Au croisement de la rue Saint-Sabin et de l’allée Verte, dans le XIe arrondissement de Paris, s’est formé un petit attroupement. Une dizaine de personnes ont convergé, ce mardi 7 janvier, pour espérer pouvoir assister aux commémorations de l’attentat de Charlie-Hebdo. Mais le périmètre a été bouclé le temps de la cérémonie marquant les dix ans de l’attentat des frères Kouachi qui a coûté la vie à Charb, Wolinsky, Bernard Maris ou encore Tignous. Plusieurs anonymes ont patienté jusqu’à la fin de l’hommage pour pouvoir se rendre de vant les anciens locaux du journal rue Nicolas-Appert, comme vous pouvez le voir dans le reportage.
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00:00Le fait d'avoir été là, c'est pour rendre hommage à ceux qui se sont battus avant nous.
00:05Ces personnes-là, elles ne pensaient absolument pas mourir pour leurs idées, pour leurs dessins.
00:08Au final, c'est des dessins.
00:09On n'oublie pas.
00:10Surtout, on prend le relais aussi.
00:12Je viens de Marseille et je suis venu exprès pour commémorer ces attentats terribles,
00:32ces dix ans.
00:33Pour moi, c'est important parce qu'il y a dix ans, c'était une date très, très
00:36cruelle.
00:37Moi, je suis enseignant.
00:38Quand on est enseignant, on parle d'universalisme, de poésie, on parle d'art de vivre, on parle
00:44de tolérance, etc.
00:46Et c'est une date qui m'a marqué profondément, ces journalistes-dessinateurs qui ont été
00:51assassinés.
00:52Comment on peut atteindre ces gens-là qui représentent la lumière, l'universalisme.
00:56Ça m'a beaucoup ému.
00:58De toute façon, j'achète Charlie depuis très, très longtemps.
01:01C'est une philosophie de vie pour moi.
01:38C'est important pour moi parce que je suis français, que j'ai été élevé par l'école
01:53publique laïque.
01:54Très important pour moi.
01:56Deux parents qui sont arrivés d'Algérie en 1962 avec rien.
02:02Et grâce à la France, j'ai pu avoir la construction de mon esprit critique, le discernement.
02:08Et il se trouve aussi que je suis juif.
02:10Tout ça me touche.
02:11Et je pense qu'on est beaucoup plus en nombre en France à être centré sur ces valeurs-là,
02:19de vivre ensemble, de non-jugement, d'être là les uns pour les autres.
02:24Mais qu'une minorité agissante veut nous faire peur.
02:28Il y a cette émotion, cette union, et puis cette sidération encore toujours.
02:34Je pense tout le temps.
02:35Moi, j'habite dans le 12e, donc c'est vraiment pas loin d'ici.
02:38Et systématiquement, on y pense quand on passe par ici, quand on passe par le Bataclan,
02:42quand on passe par l'Hypercacher.
02:44Je crois qu'il n'y a pas un seul moment où on ne pense pas à tout ça.
02:49Ça fait partie du quotidien, ça fait partie de la vie.
02:52Il y a eu un avant, et maintenant il y a un après.
03:22Sous-titrage Société Radio-Canada