19:47Vous savez que la France emprunte beaucoup,
19:49on a une grosse dette, il y a des grands débats
19:51sur savoir si c'est grave ou pas.
19:53Mais en tout cas,
19:55si
19:57on arrive à
19:59emprunter assez largement
20:01et pas trop cher,
20:03même si les taux augmentent en ce moment,
20:05sur les marchés, si
20:07les prêteurs ont confiance en la France
20:09et continuent à financer la France,
20:11c'est pour deux choses. La première chose,
20:13c'est parce qu'on a une administration efficace
20:15qui présente des comptes
20:17assez clairs.
20:19Ça, c'est un peu cassé, parce qu'il y a eu
20:21gourances, comme vous en êtes aperçu,
20:23il y a eu un trou
20:25qui n'a pas été vu, et donc
20:27notre efficacité
20:29a été mise à mal.
20:31On sait lever l'impôt, on est un pays
20:33qui sait lever l'impôt et
20:35qui gère bien
20:37cet aspect des choses, donc ça, ça rassure.
20:39Mais la deuxième
20:41qualité qu'on nous reconnaît, c'est
20:43la stabilité politique ou la lisibilité
20:45politique. On est stable,
20:47nos gouvernements sont là pour longtemps,
20:49et quand on connaît la date des élections,
20:51elles sont généralement assez immuables,
20:53on sait à peu près qui peut gagner, qui peut
20:55perdre, et on arrive à lire ça. Et ça,
20:57c'est bien pour les investisseurs. On est en train de perdre ça.
20:59On a perdu cette
21:01deuxième partie,
21:03ce deuxième avantage avec la dissolution
21:05qui a foutu le bordel,
21:07et puis maintenant, si on remet à
21:09chaque fois, si on renverse des
21:11gouvernements en permanence, les investisseurs,
21:13les gens qui prêtent à la France,
21:15les gens qui se demandent s'ils vont
21:17investir, s'ils vont mettre une usine ici
21:19plutôt qu'en Belgique ou en Allemagne
21:21ou en Angleterre,
21:23ils vont se poser des questions.
21:25Donc les socialistes se disent, on va stabiliser
21:27le truc, on va travailler
21:29pendant ce temps-là à
21:31une alternance, mais
21:33on prend en compte cette
21:35espèce de fatigue politique
21:37qui, à mon avis,
21:39commence à gagner beaucoup de monde.
21:41On a une question dans le chat de Taïbreak,
21:43la stabilité au prix de 15 milliards de
21:45coupes sur les services publics et rien sur les
21:47retraites, est-ce que la gauche va vraiment
21:49laisser faire ça ?
21:51Oui, c'est la question.
21:55Mais effectivement,
21:57la gauche est en train de se poser des questions,
21:59elle débat, les insoumis
22:01ne veulent pas laisser faire ça,
22:03le problème c'est que, et les socialistes
22:05voudraient obtenir des choses
22:07comme je viens de l'expliquer, le problème c'est que si on renverse
22:09ce gouvernement, si ce gouvernement
22:11est renversé, le prochain
22:13sera lequel ?
22:15Alors, les gens de gauche
22:17espèrent que ça soit un gouvernement
22:19de gauche, imaginons que ça soit
22:21Lucie Castex, mais
22:23Lucie Castex, ce qu'elle va proposer,
22:25n'obtiendra jamais la majorité
22:27à l'Assemblée. Donc, comment elle va faire ?
22:31Elle va faire des 49.3.
22:33Ce que
22:35nous, à Libération, on dénonce
22:37tout le temps parce qu'on aime bien la démocratie et qu'on trouve
22:39que cet outil qui est
22:41démocratique, puisqu'il est dans la Constitution, est
22:43un peu trop surutilisé,
22:45là, on va dire, tiens,
22:47Lucie Castex, c'est normal, elle fait des 49.3 tout le temps.
22:49Et puis, d'abord, elle n'a pas le droit d'en faire
22:51plus d'un par an, sauf sur le budget.
22:53Mais
22:5549.3, ça veut dire motion de censure.
22:57Et première motion de censure,
22:59elle a la majorité contre elle. Donc, un gouvernement
23:01Lucie Castex que
23:03certainement beaucoup de nos internautes
23:05souhaitent durer 15 jours,
23:07encore une fois, je dis qu'on
23:09aurait dû essayer.
23:13Et sinon, possibilité peut-être
23:15Bernard Cazeneuve. Mais Bernard Cazeneuve,
23:17il va faire à peu près comme
23:19François Bayrou.
23:21Peut-être un peu plus à gauche, mais du coup, il perdra encore
23:23un peu plus à droite. Et ça sera la même chose,
23:25ça ne tiendra pas.
23:27En fait, depuis le début,
23:29ce qu'il aurait fallu faire,
23:31et c'est là qu'on n'y arrive pas,
23:33parce qu'on n'est pas dans la culture du compromis,
23:35on est dans la culture de l'affrontement. Depuis le début,
23:37il aurait fallu constater collectivement
23:39qu'on n'a pas la majorité,
23:41prendre le groupe
23:43le plus important,
23:45le NFP, et que le NFP dise
23:47écoutez, nous on a la majorité
23:49très relative, on n'a pas la majorité
23:51absolue, donc on propose aux autres
23:53non pas comme l'ont proposé
23:55le NFP au début, d'être
23:57premier ministre et puis de négocier sur chaque
23:59texte, ça c'est le droit d'amendement, on ne va pas
24:01réinventer le droit d'amendement, on propose aux autres
24:03de mettre le
24:05programme du NFP sur la table et de l'amender
24:07pour faire un gouvernement avec
24:09des centristes, donc
24:11une grosse partie de la gauche, des centristes,
24:13peut-être une petite partie
24:15du centre droit, mais
24:17un gros morceau comme ça, plus stable,
24:19et ça, ça suppose
24:21au moment où on gagne des élections,
24:23de considérer que ce n'est pas parce qu'on a gagné
24:25les élections, surtout quand on ne les a pas gagnées d'ailleurs,
24:27qu'on doit appliquer tout son programme, rien que son
24:29programme, mais qu'on
24:31doit négocier.
24:33C'est pour ça, on pourra y revenir,
24:35que
24:37François Bayrou, la gauche,
24:39et beaucoup de gens, proposent la proportionnelle.
24:41Je vous expliquerai pourquoi la proportionnelle peut changer
24:43les choses. C'est une question qu'on nous a posé
24:45en tout début, plume 75,
24:47pourquoi Bayrou ne propose-t-il pas un changement
24:49de scrutin, donc la proportionnelle,
24:51il l'a évoqué lors de son
24:53discours de politique générale, la proportionnelle,
24:55suivie d'une dissolution
24:57qui permettrait aux socialistes de ne pas dépendre d'une alliance
24:59à gauche, mais aussi aux modèles de moins dépendre
25:01de ces alliés centristes.
25:03La proportionnelle, c'est la solution
25:05miracle pour ce
25:07problème politique qu'on a en ce moment ?
25:09Je ne sais pas si c'est la solution
25:11miracle, et c'est compliqué à installer,
25:13parce qu'il y a plein de formes de proportionnelle,
25:15proportionnelle intégrale,
25:17avec des seuils,
25:19c'est assez compliqué, mais l'idée générale
25:21de la proportionnelle,
25:25dans un système
25:27multipolaire, où il y a
25:29plusieurs grandes
25:31familles politiques,
25:33l'idée générale, c'est que personne ne
25:35gagne seul.
25:37Avec le système majoritaire
25:39en France, et du temps,
25:41du bon temps, où il y avait
25:43la gauche et la droite, donc on était, non pas
25:45bipartiste, mais bipolaire,
25:47eh bien,
25:49celui qui était en tête gagnait, c'était normal,
25:51et puis après c'était l'autre, c'était l'alternance,
25:53ça marchait bien. Mais une fois qu'il y a trois groupes,
25:55trois blocs,
25:57c'est très très rare
25:59qu'il y en ait un qui ait 50%.
26:01Donc,
26:03si on est toujours
26:05dans cette logique de je veux gagner les élections
26:07et que j'applique tout, c'est coincé.
26:09En fait, prenons un endroit où il y a
26:11la proportionnelle, une proportionnelle
26:13assez intégrale, l'Allemagne.
26:15L'Allemagne.
26:17Un électeur, prenons un électeur
26:19social-démocrate,
26:21du SPD. Quand il va voter,
26:23il sait
26:25qu'il espère
26:27que les sociaux-démocrates
26:29seront en tête.
26:31Il n'imagine pas une seconde que les sociaux-démocrates
26:33aient 50%. Et d'ailleurs, dans sa tête d'Allemand,
26:35dans sa tête d'Allemand qui a
26:37vécu
26:39des régimes autoritaires
26:41les plus monstrueux, il ne veut pas
26:43qu'un seul parti gouverne.
26:45Donc, ce qu'il espère, c'est que
26:47le SPD soit en tête. Et si le SPD
26:49est en tête, il n'imagine pas une seconde
26:51que tout le programme qu'il a devant les yeux et pour lequel
26:53il vote va être appliqué. Il veut
26:55que ce programme soit en tête pour qu'il
26:57soit la base de la négociation.
26:59Et ça, ça change tout.
27:01Ça change tout avant le résultat. Ça change tout
27:03pendant la campagne. Par exemple, nous, les journalistes,
27:05on ne va pas se demander qui va gagner.
27:07On va se demander qui va s'allier avec qui.
27:09Et donc, qui va céder quoi à quoi ?
27:11Qui peut s'entendre ?
27:13Et ça change beaucoup de choses.
27:15Quand l'électeur ne se dit pas
27:17je veux que tout soit appliqué,
27:19quand le commentateur ne se dit pas
27:21qui va gagner, qui va perdre,
27:23et quand le candidat
27:25ou la liste,
27:27le parti, n'espère pas
27:29tout appliquer, ça change
27:31la mentalité. Ça nous met dans une culture
27:33de compromis. Chaque parti
27:35va se demander ce qu'il devra
27:37améliorer ou changer
27:39pour convaincre son voisin
27:41idéologique. Et s'il
27:43ne le fait pas, c'est de l'autre côté
27:45que ça se passera et lui, il sera en dehors
27:47du pouvoir. Du coup, il ne dira
27:49pas des horreurs sur son voisin idéologique.
27:51Il va essayer non pas de voir ce
27:53qu'il distingue de lui pour se faire
27:55élire, en disant
27:57regardez, votez pour moi parce que ces solutions sont mauvaises.
27:59Il va dire votez pour moi parce que moi
28:01je peux intégrer
28:03une partie de ces solutions
28:05et comme les miennes sont meilleures,
28:07mettez-les en tête et on va intégrer un peu
28:09une partie des solutions de nos voisins.
28:11Et ça, ça
28:13déshystérise tout.
28:15Et ça n'empêche pas la radicalité.
28:17Regardez les Allemands,
28:19on pense qu'on veut du nucléaire,
28:21ils ont abandonné le nucléaire.
28:23C'est une
28:25solution radicale.
28:27Ils ont abandonné le nucléaire.
28:29C'est par un compromis. Après, on peut
28:31regretter ou pas. Ils ont
28:33décidé qu'il ne devait pas y avoir de déficit, qu'il fallait
28:35vraiment serrer les boulons.
28:37On peut décider
28:39que c'est bien ou pas bien. En tout cas, on ne peut pas dire
28:41que ce n'est pas une solution radicale. C'est une solution radicale.
28:43Les Allemands, quand ils décident
28:45quelque chose, ça se fait plus radicalement
28:47que nous, ça se fait avec plus d'efficacité
28:49que nous et
28:51ça se fait grâce au compromis. On peut considérer
28:53que quand une décision est prise
28:55par le compromis, elle est mieux acceptée
28:57et donc elle est mieux appliquée.
28:59Nous, on a
29:01des décisions très fortes dans les programmes
29:03et on ne les applique jamais.
29:05Et donc, on déçoit tout le temps.
29:07À chaque présidentielle,
29:09on n'a pas quelqu'un qui vient nous dire
29:11ma solution est mieux
29:13que la solution du voisin. Il vient nous dire
29:15je suis mieux, je suis la solution.
29:17Regardez,
29:19Sarkozy, il a dit
29:21c'est mon énergie.
29:23Hollande, il a dit
29:25c'est ma normalité.
29:27À chaque fois, c'est
29:29personnaliste. Avec la proportionnelle,
29:31on sort du personnalisme et
29:33on essaie de convaincre ses voisins idéologiques.
29:35Je comprends bien tout ça en termes de philosophie politique.
29:37Sauf que là, aujourd'hui,
29:39en quoi ça peut être
29:41une solution concrète pour Bérou ?
29:43Non, mais c'est là, aujourd'hui...
29:45Qu'on sorte du
29:47blocage politique par la proportionnelle.
29:49Si il y avait
29:51la proportionnelle aujourd'hui
29:53pour les prochaines législatives,
29:55effectivement,
29:57il faudrait les législatives en
29:59septembre, et puis
30:01elle serait...
30:03Elle se ferait selon
30:05ces règles-là. Je ne pense pas que
30:07d'ici septembre, on puisse
30:09instaurer la proportionnelle. C'est très compliqué.
30:11Est-ce que c'est régional, départemental,
30:13national, à quel seuil ? C'est très compliqué.
30:15Donc, je veux...
30:17Ce n'est pas une loi institutionnelle d'ailleurs. C'est une loi
30:19très simple. Il n'y a pas besoin de changer la Constitution.
30:21Mais...
30:23Là,
30:25aujourd'hui, on est dans une situation
30:27tripartite bloquée.
30:29S'il y avait eu la proportionnelle la dernière fois,
30:31on serait à peu près dans la même situation
30:33de tripartite, mais pas bloquée.
30:35Parce que chacun,
30:37personne, n'y aurait été
30:39en se disant, je vais tout avoir.
30:41Et, croyez-moi,
30:43j'ai 30 ans
30:45de...
30:47Tu as 30 ans, mais disons, parce que je n'ai pas fait ça
30:49toute ma vie, mais de commentaires politiques.
30:55La course de petits chevaux,
30:57qui va gagner, etc. C'est notre
30:59pain quotidien.
31:01Et en fait, c'est complètement un bêtisson.
31:03Pitcher 42
31:05commente, la France ne sait pas faire de compromis.
31:07Ils sont des têtes de mule. Aucun parti
31:09n'aurait créé des compromis.
31:11La proportionnelle n'est pas réalisable en France.
31:13Est-ce qu'on est trop des têtes de mule en France
31:15pour une proportionnelle ?
31:17Écoutez, ça c'est très intéressant comme question.
31:19Parce que c'est la question,
31:21est-ce qu'on est vraiment des têtes de
31:23mule ? Est-ce qu'on est fait pour l'affrontement ?
31:25Est-ce qu'on aime le
31:27crash et le...
31:29Le clash, plutôt.
31:31On aime le clash et on va aller au crash à cause de ça,
31:33peut-être. Mais en tout cas,
31:35je ne crois pas qu'on ne soit pas fait pour le compromis.
31:37Sous la 4ème République, sous la 3ème République, on a fait des compromis
31:39tout le temps. Pendant la guerre,
31:41le CNR, le Conseil
31:43National de la Résistance, c'était une machine à compromis
31:45qui a gagné la guerre, qui a sauvé
31:47l'honneur de la France.
31:49Dans la vie de tous les jours,
31:51dans les entreprises, vous savez que la CGT,
31:53elle signe à peu près, un peu plus de 80%
31:55des accords. Parce que
31:57elle négocie avec les patrons.
31:59On fait des compromis dans
32:01les régions, dans les villes.
32:03La plupart des villes ont des
32:05majorités qui ne ressemblent pas du tout
32:07au débat national.
32:09Vous savez que
32:11il n'y a pas une ville...
32:13Il y a très très peu de villes Front National.
32:15Il n'y a très très peu de villes... Il n'y a quasiment pas de villes
32:17insoumis. Je parle des maires.
32:19Et pas de villes macronistes.
32:21Il y a des villes socialistes,
32:23des villes écolos et des villes LR.
32:25Et ceux-là
32:27ont un peu plus une culture de compromis
32:29un peu obligatoire. Et il y a une
32:31forme de proportionnel dans les municipales. Enfin, c'est une
32:33proportionnelle... C'est plus compliqué. Il y a une prime
32:35à la majorité. Mais enfin,
32:37on est obligé de faire des compromis.
32:39Le compromis, on le fait tous les jours.
32:41Les Français ne sont pas des
32:43espèces de brutes. Simplement,
32:45Pitcher 42 pose une question de philosophie
32:47politique. Finalement, est-ce que les institutions
32:49sont faites
32:51pour
32:53corriger
32:55des supposés défauts nationaux ?
32:57Imaginons
32:59que Pitcher 47
33:01ou 42
33:03ait raison et qu'on soit
33:05intrinsèquement, parce que français
33:07porté à la dispute,
33:09on aime bien ça, on trouve ça beau. En plus, on
33:11se marre mieux qu'un bon dîner bien enrosé
33:13où on s'engueule, on est content. Bon, ça,
33:15c'est nous, c'est notre caractère.
33:17Imaginons que ce soit ça, notre caractère. Est-ce que des institutions
33:19politiques sont faites pour
33:21flatter ce truc-là
33:23et
33:25finalement
33:27nous accompagner
33:29dans notre culture de la dispute ?
33:31Ou est-ce que les institutions politiques sont faites pour
33:33arrondir les angles ? C'est une question de
33:35philosophie politique.
33:37Thomas a deux doigts de nous proposer la sixième république.
33:39Non, la cinquième république est assez souple.
33:41La cinquième république, avec la proportionnelle,
33:43en fait, c'est pas mal.
33:45Moi, j'ai écrit un livre qui s'appelle
33:47Arrêtons au délire des présidents.
33:49L'élection du président aux suffrages universels rend encore
33:51plus con que les législatives
33:53sans la proportionnelle.
33:55Et rend les commentateurs
33:57encore plus cons, parce qu'en fait, on passe notre temps
33:59à parler
34:01des personnes, des équations
34:03personnelles, des destins et tout ça, au lieu de
34:05parler de politique. En fait, la cinquième
34:07république, elle est née en 1958,
34:09au moment où on était dans un marasme total
34:11au bord de la guerre civile. Donc, on a fait
34:13des institutions avec un exécutif
34:15fort
34:17et un
34:19système qu'on appelle le fait majoritaire,
34:21avec un système
34:23d'élection majoritaire.
34:25C'est pas dans les institutions.
34:27Ça a été mis à ce moment-là, mais
34:29en fait, on peut très bien changer. Ça a été changé une fois,
34:31mais sans conséquences, parce qu'on était
34:33en bipartisme, mais pas en tripartisme.
34:35En 1986, je passe,
34:37la cinquième république
34:39a été conçue
34:41pour nous sortir d'une ornière.
34:43Donc, on a fait un char d'assaut.
34:45Simplement, une fois qu'on est sortis
34:47de l'ornière
34:49et du fossé avec le char d'assaut, on se retrouve
34:51avec notre char d'assaut. Et là, on doit vivre tous les jours
34:53avec un char d'assaut. Heureusement qu'on n'a pas
34:55tous un char d'assaut. Heureusement qu'on est...
34:57Là, il faut faire des créneaux. Parce qu'on fait des créneaux
34:59avec des chars d'assaut, on écrase tout. Et là,
35:01c'est ça. On a un char d'assaut, il faut peut-être un petit peu
35:03remplacer les chenilles par des petits trous.
35:05Je voudrais qu'on revienne un petit peu sur François Bayrou,
35:07parce que dans tout ce que tu nous dis... Bayrou, alors il ne va pas être content.
35:09On dit Bayrou. On dit Bayrou ? Oui.
35:11Bon, merci Thomas. C'est lui qui le dit.
35:13J'ai longtemps dit Bayrou et...
35:15Et il t'a engueulé ? Oui.
35:17Alors, donc, pour revenir
35:19sur François Bayrou, avec tout ce que tu
35:21nous décris,
35:23je sens un genre de paradoxe
35:25qui se dessine, avec à la fois
35:27une partie de la classe politique qui
35:29s'inquiète de
35:31l'inertie dans laquelle on se trouve,
35:33et une partie de la classe politique
35:35qui, elle, ne souhaite pas
35:37faire plus
35:39de compromis que ça, et reste planchée sur ses positions.
35:41C'est quoi l'avenir de Bayrou
35:43dans ces conditions-là ?
35:45L'avenir de Bayrou ?
35:47De Bayrou, oui, merci.
35:49Ben, je sais pas.
35:51Franchement, je sais pas.
35:53On peut imaginer...
35:55Enfin, il dépend des socialistes, quand même.
35:57Parce que c'est les socialistes qui hésitent à voter
35:59ou pas la censure. Donc, ce coup-ci,
36:01la censure n'est pas fatale.
36:03Mais, au moment du budget,
36:05dans deux ou trois mois, en mars,
36:07évidemment, les socialistes vont pas
36:09voter le budget.
36:11L'ERN non plus. Et donc,
36:13le budget va passer par 49-3.
36:15Et donc, il va y avoir une motion
36:17de censure. Deux, certainement.
36:19Une par l'ERN, et une
36:21par LFI.
36:23Est-ce que les socialistes vont voter
36:25la motion de censure de LFI ? En tout cas,
36:27l'ERN l'a déjà fait, il peut le refaire.
36:29Et à ce moment-là, effectivement,
36:31Bayrou peut tomber sur le budget.
36:33Je pense que
36:35les socialistes
36:37n'ont pas du tout envie.
36:39Parce qu'il faut pas qu'il y ait des législatives
36:41en septembre. Si
36:43il y a encore un gouvernement qui tombe,
36:45je vous ai décrit tout à l'heure
36:47qu'elle pouvait être la suite.
36:49Un gouvernement
36:51NFP qui tomberait aussi.
36:53Un gouvernement CASE 9 qui tomberait aussi.
36:55Il y a une autre possibilité.
36:57On n'en est pas encore là, mais
36:59il y a une autre possibilité. C'est un gouvernement
37:01de droite et d'extrême-droite. Là, il y aurait
37:03la majorité. Alors, est-ce que c'est ça
37:05qu'on veut ? Un gouvernement de droite et d'extrême-droite.
37:07Est-ce qu'on veut Rotaillot Premier ministre ?
37:09Rotaillot Premier ministre et
37:11d'URN ministre.
37:13Est-ce que c'est ça qu'on veut ? C'est possible.
37:15Mais surtout,
37:17je pense pas que
37:19Macron soit
37:21disposé à finir son mandat
37:23alors qu'il a été élu
37:25deux fois contre l'extrême-droite avec l'extrême-droite
37:27à Matignon.
37:29Donc,
37:31il peut y avoir des législatives
37:33dans ces cas-là avec une dissolution
37:35fin juin et des élections
37:37en août
37:39parce que c'est 40 jours après.
37:41Donc, des élections en septembre. Ça peut pas être avant.
37:43Normalement, ça pourrait être à partir de juin,
37:45mais on va pas faire des élections au milieu
37:47de l'été. Donc, ça serait...
37:49Les prochaines législatives
37:51pratiquement ne peuvent pas être avant septembre.
37:53S'il devait y avoir des élections en septembre,
37:55là, il y a le risque RN.
37:57Encore une fois.
37:59Mais on voit pas pourquoi...
38:01Enfin, on voit pas...
38:03Ça ne peut se débloquer
38:05que par le RN.
38:07Donc, l'avantage des gens de gauche
38:09est assez compliqué. Et puis surtout,
38:11les socialistes et les insoumis maintenant
38:13sont assez
38:15distants.
38:17Ils ne sont plus sur la même ligne sur beaucoup de choses.
38:21Et donc,
38:23l'accord électoral
38:25qui consiste à dire un
38:27candidat par circonscription,
38:29un candidat NFP par circonscription
38:31sera compliqué à fabriquer
38:33parce qu'il faut faire des concessions chacun.
38:35Et là, ça sera compliqué.
38:37Et donc, la gauche risque d'être laminée.
38:41Et évidemment, les socialistes n'ont pas du tout
38:43envie de ça.
38:45Et les socialistes n'ont pas envie non plus
38:47de suivre le NFP dans ce que le NFP
38:49demande, c'est-à-dire la démission
38:51du président de la République parce que
38:53les élections présidentielles, aujourd'hui,
38:55ils n'en ont pas intérêt.
38:57La dernière question que je me pose,
38:59c'est au-delà de l'avenir de François Bayrou,
39:01l'avenir du pays.
39:03Ah oui, je rentre dans des questions
39:05extrêmement larges.
39:07Non, mais dans le sens où
39:09en Belgique, je crois, il y a eu une situation
39:11de blocage politique dans leur assemblée.
39:13Ils ont eu, je ne sais pas combien de mois, son gouvernement.
39:15Je ne sais pas combien de mois
39:17où il ne s'est rien passé.
39:19Est-ce que le blocage
39:21institutionnel dans lequel on se trouve
39:23implique un blocage du pays ?
39:25Implique qu'on n'aura plus de lois
39:27qui vont être votées, on n'aura plus de vraies
39:29propositions politiques sérieuses ?
39:31Là, par exemple, tu nous disais que dans le discours
39:33de François Bayrou, c'était
39:35imprécis, flou.
39:37Mais en fait, de ce que je comprends,
39:39même s'ils proposent des trucs concrets,
39:41on ne peut même pas les faire voter.
39:43En fait, est-ce qu'on ne va pas se retrouver
39:45dans un truc où jusqu'à l'élection présidentielle
39:47qui arrive en 2027,
39:49plus aucune loi ne va être votée à l'Assemblée nationale ?
39:51C'est pour ça que je me demande
39:53combien de murs on va se prendre entre
39:55les motions de censure, les 49.3,
39:57les
39:59dictacles, les interdits,
40:01les lignes rouges. Combien de
40:03murs de la
40:05culture de l'affrontement on va se prendre,
40:07qu'il faut faire du compromis.
40:09Et ceux
40:11qui sont contre le compromis,
40:13ils n'ont qu'à gagner les élections.
40:15Ceux qui disent non, non, pas de compromis,
40:17ben oui, fais 50 %.
40:19Mais du coup, concrètement, ça veut vraiment dire
40:21qu'il n'y a pas de lois qui sont
40:23votables ?
40:24Si, il y a des lois, on peut bien l'imaginer
40:26sur l'éducation. Là, par exemple,
40:28on est en train de se demander s'il ne faut
40:30pas revenir, d'après ce qu'a dit François
40:32Bayrou, mais là encore, c'était flou.
40:34S'il ne faut pas revenir sur Parcoursup, des choses comme ça.
40:36Là, on peut trouver
40:38des majorités.
40:40Il y a même sur la sécurité
40:42ou des lois un peu sécuritaires
40:44que la gauche ne voterait pas, mais qu'une partie
40:46de l'extrême droite et la droite pourraient voter.
40:48Il y a dans tous les domaines,
40:50on peut trouver
40:52des majorités.
40:54Mais
40:56c'est très compliqué
40:58parce qu'il n'y a pas de socle majoritaire suffisant.
41:00Et donc, sans passer
41:02à une autre logique
41:04et
41:06moi, je savais bien que ça serait long,
41:08mais je trouve
41:10qu'on met quand même vraiment
41:12je ne sais pas combien
41:14de murs ou de coups de bâton il faut se prendre.
41:16Finalement, il n'y a que ceux qui sont
41:18attachés à l'élection présidentielle, qui ont déjà
41:20un candidat présidentiel et qui rêvent de présidentiel tout de suite.
41:22C'est-à-dire les insoumis
41:24LR
41:26maintenant avec Wauquiez et
41:28le RN, eux,
41:30ils veulent qu'il y ait des élections tout de suite.
41:32Ou prochainement.
41:34LR ne veut pas parce qu'il est trop faible, mais enfin
41:36le RN et les insoumis,
41:38oui.
41:40Et les autres essayent
41:42tant bien que mal
41:44de passer à une culture
41:46un peu plus du compromis.
41:48Surtout les socialistes,
41:50mais ils sont un peu seuls.
41:52Tu sais, ça me fait penser à un stream,
41:54une discussion en stream que j'avais faite
41:56il y a un an et demi ou deux ans, je ne sais plus,
41:58avec Lilian Alemania. Lilian Alemania, c'est le chef
42:00du service France politique
42:02à Libération.
42:04Et il me disait déjà, avec la précédente
42:06composition de l'Assemblée nationale,
42:08avec, je crois, c'était Attal
42:102022, Attal, oui.
42:12Et donc, avec la
42:14précédente composition de l'Assemblée nationale,
42:16avant les législatives qu'on a faites
42:18il y a quelques mois, que
42:20le mot
42:22qui qualifiait cette année politique, c'était l'immaturité.
42:24L'immaturité de nos politiques.
42:26Son analyse, c'était de dire que
42:28en fait, avec
42:30déjà une majorité relative pour Macron,
42:32il ne s'est pas passé grand-chose.
42:34Il n'y a pas eu beaucoup de lois qui ont été votées.
42:36Des trucs, des petites lois par-ci, par-là,
42:38mais les lois les plus importantes,
42:40les sujets les plus importants n'ont pas pu être
42:42votés. En vérité, ce blocage politique
42:44remonte à bien, bien longtemps.
42:46Il remonte à une situation qui est à peu
42:48près la même que maintenant, mais
42:50maintenant c'est pire, mais à partir de 2022,
42:52on est
42:54dans une situation
42:56de blocage
42:58institutionnel.
43:00Avant 2022, la Macronie
43:02était au centre, mais elle avait la majorité
43:04absolue, et donc elle pouvait faire
43:06des choses.
43:08Elle n'a pas fait
43:10grand-chose d'ailleurs. Elle pouvait faire des choses,
43:12mais elle n'a pas fait grand-chose.
43:14La situation depuis
43:162022, aggravée 2024,
43:18grosse erreur d'Emmanuel Macron,
43:20on ne le répétera jamais assez, la dissolution,
43:22nous met
43:24dans une situation simple,
43:26très complexe.
43:28Simple et complexe à la fois.
43:30Elle est complexe, c'est un blocage.
43:32Là où je dis que c'est simple,
43:34c'est qu'il faut simplement changer
43:36de mentalité.
43:38Je deviens monomaniaque
43:40de la culture du compromis,
43:42mais franchement, je ne vois pas
43:44comment faire.
43:46Évidemment,
43:48les lois,
43:50les décisions qui seraient
43:52prises à l'issue des compromis
43:54que j'appelle de mes voeux,
43:56ne sont certainement pas
43:58ce que je déciderais tout seul
44:00si j'étais le seul parlementaire
44:02de ce pays et en même temps président de la République.
44:04Mais il se trouve que
44:06si je propose ça, je n'aurai pas 50%
44:08de la population avec moi.
44:10Encore une fois, ceux qui sont contre
44:12la culture du compromis,
44:14qu'ils fassent 50%.
44:16Avant de boucler ce stream, il y a ce dudule
44:18qui pose une question.
44:20Les commissions du Parlement ne peuvent pas être
44:22un lieu de compromis pour des propositions de loi
44:24et donc j'imagine, pour sortir de cette...
44:26Souvent, souvent,
44:28les commissions, le travail en commission,
44:30et on ne le couvre pas assez,
44:32sont intéressantes
44:34parce que les gens se parlent longtemps,
44:36ce sont des parlementaires
44:38un peu spécialisés dans le domaine
44:40qu'ils traitent, ils peuvent changer
44:42d'avis, ils peuvent...
44:44Et ils arrivent avec
44:46des solutions.
44:48Mais,
44:50quand ils le proposent à l'ensemble,
44:52la logique partisane
44:54guidée par la présidentielle
44:56qui pourrit tout,
44:58vient annihiler ça.
45:00Et quand vous parlez
45:02à des parlementaires, souvent il y en a
45:04qui sont vraiment énervés après
45:06un travail de commission.
45:08Vous savez quand vous faites une mission par exemple
45:10avec un parlementaire de droite ou de gauche,
45:12vous leur dites d'aller
45:14sur le terrain pour traiter d'un sujet,
45:16souvent ils reviennent avec des solutions.
45:18Ils ont des avis un peu différents
45:20et ils apportent
45:22chacun leur regard
45:24et ils reviennent avec des solutions
45:26qui pourraient être votées
45:28par tout le monde.
45:30Simplement, ce sont des solutions
45:32de compromis dans une culture
45:34de l'affrontement, ça ne va pas.
45:36Merci beaucoup Thomas pour tous tes éclairages.
45:38Merci à tout le monde.