• avant-hier

Category

🗞
News
Transcription
00:00Alors, on va changer de sujet. Sophie Primat, en tout cas la porte-parole du gouvernement, n'avait pas l'air d'être bien au courant de cette affaire d'arrestation de l'influenceur algérien.
00:09Elle a été interrogée d'ailleurs par notre consoeur de CNews sur le sujet. C'est vrai qu'elle ne semblait pas être au courant.
00:16Il y a eu ce premier conseil des ministres pour l'équipe de François Bayrou.
00:20Je voudrais vous faire tout d'abord écouter justement la porte-parole du gouvernement à l'issue de cette réunion.
00:25Le gouvernement est né dans la tourmente d'une crise politique majeure.
00:29Et c'est précisément dans ces tempêtes que chacun doit prendre ses responsabilités, sortir des positions inflexibles, des lignes rouges disent certains,
00:40et faire le choix à la fois de l'exigence mais aussi du dépassement plutôt que de l'obstruction.
00:46Nous n'avons pas le luxe de l'immobilisme. Les Français exigent des résultats.
00:52Chaque texte, chaque décision portera l'ambition d'unir, de bâtir des majorités responsables et constructives dans l'hémicycle comme dans le pays.
01:03Nous n'avons pas le luxe de l'immobilisme, Raphaël Stainville.
01:06C'est pourtant ce qui peint un petit peu au nez malheureusement ce gouvernement qui risque de ne pas passer l'hiver comme on dit.
01:12Oui mais en fait ce qui est terrible c'est que dans ce gouvernement, mais c'était déjà la même configuration sous Michel Barnier,
01:19on a l'impression qu'il faudrait s'interdire tout débat, tout débat de fond, au motif qu'il faudrait avancer.
01:26Avancer vers où ? C'est toujours un petit peu la marque de fabrique du macronisme.
01:30C'est d'être en mouvement sans qu'on sache véritablement vers quoi.
01:35La porte-parole du gouvernement Sophie Prima expliquait que le temps des affrontements idéologiques viendra plus tard, en 2027.
01:42Mais non, je pense que ces affrontements sont nécessaires.
01:45La volonté du macronisme c'est de neutraliser les débats comme s'il n'y a fait finalement que le cercle de la raison et qu'on ne prendrait pas en compte ce qui viendrait d'ailleurs.
01:55Je pense que c'est une fausse idée du débat démocratique.
01:59C'est même une perversion qui a été instillée par Emmanuel Macron dès 2017.
02:04On a besoin de débats, on a besoin de clivage, on peut s'entendre sur un certain nombre de points,
02:09mais encore faudrait-il que cette Assemblée nationale aujourd'hui puisse se mettre d'accord et soit en diapason avec les attentes des Français.
02:17C'est là le problème, c'est qu'on a un paysage politique qui est totalement archipélisé
02:22et on voit mal comment ce chemin mieux défini, comme l'évoquait François Bayrou, permettrait une quelconque stabilité.
02:31Gabrielle Cluzel, vous l'avez entendu tout à l'heure, Sophie Primat, qui a annoncé qu'elle n'était pas une macroniste convaincue.
02:37De la première heure.
02:38Oui, de la première heure, pardon.
02:40Et ça c'est toujours étonnant, parce qu'on a eu une Elisabeth Borne qui s'étonnait d'être au ministère de l'Education,
02:46qui avouait que ce n'était pas sa spécialité, et là on a une porte-parole qui nous dit que je ne suis pas une macroniste de la première heure.
02:51Vous avez raison, on a l'impression que tout le monde est là par défaut, finalement, leur acceptation est un non-refus, ils veulent bien.
02:59Moi j'ai été très choquée, je dirais, par la déclaration d'Elisabeth Borne, quand elle a dit « je ne suis pas une spécialiste ».
03:06Pardon, mais c'est curieux comme casting, quand vous êtes dans les ressources humaines de n'importe quelle entreprise.
03:12Pas souvent ils ne le sont pas, ils ne le sont pas nécessairement.
03:14Là, l'avouer, c'est quand même un petit peu particulier, surtout qu'on se souvient de Gabriel Attal qui avait dit « c'est la mer des batailles ».
03:23Ce qui est vrai du reste, notre avenir c'est l'école, c'est l'éducation nationale.
03:27Donc tout cela est quand même un peu choquant, on a l'impression que c'est des gens qui ont bien voulu monter sur le radeau un peu par hasard,
03:34et que bon an, mal an, ils vont se mettre d'accord sur un plus petit dénominateur commun, et on ne voit pas très bien lequel.
03:39Alors peut-être qu'ils vont avancer sur l'euthanasie, je ne sais pas, mais ça serait quand même assez emblématique,
03:46quand même d'un monde en fin de vie, de tout un monde politique en fin de vie.
03:50Mais sur le reste, on ne voit pas bien en quoi Elisabeth Borne et Bruno Retailleau auraient-ils la même fermeté, par exemple en matière d'islamisme.
04:02On se souvient d'un certain nombre de déclarations sur le voile, etc.
04:07Elle n'a pas du tout la même fermeté que Bruno Retailleau.
04:09Donc tout cela, in fine, on se dit « comment ça va pouvoir avancer ? ».
04:16En fait, je crois que le point central, c'est de se dire « bon, ça sera immobile, mais tant que ça flotte, tant qu'on ne coule pas, nous pourrons nous estimer heureux ».
04:26Ce n'est pas une façon de gouverner, évidemment, ce n'est pas une façon de gouverner.
04:30Et tout ce qu'ils obtiendront, c'est que, in fine, tous ceux qui auront participé à cet immobilisme général se seront démonétisés pour les prochaines élections.
04:40Alors, je vous dis, il y a beaucoup d'espoir fondé dans le binôme Retailleau-Darmanin.
04:45On en parle dans quelques instants.
04:46De 13h à 14h, vous écoutez Stéphanie Demiru, très bon début d'après-midi sur Europe 1.
04:50Bonne année 2025, sur votre radio préférée Europe 1.
04:54Leclerc, bonjour !
04:55Bonjour, c'est Sophie, votre boulangère Leclerc.
04:58Ah Sophie, les galettes des rois sont arrivées ?
05:00Exactement, de délicieuses galettes à la frangipane pur beurre.
05:04Hum, je craque !
05:05Surtout à 3,30 euros, la galette sipard de 405 grammes du 31 décembre au 5 janvier.
05:10Alors vous, vous êtes la reine des bons plans.
05:12Chez Leclerc, le goût du frais, ça se défend tous les jours.
05:15Soit 8,15 euros le kilo, offre disponible dans les magasins disposant d'un rayon pâtisserie, modalité magasin et drive participant sur www.e.leclerc.
05:22Pour votre santé, limitez les aliments gras, salés, sucrés.
05:2513h-14h, Europe 1 13h.
05:27Avec Stéphanie Demure sur Europe 1, il est 13h46 et vous êtes avec nous deux chroniqueurs du jour.
05:32Stéphanie Raphaël Saint-Ville, directeure adjointe de la rédaction du journal du dimanche.
05:35Et Gabrielle Cluzel, éditorialiste et rédactrice en chef du site Boulevard Voltaire.
05:39Oui, on continue de parler de ce premier conseil des ministres de François Bayrou.
05:44Vous l'évoquiez, il y a quelques instants, Gabrielle Cluzel, ce duo, Retailleau-Darmanin.
05:49Alors avec déjà peut-être quelques petits résultats pour Gérald Darmanin,
05:52qu'on a beaucoup vu sur le terrain médiatique, qui a manifestement obtenu ce qu'il voulait,
05:57une rallonge de budget, alors on n'a pas encore le chiffre.
06:00Est-ce qu'il y a matière d'espérer sur ce tandem à l'idéologie cohérente, Raphaël Saint-Ville ?
06:06Oui, effectivement, s'il y a une raison d'espérer, s'il faut voir une luciole d'espérance,
06:13c'est bien dans ce binôme.
06:16Effectivement, ils sont pour la première fois alignés.
06:20On a l'impression qu'ils vont dans la même direction,
06:22quand jusqu'à présent on avait des binômes qui semblaient marcher dans des directions opposées.
06:30Certes, à priori, Gérald Darmanin aurait obtenu une sanctuarisation du budget de la justice,
06:39voire même une légère augmentation.
06:42Mais du same air, c'est presque tout ce qu'il peut obtenir,
06:45et c'est d'ailleurs tout ce qu'on lui demande aujourd'hui.
06:47Ce n'est pas le ministre de la justice, c'est vraiment le ministre des moyens de la justice.
06:52Il n'est pas dans la mesure, et on l'a déjà dit, parce que le paysage est éclaté,
06:56il n'est pas dans la mesure de pouvoir faire passer de manière certaine des lois
07:00qui permettraient d'aller dans le bon sens.
07:02En revanche, s'il peut obtenir des moyens supplémentaires pour la justice,
07:05c'est bien ce qu'on lui demande aujourd'hui.
07:07Effectivement, la justice française, on l'a déjà dit, est un budget,
07:10c'est le parent pauvre de l'Europe, et donc c'est heureux qu'il soit parvenu à ses fins.
07:16On va justement écouter Gérald Darmanin sur ce budget.
07:19Je compte bien, comme ministre de la justice, pouvoir obtenir ces crédits supplémentaires,
07:24tout en comprenant évidemment les contraintes budgétaires nationales.
07:27Nous serons raisonnables, mais nous devons augmenter ce budget du ministère de la justice.
07:31Ce que nous voulons, c'est plus de rapidité, plus de fermeté.
07:34On ne peut pas le faire avec des moyens constants,
07:36et donc pour qu'il y ait plus de rapidité, plus de fermeté, il faut un peu plus de moyens.
07:40Gabriel Cluzel, un peu plus, beaucoup plus de moyens,
07:44est-ce que c'est un pari perdu d'avance quand on voit l'étendue de la tâche ?
07:49Les moyens, ça fait partie d'un tout.
07:51On peut avoir beaucoup de moyens et continuer dans l'immobilisme absolu
07:56s'il n'y a pas de volonté en matière de justice.
08:00Moi, j'avoue que dans le binôme Bruno Retailleau-Gérald Darmanin,
08:05si Bruno Retailleau n'a pas changé de position, n'a pas changé de vision,
08:11je n'en dirais pas autant de Gérald Darmanin.
08:14Moi, j'avoue que par exemple, en tant que ministre de la justice,
08:18il se prévaut de Robert Badinter.
08:21Écoutez, je suis quand même un peu surprise.
08:24C'est un petit mot comme ça, parce qu'on sait que Robert Badinter est devenu un saint laïc aujourd'hui,
08:29et donc ça fait bien de se prévaloir de Robert Badinter,
08:31ou il y croit vraiment, et là c'est plus ennuyeux.
08:33Robert Badinter, c'est celui qui a détricoté, au nom de plus d'humanisme pour les criminels,
08:40pour les délinquants, pour les détenus, la justice française.
08:44Alors, à une époque où il pouvait penser cela légitime,
08:47mais qu'aujourd'hui nous n'avons pas besoin d'un garde des sceaux
08:51qui détricote tout ce qui, au contraire, reste dans ce qui tient nos délinquants dans les prisons.
08:59Donc non, nous avons besoin de quelqu'un avec une infinie fermeté.
09:02Je ne suis pas du tout sûre que Gérald Darmanin, là au fond des tripes,
09:07et puis Gérald Darmanin, il ne faut pas oublier,
09:09Gérald Darmanin, c'est les supporters anglais, c'est Kevin et Matteo,
09:14si je m'étais appelé Moussa, je n'en serais pas là.
09:19Vous savez, il envoie beaucoup de cartes postales à la gauche.
09:21Donc je pense que dans le binôme, ce sera le maillon faible.
09:24Alors, premier conseil des ministres sans le chef de la diplomatie,
09:28Jean-Noël Barrault.
09:29Alors, lui est en Syrie à la rencontre des nouvelles autorités.
09:32Alors, il y est sous mandat européen.
09:34C'est important de le préciser avec, d'ailleurs, son homologue allemande,
09:37Raphaël Stainville.
09:38C'était une bonne idée d'aller en Syrie, peut-être.
09:42Lui, il dit que c'est pour favoriser une transition pacifique
09:45et exigeance au service des Syriens et pour la stabilité régionale.
09:49Enfin, est-ce que c'est de la naïveté ou, au contraire, c'est une bonne stratégie ?
09:53Très honnêtement, c'est un mystère.
09:55Je pense que ceux qui voudraient s'avancer à considérer que le nouveau pouvoir syrien
10:01tiendra les promesses qu'il formule depuis son arrivée
10:06et la chute de Bachar el-Assad sont peut-être un peu naïfs.
10:10Moi, je pense qu'il faut être extrêmement précautionneux.
10:12D'abord, le pays est encore très instable.
10:14Il ne faut pas oublier que ceux qu'aujourd'hui on présente comme des modérés
10:19étaient des djihadistes, de la pire espèce capable des pires exactions.
10:24Donc, je pense qu'il faut être extrêmement prudent.
10:27On a raison, de toute façon, de vouloir engager des négociations diplomatiques
10:39et de rétablir un semblant de relation avec la Syrie.
10:42D'abord, parce qu'il y a des chrétiens, il y a des minorités
10:47et il faut pouvoir se montrer soucieux de ces minorités, notamment chrétiennes.
10:53Pour autant, il ne faut pas être naïf et savoir d'où ils parlent, d'où ils viennent.
10:58Est-ce que l'exemple taliban devrait nous instruire et nous appeler à beaucoup de prudence ?
11:06Gabriel Cluzel, vous approuvez cette visite ? C'est plutôt malin peut-être ?
11:14Je ne sais pas si c'est malin, mais j'espère que ce n'est pas naïf en tout cas.
11:17C'est évident, on nous en montre beaucoup de naïveté avec ces pays-là, avec le Moyen-Orient
11:23et peut-être une appréhension du monde façon Gulli ou façon Walt Disney.
11:29C'est-à-dire qu'il y a les bons, les méchants, les gentils, les pas beaux
11:32et puis nous n'arrivons pas à être dans la nuance.
11:34Moi, je crains que la Syrie passe de Karim en Sylla.
11:37Ce n'est pas parce qu'encore une fois, Bashar al-Assad a commis moult exactions
11:43que ces djihadistes qui se sont opposés à lui sont devenus des gentils par l'opération du Saint-Esprit.
11:50Vous avez raison de le dire, Raphaël.
11:52L'exemple taliban aujourd'hui, vous savez le sort qu'il réserve aux femmes, c'est inimaginable.
11:58Aujourd'hui, elles n'ont plus le droit simplement d'avoir une fenêtre dans la maison où elles se tiennent
12:04parce qu'il ne faut pas qu'elles soient aperçues.
12:06Ils devraient nous servir d'exemple.
12:09Je ne dis pas qu'il n'aurait pas dû le faire parce que la politique, c'est ça aussi.
12:14C'est ce qu'on appelle la réelle politique.
12:16Il faut savoir parler avec tout le monde.
12:19J'espère simplement qu'il ne fait pas montre en la matière d'une grande naïveté.

Recommandations