En 2024, la France a enregistré 66.240 défaillances d'entreprises, menaçant 260 000 emplois. Les PME et ETI sont particulièrement touchées. Le post-Covid et le remboursement des prêts garantis par l'État aggravent la situation, mais des signes d'espoir émergent avec la baisse des taux et l'inflation.
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00:00On se doutait que ce serait un tableau noir, Nicolas, mais on a vraiment ce matin l'étendue du désastre des faillites en 2024, c'est la Banque Populaire Caisse d'Épargne qui a fait le compte de ces défaillances d'entreprises l'année dernière, ça donne quoi ?
00:1266 240 défaillances, ça veut dire que derrière vous avez 260 000 emplois menacés, pas forcément perdus, mais menacés. La hausse est surtout très très forte pour les PME et très forte pour les ETI, c'est le cœur du tissu économique de la France.
00:26Entreprise de taille intermédiaire de 250 à 5000 personnes. Il y a des cas emblématiques, Caddy, vous connaissez tous Duralex, vous connaissez tous le coq sportif. Pourquoi je dis emplois menacés, pas perdus ? Parce que défaillance, c'est pas toujours la mort derrière.
00:39En fait, c'est la procédure collective qui vous conduit au tribunal de commerce quand vous n'avez plus le blé. Duralex a été repris par les employés.
00:45Alors, NafNaf, par exemple, a réussi à s'en sortir, a été repris par un turc, c'était au mois de juin, ça a sauvé 520 emplois, 521. Il peut y avoir la sauvegarde judiciaire, le redressement judiciaire, alors ça va que dans la plupart des cas, ça se finit par une liquidation.
00:59En tout cas, c'est un chiffre très important.
01:00Mais Nicolas, pourquoi un tel rebond des défaillances d'entreprises l'an dernier ?
01:03Parce qu'il y a eu le post-Covid. Pendant Covid, on a mis un argent public de dingue, on a tout mis sous perfusion, donc on a gardé en vie des entreprises qui, dans un monde normal, auraient disparu.
01:12Alors, t'arrêtes la perfusion, ce qui devait se produire se produit, l'entreprise dite zombie, elle s'en va.
01:17Ensuite, le remboursement des PGE, les prêts garantis par l'État, c'était pas des cadeaux, c'était des prêts, prêts garantis par l'État, prêts, il faut rembourser.
01:25Quand il n'y a plus d'argent pour rembourser, ça se passe mal.
01:27Des secteurs qui souffrent plus que les autres, la construction, on en a parlé, les agences immobilières, plus de 225% de faillite, cette fois-ci, d'agences immobilières en 2024 comparé à l'année 2019.
01:38Hébergement, restauration ou encore le transport routier, des boîtes, des entreprises petites, familiales, avec peu de marge, du coup, elles résistent mal.
01:46Et puis, Emmanuel Macron, le 9 juin, il a dit sous l'Assemblée nationale, décision complètement folle.
01:51Celui qui a été l'artisan de la politique de l'offre, de l'attractivité retrouvée, des 2 millions d'emplois créés, bingo, il a tout cassé.
01:56Et donc, résultat, en quatrième trimestre, c'est pas un record depuis, c'est un record historique, les défaillances d'entreprises.
02:04Y a-t-il la moindre raison d'espérer que le tableau ne soit pas aussi noir en 2025 ?
02:09Moi, j'en vois trois des raisons d'espérer.
02:11On peut se dire que les taux vont continuer à baisser parce que la BCE va continuer à les baisser.
02:15Ça donne de l'air, les taux qui baissent.
02:17On peut se dire que l'inflation recule plus que prévu, et notamment en France, ce qui est une bonne nouvelle.
02:22Et puis, les salaires ont rattrapé l'inflation et même dépassé l'inflation, donc le pouvoir d'achat est plutôt soutenu.
02:29Suffirait qu'on fasse pas un budget complètement pourri et que Donald Trump, une fois aux affaires, arrête de perorer sur n'importe quoi,
02:35ça pourrait donner 2-3 étincelles de confiance et ça repart assez vite.