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00:0013h-14h, Europe 1-13h. 13h47 sur Europe 1, Europe 1-13h.
00:04Dernière partie avec vous Céline Giraud et aujourd'hui Georges Fenech et Jules Tauressin.
00:08Et on va parler de ce très sensible sujet de la réforme des retraites qui fait beaucoup parler.
00:13D'abord, reporter la fameuse réunion de vendredi à Matignon avec les syndicats sera finalement maintenue.
00:21C'est la plus grande confusion.
00:23On va écouter Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.
00:27Elle était sur BFM ce matin.
00:28L'intérêt c'est que chacun vienne, c'est que toutes les organisations qui sont les organisations représentées au Conseil d'orientation des retraites,
00:35il est important qu'elles soient toutes là parce que nous parlons de l'avenir du pays.
00:39Et l'idée c'est vraiment que tous soient autour de la table.
00:42Échange animé par un spécialiste du sujet.
00:45Le Premier ministre l'a dit hier, aucun totem.
00:47C'est dans son discours de politique générale.
00:49Il a dit clairement, aucun totem.
00:51Tout peut être réouvert.
00:53Il y a en revanche un élément clé, c'est l'équilibre du régime.
00:57Par définition, l'objectif c'est d'aller vers l'équilibre du régime.
01:01Catherine Vautrin en attendant Sophie Binet ce matin.
01:04La patronne de la CGT a dit qu'elle n'avait pas envie d'y aller, qu'elle n'irait pas.
01:07Est-ce que Georges Fenech, les trois pôles, CFDT, MEDEF, CGT, vont être capables de se mettre d'accord dans ce fameux conclave voulu par François Mélenchon ?
01:17J'en doute beaucoup.
01:19On disait qu'il n'y aurait pas de suspension, pas d'abrogation.
01:22Hier, le Premier ministre...
01:24Il a refilé la patate chaude au syndicat en disant, trouvez-moi une proposition.
01:29Il a accordé un sursis, je dirais.
01:31Un sursis à cette réforme, qui est en sursis aujourd'hui.
01:34Il s'est accordé un sursis.
01:35Il s'est accordé lui-même, en fait.
01:37Un sursis qui me paraît, moi, un sursis dilatoire.
01:39Stratégique, avant la motion de censure.
01:41Qu'est-ce qu'on demande aux organisations professionnelles, patronales et syndicales ?
01:45De trouver une martingale ?
01:47Parce que toute décision, elle sera politique.
01:50Elle ne sera pas uniquement financière.
01:53Pour trouver un équilibre, il y a forcément quelqu'un qui va payer.
01:57Donc, c'est une décision politique.
01:59Est-ce que ce sont les patrons ? Est-ce que ce sont les salariés ?
02:01Est-ce que c'est l'État ?
02:03Et ça, ça ne peut être qu'une décision politique.
02:05Ça ne peut pas être une décision comme ça,
02:08de gens qui, entre eux, vont découvrir la recette miracle.
02:12Mais pas du tout.
02:13Ça n'est pas sérieux.
02:14Et là, manifestement, de mon point de vue...
02:16Vous n'y croyez pas, ce qu'on clave ?
02:17Non, je n'y crois pas. Je ne pense pas.
02:19Parce que ça ne peut venir que d'un seul qu'on clave, cette affaire.
02:22L'Assemblée nationale.
02:23C'est l'Assemblée nationale qui doit voter ce texte.
02:26Il y a deux choses.
02:27En effet, François Bayrou a fait une déclaration de politique générale,
02:31très générale et très politique, pour se donner un sursis.
02:34Le sursis de la motion de censure de jeudi.
02:36Et sans doute, le Parti Socialiste ne la votera pas.
02:38Et les Rassemblements Nationaux non plus.
02:40Donc, ça lui offre un sursis pour une prochaine motion de censure,
02:43qui, à mon avis, sera fin février.
02:46Sur la question du budget...
02:48Madame Irma, Madame Soleil...
02:50Non, mais lui, il veut rester à Matignon.
02:52Ça, on l'a bien compris.
02:53Donc, ça, c'est la première des choses.
02:54Et la deuxième des choses, c'est que, moi, je n'ai pas confiance
02:58dans la CGT, ni dans le MEDEF, ni dans la CFDT,
03:02pour régler le problème des retraites.
03:04Personne, aujourd'hui, en France, que ce soit pour des raisons syndicales,
03:09on en a parlé ici, et politiques, n'a intérêt à aller sur cette question des retraites.
03:13Les retraités sont, selon les élections, un électeur sur deux.
03:18On a un système qui est intenable.
03:20On avait, il y a 50 ans, 4 actifs pour 1 retraité.
03:23Aujourd'hui, c'est 1,7.
03:25Dans 20 ans, ce sera 1,3.
03:27Donc, ce système n'est pas tenable.
03:29Et personne, aujourd'hui, dans la scène politique,
03:31à part quelques économistes qu'on balaie d'un revers de main,
03:34n'ont la solution...
03:36Donc, pour vous, ce conclat sera stérile ?
03:38Ce sera stérile.
03:40Et même s'ils reviennent, qu'ils remettent la réforme Touraine,
03:43s'ils changent quelques points,
03:45ce sera un changement cosmétique,
03:48mais pas du tout copernicien.
03:50C'est-à-dire qu'il faut avoir un vrai débat sur le financement de nos retraites.
03:54Est-ce que ce modèle, est-ce que ce système, il est tenable ?
03:58C'est soit ne pas aggraver le déficit,
04:00ou alors essayer de retrouver une forme d'équilibre.
04:02En fait, il y a deux postures.
04:04Vous savez, avec la réforme des retraites qu'ils ont votées,
04:07l'équilibre, il ne sera plus à l'équilibre en 2030.
04:10Donc, le sujet, c'est le modèle.
04:12C'est le système de financement.
04:14Est-ce qu'on continue avec ce système à points,
04:16dont on voit bien qu'avec l'allongement de la durée de vie,
04:20le fait qu'on ne fasse plus d'enfants,
04:22que ce système n'est pas tenable ?
04:23Il faut avoir cette discussion-là.
04:25Et je ne crois pas que ce soit avec la CGT et la CFDT
04:28qu'on puisse avoir cette discussion.
04:31Je ne suis même pas sûr qu'on puisse l'avoir avec cette Assemblée nationale-là.
04:35En plus, on voit bien que sur cette question des retraites,
04:37le RN et LFI sont plutôt ensemble.
04:39Donc, il y a une majorité contre le fait de poser cette question des retraites.
04:44Aujourd'hui, on ne peut pas travailler encore à 62 ans.
04:47Il faut le dire, on est le pays où on travaille le moins en Europe.
04:50Justement, si on ouvre un petit peu nos oeillères franco-françaises
04:53et qu'on regarde ce qui se passe en Europe,
04:55on doit nous regarder comme de l'étoile de Sirius
04:57au moment où on a plus de 3 milliards, 1 000 milliards de dettes, etc.
05:00où en Europe, la moyenne, c'est entre 65, 66, voire 67 ans en Allemagne.
05:04Et nous, on est encore en train de discuter autour de 62 ans.
05:07On verra vendredi ce qui se passe avec ces partenaires sociaux et ce qu'on crée.