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Transcription
00:00Gaëtge, sur la méthode, comment vous expliquez que quelques heures avant le discours,
00:04vous n'ayez aucune garantie solide après tant de rencontres et de négociations ?
00:08C'est assez décevant parce qu'on avait eu le sentiment,
00:11il y avait un changement dans la méthode justement par rapport à Michel Barnier
00:15qui n'avait pas du tout discuté avec les formations politiques
00:19et notamment celles venues de la gauche.
00:21Là, les socialistes ont joué sincèrement le jeu du compromis.
00:24Nous avons pris nos responsabilités considérant qu'il fallait un budget pour le pays.
00:29Nous ne sommes pas des défenseurs du chaos institutionnel,
00:31des inquiétudes qui peuvent résulter de l'absence de budget.
00:34Mais nous voulons un budget qui soit juste,
00:36qui réponde aux préoccupations du quotidien de nos concitoyens
00:39et qui tienne compte aussi du contexte politique.
00:41Parce qu'on ne peut pas repartir avec le même budget que celui sur lequel a chuté Michel Barnier.
00:46Il faut tenir compte de cette réalité politique qui elle-même est issue des élections du 7 juillet.
00:51On ne va pas refaire toute l'histoire.
00:53Mais pour l'instant, il y a un entre-deux de la part du Premier ministre.
00:58On pourrait avoir un entre-deux tout à l'heure.
01:00On pourrait avoir une déclaration un peu ambiguë en même temps, si je puis dire.
01:05François Bayrou est un centriste.
01:07Donc on peut s'attendre à du balancement.
01:09Vous vous souvenez de ce que disait Mitterrand ?
01:11Ni de gauche, ni de gauche.
01:12De toute façon, on n'est pas dupe.
01:14Nous sommes dans l'opposition.
01:15Il n'y a pas d'ambiguïté.
01:16Le fait de discuter avec le gouvernement, ça ne veut pas dire qu'on construit un contrat de coalition.
01:20Ça veut dire qu'on cherche les conditions dans lesquelles ce gouvernement peut tenir.
01:24Parce que, je le redis, nous ne sommes pas pour le chaos institutionnel.
01:27Mais le faire en répondant aux préoccupations de nos concitoyens.
01:32Donc nous, je le redis, on a joué sincèrement le jeu du compromis.
01:35Qui n'a pas été sincère ?
01:36Qui n'a pas été responsable ?
01:37Il nous manque en face le répondant nécessaire pour pouvoir construire le fameux accord de non-censure.
01:44Sinon, j'engage.
01:46S'il n'y a pas d'accord, alors il y a un risque de censure.
01:48Et moi, je le redis, dans le fond, je n'ai pas envie de censurer ce gouvernement.
01:53Je ne suis pas sur ma chaise à sauter en disant
01:55qu'il faut provoquer une élection présidentielle anticipée.
01:58Il faut la destitution du président de la République.
02:01Nous sommes dans l'opposition.
02:03Il n'y a pas de doute.
02:04Mais il faut cette stabilité qu'on appelle de nouveau.
02:08Analysons ensemble, si vous le voulez bien, pour nos auditeurs et téléspectateurs, la situation politique.
02:11Au fond, pourquoi François Bayrou pourrait brader le sérieux budgétaire
02:16pour une suspension de la réforme des retraites ?
02:18Le Rassemblement national a dit qu'il n'allait pas jouer, justement,
02:22et aller vers la motion de censure.
02:24Vous connaissez la position des LR.
02:26C'est une différence à laquelle on espérait pouvoir s'accrocher.
02:30C'est-à-dire ne pas se mettre dans la main du Rassemblement national.
02:34Vous savez, deux tiers des députés élus à l'Assemblée nationale
02:38l'ont été dans le cadre du Front républicain.
02:40On peut aimer ou ne pas aimer, mais c'est une réalité politique.
02:43L'erreur majeure de Michel Barnier a été de s'en remettre jusqu'au bout, d'une certaine manière.
02:49A la fin, c'est Marine Le Pen qui a provoqué le basculement et la censure.
02:55Si François Bayrou se remet dans les pas de Michel Barnier,
02:58les mêmes causes produiront les mêmes effets.

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