L'inflation en France continue de ralentir, atteignant 1,3% en décembre 2024. La Banque centrale européenne vise un taux de 2% pour 2024.
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00:00Bonjour Pierre. Bonjour Pauline.
00:06Alors ce sont plutôt des bonnes nouvelles du côté de l'inflation, elle a continué à ralentir au mois de décembre.
00:11Effectivement, plus 1,3%, donc ça c'est la hausse des prix sur 12 mois estimée par l'INSEE.
00:17Et avec ce chiffre pour le mois de décembre, on peut désormais calculer le niveau de l'inflation
00:23qui va rester gravé dans les manuels d'économie pour l'année 2024, 2%.
00:27Parce que ces 2%, c'est la moyenne de l'inflation chaque mois par rapport au même mois de l'année précédente
00:34entre janvier et décembre. Et 2%, c'est considéré par la Banque Centrale Européenne comme un niveau d'inflation souhaitable.
00:42Pour faire simple, on va dire qu'entre 1 et 3% par an, les prix évoluent dans un sens qui est favorable à la prospérité économique du pays.
00:50Ce qui veut dire qu'à l'écran, 0,5% en 2020, ce n'était pas assez, et que l'inflation autour de 5% en 2022 et 2023, c'était beaucoup trop.
00:58Et au-delà de son rôle de thermomètre de l'économie, à quoi sert ce chiffre annuel de l'inflation ?
01:04À modifier chaque année des montants pour justement prendre en compte l'inflation.
01:08Vous avez les prestations sociales, on a parlé des retraites, mais il n'y a pas que ça.
01:12Il y a le barème de l'impôt sur le revenu, on en a aussi beaucoup parlé.
01:16Par exemple, là, les propriétaires vont être autorisés à augmenter leur loyer de 2%.
01:20Et puis, c'est aussi un des éléments qui entre en compte pour établir le nouveau taux du livret A.
01:28On sera à 2,5%, c'est-à-dire qu'on sera un peu au-dessus de l'inflation.
01:30Alors, ces dernières années, Pierre, les Français ont eu le sentiment que ces chiffres de l'inflation ne correspondaient pas forcément à ce qu'ils ressentent.
01:37Oui, c'est normal parce qu'en fait, on est constamment face à des prix qui vont changer et certains, on les voit plus souvent que d'autres.
01:44Donc, on a en tête ces prix qui évoluent et on ne prend pas en compte l'intégralité de ce que mesure l'INSEE.
01:50Je vous donne un exemple.
01:51Les plus anciens, ils vous parlent encore de la baguette à 1 franc.
01:54On l'a gardée en tête.
01:56Pourquoi ? Parce que ça avait fait polémique au tout début des années 80,
02:00à un moment où la grande distribution a commencé à casser les prix sur le pain.
02:04Ça fait 45 ans.
02:05Et l'inflation accumulée sur 45 ans, c'est 231%.
02:11Autrement dit, 1 franc de l'époque, ça équivaut à 50 centimes d'aujourd'hui.
02:16Oui, mais la baguette, justement, aujourd'hui, elle coûte plus d'un euro.
02:19Oui, mais pas la baguette d'Iskoun qui ne vous a pas échappé.
02:21En ce moment, il y a une publicité, je ne vais pas citer l'enseigne,
02:24mais d'une enseigne de Iskoun qui vous dit que chez eux, la baguette, elle est à 35 centimes.
02:29On en a une autre qui nous disait un peu plus tôt dans l'année qu'on était à 29 centimes.
02:33Ce qu'il faut regarder aussi, c'est l'évolution des salaires.
02:35Fin 1980, le SMIC, il était à 14,79 francs de l'heure.
02:39Aujourd'hui, on est à 11,65 euros de l'heure.
02:42Donc, en temps de travail, pour s'acheter cette fameuse baguette d'Iskoun,
02:47on est passé, il y a 45 ans, de 4 minutes et 4 secondes à 1 minute et 48 secondes.
02:55C'est beaucoup plus court comme temps.
02:57Effectivement, ça, c'est pour le pain et pour le carburant, par exemple.
03:00Alors, toujours en temps de travail, toujours sur la base du SMIC brut,
03:03le plein de gazole, ça va vous surprendre, il est passé de 8 heures et 51 minutes à 7 heures et 10 minutes.
03:10Enfin, entre temps, il y a les 35 heures, donc on travaille une heure de moins par jour.
03:14Alors, ce qu'il faut prendre en compte aussi, qui est très important,
03:17et qui explique aussi les difficultés, c'est qu'il y a l'immobilier qui s'est envolé
03:21et des nouvelles dépenses incontournables qui se sont ajoutées.
03:25On pense au smartphone, on pense à l'ordinateur, à Internet.
03:28En fait, c'est une nouvelle inflation, c'est l'inflation du nombre de lignes
03:33qu'on a sur son budget mensuel par rapport aux années 80.