Les agriculteurs, en colère et mobilisés, tentent d'encercler Paris pour se faire entendre face à l'inaction des autorités. Malgré des tensions internes et des manifestations interdites, ils réclament des mesures urgentes pour sauver leurs exploitations en difficulté.
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00:00Onze heures, merci d'être avec nous dans le live à une la une, la colère agricole qui ne retombe pas, les agriculteurs qui attendent des aides qui ne viennent toujours pas, c'est pour ça que la coordination rurale, le troisième syndicat, les fameux bonnets jaunes se mobilisent et menacent d'encercler Paris, il y a aussi des actions qui sont prévues près de Lyon, on va suivre tout ça.
00:17On est à une soixantaine de kilomètres de la capitale, dans l'Essonne, à Orveau, où on vous retrouve Marie-Jean Tric, on suit la situation avec vous depuis tôt ce matin, la tension est redescendue visiblement.
00:29Oui la tension est redescendue d'un cran, c'est nettement plus calme que ce qu'on a pu observer il y a une heure et demie maintenant, je vais vous relater les faits, en fait il y a certains tracteurs, six à peu près, qui ont réussi à contourner les blindés en passant à travers champs.
00:41C'est important quand je dis certains tracteurs parce qu'il y a des dissensions ici entre les agriculteurs, d'un côté vous avez ceux qui voulaient passer à travers champs, qui voulaient contourner les blindés coûte que coûte, même si jamais il pouvait y avoir des blessés, heureusement il n'y en a pas eu, et de l'autre côté vous avez les agriculteurs qui veulent agir plus calmement, plus gentiment comme ils nous disent, et qui veulent surtout ne pas faire de heurts.
01:02Donc il y a quand même ces dissensions au sein même de la coordination rurale et c'est important de le rappeler. En tout cas il y a une chose sur laquelle ils sont tous d'accord, c'est qu'ils veulent tous réussir à encercler Paris, voire même à atteindre Paris, pourquoi ? Et bien ce qu'ils nous disent quand on leur pose la question, c'est qu'atteindre Paris c'est la seule façon de se faire écouter de la part des autorités, les ministres ne viennent pas à nous, donc on viendra à eux, c'est ce que nous disent les agriculteurs, aller à Paris donc pour se faire entendre, c'est leur message.
01:25Marie-Jean Trick avec Mathieu Lepenier, on va retenter de retrouver Élise Philippe, vous vous êtes dans la capitale avec ce petit groupe, il y a au moins autant j'ai l'impression de policiers que de manifestants.
01:35Oui tout à fait, ils sont une petite dizaine d'agriculteurs à être venus tout droit du Gers, ils ont fait 800 km pour venir aujourd'hui et espérer être reçus par quelqu'un à l'Elysée ou à Matignon parce qu'on est avec Jérôme.
01:49Jérôme il veut alerter sur sa situation, vous êtes éleveur de chèvres, vous êtes venu d'ailleurs avec votre petite chèvre Sophie, expliquez-nous un petit peu pourquoi vous êtes ici aujourd'hui, vous nous disiez que vous risquiez de devoir fermer votre exploitation, c'est ça ?
02:02Oui tout à fait, on risque de devoir fermer l'exploitation au mois de février, fin février, car on est en redressement judiciaire et vient le moment où il y a l'échéance à payer et on n'a pas les sous pour payer.
02:16Là concrètement, il faut que vous trouviez combien d'ici la fin du mois ?
02:19Là concrètement, d'ici la fin du mois, il faut 41 000 euros.
02:23Qu'est-ce que vous demandez aujourd'hui, quelles sont les actions que vous menez pour espérer sauver votre exploitation ?
02:28Aujourd'hui on est venu taper à la porte de l'Elysée avec notre chèvre, non pas pour casser, mais pour se faire entendre, pour essayer de rencontrer quelqu'un.
02:36On est là en toute paisiblement et on nous reçoit une armée de gendarmes, des amandes qui pleuvent.
02:48On est avec votre président de la coordination rurale du GERS Lionel. L'histoire de Jérôme alerte aussi sur les faillites, les exploitations agricoles qui font faillite.
02:59Qu'est-ce que vous demandez concrètement aujourd'hui sur ce point-là ?
03:01Nous sur les redressements judiciaires, on demande une année blanche, ça fait six mois qu'on l'a demandé chez nous dans le GERS et on n'a jamais eu de réponse au niveau national.
03:10Ça a été fait pour le Covid, ça peut être très bien fait cette année.
03:13Cette année c'est une année particulière, on sort de plusieurs années de crise. L'année 2024 il n'y a aucun revenu dans les filières et aujourd'hui on demande des mesures urgentes.
03:20Mais on les avait déjà demandées en janvier 2024 au moment où on paralysait la France entière et ça fait 365 jours qu'il n'y a rien eu, absolument rien.
03:28Alors qu'en quelques jours là, en deux jours, on est capable de sortir, d'arrêter les préfecturales sur la préfecture de Paris pour verbaliser tous les agriculteurs qui seraient présents avec des bonnets jaunes.
03:37À un moment donné il faut remettre les choses à l'église, au centre du village. Ils peuvent prendre des décisions demain en urgence pour des cas comme Jérôme, pour sauver nos exploitations.
03:47Il ne nous reste plus que 400 000 exploitations en France aujourd'hui, il ne faut pas qu'on les perde.
03:50Merci beaucoup Lionel, voilà Lionel qui est avec Jérôme et les autres membres de la coordination urale du GERS qui sont venus pour soutenir Jérôme avec sa petite cheffe qui essaie de sauver son exploitation.
04:00Mais vous le voyez, ces agriculteurs ont essayé de s'approcher de l'Elysée tout à l'heure et ils ont été arrêtés par les gendarmes parce que les manifestations d'agriculteurs sont interdites aujourd'hui à Paris.
04:10Mais ces agriculteurs nous disaient qu'ils ont l'impression que c'est uniquement quand ils viennent ici dans la capitale qu'ils espèrent qu'ils peuvent se faire entendre et c'est pour ça qu'ils sont là aujourd'hui.
04:19Élise Philippe avec Simon Pires des Souzas, alors qu'une réunion est prévue la semaine prochaine, mais la semaine prochaine seulement avec le Premier ministre.
04:25Mobilisation en région parisienne, du côté de Lyon aussi, on vous retrouve Lauriane Pellao.
04:29Vous êtes sur l'A450 avec au moins une voie qui est totalement bloquée.
04:34Oui, c'est la voie la plus à gauche, donc une vingtaine de tracteurs qui bloquent, qui neutralisent cette voie, mais les automobilistes peuvent continuer à circuler sur au moins deux voies à ma droite.
04:47L'idée, ce n'est pas tant de bloquer, de gêner ces automobilistes, mais bien d'informer ces consommateurs, de les sensibiliser à leur cause.
04:56Dans quelques minutes, cette vingtaine de tracteurs devrait se rendre plutôt sur la M7, toujours en laissant une voie de libre.
05:03C'est là qu'ils étaient il y a un an, car depuis, rien n'a changé selon eux.
05:09Les mesures promises par le gouvernement n'ont pas été appliquées et ici, les agriculteurs le déplorent.
05:14Ils disent manquer de temps car les normes sont de plus en plus nombreuses et leurs revenus de plus en plus faibles.
05:20Résultat des exploitations fermes, avec l'exemple ce matin d'une petite exploitation dans la commune de Chabanière qui a été saisie.
05:29Les agriculteurs comptent bien rester mobilisés et multiplier les actions jusqu'à ce qu'ils soient entendus.