Eric Revel : "François Bayrou a attaqué Macron"

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Transcript

00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04— La promesse française. Éric Revelle, c'est ce que nous a dit François Bayrou hier.

00:08Finalement, la promesse, ça n'engage que ceux qui... — Bah oui. Oui, oui. Il a intitulé le Premier ministre Jean-Jacques

00:15hier son grand discours de politique générale. Une heure et demie, quand même. Il a intitulé la promesse française.

00:20Alors ça faisait penser un peu, pour ceux qui s'en souviennent, à la nouvelle société de Jacques Chaband-Helmas, vous voyez,

00:27un espèce d'inventaire à la prévère des problèmes français, notamment économiques, avec peu de solutions en face.

00:33Je l'ai trouvé quand même... Je vous le dis, je l'ai trouvé généreux, rassembleur humaniste, en fait. C'est du Bayrou dans le texte.

00:39Il a ce côté démocrate chrétien avec deux thèmes économiques qui sont toujours très chers aux démocrates chrétiens,

00:46qui sont la dette – et c'est vrai que les finances publiques, ça a toujours été un cheval de bataille de Bayrou –

00:50et puis l'Europe, l'Europe, l'Europe. Bon, ça, ce sont les deux grands thèmes que j'ai identifiés.

00:56Après, il y a d'autres choses incroyables dans ce discours. — C'est-à-dire ? Qu'est-ce que vous avez trouvé d'incroyable ?

01:01— Eh bien écoutez, je vais vous faire une petite confidence. Et puis après, on parlera économie. J'ai trouvé qu'il y avait en creux

01:09et même directement des attaques qui concernaient Emmanuel Macron. — C'est vrai. Il fallait bien chercher, mais vous avez raison.

01:16— Mais quand François Bayrou dit « Moi, je vais reprendre les cahiers de doléances des gilets jaunes », vous vous souvenez des cahiers de doléances ?

01:21— Oui, bien sûr. — Emmanuel Macron avait fait le show partout en France. On avait répertorié les demandes des Français

01:27dans des cahiers de doléances qui, finalement, n'ont servi qu'à caler les armoires des sous-préfectures.

01:31Bayrou dit hier « Moi, je vais reprendre les cahiers de doléances de vos récriminations ». En creux, c'est une critique de Macron.

01:37Et puis il y a pire. Il y a pire. Vous vous souvenez de la phrase de Macron en 2017 ? « Une gare, c'est un lieu où on croise

01:44les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien ». — Oui. — Bayrou, qu'est-ce qu'il a dit hier ? Il a dit « Il faut éviter la division du pays

01:51entre ceux qui comptent et ceux qui ne comptent pas ». — Oui, c'est vrai. — Eh bien en fait, en creux, il reprend la phrase de Macron

01:58pour la critiquer. Moi, j'ai trouvé ça assez fort. Et le tout dans un discours un peu foutraque, un peu confus, un peu à l'ancienne.

02:07Il a fait du Bayrou. — Il a fait du Bayrou. Un chiffre a été donné par François Bayrou, celui de notre croissance économique.

02:13Revu à la baisse. Et ça, ce n'est pas très possible. — Voilà. Alors ça, c'est un chiffre que peu de gens commentent, mais qui est essentiel

02:19quand on bâtit un budget. C'est l'hypothèse de croissance. Or, hier, François Bayrou, dans son discours de politique générale, a dit...

02:26En fait, la croissance française était déjà prévue très basse. Eh bien elle sera encore plus basse. Elle sera à 0,9% l'année prochaine.

02:320,9%, Jean-Jacques, c'est l'épaisseur du trait. Aucun économiste vous dira « Est-ce qu'on va croître ou est-ce qu'on va basculer en la récession ? ».

02:39On n'en sait rien. Mais ce qu'on sait, c'est que quand vous revoyez à la baisse le taux de croissance de votre pays, vous revoyez aussi

02:46celui de ses recettes fiscales. Et qui dit recettes fiscales dans l'état de déficit dans lequel on est ? Évidemment, c'est un gros sujet.

02:52— Merci, Éric. Merci. Il est 7 h 30.

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