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À 8h20, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l'Assemblée nationale est l'invité du Grand Entretien de Nicolas Demorand et Léa Salamé. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-15-janvier-2025-5664575

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00:00France Inter, Léa Salamé, Ali Baddou, le 7-10.
00:07Et au lendemain du discours de Politique Générale avec Léa Salamé, nous recevons ce matin
00:11le président du groupe MoDem à l'Assemblée Nationale, proche parmi les proches du Premier
00:16Ministre François Bayrou.
00:18Questions, réactions chers auditeurs au 01 45 24 7000 ou sur l'application Radio France.
00:25Marc Fesneau bonjour.
00:26Bonjour.
00:27Bienvenue sur France Inter, on attend beaucoup de vos explications.
00:31En un an les Français ont eu l'occasion d'entendre trois discours de Politique Générale,
00:36celui de Gabriel Attal, de Michel Barnier et donc celui de François Bayrou.
00:40Un mot pour commencer, est-ce qu'il a su apporter des éléments concrets pour sortir
00:44de la crise profonde que traverse notre pays ? Et est-ce qu'il a réussi à présenter
00:50un discours pour éviter la censure ?
00:52Alors je l'espère, il me semble qu'au-delà d'éléments concrets, on y reviendra sans
00:57doute.
00:58Mais je ne pense pas que le temps est seulement à l'explication ou à la présentation
01:02d'éléments concrets.
01:03Je pense qu'il a essayé de montrer aussi une méthode et une volonté qui s'articulent
01:07à la fois sur la lucidité des enjeux qui sont les nôtres, nationaux et internationaux,
01:12sur la nécessité de regarder aussi lucidement les questions budgétaires et par ailleurs
01:15d'essayer avec les uns et les autres de se construire un chemin reconnaissant que la situation
01:19est extrêmement difficile.
01:20Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée Nationale et personne n'est majoritaire en
01:23soi tout seul.
01:25Et donc il a essayé de dire les choses sur ce que le chemin pouvait trouver.
01:29Et dans ce contexte, vous avez le sentiment que le chemin était assez clair pour la poser
01:32différemment ? Vous avez le sentiment que dans le contexte politique, c'est-à-dire
01:35qu'on n'est pas dans une situation normale où il fait un discours de politique générale
01:38avec une majorité absolue et il sait qu'il va avoir la majorité absolue ? Là, on est
01:42dans un moment très compliqué où il faut négocier, il faut obtenir.
01:45Est-ce que vous avez senti que, ou pas ce qu'ont dit les oppositions, le flou, le flou,
01:50le flou sur les…
01:51On ne peut pas à la fois reprocher et dire qu'on a parfois été, d'ailleurs on nous
01:55l'a beaucoup reproché, un peu trop descendant, et à nonner une liste de mesures sans regarder
02:00dans l'équilibre et regarder avec pragmatisme le fait qu'il va falloir qu'on construise
02:03texte par texte.
02:04Et le premier texte qui va se présenter à nous, c'est le texte budgétaire, c'est
02:08le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale.
02:11Essayer de donner un cap général et de regarder après avec le Parlement comment
02:14ça peut se construire.
02:15Alors c'est vrai que ça peut donner le sentiment que c'est trop dans des généralités,
02:19mais moi je pense que le côté important, c'est d'essayer de se trouver une méthode.
02:22Et c'est ce qu'a essayé de décliner François Bayrou, je pense à la question des retraites,
02:25où il a ouvert un chemin de dialogue, parce que je pense qu'on a besoin de dialogue,
02:29et une temporalité qui soit crédible.
02:31Alors justement, Marc Fesneau, les oppositions, Léa le disait, ont dénoncé un discours
02:35flou de l'enfumage, ont dit les insoumis, les écologistes, les communistes, qui vont
02:40voter une motion de censure.
02:41Quant au Parti Socialiste, il estime que le compte n'y est pas, malgré les négociations.
02:46Olivier Faure déclarait hier soir sur TF1 que le PS votera demain la motion de censure,
02:53j'ouvre les guillemets, sauf si nous avons une réponse claire sur les retraites.
02:58Et il demande Olivier Faure à François Bayrou de dire que quelles que soient les négociations,
03:02la réforme des retraites reviendra au Parlement, le fera-t-il ?
03:06Alors, vous me permettez de m'arrêter deux secondes sur l'affaire des retraites.
03:09L'affaire des retraites, c'est un débat très fort qu'il y a eu à l'Assemblée
03:12nationale, y compris dans l'opinion, reconnaissons que c'est un moment difficile pour le gouvernement
03:17d'Elisabeth Borne, c'est jamais facile de gouverner, c'est jamais facile de prendre
03:20des mesures impopulaires, c'est toujours facile de dire il n'y a qu'à Faucon ou
03:23de dire demain on rase gratis.
03:25Premier élément qui avait été posé par un certain nombre d'acteurs syndicaux d'ailleurs
03:30et de la gauche, c'était de se dire, est-ce qu'on ferme définitivement le banc sur la
03:34question de la réforme des retraites ?
03:35La réponse qui a été apportée par François Bayrou hier est claire, c'est non, on ne
03:38ferme pas définitivement le banc, on repart des éléments factuels, budgétaires.
03:43Je rappelle qu'en rythme manuel, c'est plus de 50 milliards.
03:46Si on additionne le déficit des retraites plus la charge de la dette, ça fait presque
03:50100 milliards.
03:51Alors attendez, juste une seconde, et donc Bayrou dit une chose assez simple, c'est
03:55on se donne une temporalité courte, ça donne de la crédibilité parce qu'on ne vient
03:59pas procrastiner.
04:00Trois mois de dialogue pour aboutir à des évolutions, y compris en disant qu'on peut
04:04toucher et on peut regarder l'ensemble des paramètres sous réserve que ça ne dégrade
04:07pas les comptes publics.
04:08Si vous commencez dans le dialogue en disant, et c'est pour répondre à votre question,
04:12de toute façon, quoi qu'il se passe dans le dialogue, à la fin, y compris s'il y
04:15a un échec, à la fin, on revient à l'antais, c'est-à-dire on revient au débat éternel,
04:20abrogation ou pas abrogation.
04:21En fait, vous vissiez le dialogue, vous faites en sorte que le dialogue ne puisse pas naître
04:26parce que vous donnez les éléments à tous pour en fait ne pas bouger.
04:29Si on veut que ça puisse bouger, il faut qu'on se dise, il y a les moyens que ça
04:33bouge et il y a les moyens de le mettre au Parlement si ça bouge.
04:35Et si ça ne bouge pas, c'est le texte d'Elisabeth Borne qui s'appliquera.
04:39Et c'est là où le bas blesse, j'ai envie de vous dire, c'est sur la fin de cette
04:43phrase-là.
04:44Il a bougé, Olivier Faure a reconnu, les socialistes ont reconnu qu'il y avait un
04:48bougé notamment par rapport à Michel Barnier et que donc il remet en chantier.
04:51Sauf que, qu'est-ce qui s'est passé ? C'est-à-dire pendant huit jours, le Premier
04:55ministre François Bayrou, le ministre de l'Économie Éric Lombard ont fait croire
04:59aux socialistes que la possibilité d'une suspension était sur la table et en fait
05:02ils ne le font pas.
05:03Ou alors c'est les socialistes qui se sont montés un plan tout seul dans leur tête.
05:10Qu'est-ce qui s'est passé ?
05:11Je crois que personne n'a menti et personne ne s'est fait un film.
05:12Je dis simplement que la question de la pause ou la question de la suspension, c'est
05:17une question.
05:18C'est d'ailleurs pas une pause, c'était une suspension qu'ils demandaient.
05:20La suspension d'abord, factuellement…
05:21La suspension était sur la table, Marc Fesneau, c'est-à-dire que François Bayrou, Éric
05:25Lombard, on dit oui, ils ont commencé à réfléchir, c'était trois mois suspension.
05:28Trois mois, deux, six mois, c'était sur la table.
05:30Quand vous dites à des partenaires syndicaux ou à des partenaires politiques, on se remet
05:35au travail très vite, on est capable de modifier la réforme à l'horizon du mois d'octobre,
05:40au fond ça répond à la demande des socialistes et ça répond à la demande d'un certain
05:44nombre d'acteurs, y compris d'ailleurs dans le camp présidentiel ou des acteurs
05:47du ce qu'on a appelé le socle qui disaient qu'il y a des choses à dire sur la pénibilité,
05:50sur l'âge de départ, sur un certain nombre d'éléments et donc je trouve qu'on rentre
05:53un peu, pardon c'est pas pour jouer avec les mots, on rentre un peu trop dans la sémantique
05:57de la suspension.
05:59La réforme elle est en route.
06:00Suspendre aujourd'hui alors que déjà une retraite ça se prépare, si vous dites je
06:03suspend, vous avez des gens qui au fond ont prévu de partir, sont dans une logique de
06:08partir ou de ne pas partir et qui vous disent vous pouvez désormais partir.
06:11Mais du coup sur quoi porteront les négociations si la réforme est en route ?
06:15Non mais elle est en route et elle est modifiable, elle est modifiable sur tous les paramètres
06:18puisqu'elle est modifiable à la fois sur les questions de durée de cotisation et
06:22d'âge pivot, elle est modifiable sur les questions qui avaient beaucoup élevé et
06:25à juste titre de pénibilité, de carrière longue, d'égalité des chances entre les
06:30hommes et les femmes.
06:31Et même des 64 ans.
06:32Oui mais c'est ce qu'a dit François Bayrou.
06:34Alors il y a un moment, on ne peut pas à la fois de bonne foi dire on peut tout rouvrir
06:38le champ sous la réserve, je le rappelle, parce que c'est important que tout ça ne
06:41vienne pas encore dégrader les comptes, parce que si c'est pour nous dire on fait une réforme
06:44juste parce qu'il faudrait être populaire, dont on sait à la terme, parce qu'au bout
06:48à terme ça veut dire qu'on ne pourra pas servir les pensions de retraite pour les plus
06:53jeunes générations si on n'arrive pas à trouver un mode d'équilibre.
06:56Je rappelle que dans tous les pays d'Europe, la question de l'âge s'est posée.
06:59Donc je sais qu'on est, nous Français, toujours probablement plus ingénieux et plus malins
07:03que les autres.
07:04Enfin ce que je constate c'est qu'on est le pays d'Europe désormais qui est le plus
07:06malade de sa dette.
07:07Et donc on peut essayer de trouver, donc tous les paramètres sont bougeables.
07:10On peut essayer de trouver avec les partenaires sociaux, c'est, et c'est ce que disent les
07:14socialistes, les écologistes, les communistes et les insoumis d'ailleurs, c'est donner
07:18un droit de veto au MEDEF.
07:19Non pas du tout.
07:21C'est-à-dire que le MEDEF…
07:23Mais le MEDEF a intérêt comme les autres.
07:25Et donc ça veut dire que le MEDEF met son veto.
07:27Et ensuite c'est la loi d'Elisabeth Worms qui s'applique.
07:31On nous a beaucoup reproché de ne pas parler avec les partenaires sociaux.
07:34Quand on leur parle, on dit on donne un droit de veto au MEDEF.
07:36Vous pourriez dire on donne aussi un droit de veto à la CGT d'ailleurs.
07:38Bon, on peut espérer que majoritairement les partenaires sociaux ont envie de se mettre
07:43d'accord.
07:44Quand François Bayrou les a rencontrés, tous ont dit il y a des voix.
07:45J'ai entendu le président du MEDEF dire « moi je crois qu'il y a des voix ». Et je ne crois
07:50pas que c'était que les voix du MEDEF.
07:51Des voix avec les autres partenaires.
07:52Parce que le MEDEF tout seul, il ne peut pas décider d'une modification du système de
07:56retraite.
07:57Et donc c'est là-dessus qu'il faut se baser.
07:58C'est une question de confiance avec les partenaires sociaux.
08:00Justement, en parlant des partenaires sociaux, les syndicats, ils défendent l'idée de
08:03plus de prélèvements.
08:04Est-ce que vous y êtes favorable ?
08:05Mais il faut trouver un équilibre.
08:07Les prélèvements, ils ont un sens quand même on ne fait pas payer aux salariés actuels
08:13la charge des retraites des plus anciens.
08:17Parce que sinon, vous avez un ratio qui est très défavorable désormais, c'était trois
08:21actifs pour un retraité, maintenant on va au bout à un cinq pour un.
08:25Vous voyez bien que là on a un problème, si vous faites tout peser sur les salariés
08:28ou sur les entreprises, vous avez un système de déséquilibre.
08:29Vous avez entendu Olivier Faure hier, s'il n'y a pas de réponse, ils vont voter la motion
08:34de censure demain, ce n'est pas grave, vous dites qu'ils la votent.
08:38Non, je ne dis pas que ce n'est pas grave, si jamais ils votent la motion censure, je
08:40le regretterai.
08:41Parce que le compromis, ce n'est pas simplement qu'on aille sur ses propres positions.
08:47Je rappelle que cette majorité a voté cette réforme et que pour cette majorité, ce n'est
08:50pas facile non plus de réouvrir ce champ.
08:52Je trouve que c'est bien qu'on le fasse, parce que c'est dans le schéma politique
08:56qu'on décrivait au début de cette interview, qui est un schéma chaotique, reconnaissons-le,
08:59ne pas faire un pas les uns vers les autres, mais simplement on va juste sur les positions
09:03des autres.
09:04Sinon, ce n'est pas un compromis.
09:05Et donc, ce n'est pas la loi de l'un qui s'impose aux autres.
09:07Voilà, et donc on a besoin de trouver un compromis.
09:09Mais s'ils votent demain, ça veut dire quoi ? Ça change quoi ?
09:14Mais on ne se lassera pas de le faire, parce que je pense que le pays en a besoin.
09:19C'est le sentiment que cette main tendue n'a pas été saisie.
09:21Et moi, je pense que c'est une main tendue qui a été saisie.
09:23Après, j'ai vu...
09:24Mais ça vous place, Marc Fesneau, à nouveau dans la position où vous êtes tributaire
09:29de ce que va faire le Rassemblement National.
09:30Mais c'est la responsabilité aussi du Parti Socialiste de placer les uns les autres.
09:34Parce qu'on ne peut pas à la fois reprocher, ce qu'on a reproché beaucoup à Michel Barnier,
09:38d'être placé dans l'aimant du Rassemblement National, et à chaque fois qu'on essaye
09:40de faire des pas sur les questions des retraites, sur les questions budgétaires, de renvoyer
09:44en disant « ce n'est pas ma position initiale ».
09:46Je note aussi, reconnaissons-le, et c'est pour ça que je le dis avec, vous voyez, sans
09:49véhémence vis-à-vis du Parti Socialiste, c'est compliqué de s'arracher d'accords
09:53électoraux.
09:54J'ai bien noté hier que Jean-Luc Mélenchon, immédiatement, préventivement si je peux
09:58dire, il a dit « je préviens, ceux qui ne votent pas la censure, évidemment, voteront
10:00des candidats contre eux ». Ce qui est une drôle conception, de conception du pluralisme
10:04et de la démocratie.
10:05On a le droit de ne pas être d'accord avec Jean-Luc Mélenchon, y compris quand on a
10:07eu un accord électoral avec lui.
10:09Je vois bien les contingences du Parti Socialiste.
10:11Mais si on ne saisit aucune des mains tendues, et pour le coup, par rapport à la situation
10:15du printemps 2024 sur la question des retraites, il me semble que ceux qui ont le plus bougé,
10:19c'est nous.
10:20Et donc il faut que les socialistes fassent ce chemin-là aussi.
10:23Et d'autres, il n'y a pas que les socialistes.
10:24Bonjour Sylvie, et bienvenue sur France Inter.
10:28Merci de participer au grand entretien avec Marc Fesneau.
10:31Bonjour.
10:32D'abord, je voulais vous faire féliciter pour les matinales.
10:37Merci.
10:38Je vais essayer d'être précise, excusez-moi, je ne m'attendais pas à ce qu'on prenne
10:43ma question.
10:44J'avais une question à poser à M. Marc Fesneau.
10:47En fait, j'ai le sentiment que, depuis quelques jours, on met en avant la question des retraites
10:54au détriment de l'urgence qui nous occupe aujourd'hui, c'est à savoir le vote du
11:02budget.
11:03Pourquoi, en fait, le sujet est déplacé de manière très concrète avec ce matin
11:09Mme Pannot qui oriente le sujet sur les retraites, avec vous-même, sauf votre respect, qui mettez
11:16le sujet des retraites sur le tapis, alors qu'en fait, aujourd'hui, c'est le vote
11:21du budget qui nous occupe.
11:23Donc je voulais demander à M. Marc Fesneau, n'est-il pas possible, en fait, de revenir
11:29aux fondamentaux et de ne pas laisser la main à LFI ou aux écolos qui veulent orienter
11:39le débat sur les retraites, en sachant que le débat sur les retraites amènera forcément
11:44à des divisions ou à des impasses ?
11:46Alors, merci Sylvie pour votre question et on avance donc dans les chapitres.
11:50La question du budget, Marc Fesneau, comment allez-vous faire pour le boucler avec l'idée
11:56qu'il n'y aura pas de hausse d'impôt ?
11:58Alors, d'abord, le sujet des retraites n'est pas un sujet qui est éloigné du budget.
12:03Le sujet retraite est un sujet budgétaire et deuxièmement, dès lors qu'on essaie
12:07de construire quelque chose de l'ordre d'un pacte de bon sens, au fond, on censure,
12:12certains disent, il faut qu'on aborde tous les sujets.
12:14Le sujet retraite est un sujet budgétaire, il y a un sujet aussi de dialogue social et
12:17un sujet de justice sociale.
12:19Le sujet budgétaire vient, effectivement, vous avez raison de le dire juste après,
12:22parce que c'est le premier texte d'importance qui va arriver, il y a une loi Mayotte d'urgence
12:26et il y a surtout le texte budgétaire qui continue son chemin.
12:28Et donc, il faut qu'on arrive à trouver un équilibre entre justice fiscale et pas matraquage fiscal.
12:34Et donc, c'est là-dessus qu'on essaie de faire.
12:37Alors, le Premier ministre a annoncé un certain nombre de mesures, notamment sur les questions
12:42des fonctionnaires, en particulier l'éducation nationale, sur le déremboursement des médicaments.
12:46Alors ça, vous avez raison, mais ce n'était pas dans le discours, c'est-à-dire qu'il
12:49y est revenu après, que ce soit...
12:51Parce qu'il y avait les retraites, il y avait la taxe sur les hauts revenus, il y avait les
12:574000 suppressions de postes dans l'éducation nationale, et dans le discours, c'est vrai
13:00qu'on n'a pas entendu le Premier ministre apporter de précisions sur ces questions-là.
13:06Il était au-delà des respects.
13:07Pardon, sans vouloir être offensant avec tout le monde, vous voyez bien la situation
13:10chaotique, je le répète, dans laquelle on est.
13:12Chacun arrive avec, moi je ne veux aucune hausse d'impôt, les autres disent il faut faire
13:16des coupes drastiques dans les budgets, les troisièmes disent il faut augmenter le nombre
13:19de fonctionnaires.
13:20Si on commence à faire le catalogue, je ne veux pas citer le nom du catalogue, de tout
13:24ce que chacun veut, on en a pour trois heures et demie de discours, et ça ne ressemble
13:27plus à rien.
13:28Donc c'était bien qu'on ait un discours plutôt de fond et fondamental.
13:31Il va se passer quoi sur les 4000 suppressions de postes dans l'éducation nationale ?
13:34Bayrou a dit une chose très simple, c'est qu'il n'y aurait pas de suppression de postes
13:38d'enseignants dans l'éducation nationale, et je crois que c'est conforme à ce qu'étaient
13:41les attentes d'un certain nombre.
13:42Mais deuxième élément, pardon, évitons de nous polariser que c'est sur ce sujet-là.
13:48Le sujet de l'éducation nationale, c'est le sujet de l'attractivité des métiers.
13:51Parce qu'il y a des milliers de postes qui sont créés et qui ne sont pas pourvus.
13:54C'est plutôt ça le sujet.
13:56Et c'est là que j'ai un débat, et parfois une différence avec les socialistes.
14:00On ne peut pas dire « il faut maintenir le nombre de postes », on n'est même pas fichu
14:04de les pourvoir.
14:05Pourquoi ? Parce qu'on a un problème de rémunération, on a un problème de reconnaissance,
14:08on a un problème de difficulté à exercer son métier, on a un problème de formation.
14:10Bon, peut-être qu'on peut poser l'ensemble de ces sujets, et ça, ça ne participe pas
14:14seulement d'un discours de politique générale.
14:15Il y a aussi la question des économies.
14:17Le Premier ministre François Bayrou annonçait donc qu'il y avait 1000 agences ou organes
14:21de l'État aujourd'hui qui constituent, je le cite, « un labyrinthe dont un pays rigoureux
14:26peut difficilement se satisfaire ». Il va donc falloir supprimer certaines de ces agences.
14:31L'ADEME, par exemple, qui est l'agence qui s'occupe de l'environnement.
14:36Le Haut Commissariat aux Plans, tiens, l'agence sur la biodiversité, parmi ces trois-là.
14:41Attendez, l'ancien ministre de l'Agriculture, qu'est-ce qu'il en dit ?
14:43Je vais vous dire un truc très simple.
14:45D'abord, on est un pays qui adore les totems.
14:47Alors là, depuis 15 jours, c'est la chasse à l'ADEME.
14:49Oui, vous avez noté, c'est Valérie Pécras sur ce micro.
14:53Je trouve que ce truc totémique, où on a décidé d'une victime expiatoire, et là
15:00tout d'un coup, les pauvres, ça tombe sur l'ADEME, ça tombe sur l'OFB, ça tombe sur…
15:03On a trois problèmes sur les agences quand même, et je le dis.
15:06Le premier problème, je fais court mais quand même, parce que vous me posez la question.
15:09On a un problème de gouvernance.
15:10Parce que l'État, ce n'est pas 1000 agences.
15:12L'État, c'est une unité.
15:13Et moi, j'en ai marre d'avoir, parfois, des agences qui se gouvernent elles-mêmes
15:17et qui décident en dehors de l'État.
15:18Deuxièmement, les agences, elles ont tendance à produire leurs propres normes, leurs propres
15:22schémas d'instructions.
15:23Vous avez un dossier d'une collectivité, vous avez un dossier d'un agriculteur, vous
15:27passez par plusieurs agences qui, chacune, ont leur cahier des charges, leur doléance,
15:31leur demande réglementaire.
15:32Et parfois, il y a des surcoûts.
15:33Mais on a besoin de ce que fait l'ADEME.
15:35Donc, ce n'est pas la question ADEME ou pas ADEME.
15:38L'ADEME, c'est le fond vert.
15:39Mais c'est toute la subtilité depuis hier.
15:42C'est-à-dire que quand on annonce qu'on va aller…
15:45Mais il y a peut-être des regroupements d'agences qui sont possibles.
15:47Mais lesquels ? Si c'est là où on vous demande des précisions, vous voyez ce que
15:50je veux dire ? On va regarder.
15:51Mais oui, mais on annonce qu'on va aller faire la chasse aux guespillages dans les
15:55agences de l'État et on vise, puisqu'il l'a lisé, l'Office de la biodiversité
16:00a été mentionné par François Bayrou.
16:02Ça veut dire que quoi ? Il sera…
16:03Mais non, mais l'Office de la biodiversité, c'est une police de l'environnement.
16:05La police de l'environnement, on en a besoin.
16:07Et contrairement à ce qu'on croit, l'essentiel des missions de la police de l'environnement
16:10– et j'en sais quelque chose, il y a eu des débats rugueux avec le monde agricole
16:15– mais l'essentiel de la biodiversité, c'est la lutte contre le trafic d'animaux,
16:18c'est plein d'autres choses…
16:19D'accord, mais quand François Bayrou dit…
16:20Mais attendez, est-ce qu'on peut poser la question différemment ? La question, ce n'est
16:24pas suppression ou pas suppression des agences, c'est est-ce que la politique publique au
16:27travers des agences ou directement par l'État, elle est efficace ? Et donc, ce n'est pas
16:31seulement on diminue, c'est simplement est-ce qu'on est plus efficace avec l'argent
16:35public ?
16:37Mais il n'est pas obligé, dans un discours de politique générale, de faire ça.
16:42Et par ailleurs, moi, j'ai dit à la tribune, tous ces gens qui nous expliquent, partout,
16:45qu'on peut faire des économies, je voudrais qu'on passe du Yaka Faucon à Il faut.
16:50Il y avait aussi dans le discours des questions institutionnelles, et justement Gérard, bonjour
16:55et bienvenue sur Inter.
16:57Bonjour Inter.
16:58Écoutez, ma question est simple à Monsieur Fenault, c'est la question par rapport au
17:03au mode de scrutin. Le Premier ministre a abordé très rapidement, en survolant la
17:09question d'invitation à une proportionnelle avec respect de la territorialisation. Tout
17:15le monde a pensé à la loi de 1985, c'est-à-dire à la proportionnelle départementale dite
17:21intégrale. J'ai trois remarques à faire à l'intégral.
17:24C'est un peu technique Gérard, et malheureusement l'entretien touche à son terme. Mais la
17:29question de la proportionnelle, pour que tout le monde comprenne, vous allez donc avancer
17:33un principe de proportionnelle au scrutin législatif, Marc Fesneau ?
17:36Oui, et d'ailleurs c'est des travaux que nous avons commencé à l'Assemblée Nationale,
17:39parce qu'entre parties et entre groupes, on se parle avec la présidente de l'Assemblée
17:42Nationale pour essayer de déboucher sur un texte qui soit acceptable par la majorité
17:47de l'Assemblée Nationale sur la question de la proportionnelle. C'est une question
17:49de pluralisme. Vous voyez bien que nous n'aurions pas les mêmes débats y compris ce matin
17:52si chacun était élu sur ses seules convictions. Si on était chacun élu sur nos seules convictions,
17:58on pourrait nouer des accords sans avoir le sentiment de se faire à chaque fois reprocher
18:03de trahir ses électeurs.
18:04Qui a été élu pas sur ses convictions ?
18:07Quand vous avez un accord électoral, par exemple le NFP, je pense qu'il y a une partie
18:11des socialistes qui ne pensent pas tout à fait comme M.Mélenchon. Ils le disent d'ailleurs
18:14à longueur d'antenne. Il y a une partie des écologistes qui ne pensent pas comme M.Mélenchon.
18:18Sauf que comme ils sont dans un cartel électoral qui les contraint pour avoir des sièges et
18:22pour être élus par le mode de scrutin actuel, ils se trouvent coincés par leurs extrêmes.
18:27Après, il y a une partie du modem qui ne pense pas comme Edouard Philippe.
18:29Comment ?
18:30Il y a une partie du modem qui ne pense pas comme Edouard Philippe.
18:32Que nous puissions chacun défendre nos convictions, ça mettra un peu de clarté dans les convictions
18:37de chacun et ça permettra à chacun, en liberté, de nouer des accords et des alliances.
18:41Question courte, réponse courte, s'il vous plaît, sur vos déclarations, pas de nouvelle
18:45loi immigration comme le souhaite Bruno Retailleau. On n'a pas entendu Bruno François Bayrou.
18:49Non, d'abord, je pense que, et c'est ce que pense François Bayrou et je pense que Bruno
18:53Retailleau le pense aussi, on a des lois qui ne sont pas appliquées déjà.
18:56Donc pas de nouvelle loi ?
18:57Non.
18:58S'il y a des ajustements pour qu'on puisse rendre plus applicable des lois qui auraient
19:00été peut-être à améliorer, oui, mais une grande loi immigration, vous voyez bien
19:06que les conditions, il faut être lucide, les conditions au Parlement ne sont pas réunies
19:10pour qu'il y ait une loi parce qu'il n'y a pas de majorité pour les voter.
19:12Et donc, moi, je suis favorable à ce que, s'il y a des besoins de quelques modifications
19:16législatives, faisons-le et faisons appliquer, je crois que Bruno Retailleau s'y emploie
19:21dans la suite de ce qu'a essayé de faire aussi Gérald Darmanin avec le ministre de
19:24la Justice aussi, d'ailleurs Gérald Darmanin pour le coup, de faire en sorte que les lois
19:27soient appliquées.
19:28Le mal français, c'est un ancien ministre des Relations avec le Parlement qui vous le
19:32dit, c'est la volonté en permanence, dès qu'il y a un problème, de faire de la loi.
19:34Il n'y a pas besoin de faire de la loi, il y a besoin de faire appliquer la loi, c'est
19:36ce que les gens attendent.
19:37Donc il n'y aura pas de nouvelle loi.
19:38Les ONG disent que l'urgence climatique n'a pas été mentionnée, elles s'en indignent,
19:41que leur répondez-vous ?
19:42Je ne sais pas, quand vous parlez de décarbonation et de l'urgence à décarboner sur l'hydrogène,
19:46sur le nucléaire et autres, ce n'est pas un sujet climatique la décarbonation, c'est
19:49LE sujet climatique la décarbonation.
19:51Et donc ceux qui disent que ça n'a pas été abordé, je leur conseille de lire le texte.
19:55Marc Fesneau, demain, si le PS venait à voter cette motion de censure, vous espérez, vous
20:00dites ce matin aux députés RN ne la votez pas ?
20:02Non, chacun est libre, je vais vous dire, chacun est libre, chacun est devant ses responsabilités.
20:07Moi je fais des vœux comme beaucoup d'élus en ce moment, les gens vous disent, ils emploient
20:10des mots d'ailleurs qui sont un peu grossiers pour une antenne comme la vôtre, sur la situation
20:13du pays, la pagaille, mais ça pourrait être un mot plus grossier, et deux ils disent
20:16entendez-vous, faites comme vous voulez mais entendez-vous, comme l'a dit cette dame tout
20:19à l'heure, votre auditrice, il y a besoin d'un budget, il y a besoin d'avancer, les
20:22américains ne nous attendent pas, les chinois ne nous attendent pas, monsieur Poutine ne
20:25nous attend pas, et donc si on continue à ne pas être capable de tirer des fils entre
20:29nous sur un certain nombre de choses, il y a quand même des choses sur lesquelles on
20:32peut être d'accord, à ce moment-là on va au chaos, et donc c'est ça ce sur quoi
20:35ils nous attendent, et donc chacun est libre, y compris du chaos, mais aussi de ne pas provoquer
20:39le chaos.
20:40Merci Marc Fesneau d'avoir été notre invité président du groupe Modem à l'Assemblée
20:45Nationale.
20:46Bonne journée.

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