Un détenu de la maison centrale d'Arles détenait en otage plusieurs membres du personnel ce vendredi 3 janvier. Plusieurs équipes d'intervention, dont le Raid, sont encore mobilisées sur place. Le preneur d’otages s’est rendu sans faire de blessé.
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00:00Pénitentiaire avec madame la sous-préfète, vous rendre compte du déroulement de cette prise d'otage à la maison centrale d'Arles.
00:08Prise d'otage qui a commencé à 10h45 ce matin, donc une longue prise d'otage qui a duré 5 heures par un individu très dangereux
00:19qui purge une longue peine, une peine criminelle depuis plusieurs années maintenant
00:25et qui était connue pour des faits de violence, notamment en détention à plusieurs reprises.
00:30Donc il a pris en otage 5 personnels, un personnel de l'administration pénitentiaire, un surveillant, un psychiatre, un médecin et 3 infirmières
00:39pendant 5 heures sous la menace d'une arme qu'il s'était confectionnée
00:44et notre priorité pendant toute cette période, ça a été la sécurité des otages
00:49donc nous avons privilégié la négociation avec l'intéressé, ça a duré 5 heures, les choses se sont bien terminées,
00:58en toute sécurité pour les otages, il n'y a pas eu de blessés, l'individu s'est rendu au RAID
01:06puisque j'avais dès le début de cette prise d'otage demandé la mobilisation du RAID
01:12qui est assez rapidement intervenu en soutien des agents spécialisés de l'administration pénitentiaire
01:18les IRIS, les équipes régionales d'intervention et de sécurité qui sont arrivées dans de très brefs délais sur les lieux.
01:25Donc après une négociation assez longue, assez compliquée avec l'intéressé,
01:31il a fini par se rendre et donc nous avons pu libérer les otages.
01:37Donc dans un premier temps, il avait permis de libérer la médecin, une jeune mère de famille
01:46qui a pu assez rapidement être remise à sa famille et ensuite après une poursuite complémentaire,
01:57nous avons pu libérer les autres otages.
01:59Donc les choses se sont bien terminées mais elles auraient pu être très dangereuses en raison de l'armement
02:06et en raison du profil du preneur d'otages.
02:10Nous avions mobilisé assez largement bien sûr les effectifs spécialisés de la police et de l'administration pénitentiaire
02:16et les secours pour faire face à toute éventualité, à toute blessure.
02:21Donc voilà, moi je voulais vraiment rendre hommage au travail de l'ensemble des personnels,
02:25l'administration pénitentiaire, le surveillant pénitentiaire qui est resté pendant 5 heures
02:30aux côtés des infirmières, aux côtés du médecin assurant aussi leur sécurité pendant toutes ces périodes
02:36qui a été extrêmement courageux et j'ai pu rencontrer ce surveillant pénitentiaire,
02:41j'ai pu rencontrer les infirmières et les personnels une fois qu'ils ont été libérés.
02:45Ils vont bien, ils n'ont pas été blessés mais c'était 5 heures d'épreuve difficile.
02:50Donc ils ont été absolument courageux, remarquables pendant toute cette période.
02:55Donc vraiment, il était important de le dire.
02:58Et puis le travail des ÉRIS, ces équipes spécialisées de l'administration pénitentiaire et du RAID
03:05qui est toujours resté en capacité d'intervenir si l'individu devenait violent à un moment donné
03:10pendant cette négociation de 5 heures.
03:13On était toujours en capacité d'intervenir en cas d'urgence, en cas de difficulté,
03:17en cas d'excès de violence de l'intéressé.
03:20Et donc leur travail qui a néanmoins permis de privilégier une issue sans usage de la force
03:28et l'interpellation de l'individu qui a pu être remis aux équipes de police, enquêteurs.
03:35Et donc maintenant, la suite des opérations se déroule tout à fait sous l'autorité du procureur de la République
03:41qui est à mes côtés.
03:43Que réclamait le preneur d'otages ?
03:45Donc là, le preneur d'otages avait une attitude assez incohérente
03:49mais néanmoins il exprimait le souhait de sortir de prison.
03:54On parle d'un détenu qui, visiblement, avait des troubles psychiatriques.
03:57Est-ce que vous pouvez nous confirmer ?
03:59Je ne peux pas le confirmer mais je laisserai, monsieur le procureur,
04:02vous donner des éléments complémentaires sur le profil de cet individu.
04:06Et vous parlez d'une arme qu'il a confectionnée.
04:08Est-ce que vous avez plus de détails à nous donner ?
04:10Oui, on a pu constater qu'il avait confectionné avec des piques en métal
04:15une sorte d'arme blanche qui aurait pu être extrêmement dangereuse plantée dans une victime.
04:23Donc non, c'était un individu qui était, à la fois par son profil et par son passé,
04:29qui avait montré sa dangerosité et qui s'était équipé pour pouvoir, éventuellement,
04:35occasionner des blessures graves.
04:37Il avait dissimulé cette arme avant son entrée à l'infirmerie ?
04:40C'est une arme confectionnée donc on n'a pas encore tous les détails.
04:43L'enquête est en cours et je laisserai le procureur de la République
04:46vous donner les informations complémentaires.
04:48Comment sont les otages ?
04:51Les otages, je les ai rencontrés.
04:54Les trois infirmières, le médecin, le surveillant péitentiaire.
04:58Quand je les ai vus, ils allaient bien.
05:00Donc physiquement, ils n'ont pas été blessés.
05:02Mais il ne faut pas oublier que ce cinq heures de prise en otage comme ça
05:09peut laisser des traces et des traumatisants importants.
05:11Donc il conviendra qu'on les suive et ils sont, en ce moment,
05:15pris en charge évidemment par les services médicaux.
05:17Monsieur le procureur, est-ce que vous pouvez nous parler du profil de ce détenu ?
05:22Alors déjà, je vous confirme que nous avons affaire à un détenu qui a 37 ans,
05:27qui effectivement purge une peine de réclusion criminelle
05:30suite à une condamnation d'une cour d'assise en appel,
05:33une condamnation définitive de 18 ans de réclusion criminelle.
05:37La fin de peine est prévue au cours de l'année 2031 à ce jour.
05:41Il purge cette peine et d'autres condamnations pour d'autres délits connexes.
05:46À ce stade donc, ce détenu semblait effectivement manifester un mobile
05:56de souhait de changement d'établissement.
05:59C'est ce qui semble être le mobile déterminant,
06:01mais c'est ce que nous allons devoir établir de façon plus précise
06:04au cours des 48 heures de garde à vue qui vont suivre,
06:07puisqu'il a été placé en garde à vue.
06:09J'ai confié l'enquête au service interdépartmental de police judiciaire
06:12et plus précisément à la brigade de répression du banditisme
06:15du service interdépartmental de police judiciaire de Marseille,
06:19donc des Bouches-du-Rhône.
06:21À l'issue de cette garde à vue, il sera déferrament parqué,
06:25très certainement demain, au début d'après-midi.
06:28Je déciderai un petit peu des suites pénales à l'issue de cette garde à vue.
06:31Nous allons aussi établir, au-delà du mobile précis,
06:35un petit peu tout l'environnement de ces derniers jours,
06:38en ce qui le concerne,
06:40sachant que, pour répondre plus précisément à votre question,
06:43à ce stade, mais cela va être confirmé,
06:46nous n'avons pas un profil psychiatrique,
06:49il n'y a pas de psychose, il n'y a pas d'élément psychotique, semble-t-il,
06:52sur ce détenu, sauf à, je vais reconfirmer cela
06:55à l'occasion d'une expertise psychiatrique qui aura lieu pendant le temps de la garde à vue,
06:58qui confirmera l'état précis, au moment où je vous parle,
07:01de sa situation sanitaire et psychologique.
07:05Par contre, c'est un individu qui faisait l'objet d'un suivi,
07:08mais comme beaucoup des détenus de cette maison centrale,
07:11d'un suivi et d'un accompagnement médical
07:15dans le cadre des différents troubles
07:19qui peuvent survenir dans le cadre des peines longues
07:22qui sont purgées au sein de cet établissement.
07:25De quelle origine était-il ?
07:27C'est un détenu qui n'est pas de nationalité française,
07:30c'est un détenu étranger,
07:33de nationalité guyanienne,
07:36qui est originaire du royaume du Guyana,
07:39entre la Guyane française et le Brésil.
07:42Voilà sa nationalité qui est établie.
07:45Est-ce que c'est un détenu qui a été connu pour des faits de violence
07:48dans d'autres établissements pénitentiaires ?
07:50À ce stade, tout le parcours pénal doit être reconstitué.
07:53Ce qui est certain, c'est que c'est un détenu qui a,
07:56avant la condamnation de la peine criminelle
07:59qu'il exécute à ce jour, été condamné à plusieurs reprises
08:02pour différents faits de violence
08:05ou de faits de vols aggravés par la violence.
08:08Cette dernière condamnation était de quelle date ?
08:11Et depuis combien de temps était-il ici, à la centrale ?
08:14Il a intégré notre centrale.
08:17Il a eu un parcours d'exécution de peine
08:20au sein de plusieurs établissements entre les années 2015 et 2020,
08:23puis deux établissements dans les quatre dernières années,
08:26dont la maison centrale d'Arles,
08:29qu'il avait accueillie à compter du mois de novembre 2023.
08:33Est-ce que vous en savez un peu plus sur l'arme qu'il a utilisée ?
08:36Est-ce que c'est quelque chose qu'il a fabriqué dans sa cellule ?
08:39Ça, c'est au-delà du mobile que j'évoquais tout à l'heure,
08:42ou en tout cas des volontés du détenu.
08:45C'est le deuxième aspect le plus important
08:48des heures à venir dans le cadre du déroulé de l'enquête,
08:51de déterminer précisément de quelle arme,
08:54par destination ou de quelle arme artisanale
08:57il s'est doté de façon précise,
09:00et comment il a pu la fabriquer
09:03et comment il a pu s'en saisir dans cet endroit précis
09:06de la maison centrale d'Arles.
09:09On ne sait pas s'il l'a emmenée ou s'il l'a trouvée sur place.
09:12Je n'irai pas plus loin à ce stade,
09:15parce que sinon je ne vais vous livrer que des suppositions.
09:18Il faudra qu'on puisse vérifier un certain nombre d'éléments.
09:21Comme vous l'a dit M. le Préfet,
09:24actuellement les victimes sont prises en charge à titre principal
09:27par les équipes médicales.
09:30Dès que nous pourrons les auditionner, nous y procéderons.
09:33Nous aurons des renseignements par leurs témoignages,
09:36nous aurons des renseignements par l'exploitation des vidéos
09:39protection de l'établissement pénitentiaire,
09:42et nous reconstituerons de façon très précise
09:45le déroulé de cette fin de matinée
09:48pour pouvoir répondre à cette question notamment.
09:51Sur sa demande de changement d'établissement,
09:54il n'y en avait pas.
09:57La demande qui est faite, c'est une demande verbale à ce stade.
10:00Il n'y avait pas de requête précise, écrite,
10:03comme les détenus peuvent le faire auprès de l'administration pénitentiaire.
10:06– Merci beaucoup.