Accords de 68, visas, nomenklatura : La France doit-elle durcir sa relation avec l’Algérie ?

Sud Radio

Avec Fatiha Agag-Boudjahlat, essayiste et principale adjointe dans un collège, auteure de "Les nostalgériades : Nostalgie, Algérie, Jérémiades" et "Le grand détournement" (Editions Le Cerf)  Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ##NOEPISODE##

Transcript

00:00L'Algérie. Les accords de 68 visent à nomenclaturer. Où allons-nous ?

00:06Est-ce que la France doit durcir sa relation avec l'Algérie ?

00:10Fatiha Boudjalat est avec nous. Bonjour.

00:12Bonjour.

00:14Vous êtes essayiste, je le rappelle, principale adjointe aussi dans un collège,

00:18auteur de plusieurs livres.

00:21Le dernier, c'est le grand détournement aux éditions Le Serre.

00:24Fatiha Boudjalat, on vous a déjà...

00:27Pour être précise, le dernier s'appelle Les Nostalgériades.

00:30Je vous dis ça parce qu'en fait, le titre, c'est Nostalgie, Algérie, Jérémiade.

00:35Et je trouve que ça tombe bien dans le contexte actuel.

00:38Voilà, j'allais y venir justement, précisément.

00:42Alors, est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui, on est à un point

00:47où on risquerait même d'avoir une rupture des relations entre les deux pays ?

00:52Vous, Fatiha Boudjalat, qui connaissez bien ces relations.

00:56Écoutez, c'est toujours un risque.

00:59On sait que la haine de la France est un moteur,

01:02est un levier de politique intérieure pour l'Algérie.

01:06On a aussi un président extrêmement véhément,

01:08Théboune, qui se présente comme fils de Moujaïdine

01:12et qui a vraiment la stratégie de diversion,

01:18d'organiser une diversion sur tout ce qui ne va pas à l'intérieur de l'Algérie

01:21en se focalisant sur la France éternellement coupable.

01:24C'est une stratégie, une politique par le pouvoir en place.

01:29C'est une stratégie et ce qui est désolant, c'est que ça fonctionne.

01:33L'Algérie, c'est un pays qui ne va pas bien,

01:35c'est une kleptocratie, c'est des milliards détournés,

01:38c'est des coins où il n'y a pas d'école mais des mosquées,

01:41c'est des coins où il n'y a pas l'eau courante toute la journée,

01:43le système de soins d'hôpitaux est dans un état désastreux.

01:48Par contre, on fait une mosquée à 5 milliards d'euros

01:51et puis on essaye d'endormir les Algériens

01:55en leur disant qu'ils peuvent se renarcissiser en tapant sur la France.

02:00– Alors, vous avez utilisé peut-être un terme important,

02:04c'est endormir les Algériens, endormir le peuple.

02:07Justement, est-ce qu'il n'y a pas une scission à l'intérieur du peuple algérien

02:12avec notamment les jeunes générations qui constatent,

02:16qui voient aussi ce qui se passe à l'extérieur

02:18et qui voient ce qui se passe dans leur pays ?

02:20Est-ce que la solution ne vient pas de la fatia boudjalat ?

02:24– Mais c'est une schizophrénie à l'échelle d'une population,

02:28c'est ça qui est terrible.

02:29En ce moment, les influenceurs qui n'arrêtent pas de cracher sur la France,

02:33cracher sur l'Occident, cracher sur la démocratie,

02:37mais qui refusent d'être expulsés en Algérie,

02:39c'est toute la schizophrénie des nouvelles générations.

02:43Comme ils ont de l'argent, comme ils ont un niveau de vie français,

02:45ils vont en Algérie et se comportent comme des touristes de masse.

02:50Donc pour eux, l'Algérie, c'est un éternel été,

02:52c'est le restaurant tous les jours, c'est ce mensonge-là qu'ils entretiennent.

02:57Alors peut-être qu'ils ont un compte à régler avec leur psyché

03:00en tant qu'ancien peuple colonisé,

03:02mais cette tartufferie qui consiste à vanter l'Algérie

03:05tout en refusant d'y vivre parce qu'on est conscient que c'est une dictature,

03:08parce qu'on est conscient des abus permanents de l'État,

03:13c'est ça qu'il va falloir dénoncer et que la France refuse de dénoncer

03:18ou rester dans des relations diplomatiques

03:20qui de toute façon ne fonctionneront pas bien

03:23puisque l'Algérie a plus de partenariats désormais avec l'Italie qu'avec la France.

03:27Au bout d'un moment, il faut créer un rapport de force.

03:30– Oui, mais créer un rapport de force, sachant qu'il y a cette politique,

03:34est-ce qu'elle est voulue totalement par le pouvoir algérien ou pas,

03:37de ses influenceurs pour semer la discorde ici sur le territoire

03:41et menacer même, parce que quand il y a des appels à la haine,

03:46on peut craindre même des actions terroristes ?

03:51– Alors, l'Algérie, on a longtemps cru que c'est les militaires

03:55qui avaient pris le pouvoir face aux islamistes, suite aux années noires,

03:58mais en fait non, ils leur ont livré la société civile

04:01pour garder leur marché, pour regarder leurs précarés.

04:04Donc oui, il y a un vrai risque, je ne pense pas que ce soit organisé

04:09par rapport à certains, mais quand vous prenez Karim Zeribi,

04:11il y a la mise en place d'un vrai lobby politique pro-algérien

04:14et la France insoumise se comporte comme un parti de l'étranger.

04:17Vous avez des députés de la France insoumise d'origine maghrébine

04:20qui en fait ne défendent que le Maghreb.

04:22Moi, il y a un vrai problème d'allégeance.

04:25– Quand vous défendez à Karim Zeribi, il dit non,

04:29il dit je veux poser les choses de façon… sur la table,

04:37mettre les choses à plat et pas forcément soutenir les uns les autres.

04:41– Écoutez, Karim Zeribi, il a commencé avec Jean-Pierre Chevènement.

04:44Je l'ai connu quand il avait son association Agir pour la citoyenneté.

04:48Donc je peux vous dire, c'est une sacrée culbute qu'il a fait.

04:50Et cette culbute, elle ne peut se justifier que par un opportunisme médiatique,

04:54c'est-à-dire se présenter du côté des indigénistes.

04:57Et puis aussi, je pense qu'il y a la monnaie sonnante et trébuchante.

05:01Il y a lui, il y a Benjamin Stora qui rejoue sa jeunesse,

05:05sa nostalgie de l'Algérie en étant complètement complaisant

05:09et en osant dire que Boalem Sansal n'aurait jamais dû blesser le sentiment national.

05:14Voilà, l'Algérie mène aussi une politique de soft power.

05:17Pourquoi ce serait uniquement le Qatar ?

05:19Ils se disent que c'est la plus grande diaspora en France,

05:22et bien ils vont les activer pour en faire des adversaires de l'intérieur.

05:27C'est ça qu'il faut empêcher.

05:28– Non mais on leur reposera la question.

05:30Fatiha Boudjalat, est-ce qu'il n'y a pas eu un basculement aussi

05:36lors des attaques du 7 octobre avec cette guerre Israël-Gaza

05:41où évidemment les choses n'étaient pas perçues de la même manière au Maghreb qu'en France ?

05:50– Il y a eu un énorme rôle.

05:53L'Algérie est en train de se perdre dans un antisémitisme stupide, virulent,

06:02mais qui est alimenté depuis extrêmement longtemps.

06:06Je me souviens de façon, le soutien aux dictatures, que ce soit Saddam Hussein et compagnie,

06:10mais il y a la haine d'Israël.

06:12Vous ne pouvez pas aller en Israël et après aller en Algérie.

06:15C'est interdit, voilà.

06:17Et en plus, il y a le jeu de l'Algérie vis-à-vis du Maroc

06:21qui lui a décidé de normaliser ses relations avec Israël.

06:24Et c'est aussi une façon d'alimenter le nationalisme en opposition avec le Maroc.

06:29Donc l'Algérie mène une sale guerre en fait.

06:32A bas bruit, mais une sale guerre.

06:35– Merci beaucoup Fatiha Boudjalat.

06:37On va en parler justement de cette guerre Israël-Gaza.

06:41Comment avez-vous perçu aussi vous justement le rôle de la presse ?

06:47On va en parler avec Franck Ménoul, le président de la chaîne I 24 News

06:50dans un instant sur Sud Radio.

06:52Et puis aussi de cet espoir tout de même d'une fin de guerre à Gaza.

06:57Dans un instant sur Sud Radio. La Vérité en face.

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