Le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé hier que la mesure de déremboursement de certains médicaments et de consultations médicales ne sera pas reprise, ce qui ne réjouit pas, le président de France Assos Santé, Gérard Raymond, invité de franceinfo.
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00:00On s'arrête sur une autre annonce hier importante de François Bayrou qui nous concerne tous.
00:04La mesure de déremboursement de certains médicaments et de consultations ne sera pas reprise.
00:10Voilà, bonjour Gérard Raymond, président de France Asso Santé, l'union nationale des associations d'usagers du système de santé.
00:18Cette mesure dont parle François Bayrou, elle avait contribué à faire tomber le gouvernement Barnier.
00:23François Bayrou l'abandonne, médicaments et consultations seront remboursés au même niveau que l'an dernier.
00:29Alors, je vous voyais tiquer tout à l'heure quand je disais pas de coup de rabot sur les remboursements de médicaments, ça ne vous emballe pas plus que ça ?
00:35Ça ne vous emballe pas plus que ça parce que de toute façon ce n'est pas avec ces mesures-là qu'on va avoir une amélioration de la qualité de la consultation,
00:43qu'on va avoir un médecin traitant sur tous les territoires et qu'on va avoir une réduction des pénuries de médicaments.
00:52Vous êtes en train de nous dire que la mesure qui a fait tomber le précédent gouvernement n'était pas fondamentale ?
00:59Je ne sais pas si c'est que cette mesure-là, je pense qu'il y en avait beaucoup d'autres.
01:02Mais effectivement, ces coups de rabot sur le système de santé fondé sur la solidarité et la répartition
01:10ont fait en sorte qu'effectivement il y a eu une réaction sur l'avant-dernier gouvernement.
01:16Là, le Premier ministre a voulu un peu tempérer, reposer et ce qui nous paraît le plus important dans sa déclaration sur le système de santé,
01:25c'est l'augmentation de l'ONDAM, certainement, pour les personnels, particulièrement dans les épitaux.
01:31C'est aussi sa proposition d'avoir un financement pluriannuel.
01:37Et nous, ça fait longtemps qu'on réclame effectivement une loi de programmation pluriannuelle
01:41pour véritablement refonder le système de santé pour mieux répondre à nos besoins, particulièrement sur les territoires.
01:46Alors l'ONDAM, c'est donc le niveau des dépenses de santé dans le langage de la Sécu.
01:52On prévoyait une augmentation de 2,8% de ces dépenses, ce sera un peu plus. Est-ce que c'est suffisant ?
01:59C'est suffisant, vous demanderez aux personnels, ils décident de considérer que c'est suffisant.
02:05Le patron de la PHP, les hôpitaux de Paris, disait hier que ces hôpitaux étaient en zone rouge.
02:10Oui, oui, je connais bien M. Revel et je suis d'accord avec lui.
02:17Effectivement, la revalorisation des salaires est quelque chose d'important.
02:21Retrouver de l'attractivité pour faire un métier sur la santé, c'est important aussi.
02:26Donc il y a les salaires, mais il y a aussi d'autres manières de retrouver de l'attractivité,
02:31c'est les réorganisations, c'est retrouver du sens.
02:34Et je pense que tout cela fait partie de cette réflexion de fond sur la refondation du système de santé qui nous faut mener.
02:42Je vous écoute depuis tout à l'heure, on a le sentiment au fond que le système de santé c'est un puissant fond,
02:48parce que là on annonce des hausses qui sont un peu plus importantes que celles qui étaient prévues et ça ne suffit pas.
02:56Non, ça ne suffira pas parce que c'est une réforme structurelle qu'il nous faut mener.
03:00Et donc ce n'est pas en injectant un peu plus d'argent que l'on arrivera effectivement à améliorer le système de santé.
03:07On a revalorisé les consultations pour les médecins généralistes de 5 euros,
03:13la qualité de la consultation n'est pas améliorée, le nombre de consultations ne sera pas non plus amélioré.
03:20Mais il faut quoi pour ça alors ? Il faut quoi ? Qu'est-ce que vous préconisez ?
03:23Nous on préconise effectivement qu'on ait une remise à plat aujourd'hui de l'organisation des soins et particulièrement des soins de premier recours,
03:31d'avoir cette conception de travailler en équipe traitante sur le territoire,
03:36donc plus un médecin tout seul mais avec une équipe, avec des infirmières de pratique à l'ONC.
03:41C'est de plus en plus le cas, il y a des maisons de santé notamment dans les zones rurales.
03:43Il faut développer les maisons de santé, il faut développer la coordination des acteurs ensemble,
03:48ce travail en équipe, cette responsabilité populationnelle de santé publique qu'il faut avoir sur le territoire.
03:54Et donc je pense qu'effectivement il y a une remise à plat des missions, de la forme de travail à mener en équipe sur le territoire,
04:03particulièrement aussi sur les pathologies chroniques.
04:06Effectivement, nous considérons que des malades chroniques tels que les diabétiques insuffisants, respiratoires, cardiaques, etc.,
04:14on devrait avoir un mode de rémunération et de prise à charge d'équipe et un mode de rémunération différent que le remunération à l'acte.
04:23Ça c'est pour du moyen long terme, juste en attendant, il y a un budget de la Sécu qu'il va falloir adopter, celui qui a fait chuter le précédent gouvernement.
04:31Dans tous les cas, en 2025, les hôpitaux, notamment le système de santé sera en tension cette année encore ?
04:38Bien entendu qu'il sera encore en tension parce que nous avons de plus en plus de personnes malades,
04:43nous avons de plus en plus de personnes qui ne trouvent pas une réponse sur leur territoire et qui vont dans les urgences.
04:49Et donc tant qu'on n'aura pas résolu ce problème de l'accès aux soins à partir de son territoire, d'une réponse rapide à son mal directement,
04:58eh bien on engorgera les hôpitaux, on aura un problème de coordination entre ce premier recours et les hôpitaux.
05:05Et donc on sera encore en tension en 2025, ça on peut le prédire.