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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.

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00:00:00...
00:00:09Bonjour à tous et bienvenue sur LCP.
00:00:12Jour de grand oral pour le Premier ministre.
00:00:14François Bayrou est attendu à la tribune de l'Assemblée nationale
00:00:18pour sa déclaration de politique générale.
00:00:20C'est l'événement de la rentrée parlementaire à l'Assemblée.
00:00:24Il y a déjà bien du monde dans cette salle des pas perdus,
00:00:27beaucoup de journalistes présents pour suivre ce moment politique.
00:00:32Toute la chaîne parlementaire est mobilisée
00:00:34pour vous faire vivre en direct cette déclaration de politique générale.
00:00:38Stéphanie Despierre et Marco Pommier sont dans la salle des 4 colonnes.
00:00:42Clément Perrault est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:00:45Quelques minutes avant 15h, nous vous ferons vivre en direct
00:00:48l'arrivée du Premier ministre et des membres du gouvernement.
00:00:52Je le disais, Marco Pommier, vous êtes dans cette salle des 4 colonnes.
00:00:55Il y a déjà bien du monde pour suivre cette DPG.
00:01:01Il y a un même constat dans cette salle des 4 colonnes.
00:01:03Beaucoup de journalistes, regardez sur ces images de Marion Devauchelle.
00:01:08Beaucoup de journalistes, mais peut-être un peu moins
00:01:10que lors de la dernière motion de censure
00:01:13contre le gouvernement de Michel Barnier début décembre.
00:01:16Des journalistes sont venus recueillir les réactions politiques,
00:01:19mais aussi écouter la déclaration de politique générale
00:01:23de François Bayrou.
00:01:25Encore une heure de patience.
00:01:28Merci beaucoup, Marco Pommier.
00:01:30Clément Perrault, vous êtes déjà dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:01:33Comment se déroule une DPG, une déclaration de politique générale ?
00:01:39C'est ici, Elsa, dans cet hémicycle encore vide,
00:01:41que François Bayrou va entrer en scène à 15h.
00:01:44Il va gravir les quelques marches pour gagner la tribune de l'orateur.
00:01:48Ça se situe juste en dessous du perchoir.
00:01:50Le Premier ministre aura face à lui l'hémicycle,
00:01:53qui sera sans doute plein, comme à neuf,
00:01:56et peut-être aussi assez bruyant.
00:01:57Il se lancera dans son discours,
00:01:59qui devrait durer environ 1h30,
00:02:01si on se réfère à ceux de ses prédécesseurs.
00:02:04Ensuite, chacun des 11 groupes parlementaires
00:02:07pourra prendre la parole.
00:02:08Il y aura un orateur par groupe.
00:02:10On va voir la tribune des ténors de l'Assemblée nationale,
00:02:15Mathilde Panot, Gabriel Attal, Laurent Wauquiez, Boris Vallaud
00:02:18ou encore Jean-Philippe Tanguy.
00:02:20François Bayrou pourra leur répondre
00:02:22pour une dernière prise de parole avant la fin de cette séance,
00:02:25qui devrait durer entre 4 et 5h.
00:02:27Merci beaucoup, Clément Perrault.
00:02:29Nous suivrons tout en direct et en intégralité.
00:02:32Sur ce plateau, j'ai le plaisir d'accueillir Priska Thévenot.
00:02:36Bonjour.
00:02:37Tous mes voeux à vous et à nos téléspectateurs.
00:02:39Députée Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine,
00:02:43députée Rassemblement national du Loiret.
00:02:45Le prédécesseur de François Bayrou, Michel Barnier,
00:02:48a été élu depuis trois mois à Matignon.
00:02:50Est-ce qu'il joue très gros, Priska Thévenot ?
00:02:53Je pense que celles et ceux qui jouent très gros,
00:02:55c'est les Françaises et les Français
00:02:57qui nous regardent et nous demandent une seule chose,
00:03:00travailler ensemble pour la stabilité de nos vies
00:03:03et de notre pays dans un monde bouleversé en ce moment.
00:03:06C'est ça qu'on doit être en capacité d'entendre.
00:03:09Nous étions en réunion de groupe pour la République
00:03:12avec notamment le ministre Lombard, le ministre de Bercy,
00:03:16qui nous rappelait que 17 familles politiques,
00:03:19les 17 familles politiques à l'Assemblée nationale et au Sénat,
00:03:22ont été reçues pour travailler, pour avancer.
00:03:25Cette année va peut-être mieux commencer
00:03:28que l'année précédente, c'est terminé.
00:03:31On parlera du changement de méthode du nouveau gouvernement.
00:03:34Dans quel état d'esprit est le Rassemblement national ?
00:03:37La même chose qu'avec Michel Barnier, pas de censure a priori,
00:03:40mais au bout de trois mois, vous avez décidé de mettre fin au gouvernement.
00:03:43Le budget était mauvais pour les Français.
00:03:45Là, ce sera un discours de politique générale,
00:03:47de la même manière qu'avec M. Barnier.
00:03:49On jugera sur les actes, pas sur les paroles.
00:03:51On espère que les paroles donneront un cap,
00:03:54permettront d'apaiser la situation et d'apporter de la stabilité.
00:03:57Mais c'est au moment du budget, concrètement.
00:03:59On verra si ce Premier ministre fera des choix inverses
00:04:03à ceux de M. Barnier, notamment en préservant
00:04:05les classes populaires et moyennes qui n'en peuvent plus de payer,
00:04:08qui attendent des économies structurelles sur le budget
00:04:11et ne demandent pas de payer.
00:04:12Vous le placez sous surveillance ?
00:04:14C'est le rôle de l'Assemblée nationale, du Parlement,
00:04:16de surveiller le gouvernement, de contrôler l'action du gouvernement.
00:04:20C'est une surveillance démocratique.
00:04:22Nous ne souhaitons pas censurer,
00:04:24mais si le budget était à nouveau mauvais pour les Français,
00:04:26nous gardons cette arme, car c'est l'arme qui nous est donnée
00:04:29en tant que députés, en tant que premier groupe,
00:04:31pour pouvoir les protéger.
00:04:32Sous surveillance, ça vous fait tiquer ?
00:04:34Je trouve qu'il faut sortir un peu des hypocrisies.
00:04:37On peut faire un vœu, en ce début d'année,
00:04:39que vous affichiez enfin au RN
00:04:41ce que vous portez, et ce que vous portez,
00:04:44de l'excellence dans deux domaines,
00:04:46l'incompétence et l'absence.
00:04:47L'incompétence, parce qu'au cours du dernier budget,
00:04:50celui présenté par Michel Barnier,
00:04:52il a répondu à l'ensemble des demandes
00:04:54que le RN avait exprimées.
00:04:57Et pour autant, vous l'avez censurée.
00:04:59S'il y a des écrits, des preuves visuelles,
00:05:01tout a été effectivement archivé.
00:05:04Ensuite, l'absence, c'est parce qu'en fait,
00:05:06ici, vous êtes incompétent,
00:05:07et au niveau du Parlement européen,
00:05:09vous êtes absent sur un certain nombre de sujets,
00:05:11dont nous voyons que vous essayez de faire le buzz.
00:05:13Notamment sur les réseaux sociaux.
00:05:15Donc, encore une fois, moi, ce que je vous dis,
00:05:17c'est qu'on peut faire de l'esbroufe toute la journée,
00:05:19on peut faire des coups médiatiques toute la journée,
00:05:21mais en réalité, nous avons une responsabilité,
00:05:23celle de siéger, non pas pour mettre sous surveillance
00:05:25et pour menacer un gouvernement,
00:05:27mais pour travailler pour les Françaises et les Français.
00:05:29Changement de ton, Thomas Ménager,
00:05:31on voit que la majorité relative,
00:05:34mais ne cherche plus la bienveillance
00:05:36du RN. Vous le vivez comment ?
00:05:39Vous savez, c'est pas à titre personnel,
00:05:40moi, je m'en fiche totalement, c'est par rapport à nos électeurs
00:05:42qui sont aujourd'hui majoritaires dans le pays
00:05:44au moment des élections législatives.
00:05:48Et Mme Thévenot, là, en fait, nous reproche
00:05:50ses propres turpitudes.
00:05:52C'est-à-dire, un, l'incompétence aujourd'hui,
00:05:54la dette que nous connaissons aujourd'hui,
00:05:56c'est le bilan des sept années d'Emmanuel Macron,
00:05:57que vous soutenez, c'est votre bilan, Mme Thévenot,
00:06:00puisque vous avez été au gouvernement,
00:06:01vous avez été responsable de la situation,
00:06:03et votre absence, elle a même été relevée
00:06:04par tous les observateurs politiques
00:06:06au moment du budget.
00:06:07On se renvoie quelques amabilités en début d'année.
00:06:10Prisca Thévenot, on l'a vu,
00:06:11vous parliez d'un changement de méthode.
00:06:13La réception de tous les groupes parlementaires
00:06:14est clairement main tendue vers la gauche.
00:06:17Est-ce que vous vous saluez ?
00:06:18Depuis sa nomination, depuis des semaines,
00:06:20on a clairement des discussions avec la gauche,
00:06:22avec notamment les socialistes.
00:06:24Oui, je salue un double chemin qui est fait en ce moment.
00:06:27Effectivement, le chemin fait par le Premier ministre,
00:06:30François Bayrou, de ne pas, effectivement,
00:06:33chercher absolument à durer, mais à travailler.
00:06:36Donc, ça change de paradigme.
00:06:38Je trouve que c'est quand même salutaire.
00:06:40Soyons très clairs.
00:06:41Et ensuite, aussi de la gauche.
00:06:44La social-démocratie se met petit à petit
00:06:47à prendre ses distances de façon extrêmement assumée et claire
00:06:51vis-à-vis de la France insoumise.
00:06:52Et je trouve que c'est de bon augure.
00:06:54Donc, en réalité, peut-être que Michel Barnier,
00:06:57malheureusement, a essuyé les plâtres,
00:06:59parce qu'on ne peut pas dire que tout s'est mal passé.
00:07:01Il y a eu un travail extrêmement puissant et fort
00:07:03qui a été fait par le Premier ministre Barnier
00:07:05et son gouvernement.
00:07:06Mais il faut c'est de constater que là,
00:07:07il y a un double chemin qui se fait,
00:07:08aussi bien par le gouvernement que la social-démocratie.
00:07:10Et ça vous sort un peu du jeu, Thomas Ménager ?
00:07:13L'ERN ne sera pas forcément l'arbitre
00:07:15des prochains mois ici, à l'Assemblée nationale ?
00:07:17On reste le premier groupe de cette Assemblée nationale.
00:07:20On nous avait fait le coup au moment
00:07:21où ils se sont alliés, main dans la main,
00:07:23pour nous exclure de tous les postes à l'Assemblée nationale.
00:07:25Et au final, ceux qui ont eu la capacité
00:07:27de protéger les Français, de bloquer ce budget,
00:07:29c'est bien le Rassemblement national.
00:07:30Donc, c'est la même petite musique depuis des mois.
00:07:32Et j'attends de voir, parce que, je peux vous le dire,
00:07:35les socialistes auront besoin de la France insoumise
00:07:36pour les municipales, pour les législatives.
00:07:39Et aujourd'hui, je pense qu'ils ont fait croire aussi aux Français
00:07:43sur la question des retraites. Et dès aujourd'hui, on a bien vu
00:07:45que sur les retraites, l'espoir qui était donné aux Français
00:07:47qui n'en peuvent plus, qui ne pourront pas aller jusqu'à 64 ans,
00:07:49était douché, puisque M. Bayrou a donné une fin
00:07:52de non-recevoir aux socialistes.
00:07:53Prisca Thévenot, vous le disiez pendant votre réunion de groupe
00:07:55autour de Gabriel Attal, il y avait le ministre de l'Economie,
00:07:58Éric Lombard, la ministre des Comptes publics,
00:07:59et je crois même la ministre de la Santé.
00:08:01Est-ce que vous en savez plus sur les derniers arbitrages ?
00:08:03Est-ce qu'on vous a dévoilé quelques secrets
00:08:05de la déclaration de politique générale de François Bayrou ?
00:08:08Non, je pense qu'on va tous découvrir en même temps,
00:08:10tous les parlementaires, le discours de politique générale
00:08:12du Premier ministre, aussi bien ici à l'Assemblée nationale
00:08:15qu'au Sénat avec Elisabeth Borne.
00:08:17Ce qui nous a été dit, c'est qu'il y avait une profonde volonté
00:08:21de protéger ce qui a été fait tout en ouvrant de nouveaux chantiers.
00:08:24Et je pense que c'est de bonne augure,
00:08:25parce qu'on ne peut pas être, et je réponds à votre question,
00:08:28en permanence en train de dire
00:08:29oui, il y a un déficit, oui, il y a un déficit,
00:08:31et vouloir supprimer une réforme qui permet justement
00:08:34de supprimer un des postes les plus importants
00:08:36qui creuse notre déficit, qui est le financement
00:08:38de notre système de retraite.
00:08:39Donc je pense qu'à un moment, oui, c'est bien d'être
00:08:41dans l'opposition, et je suis très heureuse
00:08:43que vous continuiez à être dans l'opposition,
00:08:45mais il faut aussi faire preuve de responsabilité.
00:08:47Et non, vous ne représentez pas que votre électorat,
00:08:49vous représentez bien évidemment celles et ceux
00:08:50qui ont voté pour vous, mais vous devez représenter
00:08:53l'ensemble de la nation en votant ici.
00:08:55Et nous avons une responsabilité, c'est de faire en sorte
00:08:57que notre régime de retraite continue à exister,
00:09:00que notre déficit puisse être réduit,
00:09:01et que nous travaillons pour une seule chose,
00:09:03pas pour les prochaines municipales,
00:09:04ou je sais quelle autre chose que vous aviez prononcée avant,
00:09:07mais bien pour les Français.
00:09:08Alors justement, on va parler, cette question,
00:09:10de la réforme des retraites, puisque avant le budget,
00:09:12on a le sentiment que c'est vraiment le point
00:09:13d'achoppement des négociations.
00:09:15On va rejoindre celle des 4 colonnes Stéphanie Dépierre,
00:09:17puisqu'on l'a vu, le gouvernement cherche à tendre la main
00:09:20envers les socialistes. Où en est-on ?
00:09:22Est-ce qu'un accord est possible ou non,
00:09:24à l'heure où nous nous parlons ?
00:09:25Alors c'est encore difficile à dire,
00:09:27mais en tout cas, François Bayrou,
00:09:28cet après-midi à la tribune de l'Assemblée nationale,
00:09:31devrait annoncer qu'il ne suspend pas
00:09:32et n'abroge pas la réforme des retraites.
00:09:35Il devrait annoncer une simple réouverture des discussions
00:09:39avec les partenaires sociaux pour aboutir à un accord
00:09:41dans les 3 ou 4 mois.
00:09:43On l'a appris dans la matinée.
00:09:45Est-ce que ce sera suffisant pour les socialistes ?
00:09:47Eh bien, pour l'instant, ce n'est pas clair.
00:09:49Arthur Delaporte, porte-parole du Parti socialiste,
00:09:51expliquait que pour l'instant, il restait encore sur sa faim
00:09:54et qu'il attendait de voir très précisément
00:09:56ce qu'allait expliquer à la tribune
00:09:59de l'Assemblée nationale, François Bayrou, tout à l'heure.
00:10:02Vous le savez, ça fait des jours
00:10:03que le Parti socialiste discute avec le gouvernement
00:10:06pour essayer d'écrocher une victoire politique
00:10:09en échange d'une non-censure.
00:10:11Est-ce que les conditions, pour l'instant, sont réunies ?
00:10:14Ce n'est pas certain.
00:10:15Le bureau national du Parti socialiste est réuni en ce moment.
00:10:18On attend donc d'en savoir plus.
00:10:21Merci beaucoup, Stéphanie Despierre.
00:10:23On le voit, il s'agit des retraites, mais pas seulement.
00:10:25Thomas Ménager, le Rassemblement national,
00:10:27était contre la réforme des retraites.
00:10:29Est-ce que vous portez quelque chose en commun
00:10:32avec les socialistes dans les négociations ?
00:10:34Aujourd'hui, il y a une majorité dans cet Assemblée nationale
00:10:37pour la brogation de la réforme des retraites
00:10:40avec des projets différents.
00:10:41Le nouveau Front populaire propose 60 ans pour tous,
00:10:44ce que nous disons est aujourd'hui impossible.
00:10:46Nous proposons une mesure qui permet de tenir compte du déficit
00:10:49que nous connaissons, mais aussi de la justice sociale,
00:10:52de ceux qui ne pourront pas aller jusqu'à 64 ans,
00:10:55avec cette règle à 60 ans pour ceux qui ont commencé
00:10:57après 20 ans et 62 ans pour ceux qui ont commencé après 20 ans.
00:11:00Madame Thévenot le dit, on est là pour représenter
00:11:03tous les Français.
00:11:04Une majorité de Français sont opposés à cette réforme.
00:11:07Vous avez créé 1 200 milliards de dettes
00:11:09avec Emmanuel Macron ces dernières années.
00:11:11Ce n'est pas aux Français de travailler plus
00:11:14pour combler vos échecs, vos erreurs,
00:11:16mais il y a des économies à faire dans le pays,
00:11:18sur les agences, sur le train de vie de l'Etat.
00:11:21Tous les copains recasés dans les agences de l'Etat,
00:11:23payés à des salaires impossibles,
00:11:25et qui ne servent à rien et ne produisent pas des effets
00:11:28directement sur les Français.
00:11:30Répondre rapidement à Friska Thévenot,
00:11:32c'est surtout qu'on a appris que ce ne sera ni suspension
00:11:35ni abrogation.
00:11:36Ca, Gabrielle Attal vous l'a confirmé.
00:11:38Quelle porte ouvrira François Bayrou sur cette question des retraites ?
00:11:42Je pense que comme vous vous y attendez,
00:11:44il faudra qu'on se réfère au discours de politique générale.
00:11:47C'est important.
00:11:48Renégociation, la main est donnée aux partenaires sociaux.
00:11:51Remettre les partenaires sociaux autour de la table,
00:11:54c'est de bonne augure et je pense que c'est bien.
00:11:56Sans mettre en péril pendant ces discussions
00:11:59le financement de notre système de retraite
00:12:01pour les pensionnaires eux-mêmes.
00:12:03Est-ce que ça suffit pour décrocher les socialistes ?
00:12:06Est-ce que ça suffit pour qu'ils signent
00:12:08un pacte de non-censure avec vous ?
00:12:10Plus que jamais, on doit avoir une nouvelle sémantique
00:12:13dans cet hémicycle par rapport à l'année dernière.
00:12:16En fin d'année, on a beaucoup parlé de censure, de non-censure,
00:12:19de blocage, de ligne rouge.
00:12:21Si cette année, on faisait le vœu d'avoir une sémantique
00:12:24à l'auteur de notre pays,
00:12:25de parler de capacité de travailler,
00:12:28de groupe de travail, de coalition de travail,
00:12:31et je pense que si vous demandez
00:12:32à n'importe quel parlementaire à l'Assemblée,
00:12:35s'il veut travailler ou pas pour les Français,
00:12:37tous vous diront oui.
00:12:38On sortira de ces discours d'esbrouf et de petits coups médiatiques.
00:12:42On sera à la hauteur de l'écharpe.
00:12:44Vous êtes prête à travailler avec tous les groupes politiques,
00:12:47tous les parlementaires, tous les Français sont égaux,
00:12:50et le RN doit être entendu par le gouvernement.
00:12:52Il y a une volonté d'entente, de co-construction...
00:12:56Je vais vous répondre, j'ai compris votre question.
00:12:58...du RN, alors qu'il y a des Français qui attendent.
00:13:01Vous ne pouvez pas poser des questions sans attendre les réponses.
00:13:05Je vous réponds de façon très claire.
00:13:07Je l'ai dit à plusieurs reprises, nous sommes 577 députés,
00:13:11légitimes, chacun de nous,
00:13:12pour représenter les Françaises et les Français.
00:13:15Et ça, rien ne l'enlèvera.
00:13:16Maintenant, la question qui arrive derrière,
00:13:19c'est de regarder le fond.
00:13:20Je vous le redis,
00:13:21le RN, vous excellez dans deux domaines,
00:13:23l'incompétence et l'absence.
00:13:25Travaillez déjà vos propositions, parlez.
00:13:27On a eu le cas, on a parlé, pendant la niche parlementaire,
00:13:31de votre volonté d'abrogation de la réforme des retraites.
00:13:34J'étais là, j'étais présente.
00:13:36Je vous le dis franchement, c'était unanime dans la salle.
00:13:39Vous n'avez pas travaillé de solution de financement alternative.
00:13:42Revoyez votre copie, c'est ça qui est important.
00:13:45Je ne vais pas vous faire le coup du RN,
00:13:47je vous dis, travaillez, bossez,
00:13:48et c'est ça qui sera important.
00:13:50Sur les retraites, pas de suspension, pas d'abrogation,
00:13:53mais une renégociation, trois mois,
00:13:55pour que les syndicats puissent redessiner un système différent.
00:13:59Et ce que vous dites, c'est un premier pas.
00:14:01Tout ce qui va dans le sens de l'intérêt général
00:14:04des plus faibles, des plus fragiles,
00:14:06de ceux qui ont eu des carrières difficiles,
00:14:08des femmes, de ceux qui ont des métiers pénibles,
00:14:11on ne pourra qu'applaudir, participer,
00:14:14apporter notre pierre à l'édifice,
00:14:16et après, attendre, et ça sera la démocratie,
00:14:18l'arrivée, nous l'espérons, du RN, Marine Le Pen au pouvoir,
00:14:21pour faire la réforme qui, je pense, est attendue par les Français.
00:14:25Mais notre rôle de parlementaire, c'est de ne pas bloquer,
00:14:28c'est d'améliorer la situation et d'obtenir des victoires,
00:14:31même faibles, même fragiles, pour les Français.
00:14:34Prisca Tévenot, sur l'accord qui se dessigne,
00:14:36il y aura peut-être des choses sur l'hôpital,
00:14:39pour les Outre-mer, les socialistes auraient négocié plusieurs mesures.
00:14:42Est-ce que vous pensez que ce sera validé
00:14:44par votre groupe pour la République, par la droite également,
00:14:48qui commençait à s'inquiéter des mains tendues vers la gauche ?
00:14:51L'enjeu, aujourd'hui, ce n'est pas de dire
00:14:53si on va satisfaire la droite, la gauche, le PS, les LR,
00:14:56mais les Françaises et les Français,
00:14:58travailler pour du meilleur service public,
00:15:01notamment pour nos soignants et nos soignantes.
00:15:03Nous avons porté le grenel pour les hôpitaux,
00:15:06nous voulons continuer sur ça.
00:15:08Si c'est pour travailler sur Mayotte, vous le savez,
00:15:10nous avons commencé l'examen du texte de loi
00:15:13sur l'urgence pour Mayotte hier,
00:15:15et je me suis déportée pour pouvoir le suivre.
00:15:17Tout ce qui devra aller dans le bon sens,
00:15:19nous devrons unanimement le saluer et accepter, peut-être,
00:15:23de ne pas tirer offense de ce qui a pu être fait dans le passé.
00:15:27Je suis très contente de voir que le groupe Les Républicains
00:15:30défend encore plus fort que nous la réforme des retraites.
00:15:34Certains m'enquêtent à l'appel.
00:15:36Mais ils s'y sont opposés d'humain en nous menaçant de censure.
00:15:39Ils étaient que huit à ne pas voter la censure.
00:15:42Ce qu'il faut saluer, c'est qu'ils ne sont pas faits
00:15:45de la social-démocratie que du groupe Les Républicains.
00:15:48En faisant du groupe pour la République,
00:15:50chez Emmanuel Macron, il y a aussi la capacité
00:15:53à bouger sur quelques lignes, par exemple sur la question des retraites,
00:15:56à dire qu'on n'a peut-être pas tout bien fait.
00:15:59Regardez ce qui s'est passé sous le gouvernement de Michel Barnier.
00:16:03Nous avons défendu une de nos encres politiques,
00:16:05la politique de l'offre.
00:16:07Est-ce que nous avons été entendus à 100 % sur notre demande ? Non.
00:16:11Pourtant, en commission mixte paritaire,
00:16:13nous avons voté le texte.
00:16:14Dans une assemblée telle que la nôtre,
00:16:17nous devons faire oeuvre de compromis.
00:16:19Vous le disiez sur les discussions du budget.
00:16:21Prisca Tévenaud le rappelait.
00:16:23Certaines de vos revendications ont été satisfaites.
00:16:26D'autres l'ont été par la force des choses.
00:16:28Quels sont vos points de mesure que vous voulez absolument
00:16:31que vous mettez dans la balance pour voter une censure ou pas ?
00:16:35Aujourd'hui, les lignes rouges, du moins la philosophie,
00:16:38parce qu'il n'y a pas de mesure, pas de budget qui est connu,
00:16:41sont les mêmes que celles que nous avions avec M. Barnier.
00:16:44Pas d'augmentation d'impôts et de taxes sur les classes moyennes,
00:16:47la France qui travaille ou qui a travaillé avec nos retraités.
00:16:50Sur les retraites, on revient,
00:16:52toutes ont été indexées au 1er janvier.
00:16:54Grâce à la censure, il y a eu une indexation
00:16:56qui a préservé le pouvoir d'achat de nos retraités.
00:16:59Pas d'augmentation du coût du travail.
00:17:01On est un des pays de l'OCDE qui a le coût du travail le plus important.
00:17:05Il ne faut pas fragiliser la croissance,
00:17:07il faut faire des économies supplémentaires à venir
00:17:09et des économies structurelles sur le fonctionnement,
00:17:12pas sur l'investissement, en faisant des vraies économies.
00:17:15Sur l'aide publique au développement,
00:17:17on pense à la Chine, à l'Algérie,
00:17:19où les relations font qu'il n'y a pas à envoyer d'argent à ces pays.
00:17:23Et puis, après, sur le train de vie de l'Etat,
00:17:26les agences, les 1 200 agences,
00:17:27sur lesquelles il faut faire des économies
00:17:30plutôt que sur les collectivités territoriales,
00:17:32qui font un travail remarquable et qui ont des budgets à l'équilibre.
00:17:36Quand vous entendez ce que dit Thomas Ménager,
00:17:39vous avez le sentiment que les demandes,
00:17:41les attentes du RN sont globalement satisfaites ?
00:17:44Vous voyez quelques mesures
00:17:46qui pourraient enflammer le débat, comme l'année dernière ?
00:17:49Quand j'entends le RN nous donner des leçons
00:17:52sur l'utilisation de l'argent public...
00:17:54Pardon.
00:17:56Ca me fait un peu sourire, mais passons.
00:17:58Vous êtes responsable des 1 200 000 milliards !
00:18:01Vous pourrez me crier dessus, c'est pas grave.
00:18:03Je ne montrerai pas le ton, monsieur.
00:18:06Je ne montrerai pas le ton, et j'ai une voix plus basse que la vôtre.
00:18:09Je ne vous accuse pas, c'est un débat.
00:18:12Souffrez du débat politique dans un pays démocratique.
00:18:15C'est important. La nuance est importante.
00:18:17Tant qu'on sera encore là et que vous ne serez pas majoritaire,
00:18:20le débat démocratique et argumenté continuera à être...
00:18:23Allez, une fois dit cela...
00:18:25On continue sur cette question-là.
00:18:27Une fois dit cela, je pense qu'il ne faut pas se faire d'illusions.
00:18:31Le gouvernement Barnier avait répondu
00:18:33à un certain nombre de vos attentes,
00:18:35avec notamment, ça nous avait un peu étonnés,
00:18:37un communiqué de presse extrêmement explicite sur l'électricité.
00:18:41Vous n'êtes pas fiable sur les médicaments.
00:18:44Mais vous n'êtes pas fiable, c'est pas simplement parce que vous ne savez pas.
00:18:48Idéologiquement, vous n'êtes pas fiable du tout au tout.
00:18:51Vous changez en permanence sur les enjeux européens,
00:18:54sur les enjeux de sécurité, sur les enjeux d'économie,
00:18:57sur les enjeux d'économie, sur les enjeux d'économie,
00:19:00sur les enjeux de sécurité, sur les enjeux de stabilité.
00:19:03Je pense que le plus important pour le RN,
00:19:06c'est de se mettre enfin, une fois pour toutes, à travailler.
00:19:09On ne va pas faire le débat du budget de l'année dernière,
00:19:12mais vous avez censuré le gouvernement au mois de décembre.
00:19:15D'après ce qu'on entend, votre électorat l'a plutôt compris,
00:19:19mais est-ce que là, vous seriez prêts à recensurer
00:19:22un nouveau gouvernement en février ou en mars,
00:19:25ce qui placerait la France dans une situation délicate ?
00:19:28Que pouvez-vous mettre à exécution dans les prochaines semaines ?
00:19:31De la même manière que la dernière fois.
00:19:33On ne le souhaite pas. On souhaite qu'il y ait un budget.
00:19:36Mais si aujourd'hui, le budget qui nous est proposé
00:19:39est pire que la prolongation du budget de l'année précédente,
00:19:42s'il fait plus de mal aux Français,
00:19:44on ne va pas s'interdire cette arme pour les protéger,
00:19:47cette arme démocratique prévue par la Constitution.
00:19:50Il n'y a pas à avoir honte à censurer.
00:19:52C'est une arme démocratique qui nous est offerte
00:19:55pour protéger les Français en bloquant un texte
00:19:57qui serait mauvais pour eux, notamment un budget.
00:19:59Mais on n'est pas dans cet état d'esprit aujourd'hui.
00:20:02Ce qu'on veut avec M. Barnier et avec M. Bayrou,
00:20:05c'est qu'on arrive à trouver des compromis,
00:20:07une entente qui protège les Français
00:20:09et nous permet d'avoir cette stabilité,
00:20:11que les Français soient aussi, et nous, les premiers.
00:20:14Puisqu'on suit minute par minute la situation
00:20:17et on se tourne vers les socialistes,
00:20:19je vous propose de rejoindre une députée socialiste,
00:20:22Haïda Hadizadeh, au micro de Stéphanie Despierre.
00:20:25Bonjour. François Bayrou devrait annoncer
00:20:28ni une suspension ni une abrogation de la réforme des retraites.
00:20:31Vous, vous aviez réclamé une suspension.
00:20:33Là, il propose une discussion avec les partenaires sociaux.
00:20:36Est-ce que c'est suffisant pour le parti socialiste ?
00:20:39Alors, il annonce une ouverture de négociation,
00:20:42non pas dans trois mois, mais dès vendredi.
00:20:44Et de fait, si François Bayrou ne veut pas prononcer le mot suspension,
00:20:47c'est de fait une suspension.
00:20:49Nous, les socialistes, avec nos partenaires écologistes
00:20:51et économistes, en avons tenu deux choses.
00:20:53Le fait que ce dossier des retraites revienne sur la table.
00:20:56Donc, on réouvre à nouveau ce dossier des retraites.
00:20:58Et deuxième chose, qu'on le réouvre avec les partenaires sociaux.
00:21:01Ce sont là deux avancées notables.
00:21:03Alors, monsieur Bayrou ne veut pas parler de suspension,
00:21:06mais de fait, ça l'est.
00:21:08Donc, si l'on comprend bien, c'est bon pour vous.
00:21:12Vous ne voterez pas l'ascension du gouvernement
00:21:14de François Bayrou cette semaine,
00:21:16l'ascension qui sera réclamée notamment par vos alliés insoumis.
00:21:19Vous savez, on attend le discours de politique générale.
00:21:22Et seul le prononcer fera foi.
00:21:24Des informations qu'on a par rapport aux négociations
00:21:27qui ont eu lieu jusqu'à la dernière minute,
00:21:29et encore ce matin par l'intermédiaire
00:21:31de nos présidents de groupe,
00:21:33il y aurait eu des évolutions.
00:21:35Alors, pas toutes au point où on l'aurait souhaité,
00:21:39mais ça fait partie du jeu des négociations.
00:21:41Il y a eu quelques avancées.
00:21:43On va rétablir une fiscalité sur les plus hauts patrimoines.
00:21:46Vous avez obtenu des garanties pour des mesures fiscales
00:21:49sur les hauts patrimoines, dites-nous.
00:21:51On obtiendrait, et je le dis encore au conditionnel,
00:21:53parce que tant que c'est pas fait, on ne vend pas la peau de l'ours,
00:21:56mais on obtiendrait le retour d'un ISF.
00:21:58Un ISF qui serait sur de différentes bases,
00:22:00qui serait calculé différemment, mais on remet en cause ce totem,
00:22:03ou plutôt ce tabou de la droite depuis Macron en 2017.
00:22:07Nous reviendrons à une taxation des plus hauts patrimoines
00:22:11dans le prochain projet de loi de finances.
00:22:14Et donc, pour nous, pour l'instant, à cette heure,
00:22:17ça pourrait, à la fois, cette ouverture des négociations
00:22:20avec les partenaires sociaux et l'évolution sur la fiscalité
00:22:23et les concessions sur l'écologie et les concessions
00:22:26sur les services publics.
00:22:28Ce seraient des avancées suffisantes
00:22:31pour s'abstenir sur le vote de la motion de censure
00:22:34jeudi prochain.
00:22:35Merci beaucoup.
00:22:37Merci beaucoup, Stéphanie Dépierre.
00:22:39De nouvelles invitées sur ce plateau,
00:22:41au milieu des pas perdus. Naïma Moutchou, bonjour.
00:22:44Vous êtes vice-présidente de l'Assemblée nationale.
00:22:46Vous êtes également députée horizon du Val-d'Oise.
00:22:49Marie-Anne Maximi, bonjour.
00:22:51Députée La France insoumise du Puy-de-Dôme.
00:22:54Vous entendiez Haïda Hadizade, qui est dans le PS,
00:22:58toujours plus ou moins dans le Nouveau Front Populaire,
00:23:01dire qu'en fait, on a arraché quelques victoires.
00:23:04Les négociations avancent bien avec le gouvernement.
00:23:07On pourrait ne pas censurer jeudi.
00:23:09J'ai du mal à suivre, pour être honnête.
00:23:11Entre hier soir et ce matin, j'ai entendu que ma collègue
00:23:14utilisait plus le conditionnel que de l'affirmatif.
00:23:17Je me demande ce que les Français comprennent
00:23:19de ce qui se passe aujourd'hui,
00:23:21de ces négociations qui ne semblent pas aboutir sur des choses
00:23:24très fermes et très utiles aux Français.
00:23:27Par exemple, la réforme des retraites a disparu
00:23:29de l'atterrissage de ces discussions.
00:23:31Renégociation avec les partenaires sociaux.
00:23:34Comment on renégocie quelque chose qu'on n'a jamais négocié ?
00:23:37La réforme des retraites n'a pas été négociée.
00:23:39Elle a été adoptée par le 49-3. Elle n'a pas été votée par qui que ce soit.
00:23:43L'opinion publique, dans son extrême grande majorité,
00:23:46a proposé, tout comme les partenaires sociaux,
00:23:48du côté des salariés. On ne renégocie pas.
00:23:50Il faut remettre sur la table, mais par l'abrogation de cette réforme,
00:23:53qui est injuste et inutile économiquement.
00:23:56La preuve a été démontrée cette année.
00:23:58On voit grande prudence chez les Insoumis.
00:24:00Naïma Moutchou, comment vous accueillez
00:24:02cette main tendue aux socialistes
00:24:04et, a priori, peut-être un accord qui se destinerait
00:24:07entre le gouvernement et les socialistes,
00:24:09un accord de non-censure ?
00:24:11Si c'est un moyen de rassembler, évidemment,
00:24:13c'est une concession qui est raisonnable.
00:24:15Il faut la prendre.
00:24:16La situation du pays est très difficile,
00:24:18y compris la situation budgétaire.
00:24:20Il faut que chacun fasse des efforts.
00:24:22Si on reste tous dans la posture et dans une forme d'idéologie
00:24:25qui bloque, on ne rend pas service aux Français.
00:24:27Évidemment, tout dépend de ce qui sera proposé demain.
00:24:30Nous n'avons pas encore les lignes directrices.
00:24:32Il y a des bruits de couloirs, des rumeurs,
00:24:34ce qui est agaçant. Nous verrons, au moment
00:24:36de la déclaration politique du Premier ministre,
00:24:38ce qui en sera. En tout cas, nous ne fermons,
00:24:40en ce qui nous concerne, aucune porte.
00:24:42Renégociation sur la réforme des retraites.
00:24:44Pourquoi pas taxer un peu les plus riches ?
00:24:46Pourquoi pas ? Pour ça, ça vous fait partie
00:24:48des négociations raisonnables, comme vous disiez ?
00:24:50D'abord, nous souhaitons participer à ces négociations
00:24:52parce que nous avons notre mot à dire aussi.
00:24:54S'il s'agit d'abroger la réforme des retraites,
00:24:56je vous le dis d'emblée, c'est non.
00:24:58C'est non.
00:24:59Les retraites, c'est un système totalement déséquilibré.
00:25:01C'est le pays réel dans lequel nous vivons.
00:25:03Nous tenons à ce système. Il faut le financer.
00:25:05Et c'est la plus grosse part de dépenses publiques.
00:25:07Il n'est pas question de l'abroger.
00:25:09On ne rend pas, encore une fois, service aux Français.
00:25:11S'il s'agit de rouvrir sur un certain nombre de sujets
00:25:13qui nous tiennent à coeur aussi,
00:25:15la carrière des femmes, la pénibilité,
00:25:17ce qui commence à travailler tôt, très bien.
00:25:19La question du financement peut être abordée, bien sûr.
00:25:21Mais s'il s'agit de construire sur ce qui est le plus clivant
00:25:24l'existence au nom de cette réforme,
00:25:26je trouve que c'est une drôle d'entrée en matière.
00:25:28On va voir aussi ce qu'en pense la droite,
00:25:30puisque Laurent Wauquiez a étudié aussi tout ce week-end
00:25:33ce qui se tramait entre la gauche et le gouvernement.
00:25:36Je vous propose de rejoindre la salle des 4 colonnes.
00:25:38Vincent Gembrin est député du Val-de-Marne.
00:25:40Stéphanie Despierre.
00:25:41François Bayrou devrait annoncer une réouverture des discussions
00:25:44sur la réforme des retraites.
00:25:46Est-ce qu'à droite, vous êtes satisfait ?
00:25:48Ecoutez, il n'y a pas eu de totem spécifiquement
00:25:51sur la réforme des retraites en tant que projet
00:25:53qu'on puisse remettre en débat la question des retraites.
00:25:56Pourquoi pas ? Parmi les députés du groupe de la droite républicaine,
00:25:59certains n'étaient pas du tout favorables au texte
00:26:01tel qu'il avait été voté. Le débat, oui.
00:26:03En revanche, suspendre, comme ça avait été demandé
00:26:06par les socialistes, Pierre Abrogé,
00:26:08là, c'était un saut dans l'inconnu budgétaire.
00:26:10Et ça, ça aurait été extrêmement menaçant
00:26:12pour le pouvoir d'achat des Français et pour notre pays.
00:26:15Et donc, satisfait que, même si ça va être confirmé
00:26:18ou pas tout à l'heure, on a été entendu dans le fait
00:26:21qu'on ne pouvait pas faire prendre plus de risques encore
00:26:24à un pays aussi endetté que le nôtre.
00:26:26Donc, plutôt heureux d'être entendu.
00:26:28Maintenant, on attend du discours tout à l'heure du Premier ministre
00:26:31un cap, une vision pour savoir vraiment
00:26:34si on est rassuré ou pas complètement.
00:26:36Depuis 3 jours, vous avez fait monter la pression
00:26:38en disant qu'il ne faut pas suspendre
00:26:40cette réforme des retraites, qu'il ne faut pas l'abroger.
00:26:43Pourquoi tant d'agitation alors que cette réforme-là,
00:26:46la droite n'a pas voulu la voter ?
00:26:48Et 19 députés avaient même voté la motion de censure
00:26:51contre Elisabeth Borne.
00:26:53Le groupe était partagé. On ne peut pas dire
00:26:55que la droite n'avait pas voulu la voter.
00:26:57Mais le totem, ce n'est pas la réforme des retraites en soi.
00:27:00C'est la gauche qui en faisait un totem.
00:27:02Nous, le totem, c'est la crise budgétaire qui s'annonce
00:27:05extrêmement grave. Donc, redébattre des retraites
00:27:07sur est-ce qu'il faut dépenser plus ou moins à tel endroit
00:27:10et comment on le finance, oui.
00:27:12Dire qu'on suspend et peu importe comment on finance ça,
00:27:15ça, ce n'est pas entendable.
00:27:17Il faut que les téléspectateurs entendent
00:27:19qu'aujourd'hui, la France est dans une situation économique
00:27:22tellement fragile que sur les marchés financiers,
00:27:25on prête plus facilement à la Grèce qu'à la France.
00:27:28Et donc, on ne peut pas continuer à emprunter et à dépenser
00:27:31comme si de rien n'était. Il y a un minimum de sérieux
00:27:34qui l'envoient de l'avenir de nos enfants
00:27:36et même de notre avenir immédiat.
00:27:38Donc, suspendre la réforme des retraites,
00:27:40c'était envoyer au marché financier un signal de gabegie,
00:27:43un signal de non-sérieux budgétaire,
00:27:45ce n'était pas entendable.
00:27:47C'est pour ça qu'on a été aussi mobilisés et heureux,
00:27:50même si on attend que la confirmation tout à l'heure
00:27:53d'avoir été entendue par le Premier ministre.
00:27:55S'il y a des discussions entre partenaires sociaux
00:27:57pendant trois mois, vous en attendez quoi ?
00:27:59Je pense qu'encore une fois, la droite républicaine,
00:28:02elle attend que, dans ce pays, on récompense le travail
00:28:05et donc qu'on valorise ceux qui travaillent
00:28:07et ceux qui ont travaillé toute leur vie.
00:28:09Et quand on parle des retraites, on parle en réalité des deux,
00:28:12puisque ceux qui ont travaillé toute leur vie,
00:28:14c'est non-retraités, et leur retraite est payée
00:28:16par ceux qui travaillent. Donc, on est au coeur
00:28:18des problématiques qui sont les nôtres.
00:28:20Ca, ça passe par récompenser l'effort,
00:28:22faire en sorte qu'on mette plus de Français au travail,
00:28:25et puis aussi, et ça me paraît fondamental,
00:28:27qu'on soit plus juste dans la façon d'accompagner les carrières.
00:28:30Tout le monde ne fait pas le même boulot.
00:28:32On n'arrive pas, à l'âge de la retraite, dans la même santé.
00:28:35Donc, il faut discuter d'une réforme juste,
00:28:37et probablement qu'elle peut être plus juste qu'elle l'est.
00:28:40Merci beaucoup. Merci à vous.
00:28:42Merci beaucoup, Stéphanie. Je vous ferai réagir Naïma Moutchou.
00:28:45Mais d'abord, un mot. On voit bien
00:28:47que les composantes du Nouveau Front Populaire
00:28:49ne sont plus du tout sur la même ligne.
00:28:51Il y a ceux qui acceptent de négocier,
00:28:53ceux qui n'acceptent pas. Est-ce que c'est la fin ?
00:28:56Il y a ceux qui sont allés négocier
00:28:58et qui ne sont pas contents des négociations.
00:29:00Je ne sais pas si c'est la fin du Nouveau Front Populaire.
00:29:03Pour moi, le Nouveau Front Populaire,
00:29:05c'est avant tout un programme sur lequel nous avons été élus,
00:29:08le mandat que nous portons. Je ne pense pas qu'il soit terminé.
00:29:11En tout cas, mon groupe parlementaire
00:29:13continue à faire vivre le programme du Nouveau Front Populaire
00:29:16à l'Assemblée nationale.
00:29:18Ce n'est pas notre décision de mettre fin au Nouveau Front Populaire.
00:29:21Mais les socialistes disent qu'on doit arracher...
00:29:24Si on peut arracher quelques petites victoires,
00:29:26il vaut mieux le faire maintenant plutôt que d'attendre deux ans.
00:29:29Les socialistes se trompent, mais ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent.
00:29:32Nous avons le droit d'avoir une autre stratégie.
00:29:34Cette stratégie s'appuie sur le mandat
00:29:36que nous ont confié les électeurs et électrices
00:29:38de nos circonscriptions respectives.
00:29:40Le Nouveau Front Populaire n'est pas terminé.
00:29:42Il continue à vivre par son programme et par les députés qui le portent.
00:29:45Sur votre motion, on verra que tout le monde ne va pas la voter.
00:29:48On va la déposer après, à part si le Premier ministre
00:29:50demande un vote de confiance de l'Assemblée nationale.
00:29:52Mais ça n'a pas l'air d'être à l'ordre du jour.
00:29:54Notre motion sera déposée.
00:29:56C'est très simple.
00:29:57Il y a ceux qui vont la voter qui seront dans l'opposition
00:30:00à François Bayrou et à Emmanuel Macron,
00:30:02et ceux qui ne la voteront pas et qui seront dans l'accompagnement
00:30:05des politiques macronistes qui ont pourtant,
00:30:07pendant sept ans, fait des dégâts catastrophiques pour notre pays.
00:30:10On voit bien que c'est cet équilibre droite-gauche qui compte.
00:30:13François Bayrou essaye de ménager les deux camps.
00:30:16Oui, parce qu'à force de discuter avec le Parti socialiste,
00:30:19ces derniers jours, François Bayrou risquait de perdre sur sa droite
00:30:23puisque, on l'a vu tout le week-end,
00:30:25les responsables des Républicains,
00:30:27Laurent Wauquiez, le patron des députés,
00:30:29Gérard Larcher, le président du Sénat,
00:30:31sont montés au créneau pour dire leur opposition
00:30:34à une suspension, évidemment, à une abrogation
00:30:36de la réforme des retraites.
00:30:38Finalement, François Bayrou devrait annoncer ni l'un ni l'autre
00:30:41cet après-midi.
00:30:42Ce matin, Laurent Wauquiez, en réunion de groupe
00:30:44à l'Assemblée nationale, s'est félicité.
00:30:46Il estime que la pression que la droite avait mise
00:30:49a changé la donne ces trois derniers jours.
00:30:52En revanche, s'il y a du soulagement
00:30:54chez la droite républicaine, il y a aussi de la prudence,
00:30:57parce qu'ils attendent la confirmation des propos
00:30:59de François Bayrou et puis ils attendent aussi
00:31:01de voir ce que va donner cette nouvelle discussion
00:31:04entre les partenaires sociaux à propos de la réforme des retraites.
00:31:07Et la droite républicaine insiste, l'important,
00:31:09c'est l'équilibre financier du système
00:31:12et l'avenir budgétaire de la France.
00:31:14Naïma Moutchou, c'est vraiment cette mission
00:31:17qui incombe à François Bayrou, c'est chaque mot prononcé
00:31:20pour convaincre à gauche sans braquer la droite,
00:31:22tout en emmenant le bloc central dont vous faites partie ?
00:31:25C'est la situation politique actuelle, quoi qu'on en dise.
00:31:28François Bayrou a des marges de manoeuvre assez limitées
00:31:31compte tenu de la configuration politique.
00:31:33Il n'y aura pas de grande soirée,
00:31:35il n'y aura pas de lendemain qui chante.
00:31:37En revanche, il a quelques sujets qui sont d'abord des sujets d'urgence.
00:31:40Je crois que Mayotte est un sujet commun qui nous rassemble.
00:31:42Je crois que la question de la crise agricole
00:31:44et des agriculteurs en général est un sujet qui nous rassemble.
00:31:47Et ensuite, les questions liées à la sécurité,
00:31:49les questions liées à l'école et à la santé.
00:31:51Et là, on peut trouver des points d'accord.
00:31:53Ca ne veut pas dire qu'on va refaire le monde sur tous ces sujets,
00:31:56mais on peut essayer d'avancer.
00:31:58Ce sont vraiment les sujets de préoccupation des Français.
00:32:00Et il faut passer le mur du budget
00:32:02avant de pouvoir se mettre autour de la tasse sur ces questions-là.
00:32:04C'est indispensable, parce que d'abord,
00:32:06il faut nous donner un budget,
00:32:07il faut que nous puissions continuer à fonctionner,
00:32:09encore une fois.
00:32:10Et après le budget, viendront les questions de fond
00:32:13qui vont être dans le coeur de l'actualité.
00:32:16Si vous refaites chuter un gouvernement
00:32:18que la France n'a plus de budget en février ou en mars,
00:32:21il y a des questions qui vont se poser
00:32:23pour l'entrée de l'impôt sur le revenu.
00:32:25Pour tous ces sujets dont parlait Naïma Moutchou,
00:32:27Mayotte, les agriculteurs,
00:32:28on ne pourra plus en discuter à l'Assemblée nationale.
00:32:30Fin de vie non plus.
00:32:31Mais la faute à qui ?
00:32:32La faute à qui ?
00:32:33Qui a créé cette situation ?
00:32:34Qui a dissous l'Assemblée nationale en juin dernier ?
00:32:37La dissolution, déjà, Madame Moutchou.
00:32:39Censure pour l'une, dissolution pour l'autre.
00:32:41Je la critique, cette décision de dissolution.
00:32:44Il y a un fil rouge à la crise que nous vivons.
00:32:46Il s'appelle Emmanuel Macron.
00:32:48Le choix de dissoudre l'Assemblée nationale
00:32:50a plongé le pays dans cette situation.
00:32:52S'entêter à vouloir nommer des gouvernements minoritaires
00:32:55qui sont issus de ceux qui ont perdu les élections,
00:32:57et pas qu'une fois, deux fois, trois fois,
00:32:59ça crée une crise.
00:33:00Ce n'est pas la responsabilité du nouveau Front populaire,
00:33:02c'est celle d'Emmanuel Macron et de ses alliés dans le pays.
00:33:05On verra que c'est le président de la République
00:33:07que vous visez par ricochet en retour
00:33:09de celle des quatre colonnes.
00:33:10Il y a beaucoup de députés, beaucoup d'ambiance
00:33:12dans l'Assemblée nationale.
00:33:13Aujourd'hui, Marco Pommier est avec Benjamin Luc Alaindi
00:33:16du groupe écologiste et social.
00:33:20Oui, Benjamin Luc Alaindi, qui a pris la parole
00:33:22tout à l'heure dans cette salle des quatre colonnes
00:33:24devant les journalistes.
00:33:25Et vous avez dit qu'il n'y a pas de raison
00:33:27pour ne pas censurer François Bayrou.
00:33:29Vous n'écouterez donc pas le discours, peu importe ?
00:33:31Si, on va écouter le discours du Premier ministre.
00:33:33C'est important de savoir à quelle sauce, si je puis dire,
00:33:35malheureusement, le pays va être mangé.
00:33:37Mais nous n'avons pas vu, dans ces derniers jours,
00:33:40de rupture.
00:33:42Et j'allais dire, on s'y attendait.
00:33:44Moi, je m'y attendais, puisque François Bayrou
00:33:46est un Premier ministre macroniste qui a été installé
00:33:48par Emmanuel Macron pour continuer la politique
00:33:50d'Emmanuel Macron.
00:33:51Et nous, nous avons été élus pour combattre cette politique
00:33:53et pour tourner cette page-là
00:33:54de l'histoire républicaine de notre pays.
00:33:56On semble se diriger vers un accord de non-censure
00:33:59entre les socialistes et le gouvernement.
00:34:02Vous le regrettez qu'un partenaire du NFP
00:34:04puisse comme ça aller négocier avec François Bayrou ?
00:34:07D'abord, je ne crois pas.
00:34:08Je ne veux pas me faire ici leur porte-parole,
00:34:09d'autant que je ne partage pas leur position.
00:34:10Je ne crois pas qu'ils aient un accord de non-censure.
00:34:12Ils disent, a priori, qu'ils ne censurent pas cette fois-ci.
00:34:14J'espère, justement, que nous nous retrouverons rapidement
00:34:17pour censurer ce gouvernement,
00:34:18pour ne pas nourrir nous-mêmes le récit
00:34:20d'un gouvernement qui serait légitime.
00:34:22Or, il est illégitime,
00:34:23parce que les Français ont voulu rompre
00:34:24avec la politique d'Emmanuel Macron.
00:34:26Ils l'ont souhaité le 9 juin,
00:34:27ils l'ont souhaité le 30 juin et le 7 juillet.
00:34:29Ils ont dit, nous voulons une cohabitation,
00:34:31nous voulons finir avec cette politique injuste et brutale.
00:34:33Et donc, nous, nous refusons de cautionner
00:34:36ce gouvernement Bayrou.
00:34:38J'espère que, si ce n'est pas cette semaine,
00:34:40en tout cas dans les semaines qui viennent,
00:34:41les socialistes nous rejoindront sur cette position.
00:34:43Merci beaucoup, Benjamin Lucalindi.
00:34:45Merci à vous.
00:34:46Merci beaucoup, Marco Pommier.
00:34:48On le voit, il y aura donc une motion de censure.
00:34:50L'ERN ne devrait pas la voter.
00:34:52Est-ce que vous dites, comme Edouard Philippe,
00:34:54que la stabilité politique, c'est la priorité aujourd'hui ?
00:34:57Avant les finances, avant tout,
00:34:59il faut que le gouvernement puisse tenir quelques mois.
00:35:02C'est vrai. C'est vrai que la stabilité politique,
00:35:04c'est ce qui compte le plus aujourd'hui,
00:35:06parce qu'encore une fois, nous le devons aux Français.
00:35:08Nous devons pouvoir continuer à avancer sur les sujets.
00:35:10Si nous allons de gouvernement renversé en gouvernement renversé,
00:35:13nous ne ferons pas grand-chose.
00:35:15Mais je vais vous dire,
00:35:16les finances publiques sont un gage de stabilité.
00:35:18Si vous avez un pays endetté,
00:35:20proche de la faillite, du précipice,
00:35:22la stabilité politique, vous ne l'aurez pas.
00:35:24Donc l'un ne va pas sans l'autre aujourd'hui.
00:35:27Marianne Maximi, vous parliez du président de la République.
00:35:30Finalement, vous voulez faire tomber gouvernement après gouvernement.
00:35:33Pourquoi pousser Emmanuel Macron à la démission ?
00:35:35Vous vous organisez, vous le dites très clairement.
00:35:37Nous, on est prêts s'il y a une présidentielle demain.
00:35:39Bien sûr, mais ce n'est pas une obsession d'Emmanuel Macron.
00:35:41Notre obsession, c'est la vie des gens et comment les faire vivre mieux.
00:35:44Et on peut faire le constat, quand même, que depuis 7 ans,
00:35:46les gens ne vivent pas mieux, voire moins bien,
00:35:48que la situation du pays s'est fortement dégradée.
00:35:50Le dérapage de la dette, je suis désolée,
00:35:52mais ça fait 7 années qu'on voit bien que ça dérape
00:35:54et que, justement, il y a eu des problèmes.
00:35:57On le voit en commission des finances.
00:35:58Nous avons une commission d'enquête qui travaille.
00:36:00Donc la question, évidemment, de la dette, elle est essentielle.
00:36:02Mais la vie des gens, comment on améliore
00:36:04leurs conditions de vie, comment on augmente les salaires,
00:36:06comment on fait en sorte que, oui, on travaille moins
00:36:08et moins longtemps par rapport à la retraite,
00:36:10ça, c'est l'objectif. Ce n'est pas une obsession
00:36:12sur Emmanuel Macron, c'est de changer la vie des gens.
00:36:14Et donc, on pense que, oui, un des problèmes,
00:36:16et le problème central aujourd'hui, est le président de la République.
00:36:19Et de poser sa démission, il n'y a pas que la France insoumise
00:36:21qui le dit. Je crois qu'il y a d'autres responsables politiques,
00:36:23notamment de droite, qui en ont parlé,
00:36:25notamment Charles de Courchamp, qui est rapporteur général du budget.
00:36:28Alors, on a vu cette déclaration de politique générale.
00:36:31Grand oral, un exercice obligé pour tout nouveau Premier ministre,
00:36:34Clément Perrault, que sait-on de la préparation de François Bayrou ?
00:36:40Alors, d'après son entourage, François Bayrou s'est préparé seul
00:36:43dans son bureau de Matignon. Il a peaufiné ce discours,
00:36:46il a commencé à le travailler dès la fin du mois de décembre.
00:36:50Vous savez, c'est un exercice périlleux,
00:36:52cette déclaration de politique générale, c'est tout,
00:36:54sauf une formalité. Mettez-vous à sa place,
00:36:56il va se retrouver face à 577 députés
00:36:59dans un lieu impressionnant, chargé de symboles,
00:37:02et en plus, les députés qui seront face à lui,
00:37:04lui sont plutôt majoritairement défavorables.
00:37:07Alors, ils vont essayer, ces députés,
00:37:09de le déconcentrer, de le perturber.
00:37:12Certains vont réagir à ses propos, d'autres vont l'interpeller.
00:37:15On peut en avoir aussi qui tapent sur les pupitres.
00:37:18S'il dit un propos maladroit, qui déplaît,
00:37:20l'hémicycle peut vite s'embraser.
00:37:22Alors, à contrario, il y aura aussi, bien sûr,
00:37:24les députés de son camp, qui, eux, vont sans doute chercher
00:37:27plutôt à l'encourager, à l'applaudir.
00:37:29Il a de l'expérience, François Bayrou.
00:37:31Il va devoir garder le fil de son discours, garder son calme.
00:37:35Il a de l'expérience, il a déjà été député,
00:37:37il connaît bien l'hémicycle, mais tout de même,
00:37:39cet exercice, pour lui, sera très particulier.
00:37:41Aujourd'hui, la pression sera clairement sur ses épaules.
00:37:44Merci, Clément Pression, Maximal.
00:37:46Marianne Maximi, un comité d'accueil est prévu
00:37:49pour François Bayrou. On sait que les Insoumis,
00:37:51vous aimez bien parfois faire un petit peu,
00:37:53aller, montrer votre présence dans l'hémicycle, on va dire.
00:37:55Non, on sera là, on va écouter.
00:37:57On s'attend pas du tout à... Enfin, on s'entend à rien, nous.
00:38:00On est sur notre orientation, c'est-à-dire, effectivement,
00:38:03il faut censurer ce gouvernement, qui n'est pas légitime,
00:38:05d'un point de vue démocratique, et qui ne change rien
00:38:07à l'avis des gens. Voilà.
00:38:09Quoi qu'ils disent, il y aura une motion de censure
00:38:11déposée par les Insoumis.
00:38:12Quoi qu'ils disent, ils ne veulent pas de vote de confiance.
00:38:14La base, normalement, dans toute démocratie parlementaire,
00:38:16c'est de pouvoir demander un vote de confiance à l'Assemblée nationale.
00:38:18Nous l'avons toujours demandé depuis 2022.
00:38:20Jamais il n'a lieu, nous n'allons pas changer.
00:38:22Effectivement, une motion de censure sera déposée.
00:38:24Naïma Moutchou, quel sera, d'après vous,
00:38:26le style François Bayrou ? Comment peut-il se démarquer ?
00:38:29On se souvient, Michel Barnier avait été un peu grinçant aussi,
00:38:32notamment avec ses partenaires.
00:38:34Qu'est-ce que vous, vous attendez du discours de François Bayrou
00:38:36sur la forme ?
00:38:38Alors, le style, c'est l'homme, comme on dit,
00:38:40et c'est l'incarnation. Et donc, ça dépend intimement de lui.
00:38:42Il a une expérience politique qui est intéressante,
00:38:44et il faudra qu'il le fasse valoir,
00:38:47mais il faut aussi qu'il soit au goût de jour,
00:38:49qu'il sache quelle est cette nouvelle Assemblée
00:38:51qui fonctionne bien différemment de ce qu'il a connu,
00:38:53puisqu'il a été ancien député et ancien ministre.
00:38:55Les aspirations ne sont plus les mêmes.
00:38:57Le contexte politique n'est plus le même,
00:38:59le contexte économique a bien changé.
00:39:01Vous avez tout à fait raison.
00:39:03Comme vice-présidente de l'Assemblée,
00:39:05je suis contrainte de confirmer.
00:39:07Il faut qu'il soit aussi dans l'actualité,
00:39:09dans le monde d'aujourd'hui, pour ne pas passer à côté des sujets.
00:39:11Merci beaucoup, Naïma Moutchou. Merci, Marianne Maximi.
00:39:15Alors, je vous garde une seconde,
00:39:17parce qu'on attend un invité dans la salle des quatre colonnes.
00:39:19Justement, c'est aussi le reproche qu'on avait fait à Michel Barnier.
00:39:22Des hommes politiques qui ont beaucoup d'expérience,
00:39:25mais qui, finalement, ont le sentiment de connaître cette Assemblée,
00:39:28et puis ils ne la connaissent pas si bien. Les codes ont changé.
00:39:30Les codes ont changé depuis quelques années déjà, c'est vrai.
00:39:33Et si on regarde dans le rétroviseur et dans le passé,
00:39:36on risque effectivement de passer peut-être à côté de certaines choses.
00:39:39Donc la responsabilité des hommes et des femmes politiques aujourd'hui,
00:39:42c'est d'être dans l'actualité,
00:39:44savoir comment tout ça fonctionne un peu différemment.
00:39:46Les députés sont aussi plus jeunes.
00:39:48Et puis le monde a changé. Le monde a terriblement changé.
00:39:50Vous aviez aussi parfois ce sentiment,
00:39:52lors de la déclaration de politique générale de Michel Barnier,
00:39:55un peu en longueur, par exemple,
00:39:57des codes qui ne sont plus tout à fait les mêmes
00:39:59avec la politique un peu plus moderne, peut-être, qu'on a aujourd'hui ?
00:40:02Après, ça, c'est une forme de style. Moi, ça m'intéresse peu.
00:40:04Ce qui m'intéresse vraiment dans l'histoire,
00:40:06c'est le fond de ce qu'on fait en termes de politique.
00:40:08On a eu Gabriel Attal, qui était le plus jeune Premier ministre.
00:40:11On a Michel Barnier, qui est un des plus âgés.
00:40:13Et pourtant, la politique était la même.
00:40:15Donc le style n'est qu'une petite couverture.
00:40:17Ce qui est intéressant, c'est les mesures qui vont être prises.
00:40:20Et c'est là où le combat se situe.
00:40:22Chaque mot va compter. Suspension, abrogation,
00:40:24apparemment, ça n'y sera pas. Mais renégociation ?
00:40:26C'est-à-dire qu'on va vraiment étudier chaque ligne du discours
00:40:29pour voir vers quelle partie tend François Bayrou ?
00:40:32Bien sûr, ce n'est pas faux. On sera très attentifs.
00:40:34Il n'y a pas de chèque en blanc. Il n'y a pas de soutien acquis.
00:40:36Et donc, tout dépendra, effectivement,
00:40:38dans les lignes et à travers les lignes,
00:40:40de ce qui sera proposé par François Bayrou.
00:40:42Eh bien, merci beaucoup, mesdames.
00:40:44Je vous remercie cette fois pour de bon.
00:40:47Vous êtes salle des Quatre Colonnes.
00:40:49Beaucoup d'ambiance ici, au Pas-Perdu.
00:40:51J'imagine que c'est pareil chez vous, Marco.
00:40:54Oui, exactement, Elsa.
00:40:55Regardez ces images dans cette salle des Quatre Colonnes.
00:40:58Toujours beaucoup de journalistes
00:41:00qui attendent, bien sûr, les politiques
00:41:02pour avoir leur réaction,
00:41:04qui attendent surtout le discours,
00:41:06le grand oral de François Bayrou.
00:41:09Ce sera dans moins de 20 minutes, maintenant,
00:41:11un discours qui reste encore bien mystérieux,
00:41:14y compris pour les députés croisés ce matin à l'Assemblée.
00:41:17On n'a plus que 15 minutes à attendre, maintenant.
00:41:22Et bonjour à vous, si vous nous rejoignez sur LCP,
00:41:24émission spéciale dans moins de 20 minutes,
00:41:26François Bayrou dans l'arène de l'hémicycle
00:41:28de l'Assemblée nationale pour la déclaration de politique générale.
00:41:32C'est à suivre en direct et en intégralité
00:41:34à 15h sur LCP, évidemment,
00:41:36le discours du Premier ministre,
00:41:38mais aussi les réactions des 11 groupes politiques
00:41:41de l'Assemblée nationale.
00:41:43Pour tout suivre, tout comprendre des enjeux
00:41:45de cet événement politique de la rentrée,
00:41:47Stéphanie Despierre et Marco Pommier sont dans la salle des 4 colonnes.
00:41:50Clément Perrault, lui, est déjà dans l'hémicycle
00:41:53de l'Assemblée nationale. Il rejoindra bientôt
00:41:55la Cour d'honneur pour nous faire vivre en direct
00:41:57l'arrivée du Premier ministre et des membres de son gouvernement.
00:42:01Justement, Clément, vous allez un peu nous raconter
00:42:04comment se passe une déclaration de politique générale.
00:42:09Eh bien, François Bayrou va monter à la tribune de l'orateur
00:42:13qui se trouve juste en dessous du perchoir.
00:42:16Il aura devant lui les membres de son gouvernement
00:42:19et, bien sûr, les 577 députés.
00:42:21On s'attend à ce que l'hémicycle soit plein, bien sûr,
00:42:24pour cette séance très importante.
00:42:26Il va prononcer un discours
00:42:28qui devrait durer environ 1h30.
00:42:30C'est la durée qui avait été constatée
00:42:32pour les discours de ses prédécesseurs.
00:42:34Ensuite, ce sera au tour des orateurs
00:42:37de chacun des 11 groupes parlementaires
00:42:39de prendre la parole. On va retrouver certaines figures
00:42:42de l'hémicycle, Gabriel Attal, Mathilde Panot,
00:42:45Laurent Wauquiez, Boris Vallaud ou encore Jean-Philippe Tanguy.
00:42:48François Bayrou pourra ensuite leur répondre.
00:42:50Il pourra reprendre une dernière fois la parole
00:42:52avant la fin de cette séance
00:42:54qui devrait durer entre 4 et 5h.
00:42:56Merci beaucoup, Clément Perrault.
00:42:58On la suivra en direct en intégralité.
00:43:00Dans cette salle, n'est pas perdu,
00:43:02nouveaux invités, Erwann Balanant, bonjour.
00:43:04Bonjour et bonne année.
00:43:06Bonne année à vous également.
00:43:08Jérôme Getsch, bonjour.
00:43:10Député socialiste de l'Essonne,
00:43:12vous étiez en train de suivre par téléphone
00:43:14le bureau national de votre groupe.
00:43:16On a voulu vous recevoir pour ce dernier plateau,
00:43:18à moins de 20 minutes de la déclaration
00:43:20de politique générale, puisque l'un et l'autre
00:43:22étaient au centre du jeu.
00:43:24Votre parti, le Modem, c'est le parti de François Bayrou
00:43:26et le parti socialiste, c'est bien celui
00:43:28avec lequel le gouvernement souhaite un accord.
00:43:30Jérôme Getsch, que pouvez-vous nous dire à l'heure actuelle ?
00:43:33Est-ce que cet accord de non-censure
00:43:35est scellé ? Est-ce que le deal est passé ?
00:43:37Et quelles sont ces conditions ?
00:43:39On va entendre le discours de politique générale
00:43:41du Premier ministre. Nous, nous avons sincèrement
00:43:43joué le jeu de la recherche de compromis
00:43:45depuis plusieurs semaines.
00:43:47Considérant qu'il était préférable
00:43:49de discuter avec la gauche républicaine et sociale
00:43:52plutôt qu'avec le Rassemblement national,
00:43:54c'est la faute qu'avait fait Michel Barnier,
00:43:56mais nous l'avons fait en mettant sur la table
00:43:59ce que nous appelons des victoires que nous devons ramener
00:44:01à la maison, c'est-à-dire des avancées concrètes
00:44:03sur l'ensemble de nos concitoyens,
00:44:05sur le pouvoir d'achat, sur les services publics,
00:44:07l'hôpital, les EHPAD, l'éducation.
00:44:10Évidemment, sur la question des retraites,
00:44:12on sera amenés à en reparler.
00:44:14On a eu ces discussions avec des hauts et avec des bas.
00:44:17Et nous attendons de voir exactement
00:44:19ce que le Premier ministre va nous dire tout à l'heure.
00:44:21Et puis, comme vous le disiez, moi, je suis membre
00:44:23d'une formation politique et d'un groupe politique.
00:44:25La décision et la délibération sera collective
00:44:27au regard des propositions qui ont été mises sur la table.
00:44:30C'est comme ça qu'on fonctionne.
00:44:32Vous acquiesciez quand Jérôme Guedj disait
00:44:34qu'en sincérité, ils avaient tendu la main.
00:44:37Raison de répondre à cette main tendue.
00:44:40Jusqu'où faut-il aller pour les convaincre,
00:44:42les socialistes, de ne pas voter de motion de censure,
00:44:44de ne pas vous renverser ?
00:44:45Moi, je salue et je remercie la position
00:44:49et la posture d'écoute et de dialogue
00:44:51rendu possible par le Parti socialiste.
00:44:53Et je crois qu'il faut le dire.
00:44:55Mais s'il y a eu ce dialogue possible,
00:44:58c'est aussi parce qu'il y a eu un interlocuteur
00:45:00et des interlocuteurs.
00:45:01Et donc, on est dans une position où il y a un dialogue.
00:45:04Après, on est dans une configuration politique aussi
00:45:07où il faut trouver un compromis.
00:45:09C'est-à-dire que, oui, les socialistes,
00:45:12moi, j'ai toujours dit depuis le mois de juillet
00:45:15que nous étions naturellement amenés à travailler avec eux
00:45:19vu la configuration politique et peut-être d'ailleurs plus tard aussi.
00:45:23On n'en sait rien.
00:45:24Mais une majorité, ou c'est pas une majorité,
00:45:29mais une coalition capable d'absorber la montée des radicalités,
00:45:33qu'elle soit à gauche et à droite,
00:45:35elle doit se faire dans un compromis
00:45:37qui dépasse les socialistes, qui passe par le centre
00:45:40et qui va aussi jusqu'à la droite modérée.
00:45:42Et c'est toute la difficulté de l'exercice.
00:45:44Et c'est ça qu'il faut qu'on travaille pour avancer.
00:45:46J'apporte immédiatement un bémol,
00:45:48au risque de décevoir mon collègue Balanant.
00:45:50Il ne s'agit pas de coalition, pour l'instant.
00:45:52Non, mais bien sûr.
00:45:53Nous sommes dans l'opposition.
00:45:55On est d'accord.
00:45:56Nous sommes dans l'opposition. Je ne négocie pas.
00:45:58Un contrat de coalition, un contrat de gouvernement.
00:46:01On pose juste la question de savoir, dans les fameux compromis,
00:46:04qu'est-ce que vous êtes prêts à mettre sur la table
00:46:09pour nous permettre à nous d'offrir la stabilité
00:46:12dont le pays a besoin.
00:46:13On a besoin d'un budget.
00:46:14On a besoin de cette forme de stabilité.
00:46:16Ce qui ne veut pas dire qu'on sera dans une complicité
00:46:19dans la gestion des affaires.
00:46:21Ce n'est pas nécessairement un gros mot
00:46:24de se dire qu'à un moment donné, sur des sujets
00:46:26qui sont les sujets qui touchent les Français,
00:46:29on puisse se mettre d'accord.
00:46:31Je voulais préciser que l'EPS restera bien dans l'opposition.
00:46:34L'EPS reste dans l'opposition.
00:46:36D'ailleurs, je note qu'il n'y a pas non plus de majorité.
00:46:39Vous voyez bien qu'on est dans une coalition large
00:46:42pour essayer de faire tenir la boutique,
00:46:46si je me permets cette expression triviale.
00:46:49Il n'y a pas de question d'opposition de majorité.
00:46:52Il y a des recherches, de compromis, de consensus
00:46:54pour avancer sur les sujets des Français.
00:46:56Vous en parliez sur la question des retraites.
00:46:59On avait le sentiment que la suspension de la réforme
00:47:02des retraites était un prérequis pour les socialistes.
00:47:05François Bayrou ne prononcera ni le mot suspension
00:47:08ni le mot abrogation.
00:47:10Quel chemin peut-il emprunter pour vous convaincre
00:47:13sur cette question spécifique des retraites ?
00:47:15Les choses sont claires. J'ai été opposé dans l'hémicycle.
00:47:18J'ai mouillé la chemise. Beaucoup contre la réforme en 2023.
00:47:22Je considère que c'est une réforme injuste.
00:47:24Les Français dans la rue, les syndicats dans leur unanimité
00:47:28et l'opinion publique à 90% considèrent
00:47:31que l'allongement à 64 ans n'était pas acceptable.
00:47:35Je continue à penser cela.
00:47:37Simplement, dans la période, entre ceux qui disent
00:47:40que c'est le statu quo et l'abrogation immédiate
00:47:43que nous aurions mis en place si nous avions eu la majorité
00:47:46à l'Assemblée nationale, voilà un exemple
00:47:48de compromis à pratiquer.
00:47:50Donc, renégociation, ça vous va ?
00:47:52Aujourd'hui, si les syndicats...
00:47:54On va voir ce que va nous dire François Bayrou.
00:47:57Si les syndicats reprennent la main.
00:47:59Il ne l'avait eu à aucun moment dans la préparation
00:48:02de la réforme de 2023.
00:48:04François Bayrou avait critiqué la méthode de préparation
00:48:07de cette réforme.
00:48:09En effet, tu l'avais dit aussi.
00:48:11Si les syndicats reprennent la main,
00:48:13et la reprennent rapidement,
00:48:15et à l'issue de cela, il y a un texte
00:48:18qui revient à l'Assemblée nationale.
00:48:20Alors, d'une certaine manière,
00:48:22on revient sur cette réforme de 2023.
00:48:24Le diable se cache dans les détails.
00:48:26Nous verrons la méthode et le processus
00:48:28qui est envisagé. Aujourd'hui, on ne signe pas
00:48:30de chèque en blanc. Et donc, je vous disais tout à l'heure,
00:48:33la décision collective sera celle du groupe socialiste
00:48:36et du PS pour voir ce que nous faisons
00:48:38en matière de non-censure.
00:48:40Court détour par celle des 4 colonnes.
00:48:42Julien Audoul, du RN, est au micro de Marco Pommier.
00:48:45On voit bien que c'était pour ne pas dépendre
00:48:47du RN, justement, que François Bayrou
00:48:49tend à la main aux socialistes.
00:48:53Oui, effectivement. Julien Audoul,
00:48:55qu'attendez-vous du discours de François Bayrou ?
00:48:58Quel mot, quel sujet voulez-vous
00:49:00que le Premier ministre prononce ?
00:49:02Nous attendrons plus qu'un discours.
00:49:04Nous avons un peu d'expérience maintenant,
00:49:06et les déclarations de politique générale,
00:49:08si elles ne sont pas suivies d'effet,
00:49:10s'il n'y a pas un changement de politique,
00:49:12on l'avait vu avec le discours de M. Barnier,
00:49:14tout ça n'apporte rien.
00:49:16Donc plus que des mots, plus que des intentions,
00:49:18plus que des slogans, nous attendons surtout
00:49:21des faits, des actes, un changement et une rupture
00:49:24avec cette année de macronisme,
00:49:26puisque c'est ce qu'ont demandé les Français.
00:49:28Les demandés, les Français, parce que les Français
00:49:30ont souhaité aux législatives, aux européennes,
00:49:33un changement de politique, et il faudra plus
00:49:35qu'un changement de discours, mais des actes.
00:49:37Merci beaucoup, et pas de censure,
00:49:39a priori pour le RN.
00:49:41Et regardez ces images exclusives
00:49:43de la chaîne parlementaire dans la Cour d'honneur.
00:49:45François Bayrou, le Premier ministre,
00:49:47sous le soleil, dans le froid glacial à Paris,
00:49:50qui vient d'entrer par la Cour d'honneur de l'Assemblée nationale.
00:49:52Nous sommes à moins de dix minutes
00:49:54de sa déclaration de politique générale.
00:49:56Philippe Gosselin, membre de la droite républicaine,
00:49:58est au micro de Stéphanie Despierres,
00:50:00celle des quatre colonnes.
00:50:05Monsieur Gosselin, bonjour.
00:50:07Il n'y aura pas de suspension,
00:50:09à proprement parler de la réforme des retraites
00:50:11ni d'abrogation. Est-ce que vous, à la droite républicaine,
00:50:13vous êtes soulagé ?
00:50:15D'abord, on va attendre confirmation de tout ça.
00:50:17Mais si ça devait se confirmer, oui,
00:50:19ce serait une forme de soulagement.
00:50:21Non pas qu'on refuse de réouvrir, pour une part,
00:50:24le dossier des retraites.
00:50:26Je rappelle que Michel Barnier,
00:50:28lors de son discours de politique générale,
00:50:30avait aussi éventuellement ouvert la porte
00:50:32pour que certains sujets puissent,
00:50:34le cas échéant, être mis sur la table.
00:50:36Pourquoi pas ? Mais je crois qu'il serait une erreur
00:50:39de donner le sentiment qu'on peut tout rouvrir
00:50:42dans le dossier des retraites et que tout serait mauvais.
00:50:45Je rappelle qu'il y a des raisons démographiques,
00:50:48économiques, budgétaires.
00:50:50Et si tous les autres pays européens ont aussi fait leur réforme,
00:50:53c'est pas par hasard, c'est pas pour le plaisir
00:50:55de maltraiter leurs habitants ou leurs concitoyens.
00:50:58Les discussions entre partenaires sociaux
00:51:00vont reprendre dès ce vendredi.
00:51:02Est-ce que vous, vous avez quand même des inquiétudes ?
00:51:05Encore une fois, ouvrir, pourquoi pas,
00:51:08à condition que ce soit avec de vraies propositions.
00:51:12Moi, j'ai plutôt le sentiment, dans ce que j'ai entendu
00:51:15jusqu'à présent ces derniers jours dans la bouche de certains,
00:51:18c'est qu'en gros, la suspension, c'était pratiquement
00:51:21un 1er pas avant la brogation.
00:51:23Non, il y a encore une fois, je me répète,
00:51:25mais des raisons économiques, sociales, budgétaires,
00:51:29l'espérance de vie aussi qui s'allonge,
00:51:31qu'il faut prendre en compte.
00:51:33Et je crois que si on veut garder notre modèle social,
00:51:36il faut aussi qu'il y ait quelques efforts de fait.
00:51:39J'ai bien conscience que ce n'est pas très populaire,
00:51:41mais il faut aussi qu'on puisse expliquer tout ça à nos concitoyens.
00:51:44Merci beaucoup.
00:51:45Merci, Stéphanie.
00:51:46Erwan Balanant, il faut convaincre la gauche et Jérôme Guedj,
00:51:49mais il ne faut pas effrayer la droite,
00:51:51qui fait partie du gouvernement,
00:51:53qui a ses membres au sein du gouvernement.
00:51:55Quel est le bon équilibre, d'après vous ?
00:51:57C'est compliqué, mais je crois qu'il faut reprendre
00:52:00un certain nombre de choses qui étaient dans le dialogue
00:52:03et qui étaient dans les discussions parlementaires
00:52:05la dernière fois.
00:52:06Et je note quand même qu'il y a un grand soutien aujourd'hui
00:52:09des Républicains qui n'avaient pas soutenu la réforme
00:52:11il y a deux ans.
00:52:13Elisabeth Borne avait dû activer le 49-3 à cette époque.
00:52:16Et on a tous des évolutions. Il y avait eu ce 49-3.
00:52:18Et s'il n'y avait pas eu ce 49-3,
00:52:20il y aurait eu sans doute, dans le texte, des évolutions.
00:52:23Vous savez, nous, sur ce texte de la réforme,
00:52:26on portait une clause de revoyure.
00:52:29Et on disait qu'il faudrait regarder très vite
00:52:32si les paramètres sont les bons
00:52:34et si le texte répond vraiment à deux objectifs.
00:52:38Un objectif de justice sociale,
00:52:40et je crois qu'on n'y est pas complètement,
00:52:42tout le monde l'admet,
00:52:43et un objectif d'équilibre financier.
00:52:45Et donc on y est.
00:52:46Et on n'y est pas non plus à l'équilibre financier.
00:52:48Et on n'y est pas non plus.
00:52:49Et je suis heureux de l'entendre de la part des socialistes
00:52:51et de Jérôme Guedj.
00:52:52Je l'ai dit dans le débat.
00:52:54Lui, il l'a toujours dit.
00:52:55Ça n'a pas été le cas de tous ses collègues
00:52:57et ça n'a pas été le cas de toute la gauche non plus.
00:52:59Aujourd'hui, on est attachés à ce système en France.
00:53:03Si on veut qu'il se maintienne
00:53:05et si on veut qu'il répond aux attentes des Français,
00:53:07il faut qu'il y ait un certain nombre d'évolutions.
00:53:09Jérôme Guedj, vous en parliez.
00:53:11Les retraites, c'était un peu le point de crispation,
00:53:13mais il y a d'autres choses.
00:53:15Vous auriez réussi à négocier aussi d'autres choses.
00:53:17Sur les suppressions de profs, par exemple.
00:53:194 000 étaient prévues dans le budget.
00:53:21Ce sera peut-être moins.
00:53:22Sur Londres, on le sait que vous êtes très intéressé,
00:53:24passionné par le budget de la sécurité sociale.
00:53:26Des choses aussi là-dessus.
00:53:27Sur les Outre-mer, est-ce que ce sont ça,
00:53:29les victoires remarquables
00:53:31que vous pourriez défendre en circonscription
00:53:33pour justifier que vous n'avez pas censuré le gouvernement ?
00:53:36En tous les cas, dans le calendrier parlementaire,
00:53:38dès demain, l'examen du budget reprend au Sénat.
00:53:40Et dans quelques jours, à l'Assemblée nationale,
00:53:42sur le budget de la sécurité sociale.
00:53:44On a là des rendez-vous extrêmement concrets
00:53:46où on sera très vigilants
00:53:48pour savoir si on a ces avancées remarquables.
00:53:50Est-ce qu'on dérembourse ou pas les consultations médicales
00:53:53et les médicaments ?
00:53:54C'était ce qui était prévu par Michel Barnier.
00:53:56Est-ce qu'on va en effet recréer des postes à l'éducation nationale ?
00:54:00Est-ce que le jour de carence va être supprimé,
00:54:02les deux jours de carence alimentaire ?
00:54:04C'est des demandes très fortes que nous avons mises dans la discussion,
00:54:07y compris l'augmentation des moyens pour l'hôpital,
00:54:09parce que les services d'urgence, les hôpitaux comme les EHPAD
00:54:12sont en très grande difficulté.
00:54:14Ça, c'est en effet des victoires très concrètes
00:54:16qu'on souhaite ramener à la maison.
00:54:18Mais ça, ça se vérifiera, stylo à la main,
00:54:20au moment du débat budgétaire.
00:54:21Et moi, je considère que les choses
00:54:23ne se terminent pas avec le discours de politique générale.
00:54:25Au contraire, elles commencent.
00:54:27Et à chaque étape, si le compte n'y est pas,
00:54:29alors la sanction tombera.
00:54:31Et ne se termine pas, jeudi, avec la motion de censure
00:54:33qui sera très certainement débattue,
00:54:35celle des insoumis.
00:54:36On va écouter Aurélie Trouvé,
00:54:37présidente de la commission des affaires économiques,
00:54:39celle des quatre colonnes, au micro de Marco Pommier.
00:54:43Oui, Aurélie Trouvé, vous souhaitez censurer
00:54:46le gouvernement de François Bayrou
00:54:48sans même écouter son discours. Pourquoi ?
00:54:50Parce qu'il n'y a rien à y attendre.
00:54:52Rien, R-I-E-N.
00:54:53Nous savons à l'avance qu'il n'y a rien à attendre
00:54:56du point de vue du budget,
00:54:57parce que ce sera un budget pire encore
00:55:00que celui de Michel Barnier.
00:55:02C'est la même version que Michel Barnier,
00:55:04mais sans doute en pire,
00:55:05puisque, en plus, il y aura même
00:55:08des impositions en moins sur les ultra-riches,
00:55:11puisque ils ont fait le choix
00:55:13de reprendre la version du Sénat
00:55:16sans toutes les propositions faites
00:55:18et votées à l'Assemblée nationale.
00:55:20Rien à attendre non plus sur les retraites,
00:55:23ni abrogations, ni même suspensions.
00:55:27Du coup, il n'y a aucun doute sur la censure.
00:55:30Je le dis, le choix qui est fait,
00:55:32c'est soit aménager à la marge
00:55:34et sauver le macronisme,
00:55:35qui continuera à produire
00:55:37sa politique de malheur pour les gens,
00:55:39soit voter pour une rupture avec le macronisme.
00:55:43Et ce sera évidemment une heure de vérité
00:55:47dans deux jours,
00:55:48quand nous voterons cette motion de censure.
00:55:50Oui, je fais confiance au gouvernement
00:55:52et je suis avec le gouvernement.
00:55:53Non, je ne lui fais pas confiance
00:55:55et je suis dans l'opposition.
00:55:56Les socialistes disent qu'on est dans l'opposition,
00:55:58mais on va peut-être faire un accord de non-censure
00:56:01avec François Bayrou au moins un temps donné.
00:56:04Tout ça, c'est de la foutaise totale.
00:56:07Il suffit d'écouter le Premier ministre François Bayrou,
00:56:12qui a dit lui-même
00:56:13que je ne présente pas de motion de confiance,
00:56:15je ne demande pas la confiance à l'Assemblée nationale.
00:56:18Ce qui servira de vote de confiance,
00:56:20c'est la motion de censure.
00:56:22Donc lui-même, François Bayrou a dit
00:56:24vous me faites confiance ou pas
00:56:26lors du vote de la motion de censure.
00:56:29Donc il est très clair,
00:56:30selon les mots même du Premier ministre,
00:56:32que tous ceux qui ne voteront pas la motion de censure
00:56:34seront en fait dans le soutien du gouvernement,
00:56:38puisqu'ils lui exprimeront sa confiance.
00:56:40Merci beaucoup Aurélie Trouvé. Le message est passé.
00:56:42Merci beaucoup Marco Pommier.
00:56:44On l'a vu, Jérôme Gadud reste dans l'opposition.
00:56:46Erwann Balanant,
00:56:47quel style peut avoir François Bayrou ?
00:56:49En quoi il peut être différent ? Réussir ?
00:56:51Michel Barnier a tenu trois mois.
00:56:53François Bayrou, il peut tenir plus ?
00:56:54J'espère. Mais en tout cas, on sent une petite musique.
00:56:57On sent un changement de climat,
00:57:00même de climat politique,
00:57:02avec les conditions d'un dialogue.
00:57:04Mais dans la configuration qui est celle d'aujourd'hui,
00:57:09qui est issue d'un certain nombre de temps
00:57:12qui viennent de se passer depuis sept ans,
00:57:14le dialogue, il va être difficile, il va être exigeant,
00:57:18mais il faut qu'on l'ait pour les Français.
00:57:20Moi, j'étais en circonscription.
00:57:23Pendant toutes les vacances, j'ai vu des Français qui nous ont dit
00:57:27travailler ensemble.
00:57:29Entendez-vous entre les forces démocrates et républicaines ?
00:57:32Jérôme Gadud, en une poignée de secondes,
00:57:34les Français de votre circo vous disent quoi ?
00:57:37Recensurer le gouvernement ou ne le faites pas ?
00:57:39On a besoin d'un budget, de stabilité.
00:57:41Ils nous disent, vous avez bien fait d'emprunter la voie du compromis,
00:57:44mais pas à n'importe quel prix.
00:57:46C'est pour ça que je le redis,
00:57:48ce sera à chacun des textes qui nous seront soumis
00:57:51et on se posera la question de savoir
00:57:53si on peut laisser du crédit à ce gouvernement
00:57:56et s'il nous permet de ramener, je le redis, des victoires à la maison
00:57:59au service des Français. Le reste, c'est de la politique aérie.
00:58:02Dialogue, vigilance. Merci, Erwann Balanant.
00:58:04Merci beaucoup, Jérôme Gage.
00:58:06On rejoint la salle des 4 colonnes avec Marco Pommier.
00:58:09On va tendre l'oreille, certains mots
00:58:11du discours de politique générale de François Bayrou.
00:58:15Oui, à commencer par le mot retraite,
00:58:17on l'a déjà dit, Olivier Faure,
00:58:19le 1er secrétaire du Parti socialiste,
00:58:21attendait du Premier ministre qu'il prononce le mot suspension.
00:58:24Ca ne sera pas le cas.
00:58:26On se dirige vers une renégociation sur 3 mois
00:58:29avec les partenaires sociaux.
00:58:31On devrait aussi entendre le mot budget,
00:58:33alors que la France n'a toujours pas de loi de finances pour 2025
00:58:36ni de budget de la Sécurité sociale.
00:58:38Autre mot attendu, proportionnel,
00:58:40comme mode de scrutin pour les élections législatives,
00:58:43cheval de bataille de François Bayrou depuis de nombreuses années.
00:58:47D'autres mots sont attendus au regard de l'actualité.
00:58:50Mayotte, narcotrafic ou encore agriculteur.
00:58:53Hier, le Premier ministre a reçu
00:58:55les principaux syndicats agricoles à Matignon.
00:58:58Merci beaucoup, Marco Pommier.
00:59:00On tendra l'oreille sur ces mots,
00:59:02surtout sur la réforme des retraites.
00:59:04Dans cette salle des Pas Perdus,
00:59:06sur ces images de Marion Goussiès,
00:59:08la garde républicaine est en place.
00:59:10La présidente de l'Assemblée nationale
00:59:12devrait traverser dans un instant.
00:59:14Le signal est donné, les tambours vous retentirent.
00:59:16Dans quelques instants, sous les caméras,
00:59:18les photographes des visiteurs,
00:59:20les caméras de très nombreux médias
00:59:22poursuivent l'événement politique de la rentrée.
00:59:25...
00:59:52La présidente de l'Assemblée nationale
00:59:54qui arrive, qui salue les agents
00:59:56avant d'entrer dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:59:59Je vous rappelle le programme,
01:00:01déclaration de politique générale de François Bayrou.
01:00:04Ensuite, chacun des 11 groupes parlementaires
01:00:07peut prendre la parole.
01:00:09La prise de parole des socialistes,
01:00:11puisque c'est vers la gauche
01:00:13que François Bayrou tend la main
01:00:15pour essayer d'échapper à une censure.
01:00:17Yael Brune-Pivet au perchoir de l'Assemblée nationale.
01:00:20On est ensemble sur LCP.
01:00:22On suit tout en direct, en intégralité,
01:00:24sur le Canal 13, sur nos réseaux sociaux,
01:00:26notre chaîne YouTube.
01:00:27C'est l'événement politique de la rentrée, c'est sur LCP.

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