• l’année dernière
Toutes les prisons françaises sont touchées par le phénomène des livraisons des détenus par drone ou par projection de colis au-dessus des murs. À Nantes, le week-end précédant Noël a vu une explosion de l'activité de l'envoi de colis par les airs : 200 paquets ont ainsi été expédiés en deux jours. Pour Aurélie Roudier Pascal, Syndicat FO direction pénitentiaire, «la délinquance s’est adaptée».

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Transcription
00:00Il faut savoir que le phénomène de projection est un très vieux phénomène qui existe depuis des années contre lequel on lutte.
00:09Mais c'est une erreur de croire que l'administration pénitentiaire peut faire tout toute seule sur ce sujet-là.
00:15Alors évidemment avant les colis étaient projetés, on les lançait.
00:20Maintenant la délinquance s'est adaptée, il existe des livraisons par drone.
00:25Ce qui fonctionne très bien dans les établissements qui sont dotés c'est les systèmes anti-drone qui permettent de brouiller.
00:32Mais ce qu'il faut savoir c'est qu'on ne peut rien faire sans le concours du ministère de l'Intérieur et des forces de l'ordre
00:38qui sont à même de pouvoir interpeller les projeteurs en dehors des domaines pénitentiaires.
00:43Il y a comme ça quelques expériences dans certaines régions de France qui fonctionnent très bien
00:48où des opérations sont menées avec les forces de l'ordre et qui permettent des interpellations
00:53et qui ont totalement endigué le phénomène de projection.
00:57Ça suppose encore une fois, et vous l'avez dit à votre rentaine il y a quelques temps,
01:03des moyens, l'équipement de tous les établissements pénitentiaires de systèmes anti-drone
01:10et le concours de la force publique pour nous aider à interpeller les projeteurs.
01:14Sachant qu'en plus ce qui fonctionne c'est que sur les projeteurs arrêtés,
01:18les interpellations ont engendré des incarcérations immédiates
01:22et ça a dissuadé quand même pas mal de télépilotes de drones de recommencer ce type d'activité.
01:28Mais je crois qu'aujourd'hui il y a très peu d'établissements qui ont des systèmes de brouillage.
01:31Je crois que c'est 18 établissements sur les 180 et quelques que compte le territoire.
01:36Ils sont effectivement peu nombreux.
01:39Le système doit en plus s'adapter en permanence aux nouvelles fréquences de drones
01:44mais c'est la volonté de l'administration pénitentiaire de le développer
01:47et de le généraliser à tous les établissements pénitentiaires
01:51et notamment les plus sécuritaires.
01:54Là en l'occurrence à Nantes, un drone est même parvenu à s'approcher d'une fenêtre
01:59au soir du 24 décembre pour remettre un « cadeau » en main propre à un détenu dangereux
02:04qui est incarcéré en quartier disciplinaire après une agression.
02:07Il est manifestement bien connu du milieu du crime organisé nantais,
02:11éthiquené comme détenu de niveau 3, c'est-à-dire particulièrement surveillé,
02:15considéré comme dangereux, susceptible de s'évader,
02:17nécessitant une escorte lors des transferts.
02:20Très concrètement, je pense à vous, à l'administration pénitentiaire,
02:23ça vous met en danger ? Dans le meilleur des cas, il se fait livrer,
02:26on va dire juste un « cadeau » encore une fois, je le dis entre guillemets.
02:29Dans le pire des cas, c'est une arme ?
02:32Alors ces détenus, comme vous le dites, ils sont particulièrement signalés
02:36et donc particulièrement surveillés.
02:37C'est pour ça que l'administration pénitentiaire, quand ça arrive,
02:41intervient directement avec sa force armée,
02:46qui sont les hélices sur ces quartiers sensibles,
02:48pour intervenir, fouiller la cellule et procéder au retrait des objets illégaux.
02:53Donc heureusement pour nous, on est assez réactifs,
02:57on s'aperçoit rapidement quand un drone a livré sur ces quartiers-là
03:01et sur ces détenus particulièrement ciblés,
03:05et donc on peut réagir vite et empêcher l'incident.

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