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Président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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00:00Bonjour Laurent Wauquiez, et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1, merci d'être là, vous êtes rare dans les médias,
00:07vous êtes le chef de file du groupe droite républicaine à l'Assemblée nationale.
00:11Avant d'entrer, Laurent Wauquiez, dans le détail de cette déclaration de politique générale, c'est toujours un exercice particulier,
00:17il y a la forme, il y a l'emphase, il y a les mots choisis. Comment vous avez jugé cet exercice de la part de François Bayrou ?
00:24Habile. Habile. Alors après, la forme n'est pas ce qui me préoccupait le plus, mais j'ai trouvé par exemple que le début,
00:33où il y avait un peu d'autodérision de sa part, quand il se regardait et qu'il observait la situation et qu'il se disait
00:41la durée de vie, il y a 16% des Français qui pensent que je vais durer plus d'un an, et qu'il avait quand même cette autodérision de se dire,
00:47ils sont très optimistes. Après, je vais vous dire malheureusement ce qui m'a le plus marqué, c'est le gigantesque désordre de cet hémicycle,
00:56avec le comportement absolument inadmissible des députés de la France insoumise, qui hurlent, qui vocifèrent, qui interrompent.
01:05Alors à l'écran, les téléspectateurs ne le voient pas, parce qu'il n'y a pas le son, mais la réalité c'est qu'il y a une cacophonie qui est une honte.
01:14Moi, je n'étais pas retourné dans l'hémicycle depuis 7 ans, puisque je me suis consacré à ma région Auvergne-en-Alpes,
01:20et on retrouve quand même une représentation nationale qui est dans un état préoccupant.
01:26Tout est de la faute de la France insoumise. Je voudrais vous faire réagir à une phrase, par exemple, d'un ministre, François Rebsamen,
01:33qui a dit qu'il respectait tout le monde, sauf le RN. Est-ce que vous, vous diriez que vous respectez tout le monde, sauf LFI et la France insoumise ?
01:41Je vais vous dire, je pense qu'on ne dénonce pas suffisamment, dans le débat politique, dans le débat médiatique, le danger que représente pour la République la France insoumise.
01:50On a quand même affaire, je l'ai dit dans l'hémicycle, ce sont les seuls à avoir ce comportement à ce point-là.
01:56On a affaire à un parti qui propose d'enlever l'apologie du terrorisme, on a affaire à une formation politique qui tient des propos ouvertement antisémites,
02:06on a affaire à des gens qui ont choisi de rompre avec la laïcité, et je trouve qu'il y a une espèce de complaisance.
02:14Et que devriez-vous faire, mis à part dénoncer comme vous le faites ce matin, sur nos antennes ?
02:18D'abord le dire, le dire clairement. Hier, je les ai repris plusieurs fois, et je trouve qu'il y a une espèce de tendance, mais qui est tellement caractéristique de ce qu'est la politique française.
02:30Où en gros, quand ça vient du camp de la gauche, tout est pardonnable. Ben non. Je le dis clairement, je l'ai répété plusieurs fois dans mes interventions à la tribune de l'hémicycle,
02:40Monsieur Mélenchon est un danger pour la République.
02:43Mais il fait partie de l'arc républicain, du champ républicain, de l'espace républicain aujourd'hui ?
02:47Je viens de vous dire que je considère précisément que pour moi...
02:51Un danger donc, non.
02:52Je considère que cette gauche-là, la façon dont cette gauche a évolué, en trahissant les valeurs de la laïcité, en étant quand même en rupture par rapport à ce à quoi on est attaché, qui sont quand même les principes fondateurs.
03:06Quand on évoque aujourd'hui dans l'hémicycle les problématiques d'antisémitisme ou de laïcité, les députés de la France Insoumise n'applaudissent pas.
03:16Et donc quand vous me demandez hier qu'est-ce qui m'a marqué plus, en termes de forme, et bien paradoxalement, ce qui m'a le plus marqué, c'est ce comportement inacceptable des députés de l'extrême gauche et de la France Insoumise.
03:27Le fonds à présent Laurent Wauquiez, et l'un des points majeurs de cette déclaration de politique générale de François Bayrou, c'est la remise en chantier de la réforme des retraites.
03:36Alors pas de suspension, mais une réforme malgré tout, qui pourrait être remise en cause et sans tabou, y compris sur l'âge.
03:42Expliquez-nous ce matin comment la droite, que vous incarnez telle qu'on la connaît, du moins sa droite, peut accepter une sorte de suspension qui ne dit pas son nom et qui est rebaptisée en renégociation.
03:52D'abord, précisément, ce que je ne voulais pas accepter, c'était une suspension.
03:57Et on a beaucoup pesé, vous le savez, au cours des derniers jours pour que ça n'ait pas lieu.
04:03J'étais inquiet, parce que je voyais bien au cours des derniers jours la tentation, au fond pour aller acheter les voix de quelques dizaines de députés socialistes, de prendre en otage le budget.
04:16Que dans cette période il faille faire des compromis, oui, c'est indispensable si on veut donner un peu de stabilité.
04:22Qu'on essaye d'avoir des discussions, y compris avec des gens dont je ne partage pas les idées.
04:27Malheureusement, la période actuelle y oblige.
04:30Mais il y a des limites. Il n'y a pas pour que la France fasse bancre autrement.
04:33Vous étiez inquiet ce matin, vous êtes rassuré ?
04:36Oui, je vais vous expliquer pourquoi. Parce que ce qui était inacceptable, c'était de dire on arrête la réforme.
04:43Ça, c'est catastrophique. Tous les pays autour de nous sont en train de dire qu'il faut aller à 67 ans.
04:49Tous les pays autour de nous ont enclenché une réflexion, mais qui est de bon sens, qui consiste à dire on a de plus en plus de retraités, on a moins de personnes qui travaillent, comment on équilibre ?
05:00Donc, dire on suspend, on arrête, catastrophe.
05:03Ça aurait d'ailleurs été la première fois dans l'histoire de France où, alors qu'on avait fait une réforme, on se met à faire marche arrière, ce que même François Hollande n'avait pas fait.
05:11Alors expliquez-nous, hier, c'était quoi ? Si ce n'est pas une marche arrière, c'est une marche en avant ?
05:15Ce n'est pas une marche en avant. Pourquoi est-ce que le débat est là pour le coup acceptable ?
05:20Pas parce qu'on dit on n'arrête pas la réforme, mais on se pose pour voir si elle est améliorable en cherchant des pistes de financement.
05:27Moi, ce que je refusais, c'était de dire on arrête tout, il n'y a même pas de piste de financement, dans un pays qui est au bord de la ruine.
05:33Dire la réforme des retraites, elle est perfectible, on l'a toujours dit.
05:37Est-ce que je considère juste que quelqu'un qui a commencé à travailler à 16 ans, qui est maçon, artisan, soit obligé, sans prendre en compte sa situation personnelle ?
05:47L'air le disait déjà lors de la réforme, effectivement.
05:50Exactement. Et donc, je considère que la réforme, elle est perfectible. Une réforme, elle est toujours perfectible.
05:54Mais dans un cadre ?
05:56Mais dans un cadre qui doit être défini.
05:58Mais j'ai l'impression, Laurent Wauquiez, que vous sentez que les partenaires sociaux ne vont pas s'entendre.
06:03En fait, vous êtes rassuré, vous savez qu'il n'y aura pas de remise en cause de cette réforme à la fin, in fine ?
06:08Non. On jouera ce débat franchement et honnêtement. C'est-à-dire qu'on va faire des propositions.
06:15Moi, il y a des réflexions que je voudrais qu'on ouvre.
06:18On a une approche de notre système social qui, en fait, est complètement rigide et complètement archaïque.
06:23On impose exactement les mêmes choses aux gens sans prendre en compte leurs aspirations, sans donner de la liberté à notre système social.
06:31Je vais prendre des exemples très simples.
06:33Vous avez décidé de prendre votre retraite et puis vous voulez continuer à avoir un travail, par exemple, à temps partiel.
06:38C'est extrêmement compliqué dans notre système social.
06:41On va faire le débat de la réforme des retraites aujourd'hui. C'est ce que vous proposez, en réalité.
06:44Ce que je propose, c'est qu'on regarde comment est-ce qu'on peut donner un peu d'oxygène à tout ça.
06:47Comment est-ce qu'on peut donner plus de liberté ?
06:49Vous avez décidé de prendre votre retraite et puis, finalement, vous avez envie de retravailler.
06:52Laissons vers la souplesse.
06:54Pourquoi est-ce qu'on n'autorise pas les Français à pouvoir mettre de l'argent de côté pour leur retraite et qu'il soit rien que pour eux ?
07:00Pourquoi est-ce qu'on ne repose pas sur la table la question qui a été quand même soigneusement cachée des régimes spéciaux de retraite ?
07:07Pourquoi est-ce que les fonctionnaires ont le droit, eux, d'avoir un système de retraite par capitalisation et pas tout le reste du pays ?
07:14Répondez-nous pourquoi. Parce qu'hier, le Premier ministre a annoncé un conclave sur les retraites, une discussion sur la proportionnelle,
07:20une grande consultation sur le temps scolaire, des comités interministériels sur l'immigration.
07:25Vous, vous répondez, on va y revenir, pas de censure mais un soutien exigeant.
07:28Mais un soutien à quoi ? Quel est le projet ? Quelle est la vision ? Est-ce que vous savez ce qui va être mis en œuvre dans les prochaines semaines ?
07:36Bonne question. Hier, il y avait quand même des bonnes intentions. Et j'essaye d'être lucide dans le diagnostic, il y avait quand même des bonnes intentions.
07:48Que quelqu'un comme François Bayrou dise que sur l'immigration, maintenant, il faut mettre le holà, pour moi, ça va quand même dans une direction que j'attendais.
07:56Que, et vous savez que c'est une de mes préoccupations fondamentales dans un pays qui est au bord de la ruine, et je pense qu'il faut quand même qu'on se le dise,
08:03aujourd'hui, on emprunte à des conditions qui sont pires que le Portugal. On est considéré comme moins sérieux que la Grèce.
08:09Que François Bayrou dise, et j'avais besoin d'être rassuré là-dessus, on ne va pas avoir une fuite en avant sur la dépense et il faut qu'on soit sérieux, je l'attendais.
08:18Quelles sont les pistes, au-delà des paroles ?
08:20Troisièmement, que sur la question de la revalorisation du travail, et ça, c'est important. Maintenant, si vous me le dites et qu'on va droit au but.
08:26Oui, il y a des bonnes intentions, mais ça reste très flou. Et moi, j'aime bien quand c'est clair.
08:32Et donc, ce que j'attends, maintenant, c'est qu'on passe aux actes, et qu'on voit clairement c'est quoi les actes qui vont être posés,
08:40parce que je sors du discours de politique générale sans que les actes qui vont suivre soient très clairs.
08:46J'aime beaucoup les comités interministériels, j'aime beaucoup les conclaves. Enfin, ce qu'il faut, c'est des actes.
08:51Alors, c'est intéressant ce que vous dites, parce que malgré cela, vous apportez, Laurent Wauquiez, un soutien exigeant.
08:56C'est ce que vous dites, pas de censure, mais un soutien exigeant. Vous connaissez bien l'histoire, celle de notre pays.
09:01Sous la Quatrième République, qui semble d'ailleurs parfois revisité en ce moment, il y avait le soutien sans participation.
09:06Vous, avec Michel Barnier, c'était le soutien avec participation. Et aujourd'hui, avec François Bayrou, c'est quoi ?
09:11On a l'impression que c'est la participation sans soutien automatique. Comment vous définissez votre position ?
09:18D'abord, la première, et pour moi, ça, c'est essentiel, c'est qu'on ne fera pas tomber le gouvernement.
09:24Quoi qu'il arrive ?
09:26Oui, et je vais vous dire quoi qu'il arrive.
09:28L'importance que vous dites, quel que soit le budget, sa tonalité, son orientation.
09:31Oui, et je vais essayer de vous expliquer pourquoi. Dans cette période, le pire, c'est le chaos.
09:36Ce dont le pays a le plus besoin, c'est un minimum de stabilité. On a eu quatre premiers ministres en un an.
09:43Ça n'est pas arrivé en un siècle. Marine Le Pen a voté avec Jean-Luc Mélenchon pour faire tomber Michel Barnier.
09:49On trouve que la situation est meilleure ?
09:51Certains disent que le budget qui n'était pas... Je pense que vous reconnaissiez qu'il n'était vraiment pas parfait, n'est pas passé, ce budget-là.
09:58Oui, enfin, je me permets de le dire. Moi, j'aimais bien la tonalité de Michel Barnier.
10:02Y compris l'augmentation des impôts ?
10:05Non, et je considère que là-dessus, il a été amené à faire un budget très rapide, mais qu'il voulait lui-même améliorer.
10:11Il y avait des choses qui étaient évidemment perfectibles, mais oui, je le dis, si vous m'interrogez, je considère qu'avoir fait tomber Michel Barnier n'a rien apporté au pays.
10:20On a perdu du temps. On se retrouve dans un chaos qui est exactement le même qu'il y a trois mois.
10:25Et donc, pour moi, la première priorité, c'est de donner un minimum de stabilité.
10:29Alors, bien sûr, c'est plus facile de venir sur votre plateau en disant, si jamais on franchit mes lignes rouges, je fais tomber le gouvernement.
10:37Très bien. Mais c'est immature et c'est irresponsable.
10:40Vous êtes le parti de la responsabilité, c'est ce que vous nous dites ce matin.
10:43Oui, en tout cas, on assume ça.
10:44Mais vous êtes dans le socle commun, Laurent Wauquiez, vous êtes dedans, dehors, entre les deux ?
10:48Alors après, j'ai expliqué très clairement ce que sera notre position. On jugera texte par texte, c'est tout.
10:53Et donc, si dans le budget, il y a des nouvelles hausses d'impôts, on ne votera pas le budget.
10:59Pas voter le budget, c'est un marqueur.
11:02Bien sûr que c'est un marqueur et qui est essentiel.
11:05Si hier, François Bayron nous avait dit, j'arrête la réforme des retraites sans avoir aucune piste de financement alternatif.
11:13Nous l'avions indiqué et j'en avais parlé dès lundi dans une interview.
11:18Eh bien, auquel cas, nous n'aurions pas voté le budget.
11:21Et donc, de la même manière, on va être très attentifs sur deux sujets qui sont clés pour nous.
11:27Le premier, c'est le régalien.
11:29On a la chance d'avoir Bruno Rotailleau. On a la chance d'avoir Gérald Darmanin.
11:34Un pôle régalien qui est fort, pour moi, c'est un vrai atout. Mais il faut leur donner les moyens.
11:38Vous avez demandé, vous avez exigé un référendum pour conditionner l'accès aux prestations sociales pour les étrangers.
11:43Un référendum autour de l'accès au titre de séjour qui serait conditionné à un minimum de trois ans de résidence régulière.
11:49En fait, vous exigez, monsieur Wauquiez, sans aucune garantie, d'obtenir quoi que ce soit.
11:54Non, mais on peut peser.
11:56Vous pouvez peser. Les ALR peuvent peser aujourd'hui.
11:59Et on peut essayer de faire du travail utile. Mais ce qui s'est passé hier en est le reflet.
12:02C'est-à-dire ?
12:03On avait quand même, vous l'avez vu depuis trois jours, des négociations. On était prêts à tout lâcher au Parti socialiste.
12:08On sort quand même avec un discours de politique générale dans lequel, pour moi, il y a deux acquis fondamentaux.
12:13Un, la réforme des retraites, on discute, mais on ne l'arrête pas.
12:17Et deux, deuxième élément, il n'y aura pas de nouvelle hausse d'impôt. C'est quand même essentiel.
12:21Ma crainte, c'était quoi ? C'était qu'on laisse filer la dépense et qu'on refasse ce qui est la spécialité de notre pays.
12:27Record des prélèvements obligatoires, record de la dépense publique.
12:30On entend. Sur cela, vous êtes satisfait. Mais dites-nous, vous avez décrit un pays, quand même, qui est au bord de la chute.
12:36Si vous me permettez, je voudrais donner une illustration très précise de ce qu'on peut faire d'utile.
12:41Vous avez, sur vos plateaux, beaucoup relayé la situation de la crise à Mayotte.
12:45Et il faut dire les choses. Ce qui se passe sur Mayotte est dû à une chose, notamment la submersion migratoire.
12:52Tant qu'on continuera à avoir chaque jour des migrants qui arrivent de façon irrégulière sur le territoire,
13:00en espérant pouvoir ensuite donner à leurs enfants qui naîtraient sur le territoire français le droit du sol,
13:06nous ne redresserons pas Mayotte.
13:09À ce stade, le Premier ministre a expliqué dans son discours de politique générale qu'il considérait que ce débat devait être posé.
13:15Des bonnes intentions. Sauf que les actes n'y sont pas.
13:19Puisque dans la loi d'urgence qui est prévue sur Mayotte, cette question du droit du sol a été soigneusement écartée.
13:25Que va faire la droite ? Nous avons une niche parlementaire.
13:28C'est-à-dire un jour où la droite républicaine va poser elle-même cet axe sur la table.
13:34Dans cette niche qui aura lieu début février, nous allons inscrire la limitation du droit du sol à Mayotte.
13:40Et pour moi, c'est un premier pas.
13:42Parce que ce que je souhaite, c'est qu'on puisse montrer à travers cette application à Mayotte
13:46les biens que ça apporte pour la régulation de l'immigration.
13:49Et à mon sens, évidemment, sa vocation ensuite à être étendue sur l'ensemble du territoire français.
13:54Vous comptez évidemment peser sur le sort de ce gouvernement.
13:58Il y a aussi plus largement l'avenir de la droite.
14:00Laurent Wauquiez, est-ce que vous vous considérez toujours comme le candidat naturel de votre formation politique ?
14:06Je n'ai jamais utilisé cette formule. Pourquoi ?
14:08D'autres l'ont utilisée pour vous.
14:10Je n'ai pas l'intention de rester les bras croisés.
14:12Je vais évidemment mettre toute mon énergie à ce que la droite puisse à nouveau faire entendre sa voix.
14:18Parce qu'on est dans cette situation invraisemblable où le pays n'a jamais été autant à droite
14:23et où la droite n'a jamais été aussi faible.
14:26Et donc je veux rebâtir une nouvelle droite qui tire les leçons de ses erreurs,
14:30qui soit claire sur deux priorités, c'est très simple.
14:33Restaurer l'ordre, sanctionner les délinquants, récompenser le travail.
14:37Pour moi, c'est les deux priorités.
14:38J'entends bien. Est-ce que vous êtes le seul candidat naturel ? C'était ma question.
14:41Est-ce que M. Lysnard, est-ce que M. Rotaillot sont autant de candidats naturels pour votre formation politique que vous ?
14:47Il y a beaucoup de talent.
14:49Il y a une chose à éviter, c'est la guerre des chefs.
14:52Le premier travail que je me suis fixé pour être le candidat naturel que vous évoquez,
14:56c'est d'abord de créer une équipe.
14:58Vous avez repris l'expression.
14:59Et c'est ce que j'essaye de faire.
15:00Si je veux être le candidat naturel, il faut qu'on puisse recréer cet esprit d'équipe collectif.
15:05Travailler avec Bruno Rotaillot, travailler avec David Lysnard,
15:07faire émerger les nouveaux talents auxquels vous donnez la parole ici.
15:10Hauteman, Nasrou, Florence Porteline, Agnès Evren,
15:13ce sont des gens que je veux aussi faire monter.
15:15Pour être ce chef naturel, M. Wauquiez, est-ce qu'il vaut mieux être à l'intérieur d'un gouvernement,
15:19même s'il est de tonalité macroniste, et agir à l'intérieur ?
15:24Ou est-ce qu'il faut être à l'extérieur ?
15:26On sait que vous avez refusé le poste de Bercy sous Michel Barnier.
15:29Est-ce que vous le regrettez aujourd'hui ?
15:31Non, parce que le choix que j'ai fait, c'est de garder ma liberté et d'être utile.
15:36Si c'est être dans un gouvernement pour faire l'inverse de vos convictions,
15:39je n'ai pas l'obsession des Marocains ministériels.
15:42J'ai géré ma région.
15:44Je n'ai pas augmenté le poids de la dette pendant 7 ans.
15:46Je n'ai augmenté aucun impôt. J'ai baissé la dépense.
15:49Se retrouver dans un gouvernement où on vous explique,
15:52parce que dans un gouvernement, il y a une discipline,
15:55que le programme, c'est les augmentations d'impôts,
15:57je préfère garder ma liberté et peser de l'extérieur.
16:00Mais le choix de fond que je fais, Mme Mabrouk,
16:04c'est qu'on ne redressera pas le pays avec, malheureusement, la période actuelle.
16:09On peut le prendre dans tous les sens, mais avec la majorité de l'Assemblée nationale.
16:13Il faut éviter de faire des dégâts.
16:15Il faut faire du travail utile sur les quelques compartiments où ça peut avancer.
16:18Mais la vraie reconstruction du pays, tout le monde l'a comprise,
16:21elle ne sortira pas de cet hémicycle-là.
16:23Et donc, le devoir de la droite, c'est de mettre sur la table une nouvelle offre politique,
16:28qui, elle, soit radicale, qui assume enfin de traiter de fonton comble.
16:33Oui, bien sûr, parce qu'une des leçons, pour moi, de ce qui vient de se passer,
16:37c'est que toute réforme à la marge ne change pas le pays.
16:40Et donc, on va avoir besoin de cette radicalité.
16:42On va avoir besoin de quelque chose qui aille vraiment au fond sur l'immigration,
16:45sur la sécurité, sur un système social, vous connaissez mon obsession dessus,
16:49qui a viré à l'assistanat, dans lequel, en France,
16:52ce n'est pas travailler plus pour gagner plus, c'est travailler plus pour payer plus.
16:55Et donc, c'est cette bataille qui m'intéresse d'ouvrir.
16:57C'est ça, ce que je veux faire.
16:59Et elle doit être menée de façon collective.
17:01Avec un seul homme ou une femme.
17:03Parce que s'il y a plusieurs candidats, on est morts.
17:05Et donc, il faut qu'il y ait cet esprit d'équipe.
17:07Merci, Laurent Wauquiez.
17:08C'était votre grand entretien sur CNews Europe 1.
17:10Merci.
17:11Avec plaisir.

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