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Pour son premier déplacement dans l’Hexagone, le ministre de la Santé Yannick Neuder s’est rendu à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière pour remercier les professionnels de santé qui sont restés mobilisés ce 31 décembre.

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Transcription
00:00Alors, tout d'abord, moi, ma première visite sur le territoire métropolitain, puisque vous savez que j'arrive de Mayotte, où j'étais à Mayotte avec le Premier ministre,
00:11ma première visite ce matin, c'est pour surtout rendre hommage à l'ensemble des professionnels de santé, ici à l'hôpital, dans les hôpitaux publics, dans les hôpitaux privés,
00:22dans les structures, les libéraux, pour pouvoir rendre hommage, parce que c'est grâce à eux que les patients, et c'est surtout le sens de mon action,
00:29c'est que les patients, tous les patients qui ont eu un problème cette nuit, cette nuit de la Saint-Sylvestre, mais aussi les patients âgés, handicapés, les enfants,
00:38les urgences psychiatriques, tous les patients dont on ne parle pas, eh bien, on puisse aussi être à leur écoute pour que nous puissions apporter des solutions
00:46pour leur prise en charge. Et je pense que surtout, les paroles que j'ai entendues ce matin, c'est de voir que la communauté des soignants reste mobilisée,
00:55qu'il faut savoir, par contre, être à son écoute, favoriser les décisions très territoriales au niveau des territoires, en lien avec les élus locaux, avec les directeurs d'hôpitaux,
01:05avec les soignants, pour trouver la meilleure prise en charge sur un territoire donné, parce que tous les territoires ne sont pas identiques.
01:12Ici, on est dans le 13e arrondissement de Paris. Ce n'est pas du tout la même chose qu'en zone de montagne, qu'en zone rurale, chez moi, dans ma plaine de Bièvre, en Isère.
01:21Donc, il faut vraiment qu'on fasse confiance à l'ensemble des acteurs du système de santé qui, avec les élus locaux et les administrations,
01:30peuvent trouver la meilleure façon de s'organiser pour prendre en charge. Après, naturellement, dans un deuxième point, il y a des questions de moyens,
01:37mais il y a aussi des questions de formation. Et c'est surtout ça aussi que j'ai entendu ce matin. Nous avons une population plus importante, 15 millions d'habitants,
01:46par rapport à 1970, et quasiment le même nombre de formations de soignants. Donc, il y a vraiment besoin de former plus, de former mieux,
01:55de pouvoir accompagner cette formation. Le rapport aussi au travail a changé. Un médecin, actuellement, ne travaille pas comme un médecin il y a 30 ans.
02:03Pareil pour les paramédicaux. Donc, on doit accompagner ces changements et former davantage de professionnels de santé pour s'occuper des patients.
02:13Et je crois que c'est surtout ça dont on a besoin aujourd'hui en France. C'est des sujets qui, à mon avis, dépassent les clivages politiques de gauche, de droite.
02:21La santé est un bien précieux. C'est la préoccupation principale des Français. Ce n'est pas des sujets de droite, de gauche. C'est des sujets de bon sens.
02:29Et moi, je souhaite porter une action collective avec l'ensemble, naturellement, des parlementaires, quelles que soient leurs couleurs politiques,
02:37dans l'intérêt des patients pour pouvoir améliorer ces conditions de prise en charge. Je crois que c'est l'action qui nous est demandée.
02:45Et c'est l'action sur laquelle on veut s'engager.
02:48Les urgences sont saturées. Certains services, on en a besoin. Bref, quelles sont les réponses ?
02:53Je crois qu'il faut regarder étape par étape pour pouvoir apporter ces meilleures solutions. Ces meilleures solutions passent aussi par une formation davantage
03:01de professionnels de santé, mais aussi des mesures d'attractivité, avec notamment les rythmes, le temps de travail, les conditions de travail,
03:10aussi la sécurité au sein du travail. C'est tous ces facteurs qui peuvent être travaillés secteur par secteur, territoire par territoire.
03:17Et puis, encore une fois, c'est un projet de longue haleine, mais à force de ne jamais le mettre en place, il faut qu'on forme davantage de professionnels de santé
03:25et puis qu'on puisse aussi partager la tâche avec l'ensemble de la communauté des soignants.
03:31Et puis, surtout, aussi activer un autre facteur qui n'est pas dans l'urgence de la question, mais qui est aussi tout le secteur de la prévention.
03:37Je pense qu'on a beaucoup de secteurs sur lesquels on peut investir, naturellement en cardiologie.
03:42Alors, je suis cardiologue, vous le savez, mais on peut améliorer la prise en charge cardiovasculaire des patients en limitant les facteurs de risque,
03:50le tabac, l'alcool, le diabète, le cholestérol. On peut faire aussi davantage de prévention dans le cancer pour pouvoir dépister plus, dépister mieux,
03:58de pouvoir éviter que toutes les patients, les urgences psychiatriques également, qui sont des gros volumes de pathologies
04:06et qui permettent les patients à être moins malades si on les dépiste plus tôt.
04:11Une question. Pendant la crise du Covid, par exemple, il y avait un énorme manque de respirateurs, un énorme manque de lits.
04:16Et pourtant, les situations ont continué. Donc, quand vous dites qu'on va continuer à regarder, en fait, selon les régions, etc.,
04:23qui va regarder ? Est-ce que c'est des financiers ou est-ce que c'est des gens qui travaillent dans le médical, qui ont l'intérêt des Français à cœur ?
04:29Alors, l'intérêt des Français à cœur, je pense qu'en étant depuis plus de 25 ans médecin dans le système hospitalier public,
04:38ça serait étonnant que je vous dise l'inverse. Après, il faut trouver des solutions locales.
04:42Les sujets que vous évoquez étaient essentiellement des questions de souveraineté sanitaire.
04:47C'est un des grands enseignements de la crise Covid. Donc, il faut effectivement...
04:51C'est un problème de réindustrialisation pour pouvoir effectivement fabriquer nos médicaments, fabriquer nos respirateurs,
04:58ne pas dépendre d'autres pays pour la protection de nos populations, qui est un autre sujet, si vous me le permettez.
05:05Là, on est vraiment dans un sujet de pouvoir prendre correctement les patients en France pour pouvoir apporter du soin.
05:11Ça ne se fera pas de façon immédiate, mais on peut, je l'espère, trouver des moyens assez rapides,
05:17des moyens pour pouvoir favoriser les conditions d'accès aux soins sur les territoires.
05:23Et encore une fois, je pense que les élus locaux que j'ai cités, notamment les maires, les départements, les régions,
05:29avec les responsables des structures d'hospitalisation, avec libéraux et les professeurs de santé,
05:35peuvent trouver chaque solution qui peut être différente d'un territoire à l'autre.
05:40Et on le voit bien. Je suis aussi issu d'une zone de montagne.
05:43La médecine de montagne n'est pas la même que la médecine rurale ou ici, au plein cœur de Paris.
05:48— Une dernière question. L'enquête sur la gestion de la pandémie a été abandonnée.
05:54Par contre, on voit que de l'autre côté de l'Atlantique, la politique de Trump et de Kennedy, c'est presque le contraire.
06:00Vous-même, si je ne me trompe pas, avez voté une mesure qui était...
06:06Bon, à l'époque de réintégrer les aides-soignants non vaccinées, qui était une décision difficile à l'époque.
06:11Pensez-vous que c'est une bonne idée que cette enquête ait été abandonnée ?
06:15Pensez-vous qu'il faut poser des questions difficiles par rapport à toutes ces gestions ?
06:18— Moi, je crois qu'il y a toujours besoin de transparence et de clarté.
06:22J'étais cette nuit dans l'avion. J'arrive de Mayotte. Là, je m'occupe des urgences.
06:26Donc si vous êtes d'accord, je répondrai à ces questions, une fois que j'aurai pris aussi davantage connaissance des choses.
06:31Je crois que ce matin, surtout, le message que je dois délivrer, c'est qu'au-delà des différences politiques,
06:36on doit tous se retrouver pour améliorer la santé des Français. Et ça sera l'action du gouvernement auquel j'appartiens.
06:43— Concernant le cannabis thérapeutique, l'expérimentation a pris fin hier. Qu'est-ce qui vous a emprisonné ?
06:48Est-ce que vous allez continuer de vous adresser le problème aux Français ?
06:52— Alors concernant ce sujet-là, j'ai été informé. C'est un sujet que je suivais en tant que député.
06:58Et ce que j'ai pris comme mesure avant hier soir, donc 31 décembre, et je crois que ça vous a été communiqué,
07:04c'est qu'aucun patient qui, actuellement, dans l'expérimentation, prend du cannabis thérapeutique
07:10ne pourra continuer à le prendre en attendant de réorganiser, de consulter pour savoir effectivement
07:15si on fait une filière autour de cette nouvelle source de médicaments.
07:19Et je suis très clair sur la position. C'est une position que j'avais déjà clairement exprimée.
07:23Je pense qu'il faut étudier cette voie de cannabis thérapeutique parce que ça couvre un champ de douleurs rebelles
07:31qui sont souvent pas soulagées par d'autres médicaments, des douleurs dans la cancérologie, dans les raideurs,
07:37dans les algies faciales, dans tout un tas de domaines.
07:40Donc on a peut-être besoin de cette nouvelle classe thérapeutique.
07:43Et je suis naturellement toujours contre le cannabis récréatif.
07:46Donc on peut très bien avoir une position très équilibrée sur une innovation possiblement thérapeutique
07:52pour l'accès des patients, mais je ne suis pas favorable à la légalisation du cannabis récréatif.

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