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00:00Et on est ensemble jusqu'à 21h et mes deux convives sur le plateau, eux, nous quittent d'ici un quart d'heure.
00:11Donc je vais essayer de les exploiter un maximum sur tous ces sujets qui font débat.
00:18J'aimerais quand même, Philippe Guybert, Raphaël Stainville, vous entendre sur la cote de popularité d'Emmanuel Macron.
00:2532% des Français ont confiance en Emmanuel Macron.
00:31On le disait tout à l'heure, c'est quasiment...
00:33C'est pas si mal.
00:34Il y a même des baromètres où c'est moins que ça.
00:36Alors bon, là, on est au niveau des Gilets jaunes en 2018.
00:39Autant vous dire qu'on est proche de sa cote la plus basse, Philippe Guybert.
00:44Comment vous l'interprétez ?
00:45Oh, je crois qu'il n'y a pas de grande difficulté à le comprendre.
00:48Les Français n'ont pas pardonné à Emmanuel Macron sa dissolution.
00:52Je crois qu'ils ne l'ont pas compris, cette dissolution.
00:55Et ils considèrent qu'Emmanuel Macron est le seul responsable.
00:58Ce qui honnêtement est un peu excessif.
01:00Il est le seul responsable de la situation qui a découlé des résultats de ces élections législatives
01:06provoquées par une dissolution.
01:08Je pense qu'Emmanuel Macron a voulu aller trop vite avec sa dissolution.
01:12Parce qu'il me semble qu'elle était inéluctable.
01:14Et que sur le fond, il pouvait avoir raison.
01:16Mais le moment qu'il a choisi, le calendrier qu'il a retenu,
01:20a stressé tout le monde, a appauré tout le monde.
01:22Cette élection s'est faite au deuxième tour pour ou contre le RN.
01:25D'où une assemblée ingouvernable qui en a résulté.
01:29Et c'est Emmanuel Macron qui paye le prix de cette situation,
01:34de cet immobilisme du politique depuis six mois.
01:37Et Philippe Guybert, j'aimerais également entendre Raphaël Stainville à ce sujet.
01:41Parce qu'Emmanuel Macron prépare son allocution pour ses traditionnels voeux
01:47depuis le fort de Brégançon.
01:49Avec l'espoir que les Français seront capables de lui pardonner.
01:53C'est une source présidentielle qui nous confie cette information.
01:57Les Français sont-ils prêts à pardonner ?
02:00Je pense que les Français ont déjà tourné la page.
02:02Quelque chose de crépusculaire dans l'action d'Emmanuel Macron.
02:09Comme si le pouvoir avait déjà fui l'Elysée.
02:12Et d'ailleurs, c'est presque précisément ce qui se joue actuellement.
02:15C'est davantage François Bayrou et surtout le Parlement qui aujourd'hui font la vie politique.
02:22Mais ce seront des voeux d'adieu ou pas à ce point quand même, Raphaël Stainville ?
02:25Certains, à n'en pas douter, l'espéreront.
02:28Non, aujourd'hui, il n'a plus que les mots et ses allocutions
02:34pour donner encore l'illusion d'une présidence effective.
02:40Certes, les institutions le protègent.
02:42Mais tout le monde a compris qu'aujourd'hui, ce n'est plus lui qui commande véritablement au destiné de ce pays.
02:49En tout cas, sur la politique intérieure, Raphaël a totalement raison.
02:53C'est Michel Barnier, entre septembre et décembre, et désormais François Bayrou
02:58qui pilotent vraiment les politiques publiques qui vont être tentées dans l'esprit d'Emmanuel Macron.
03:03Qu'est-ce qu'il devrait dire alors dans son allocution, lors de ses voeux, Philippe Guybert,
03:07pour justement reconquérir le cœur des Français ?
03:10Je ne sais pas si les Français ont complètement tourné la page.
03:14Je ne pense pas qu'il y ait une demande spontanée de dimission,
03:17parce que les Français ont envie de stabilité.
03:20Mais, à l'évidence, Emmanuel Macron ne pourrait retrouver un écho que si François Bayrou réussit.
03:27En tout cas, n'est pas renversé.
03:29Donc, je pense que son allocution doit être au moins inspirée par ça.
03:35C'est-à-dire qu'il doit jouer le jeu de François Bayrou pour que François Bayrou dure le plus longtemps possible.
03:41Tant que les Français auront le sentiment que le pouvoir politique a été désactivé par cette dissolution,
03:47c'est-à-dire que le pouvoir politique n'a plus sa capacité d'action dans leur vie quotidienne,
03:51pour leurs préoccupations du fait de cette dissolution, ils ne lui pardonneront pas.