Regardez On refait le monde - Édition spéciale déclaration politique générale avec Yves Calvi du 14 janvier 2025.
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00:0018h-20h, édition spéciale, François Bayrou face à l'Assemblée Nationale. Yves Calvi sur RTL.
00:07Près de trois semaines après la nomination de son gouvernement, François Bayrou a exposé sa vision aux députés lors de son discours de politique générale, vous avez pu le suivre bien entendu sur RTL.
00:16Et il lance un grand conclave de trois mois autour de la réforme des retraites. Trois mois pour trouver un consensus avec les partenaires sociaux.
00:23La méthode Bayrou peut-elle fonctionner ? Peut-il échapper à la censure ?
00:27Avec nous ce soir, dont on refait le monde, Bruno Jeudy, directeur délégué de la Tribune Dimanche, bonsoir Bruno.
00:32Bonsoir Yves.
00:33Vous saluez Olivier Bosse, chef de notre service politique, et vous avez bien raison, bienvenue Olivier.
00:36Bonsoir.
00:37Isabelle Saporta, éditorialiste d'RTL.
00:39Bonsoir.
00:40Isabelle.
00:41Et Martial You, chroniqueur économique de notre radio, bonsoir chère Martial.
00:44Bonsoir.
00:4584% des Français jugent, paraît-il, que le gouvernement ne passera pas l'année.
00:51Et il m'arrive même de me demander où les 16% restants trouvent la source de leur optimisme.
01:02Alors très honnêtement, on n'attendait pas, en tout cas moi, forcément sur le terrain de l'humour.
01:06Mais c'est un François Bayrou faisant preuve d'auto-dérision, et plutôt détendu, qui est monté à la tribune de l'Assemblée Nationale.
01:121h26 de discours, je vous le rappelle.
01:14A peu près la même chose que Michel Barnier en son temps.
01:17Qu'en avez-vous pensé ? Je vous parle de la forme pour l'instant.
01:20Olivier Bost ?
01:21Il s'est départi, François Bayrou, d'un côté parfois très lent qu'il peut avoir dans son expression.
01:27Cet humour-là, je pense, est volontaire.
01:30L'emploi également de mots simples.
01:33Il y a des fois, il peut partir dans de la philosophie politique.
01:36Là, il s'en est très, très globalement gardé.
01:39Donc François Bayrou a fait simple.
01:41Un peu d'humour et de légèreté face à une Assemblée Nationale qui pouvait quand même être très, très tendue.
01:47Ça a permis, je pense, quand même de faire passer son discours.
01:51Isabelle Saporta, sur la forme pour l'instant.
01:54J'entendais Olivier Bost qui disait qu'il avait fait plutôt vite.
01:58Comment dire ? Elisabeth Born, qui était censée faire son discours au Sénat, a fini, je crois, 10 ou 15 minutes avant lui.
02:04Il a improvisé. Il a improvisé aussi. Il en a rajouté un peu, François Bayrou.
02:07Je vous taquine, mais de fait, non.
02:10Moi, j'ai bien aimé, sur la forme comme sur le fond, ce début où, au fond, il a dit que chacun était comptable des comptes qui avaient explosé,
02:19qu'il fallait qu'on vive ensemble, qu'il fallait qu'on surpasse et qu'on dépasse nos antagonismes.
02:24J'ai trouvé ça plutôt bienvenu, en fait.
02:26Renaud Joly ?
02:28Moi, j'ai trouvé qu'il a réussi l'exercice sur la forme.
02:30Enfin, sur la forme, on va dire que ce n'est pas un tribun.
02:33François Bayrou, ce n'est pas là-dessus qu'on l'attend.
02:35Non, mais on la connaît plus ennuyeuse, si on peut le dire.
02:37Ah oui, beaucoup plus.
02:39Non, je pense que volontairement, il savait que ce n'était pas trop sur la forme qu'il était attendu.
02:43Pour le coup, lui, il était attendu sur ce qu'il allait dire sur les retraites.
02:45Donc, c'était ça qui était essentiel pour lui.
02:47Mais au début, il a essayé de faire quelque chose, je suis d'accord avec Isabelle,
02:51qui corresponde à ce que les Français connaissent un peu de lui.
02:55Au fond, son histoire s'est arrêtée à la dernière présidentielle.
02:58C'était il y a quelques années. Il était très sur la dette.
03:00Il a redémarré là-dessus en disant, écoutez, on est tous responsables.
03:03Arrêtons de nous jeter la vaisselle à la figure.
03:07Je trouve qu'il a plutôt posé, il a fait un chapeau qui permettait d'embarquer tout le monde.
03:11Et après, il a cheminé entre les récifs.
03:17Il a fait du raccommodage.
03:19C'était plutôt sympathique.
03:21On le balançait.
03:23Franchement, Olivier a raison.
03:27Avec une dose d'humour qui est plutôt bienvenue maintenant dans les discours de politique générale.
03:31On sait que ça va être un peu ennuyeux quand même.
03:33Du coup, en mettant un peu d'humour.
03:35Barnier l'avait fait un petit peu aussi.
03:37Ça marche.
03:39Du coup, il a été un peu chahuté.
03:41C'est normal, face à un hémicycle difficile.
03:43Honnêtement, je m'attendais à ce que ce soit beaucoup plus difficile que ça pour lui.
03:47Votre perception de Martialiou ?
03:49Je trouve qu'il a bien démarré.
03:51Je m'attendais à quelque chose de lent.
03:53Pas forcément ennuyeux, mais lent, laborieux.
03:55Ce n'est pas le cas.
03:57Il a été assez fluide, assez rapide.
03:59J'ai quand même l'impression qu'il bâcle un peu la fin.
04:01C'est-à-dire qu'en gros, à la fin, c'est des bullet points.
04:05Je t'envoie les différents thèmes.
04:07Je ne fais pas de transition.
04:09Pour un littéraire, c'est un peu dommage.
04:11Il fallait finir.
04:13Il y avait beaucoup moins de force.
04:15Il y a ce titre qu'il donne à sa politique que je trouve joli.
04:17Très littéraire, qui s'appelle « La promesse française ».
04:19C'est finalement quelque chose qu'on peut accrocher.
04:23Auquel on peut croire.
04:25Et qui emmène au moins au-delà des 3-4 semaines qui viennent.
04:27Qu'on lui donnait avant son discours de politique générale.
04:31Vous êtes en train d'évoquer une relative bonne surprise.
04:35Dans la forme et dans le fond, si je vous suis bien.
04:39Je le trouve aussi sur le fond.
04:41De toute façon, lui, il a tout joué sur les retraites.
04:43C'est comme le joueur.
04:45Il vient au poker.
04:47Il met tout le pot sur les retraites.
04:49Il n'a pas cherché.
04:51Le reste, il a fait plutôt rapide.
04:53Il a fait des petits chapitres.
04:55Il a fait des surprises.
04:57Moi, je ne m'attendais pas à ce qu'il reparle de la Corse.
04:59Par exemple, un dossier qui était en calminé.
05:01On aurait pu croire qu'il parle de la fin de vie.
05:05On n'en a pas parlé.
05:07On sait qu'il est con.
05:09Il l'oublie.
05:11Il a tout joué sur les retraites.
05:13C'était assez long.
05:15Il avait besoin de s'expliquer.
05:17Pour le coup, c'était le haut-commissaire qui a repris ses chiffres.
05:21Il est très soucieux d'avoir un diagnostic partagé.
05:23Il estime que cette réforme a été ratée.
05:25On n'a pas réussi à imposer un diagnostic partagé.
05:27Pourtant, ça me parait assez simple.
05:29Je pense que derrière, Boris Vallaud ne lui a pas donné quittus.
05:37Mais on sent que c'est bien engagé.
05:39Olivier Bost ?
05:41Je pense que c'était la principale qualité et le plus gros défaut de ce discours.
05:45Le fait d'avoir énormément misé sur les retraites.
05:49C'était clair et surtout habile politiquement.
05:53C'était fait uniquement pour aller chercher le Parti Socialiste.
05:55Il a plutôt bien posé ce qu'il a appelé un chantier.
05:59C'est ouvert.
06:01Ça semble très ouvert.
06:03Ça remet toute la responsabilité sur les syndicats et le patronat pour trouver un accord.
06:09Sachant qu'ils ont intérêt à trouver un accord.
06:11Parce que le patronat est sous la pression d'une stabilité politique dont il a besoin.
06:15Les syndicats ont besoin de victoire.
06:17Parce qu'ils se sont fait marcher dessus par Emmanuel Macron pendant 7 ans.
06:21Donc il y a des gens qui ont objectivement une raison.
06:25Une situation politique pour pouvoir faire passer gentiment sa réforme des retraites.
06:31Avec des intermédiaires affaiblis.
06:37En tout cas qu'il en fait le pari.
06:39Et surtout le fait de compter sur le Parti Socialiste qui ne voterait pas une censure.
06:43Et qui lui permettrait donc de rester.
06:45C'est surtout sa survie politique qui joue à travers ça.
06:47Mais je disais que ça c'était la principale qualité.
06:49C'est d'avoir été clair et habile politiquement sur les retraites.
06:53Le défaut de ce discours c'est un flou intégral sur sa façon d'arriver à l'objectif qui s'est fixé.
06:59Il l'a relevé un peu par rapport à Michel Barnier.
07:035,4% de déficit.
07:05Là-dessus il n'y a pas le début d'une méthode.
07:07Alors il y a l'histoire des agences qui coûteraient un pognon de dingue pour reprendre une expression d'Emmanuel Macron.
07:11Mais sinon il n'y a absolument aucune piste pour arriver à faire des économies.
07:17Sur les médicaments il dit qu'on a calé, c'est calé.
07:21Donc pour moi il y a un vrai flou là-dessus.
07:23Alors les 5,4% de déficit, est-ce que ça vous semble atteignable ?
07:29Merci à Liu.
07:31C'est-à-dire qu'en gros, je vais être un tout petit peu plus dur que mes camarades.
07:35Mais bon, là il y avait deux éléphants dans la pièce.
07:37Il y avait les retraites et le budget.
07:39Les retraites et le budget.
07:41J'ai envie de dire qu'il les a attaqués avec une tapette à mouches.
07:43C'est-à-dire qu'il est malin sur les retraites, on est d'accord.
07:45Parce que finalement il renvoie la balle à tout le monde.
07:49Et lui il se donne 3-4 mois de délai de service qui n'était pas gagné.
07:55Après sur le budget, effectivement, là moi je vois moins d'économies.
07:59Plus de dépenses, moins d'économies.
08:01Parce qu'il nous explique que finalement les entreprises sont les poules aux œufs d'or.
08:05Qu'il ne faut surtout pas les matraquer fiscalement.
08:07Tout ce qui était prévu sur l'impôt sur les sociétés, sur les super-riches.
08:13On en fait quoi ? On n'y touche plus.
08:15C'est 8-10 milliards.
08:17Et ensuite on crée une banque publique pour la démocratie.
08:22Ça, ça veut dire de l'argent supplémentaire.
08:24Avec une phrase assez sibylline et qui moi m'inquiète un tout petit peu.
08:27Qui est de dire qu'il va falloir commencer par dépenser avant de faire des économies.
08:30Oui mais enfin sauf qu'on n'a pas un radis à dépenser en ce moment.
08:33On ne parle pas que des poireaux.
08:35C'est carrément, il annonce exactement l'inverse de ce pourquoi d'une certaine façon il a été donné.
08:40N'oubliez pas les collectivités.
08:42Oui c'est ça.
08:43C'est plus 5, c'est 2-2.
08:44Il diminue la dose.
08:45Donc en gros, les économies qu'il nous annonce aujourd'hui, c'est 1.
08:49Je ne fais pas 5% de déficit, je fais 5-4.
08:52Donc là il gagne 12 milliards à ne pas aller chercher.
08:55Et en fait j'éduque un tout petit peu le reste.
08:59Et j'essaie de faire des économies sur la non-indexation sur l'inflation des budgets.
09:02Ça veut dire que là j'ai gagné 15 milliards.
09:05Moi je trouvais que ce qui était assez malin, c'est qu'au fond, il a puni les députés.
09:10C'est-à-dire qu'il commence d'abord par leur dire en fait, vous êtes tous comptables, nous sommes tous comptables.
09:15Puis après il annonce que cette mission flash, ce ne sont pas les députés au fond qui vont travailler.
09:20Ce sera les corps intermédiaires et c'est les syndicats.
09:22Si ce n'est pas leur dire au fond, vous là les tocards, qui n'avez pas été capables de vous mettre d'accord une première fois,
09:28qui ne sont sans doute pas capables de vous mettre d'accord encore, vous savez quoi, je vais vous retirer le bébé.
09:33Et ça va être les spécialistes, les vrais, qu'on va mettre autour de la table.
09:36D'abord, je trouve que c'est quand même marrant parce que tous ces gens-là se disaient
09:39enfin un parlementaire qui va réintroduire du parlementarisme.
09:42Ce n'est pas du tout les parlementaires qui réintroduisent, c'est les corps intermédiaires,
09:46qui effectivement avaient été très malmenés par Emmanuel Macron.
09:49Donc je trouve que c'est assez marrant qu'il fasse ça.
09:51Et par ailleurs, je trouve qu'il est revenu, Renaud Jeudy, sur toutes ces yoyotes.
09:56Il est revenu sur le cumul des mandats.
09:59Il est revenu sur la banque de la démocratie.
10:02Il est revenu sur la proportionnelle.
10:04Je crois que les Français s'en fichent, mais lui, il était dessus.
10:07Un point sur l'information dans quelques instants.
10:09Et ensuite, on continue notre paysage du soir, François Bayrou et les tocards.
10:32Les tocards sont tournés vers le parti socialiste, ce soir,
10:35qui se réunit en ce moment pour décider si et quand il votera la motion de censure
10:39déposée par les insoumis, les écologistes et des députés communistes.
10:42Motion après un discours de politique générale du Premier ministre
10:46qui n'a visiblement pas convaincu.
10:48François Bayrou qui annonce un conclave de trois mois pour renégocier la réforme des retraites
10:52avec les partenaires sociaux, mais pas de suspension des 64 ans comme l'espérait la gauche.
10:57Le Premier ministre fait aussi un geste.
10:59Pas de déremboursement des médicaments et des consultations médicales.
11:03Il annonce aussi à l'instant travailler sur une taxe anti-optimisation pour les hauts patrimoines.
11:09Dans le même temps, le Parlement adopte définitivement la prolongation de l'utilisation
11:13des tickets restaurant au supermarché.
11:15Vous pourrez continuer à acheter des produits alimentaires à préparer,
11:18le riz, l'huile ou la farine, jusqu'en 2026 avec ces titres.
11:21Et puis, le handball, la France a réussi son entrée en lice au mondial
11:25en battant le Qatar 37 à 19.
11:28Aude Vernuccio que l'on retrouve à 20h dans moins de 30 minutes.
11:31Nous on retrouve tout de suite Faustine Bollard pour son émission Héro.
11:34Ce soir vous allez découvrir un métier très particulier, celui de nettoyeur post-mortem.
11:38Suicide, crime ou mort naturelle, Julien intervient pour laver les logements des personnes décédées.
11:44Inutile de vous dire qu'il faut parfois avoir le cœur bien accroché.
11:47Rendez-vous à 20h avec Faustine Bollard.
11:49C'est pas un métier que j'ai envie de faire.
11:51A tout à l'heure Aude.
11:53A tout à l'heure Yves.
11:58Plus personne ne nie qu'il existe un lourd problème de financement de notre système de retraite.
12:04Et en même temps, les organisations syndicales ont affirmé qu'il existait des voies de progrès
12:11et qu'on pouvait obtenir le même résultat par une réforme plus juste.
12:15Je choisis donc de remettre ce sujet en chantier avec les partenaires sociaux
12:22selon une méthode inédite et quelque peu radicale.
12:26Et allez hop, débrouillez-vous les partenaires sociaux.
12:28Nous allons débattre avec Martialiou, chroniqueur économique d'RTL.
12:32Olivier Beauce, chef de notre service politique.
12:34Isabelle Saporta, éditorialiste d'RTL.
12:36Et Bruno Jeudy, directeur délégué de La Tribune.
12:38Dimanche, c'est habile, vous trouvez quand même cette façon dont il a passé le ballon d'Europe derrière lui ?
12:42Oui, c'est malin et c'est d'autant plus habile d'un point de vue purement comptable.
12:48Vous savez que s'il avait suspendu ou gelé la réforme des retraites de 64 ans,
12:54ça nous coûtait 2 à 4 milliards quand même à trouver.
12:57Donc ça déjà, on s'épargne ça.
12:59Et puis ensuite, c'est vrai que c'est malin de remettre tout le monde dans la cour de récréation
13:04et de dire maintenant c'est à vous de trouver une meilleure solution.
13:08Sinon, on continue d'appliquer ce qui était prévu.
13:10Donc là, ça met tout le monde face à ses responsabilités.
13:13Alors, très franchement, la mission Flash confiée à la Cour des Comptes,
13:18je me demande bien pourquoi, parce que lui-même dit
13:21« Je vous donne les chiffres du haut commissariat que je dirigeais il n'y a pas très longtemps.
13:26Ça coûte 380 milliards chaque année. »
13:29Enfin, il donne tous les chiffres.
13:30Donc je ne vois pas bien ce que la Cour des Comptes va apporter en plus.
13:32Mais ça, c'est un détail.
13:33Un détail ?
13:34Oui, mais c'est une mission Flash, donc on va dire que ça va les occuper quelques jours.
13:37C'est pour qu'ils ne se jettent pas des chiffres différents au visage ?
13:40Oui, il y a une sorte d'arbitre.
13:42Ce n'est pas absurde.
13:44Maintenant, c'est vrai qu'il a...
13:46Moi, j'ai trouvé effectivement qu'il a été habile.
13:48Mais...
13:50Enfin, pardon, c'est habile.
13:52Enfin, Martial, moi qui vous écoute patiemment tous les matins,
13:55je veux dire, vous nous disiez qu'on s'était enfin peut-être sorti la tête de l'eau
13:59avec cette réforme qui était certes imparfaite, mais qui était passée.
14:02Que peut-être, enfin, si elle passait en écoutant votre chronique,
14:06on aurait la potentialité d'économiser 16 milliards.
14:10Et que là, on se retrouve quand même à rouvrir un dossier qui était clos
14:14pour peut-être décrocher le PS, dont il n'est même pas sûr de les décrocher,
14:17et qui est déjà en train de se faire punir par Mélenchon,
14:19qui leur dit, si vous vous décrochez, vous n'aurez pas de circonscription.
14:22Oui, mais après, le truc, c'est qu'il y a une réforme
14:25qui ne fait pas consensus dans l'opinion publique,
14:28et surtout, il ne prend aucun engagement.
14:30Il dit, voilà, maintenant, trouvez-moi une meilleure solution que cette réforme.
14:33Si vous ne la trouvez pas, ben désolé, on la passe et on continue
14:36comme as usual, comme on dit en anglais.
14:39Voilà, c'est tout. Il ne prend aucun risque, là.
14:41Il renvoie le mystigré à l'ensemble des parlementaires.
14:44Alors, avant de vous redonner la parole, on va la donner à François Asselin,
14:47président de la CPME, Confédération des petites et moyennes entreprises.
14:50Bonsoir, François Asselin. Merci beaucoup de nous rejoindre.
14:53Alors, l'idée d'un bon conclave, est-ce que ça vous fait plaisir ?
14:56Est-ce que vous vous apprêtez à voir une fumée blanche ?
15:00Oui, j'ai envie de vous dire, est-ce que vous connaissez un autre pays
15:05où on donne aux partenaires sociaux un tel niveau de responsabilité ?
15:10Finalement, je pense qu'il n'y en a pas tant que ça.
15:12C'est-à-dire que les partenaires sociaux qui, pour une partie d'entre eux,
15:15trouvent cette réforme pas complètement aboutie,
15:18on nous dit, écoutez, voilà, on vous donne trois mois
15:20si vous trouvez une meilleure solution.
15:21Moi, je la prends avec une seule condition.
15:23Il a raison de poser cette condition.
15:25Il ne faut pas dégrader les dépenses publiques, les finances publiques.
15:29Écoutez, on va voir ce qu'on peut faire ensemble.
15:32Écoutez, pour une fois, si les partenaires sociaux étaient au rendez-vous de l'histoire,
15:35après tout, qu'est-ce que c'est que trois mois
15:38quand on voit un sujet aussi important pour l'avenir du pays,
15:42pour l'avenir de nos enfants, de nos petits-enfants ?
15:44Moi, je rêverais d'une chose, voyez-vous,
15:46c'est que je fasse partie de la génération qui arrête justement
15:48de faire la poche de ses enfants et de ses petits-enfants
15:50sur ce sujet des retraites.
15:51Ça serait quand même pas mal.
15:52Donc, vous nous dites, c'est un challenge,
15:54mais on lui tape dans la main et on y va.
15:56On y va, ça sera très compliqué.
15:59Il ne faut pas se leurrer, ça sera très compliqué.
16:02Mais il y a une chose à laquelle on ne peut absolument pas échapper,
16:05s'affranchir, c'est l'évolution démographique
16:08qui a un impact immédiat sur notre régime de retraite par répartition.
16:12Et nous, ce que nous disons à la CPME,
16:14bien écoutez, c'est peut-être l'occasion justement
16:16de commencer à parler d'épargne pour tous.
16:18Alors, je vais vous lâcher un gros mot,
16:19capitalisation collective, voilà,
16:21pour commencer, entre guillemets, à rééquilibrer l'évolution démographique
16:25qui va être défavorable pour les générations montantes.
16:28C'est peut-être l'occasion aussi,
16:30ça c'est vraiment de la responsabilité des partenaires sociaux.
16:32Excusez-moi, les syndicats de salariés,
16:33ils sont plutôt sur l'âge de départ, ça ne vous a pas échappé ?
16:36On est tout à fait d'accord.
16:38Alors, écoutez, parlons-en de l'âge de départ.
16:41Après tout, on parle plus tôt,
16:43mais la vraie question, c'est, il ne faut pas mentir aux Français,
16:45avec quel niveau de retraite ?
16:47Voilà, c'est la confiance.
16:50Et puis, on ne parle pas vraiment plus tôt,
16:52parce que l'âge réel de départ à la retraite en France aujourd'hui,
16:55c'est autour de 64 ans.
16:57Donc, on est déjà bien évidemment là.
16:59Bien sûr, Martial, vous avez entièrement raison.
17:02Martial You, je reconnais votre pouvoir.
17:04Ah ben oui, on le connaît toujours.
17:07Vous êtes un bon spécialiste du sujet.
17:09Et effectivement, aujourd'hui,
17:11l'âge moyen de départ en retraite, c'est 64 ans.
17:13Et pourquoi ?
17:14Tout simplement, comme cette réforme recule l'âge de départ en retraite,
17:18mécaniquement, les gens attendent un peu
17:21pour liquider le moment où ils vont avoir une retraite à taux plein.
17:24Voilà, donc c'est assez efficace,
17:26on peut le lire sur les finances entre guillemets du régime des retraites.
17:29Je reviens sur l'organisation de tout ça quand même.
17:31Trois mois pour préparer un conclave, c'est pas rien.
17:33Il a choisi son mot, François Bayrou.
17:35Un conclave, c'est pas rien.
17:37Est-ce que ça vous semble suffisant
17:39pour après aborder toutes ces questions
17:41et leur apporter une réponse ?
17:44Alors oui, si on change de méthode.
17:47C'est-à-dire que finalement, le sujet des retraites,
17:50on le connaît par cœur.
17:52Tout est documenté, vraiment tout.
17:54On a tous les paramètres.
17:55Vous avez le Conseil d'orientation des retraites, le fameux COR.
17:57Il y a la Cour des comptes qui va s'en mêler.
17:59Enfin bref, je veux dire, on connaît tous les paramètres.
18:02Donc oui, trois mois, ça peut le faire.
18:05Si effectivement, on ne s'éparpille pas
18:08en discutant pendant un mois sur la méthode,
18:10parce que c'est souvent comme ça, les négociations,
18:12et puis si on se dit qu'il faut j'en attendre,
18:14on essaye de tout boucler dans les 15 derniers jours.
18:16Ça, ça ne marchera pas.
18:18Donc ça peut le faire.
18:19Si effectivement, on change de méthode,
18:21si on sait être efficace entre nos partenaires sociaux,
18:23c'est ce que je vous disais,
18:24c'est peut-être l'occasion d'être au rendez-vous de l'histoire.
18:26Écoutez, ça vous coûte jouer de cette partie, me semble-t-il.
18:29Merci beaucoup François Asselin d'avoir pris la parole en direct dans cette émission.
18:33Je rappelle que vous présidez la CPME,
18:35la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises.
18:37Il a joué une carte ce soir, culotté, le Premier ministre.
18:41Comment vous percevez les choses, Bruno Jeudy ?
18:43Ou il a juste fait du Bayrou ?
18:46Sur les retraites, il a joué une carte,
18:48il a fait un choix très précis,
18:50il a fait un choix en conscience,
18:52qui est un choix de méthode basée sur le dialogue,
18:55c'est ce qu'il veut faire.
18:56On va voir combien de temps ça va durer.
18:58Et puis il a choisi un terrain,
19:00qui est un terrain, celui des retraites,
19:02pour dialoguer avec la gauche,
19:03et trouver une solution à quelque chose qui est pendant,
19:06qu'on ne le veuille pas.
19:07Moi, j'étais favorable à la réforme,
19:08mais franchement, Martial a raison.
19:10Cette réforme...
19:12Vous savez, les grosses réformes de retraite,
19:14quand elles sont rejetées,
19:15ils les payent tous au centuple.
19:16Emmanuel Macron l'a payé l'année dernière très fort.
19:20Maintenant, est-ce qu'ils sont capables
19:21de trouver une solution, les partenaires sociaux ?
19:23Franchement, on verra.
19:24Mais dans tous les cas,
19:25il n'a rien à perdre, François Bayrou,
19:27et il a surtout besoin de montrer aux socialistes
19:30qu'il est ouvert à leurs demandes.
19:33Mais ceci ne l'empêche pas de donner des gages
19:34au Rassemblement National,
19:35et on va en débattre dans un instant.
19:44Il est 19h43, bienvenue à vous qui nous rejoignez.
19:46On continue notre édition spéciale,
19:48où on refait le monde consacré
19:49au discours de politique générale
19:50du Premier ministre François Bayrou.
19:52C'était donc cet après-midi à l'Assemblée Nationale,
19:54et on a beaucoup parlé de la main tendue à la gauche
19:57sur la réforme des retraites.
19:58Il y a aussi quelques signaux envoyés au RN,
20:00la proportionnelle notamment,
20:01et une banque de la démocratie
20:03pour financer certaines campagnes
20:05et éviter les refus de prêt
20:07de certains établissements bancaires.
20:09Bon, il devait aussi s'adresser
20:11au Rassemblement National, Olivier Bost ?
20:13Alors, pour le coup,
20:14oui, effectivement, la question de la banque,
20:15de la démocratie,
20:16ça s'adresse vraiment au RN,
20:18qui a eu des difficultés
20:20pour financer ses campagnes présidentielles.
20:23Il est obligé d'aller les financer à l'étranger,
20:26une fois en Russie,
20:28une fois dans les pays de l'Est.
20:29Ça, effectivement, c'était pas normal.
20:31Ça faisait partie des premières ambitions
20:33quand il avait été nommé au gouvernement en 2017,
20:36François Bayrou,
20:37et il n'est pas resté.
20:38Donc, il n'a pas pu le faire.
20:41C'est très clairement...
20:43Et après, je pense que c'est quand même
20:44une philosophie de fond chez François Bayrou
20:47sur la démocratie
20:49et son attachement réel
20:52à un fonctionnement démocratique
20:53où chacun peut accéder.
20:54Lui aussi a connu des déboires électoraux,
20:58des problèmes financiers, etc.
21:00Donc, il y a quelque chose de sincère
21:01et il y a un message explicite au RN.
21:04Il y en a un deuxième,
21:05c'est sur l'immigration,
21:06où là, François Bayrou emploie des mots
21:08où il n'y a pas d'ambiguïté
21:10pour décrire le sujet.
21:12Ça s'adresse au RN et aussi au LR
21:16et donc à son ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
21:19Ce qu'il dit de l'immigration,
21:21c'est que c'est une question de proportion.
21:23Donc, c'est des mots qui peuvent sembler
21:25dans la bouche d'un centriste assez durs.
21:27Mais en fait, François Bayrou
21:29n'a jamais été naïf sur le sujet.
21:32Et moi, des fois,
21:33quand j'ai pu en discuter avec lui,
21:35c'est un sujet sur lequel il est bien plus dur,
21:37entre guillemets,
21:38que ce qu'on pourrait imaginer
21:40d'un chrétien démocrate, humaniste.
21:43Il n'a pas du tout, là-dessus,
21:45un discours faible.
21:48L'installation d'une famille étrangère
21:50dans un village pyrénéen,
21:51c'est un mouvement de générosité
21:54qui se déploie,
21:56mais que 30 familles s'installent
21:57et le village se sent menacé.
21:59C'est du bon sens ?
22:01Moi, elle m'a heurtée cette phrase.
22:05J'ai trouvé que c'était vraiment ce côté
22:07une famille, ça va,
22:08plus il va quand même falloir se calmer.
22:10Moi, ça m'a heurtée, en fait.
22:11J'ai trouvé que c'était très dur.
22:13Même si on comprend ce qu'il veut dire.
22:14On comprend ce qu'il veut dire,
22:15mais j'ai trouvé ça démago à tout point de vue.
22:17C'est-à-dire vraiment, là,
22:19le petit village, le vrai terroir,
22:20le vrai territoire.
22:21Parce qu'on voit depuis le début
22:22que c'est quand même l'image qu'il va donner,
22:24quitte d'ailleurs à se tromper complètement
22:26en étant à Pau quand il devrait être à Mayotte,
22:28et en étant au conseil municipal de Pau
22:30le premier jour alors qu'il devrait être à Mayotte,
22:31ou en tout cas à la cellule de crise à Paris,
22:33sur Mayotte.
22:34Donc, il y a ce petit côté un peu démago,
22:36au fond, d'opposition quelque part,
22:39je ne sais pas si c'est conscient chez lui,
22:40des deux orphelines de la France,
22:43que sont la France des banlieues
22:44et la France rurale.
22:45Et donc, dans la France rurale,
22:47vous nous mettrez une famille d'immigrés,
22:50pas plus, quoi.
22:51Parce que sinon, ça ferait trop.
22:52Moi, j'ai trouvé que c'était vraiment rude.
22:54Et par ailleurs, Olivier Boss,
22:55pour reprendre ce que vous disiez,
22:56j'ai aussi entendu cette petite phrase
22:59qu'il prononce qu'à moitié
23:00quand il parle de la banque,
23:02de la démocratie,
23:03où il dit, au fond,
23:04quand on n'est pas financé,
23:05on est bien obligé de contorsionner.
23:08Et là, tu sens qu'il cautionne,
23:10finalement, au fond,
23:12les déboires de Marine Le Pen
23:13et d'ailleurs ce qui va avec le soutien actif
23:15qu'il lui a montré pendant son procès.
23:18Et ça aussi, ça m'a gênée.
23:19C'est-à-dire que tu ne peux pas faire des lois
23:21et une législation sévères
23:23sur ces questions de financement
23:24pour dire après, écoutez,
23:25forcément, ils n'avaient pas d'argent,
23:26il fallait bien qu'ils se débrouillent.
23:27Parce qu'en fait, entre les lignes,
23:29c'est quand même un petit peu ça qu'il a dit.
23:31Ce n'est pas les emplois européens
23:32qui ont financé l'élection présidentielle.
23:34Ce n'est pas le même sujet pour moi.
23:36Mais on est dans le fonctionnement d'un parti.
23:38Ou alors, la Banque de la Démocratie,
23:40c'est pour financer des campagnes électorales.
23:43Enfin, là, on a quand même,
23:45en tout cas, sur son...
23:47Vous l'interprétez comme vous le voulez.
23:49Moi, je l'interprète comme ça.
23:51En tout cas, si vous voulez,
23:52cette histoire, elle est
23:53que quand même, on a des détournements
23:54de sommes très importants
23:55de la part du Rassemblement national.
23:57Et que, quelque part,
23:58il a mis son mouchoir dessus.
24:01Alors, le banquier de cette émission
24:04s'appelle Martial You.
24:06Qu'est-ce qu'il nous dit ?
24:07Non, je ne suis pas aussi choqué qu'Isabelle.
24:11Moi, je crois que fondamentalement,
24:13dans les campagnes
24:15où on peut voter Rassemblement national
24:17de façon majoritaire,
24:19alors qu'il n'y a pas de danger
24:20ni de vagues migratoires,
24:21il y a cette peur.
24:22Et que c'est comme ça que ça se passe.
24:24Qu'effectivement, peut-être une famille,
24:25ça va, mais 30,
24:27on a peur de la submersion.
24:29Donc, je pense qu'il dépeint,
24:30en réalité, une partie des craintes
24:32des Français.
24:33Et puis après, la banque,
24:35c'est malin de le placer là,
24:37d'envoyer un message
24:38au Rassemblement national.
24:40Parce qu'en plus,
24:41c'est un peu un renvoi d'ascenseur.
24:43C'est dire,
24:44Marine Le Pen,
24:45on avait dit pacte de non-agression
24:47parce que justement,
24:48moi, il y a quelques années,
24:49j'ai donné mes signatures
24:50pour que vous puissiez vous présenter.
24:51Et cette petite banque-là,
24:52elle est aussi là
24:53pour vous rappeler ce moment-là.
24:54Et j'ai mon procès aussi,
24:55de financement.
24:56Mais je ne pense pas
24:57qu'il fasse une erreur de quart
24:59en ne dépeignant pas
25:00la réalité du terrain
25:01quand il parle de l'immigration.
25:02Alors, il a évoqué
25:03la proportionnelle, Bruno,
25:04je dis, mais alors là,
25:05c'est beaucoup plus flou.
25:06Il a quelque chose en tête ?
25:08Alors d'abord,
25:09la proportionnelle,
25:10chez François Bayrou,
25:11c'est une constante.
25:12Depuis qu'il est quasiment politique,
25:15il a toujours défendu
25:17la proportionnelle.
25:18Et il y ajoute maintenant
25:19un autre sujet
25:20qu'il a rattaché,
25:22qui est le cumul des mandats.
25:24Alors, il était contre
25:25comme pas mal de politiques.
25:26Et à l'usage,
25:27il a changé d'avis.
25:29Et il pense aujourd'hui
25:30qu'il faut rétablir
25:32la possibilité de cumuler
25:34un mandat national
25:36et un mandat local.
25:37Au passage,
25:38c'est un petit clin d'œil
25:39qui sera sans doute apprécié
25:40du côté de chez Gérard Larcher,
25:41qui lui est d'accord
25:43pour la proportionnelle,
25:46à condition
25:47que la monnaie d'échange
25:48ce soit de rétablir
25:49le cumul des mandats
25:50qui est réclamé à corps et écrit
25:51chez les sénateurs.
25:52Donc, François Bayrou,
25:53il s'est aussi présenté
25:54les choses avantageusement
25:55pour trouver des alliés.
25:57Parce que tout son discours
25:58de politique générale
25:59d'1h26,
26:00vous le rappeliez,
26:01consistait aussi
26:02à envoyer des signaux
26:03pour...
26:04Il va falloir trouver
26:05des alliés
26:06dans les différents moments
26:07qu'il va devoir traverser
26:08pour essayer de rester au pouvoir.
26:11Je vous rappelle que
26:12Michel Barnier est resté
26:1399 jours.
26:14Donc, il a envie
26:15de rester un peu plus longtemps.
26:17Et cette histoire
26:18de cumul des mandats,
26:19c'est aussi évidemment
26:20un signal très fort envoyé
26:22au Rassemblement national.
26:24A la gauche,
26:25il n'y a que les LR
26:26qui ne sont pas d'accord.
26:27Et ça, c'est historique.
26:28Pas tous les LR, d'ailleurs,
26:29au passage,
26:30qui seront encore divisés
26:31sur ce sujet-là
26:32comme sur d'autres.
26:33Mais ce n'est pas surprenant.
26:35Et j'allais dire,
26:36c'est la deuxième carte
26:37que François Bayrou s'est mis
26:38dans la manche
26:39au moment du budget.
26:40Vous verrez qu'il la ressortira
26:41et qu'il avancera
26:42en mois de février
26:43sur ce dossier.
26:44On continue d'évoquer
26:45les cartes qu'il a en main
26:46dans un instant.
26:47On reparle de François Bayrou.
26:54RTL Soir.
26:55Édition spéciale.
26:56Yves Kelvin.
26:57Et on poursuit
26:58cette édition spéciale
26:59avec nos invités,
27:00je vous le rappelle,
27:01Bruno Jeudy,
27:02directeur délégué
27:03de la Tribune Dimanche,
27:04Isabelle Saporta,
27:05éditorialiste d'RTL,
27:06Olivier Bost,
27:07chef de notre service politique
27:08et Martial You,
27:09qui est chroniqueur économique
27:11sur notre radio.
27:12La Banque de la Démocratie,
27:13quand même,
27:14alors, c'est intéressant
27:15ou pas ?
27:16Moi, je trouve ça intéressant.
27:17Je trouve ça intéressant
27:19parce que la question
27:20du financement
27:21d'une campagne présidentielle,
27:23est importante
27:25pour que tout le monde
27:26puisse, entre guillemets,
27:28accéder à cette compétition.
27:32J'ai assez d'accord
27:33avec l'analyse de François Bayrou
27:34quand il dit
27:35que ce n'est pas l'argent
27:36qui doit mener la démocratie.
27:39C'est un vrai sujet,
27:40surtout quand on voit
27:41le coût des présidentielles.
27:43Après, on n'est pas du tout
27:44aux Etats-Unis,
27:45c'est-à-dire que
27:46c'est limité dans les dons,
27:47c'est limité
27:49en volume d'argent.
27:50On est loin de ce modèle-là,
27:52mais il y a quand même,
27:53pour moi, un vrai sujet.
27:54Je voudrais qu'on réécoute
27:55cet extrait destiné
27:56aux grandes entreprises.
27:57Les entreprises que l'on dit
27:59multinationales,
28:00elles font honneur à la France
28:02et contribuent à sa richesse.
28:04Elles doivent être prémunies
28:06contre des augmentations
28:08exponentielles d'impôts
28:10et de charges,
28:11sans quoi nous nous retrouverions
28:13dans la même situation
28:15que décrit la fable de La Fontaine,
28:17de la poule aux œufs d'or
28:20qui offrait à son propriétaire
28:22tous les matins
28:23la ponte de neuf d'or.
28:24Alors, il s'est dit
28:25qu'il devait y avoir
28:26un trésor dans la poule.
28:28Il lui a fait un sort
28:29et puis il l'a ouverte
28:30et à l'intérieur,
28:31il n'y avait rien.
28:32Et La Fontaine conclut
28:33qu'il s'était lui-même
28:35ôté le plus beau de son bien.
28:38Alors, c'est quand même là
28:39où je me suis dit,
28:40mais est-ce qu'il se rend compte
28:41de ce qu'il est en train de faire ?
28:42Ah ben, c'est un changement
28:43de pied incroyable.
28:45C'est-à-dire qu'il y a encore
28:46deux jours,
28:47si vous voulez,
28:48le budget,
28:49si on reprenait
28:50un copier-coller de Barnier,
28:51c'était taxes
28:52sur les hauts revenus
28:53de milliards,
28:54sur taxes d'impôts
28:55sur les bénéfices des entreprises
28:56de plus d'un milliard
28:57de chiffres d'affaires,
28:58huit milliards prévus
28:59de rentrées,
29:00flat tax remontées,
29:02c'est-à-dire la possibilité
29:03de plafonner les impôts
29:06sur les revenus du capital.
29:08Enfin bref,
29:09on tapait dur
29:10sur les riches
29:11et sur les entreprises.
29:12Et puis là, d'un seul coup,
29:13c'est le trésor national.
29:16C'est-à-dire,
29:17ce changement de pied,
29:18moi je le comprends,
29:19parce qu'effectivement,
29:20entre-temps,
29:21on va dire...
29:22Vous pensez qu'il a raison,
29:23Marcial Youp ?
29:24Oui, parce qu'entre
29:25le budget Barnier
29:26et le budget Bayrou,
29:27vous avez des chiffres
29:28qui sont tombés,
29:2966 000 faillites d'entreprises,
29:30du chômage qui remonte,
29:31ce n'est pas le moment
29:32de mettre les entreprises
29:33par terre.
29:34C'est le fond de sa pensée
29:35ou il pense qu'il se doit
29:36de faire cela ?
29:37Comment vous percevez
29:38les choses ?
29:39Non, d'abord,
29:40il y croit,
29:41d'abord,
29:42il est plutôt pro-entreprise
29:43dans l'âme,
29:44j'ai envie de dire,
29:45en tout cas,
29:46ce n'est pas un Premier ministre
29:47qui va aller
29:48contre l'intérêt
29:49des entreprises.
29:50Il sait qu'il a besoin
29:51des entreprises
29:52pour pouvoir soutenir
29:53la croissance.
29:54La croissance,
29:55c'est la consommation
29:56et la consommation,
29:57c'est les entreprises.
29:58Bruno Jeudy ?
29:59François Bayrou,
30:00il est un peu fidèle
30:01à lui-même
30:02sur cette question-là.
30:03On va dire
30:04que ce n'est pas quelqu'un
30:05qui a la réputation
30:06d'être un partisan
30:08de la grande austérité,
30:10même s'il a souvent défendu
30:11l'idée de la dette,
30:12mais de manière assez
30:13théorique.
30:14Là,
30:15il est confronté
30:16à une équation
30:17où il va faire
30:18un peu de chiracisme,
30:19c'est-à-dire qu'on va
30:20donner un petit peu
30:21quand même.
30:22Oui, vous voyez,
30:23l'exemple,
30:24c'est les collectivités.
30:25C'est vrai que
30:26Michel Barnier,
30:27là,
30:28il tranche dur.
30:295 milliards,
30:30plus de 5 milliards
30:31de moins.
30:32Allez,
30:33boum,
30:34deux !
30:35Il nous reste plus
30:36que deux minutes,
30:37je ferai qu'on revienne
30:38un instant
30:39sur ces chances de survie
30:40au gouvernement Bayrou
30:41parce que c'est quand même
30:42une grande question.
30:43Alors qu'une motion
30:44de censure a été déposée
30:45par 58 députés LFI,
30:46écolos et communistes,
30:47l'EPS va-t-il la voter
30:48à votre avis,
30:49Isabelle Saporta ?
30:50Là,
30:51ils ont tout parié
30:52sur l'EPS.
30:53C'est sûr
30:54qu'Éric Lombard
30:55a chouchouté
30:56le patron,
30:57le ministre
30:58de l'Économie
30:59a chouchouté
31:00l'EPS.
31:01Tout est sur l'EPS.
31:02Est-ce que l'EPS va tenir ?
31:03Mélenchon les menace,
31:04il leur dit
31:05les circonscriptions,
31:06ce sera terminé,
31:07les verres sont déjà
31:08avec nous,
31:09attention à vous.
31:10Voilà,
31:11c'est sûr,
31:12ça dépendra
31:13du courage de l'EPS.
31:14Donc,
31:15le compte n'y est pas,
31:16comme le dit
31:17pour l'instant Boris Vallaud
31:18à la tribune.
31:19Il va falloir
31:20surveiller le Parti Socialiste
31:21ce soir,
31:22demain,
31:23jeudi au moment
31:24du vote
31:25de la censure
31:26et après
31:27pendant tout le budget
31:28parce qu'effectivement
31:29pour moi,
31:30il n'est pas du tout évident
31:31ce soir
31:32que le Parti Socialiste
31:33fasse cavalier seul
31:34du Nouveau Front Populaire,
31:35se détache
31:36du Nouveau Front Populaire
31:37jusqu'au bout.
31:38Il faudra voir
31:39si tous les
31:40troupes
31:41d'Olivier Faure
31:42suivent
31:43cette logique-là.
31:44Ça, c'est pas gagné
31:45ce soir
31:46et est-ce qu'ils vont y aller
31:47tout seuls,
31:48sans les écologistes
31:49et sans les communistes ?
31:50Oui, mais Olivier Bost,
31:51le rôle du RN là-dedans
31:52n'est pas définitif
31:53non plus.
31:54Si l'EPS
31:55ne suit pas
31:56cette logique-là,
31:57c'est-à-dire celle
31:58de se détacher
31:59du Nouveau Front Populaire
32:00et donc de ne pas voter
32:01de censure,
32:02ils redonnent automatiquement
32:03le pouvoir
32:04au Rassemblement National
32:05de faire tomber
32:06ou pas
32:07François Bayrou,
32:08ils auront raté
32:09ce qu'ils ont fait.
32:10Alors, merci à tous.
32:11Je vous précise que demain
32:12dans la matinale d'Hertel,
32:13à 7h40,
32:14l'invité de Thomas Soto
32:15sera la présidente
32:16de l'Assemblée Nationale.
32:17Yael Braun-Pivet
32:18et puis à 8h15,
32:19Amandine Bégaud
32:20reçoit la secrétaire générale
32:21de la CGT,
32:22Sophie Binet.
32:23Dans quelques instants,
32:24les titres de l'actualité
32:25avec Aude Vernoud Show
32:26puis c'est Faustine Bollard
32:27que vous retrouvez
32:28pour son émission Héro.
32:29Bonsoir Faustine.
32:30Qui est votre invité ce soir ?
32:31Bonsoir Yves.
32:32Deux Juliens
32:33au programme de Héro
32:34avec deux mondes
32:35diamétralement opposés.
32:36D'abord,
32:37notre premier Julien
32:38est nettoyeur
32:39de scènes post-mortem
32:40voire même
32:41nettoyeur de scènes de crime.
32:42Un métier absolument passionnant.
32:43Tout comme notre autre Julien
32:44qui lui est funambule
32:45de l'extrême.
32:46Il a tendu une sangle
32:47entre deux montgolfières
32:48à 4000 mètres d'altitude.
32:49Évidemment,
32:50lui aussi,
32:51il s'est fait très peur
32:52et nous aussi en l'écoutant.
32:53A tout de suite,
32:54je compte sur vous.
32:55Par contre,
32:56et sur nous,
32:57n'en pas douter
32:58parce que là,
32:59quand même,
33:00on est un petit peu
33:01interrogé par les profils
33:02de ces deux garçons
33:03il est 20h.