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00:00Tout d'abord, commençons par la situation à Mayotte, François Beyrou est au défi de la crise maoraise.
00:07Le Premier ministre se rendra sur place dimanche, pas d'eau, plus de toit, peu d'électricité, les habitants sont toujours aussi démunis.
00:1513 jours après le cyclone qui, rappelons-le, pour l'instant, le bilan provisoire fait état de 39 morts et de 4000 blessés.
00:23Bonjour Wilfried de Villers, grand reporter européen, vous revenez tout juste, vous êtes arrivé ce matin de Mayotte, vous avez passé 10 jours sur place,
00:3210 jours auprès de cette communauté française qui a été frappée de plein fouet par le cyclone Shido.
00:38Tout d'abord, quelle est l'image, quel est le souvenir le plus marquant que vous garderez de ces 10 jours ?
00:43Alors, moi, ce qui m'a le plus marqué, je pense que c'est mon arrivée parce qu'évidemment, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre.
00:48C'est la première fois que je vais sur une zone qui a été dévastée par un cyclone et j'étais déjà allé à Mayotte pour d'autres missions de reportage.
00:57Et ce qui m'a le plus marqué, c'est l'arrivée, c'est de voir déjà l'ampleur de la destruction.
01:02C'est-à-dire que moi, je suis arrivé sur Petite Terre, c'est une des deux îles de l'archipel maorais et c'est simple, il n'y avait plus aucune habitation qui tenait debout.
01:12En tout cas, pour les habitations, les cases, les bangas dans les bidonvilles, ils sont nombreux à Mayotte et tout a été soufflé.
01:19Et une image aussi que je garde qui est très forte, c'est qu'il n'y avait plus aucun arbre avec des feuilles.
01:25En fait, Mayotte, c'est une ville, une île, un archipel qui est très vert d'habitude et là, tout a tout simplement été soufflé par le cyclone.
01:34À quoi ressemble le quotidien des sinistrés ?
01:37Alors, ça s'est un peu amélioré sur toute la période que j'ai passé là-bas, dix jours.
01:42Au début, tout était très compliqué, ça l'est encore, mais il y a de l'amélioration.
01:47Le quotidien, c'est qu'on manque d'eau, on manque de nourriture, on manque d'accès aux soins.
01:53J'ai rencontré des habitants qui ont tout perdu, c'est-à-dire qu'ils n'ont plus de maison. Certains peuvent aller se réfugier chez de la famille.
02:01Vous d'ailleurs, vous me dites que tout a été soufflé. Où est-ce que vous avez pu être hébergé pendant ces dix jours ?
02:07Moi, j'ai été hébergé avec d'autres journalistes dans les locaux de Mayotte la première, qui est le média local principal à Mayotte.
02:16Ils nous ont hébergé, mais une partie du bâtiment a été soufflée, donc c'était des conditions un peu difficiles.
02:22Évidemment, moi, je suis là que de passage, donc c'est toujours plus simple pour les habitants.
02:27Je vous le disais, c'est un peu une guerre de tous les jours pour trouver de l'eau, parce que c'est la principale ressource.
02:33Avant même le cyclone, il manquait d'eau à Mayotte.
02:36Et là, il a fallu quasiment neuf jours avant que l'eau courante soit rétablie.
02:42Cette eau, elle est, encore une fois, pas vraiment potable.
02:45On peut la boire, des habitants la boivent, mais pour avoir accès à de l'eau potable, c'est encore plus compliqué.
02:51Sur la question de l'eau aussi, il y a toute cette problématique, du coup, d'habitants qui sont obligés de boire même l'eau des rivières.
02:59Ça, c'est quelque chose qu'on m'a beaucoup dit.
03:01J'ai vu des enfants malades parce que, justement, ils boivent cette eau qui est impropre à la consommation.
03:05J'étais dans un hôpital où j'ai rencontré une maman qui est venue avec son fils qui avait le ventre gonflé.
03:11Il se tordait de douleur parce que, justement, il avait bu de l'eau souillée.
03:16Et ça, de nombreux habitants étaient, en tout cas dans les bidonvilles, contraints de faire ça.
03:20Après, pour ceux qui ont plus de chance, on peut acheter de l'eau potable.
03:22Mais là, c'est la file d'attente devant les magasins.
03:24Puis, c'est un peu au petit bonheur de la chance parce que, certains jours, on y va, il n'y a pas d'eau dans les magasins.
03:30C'est au fil des livraisons.
03:31Donc, parfois, il faut attendre.
03:32Et puis, on arrive pour acheter de l'eau.
03:33Il n'y en a pas.
03:35La nourriture aussi.
03:36Et en fait, l'aide humanitaire s'est mise en place.
03:39Mais beaucoup d'habitants m'ont dit que ça a mis beaucoup de temps, moi-même.
03:42J'ai pu le constater.
03:44Dans les premiers jours, beaucoup de gens à qui je parlais me disaient
03:47« Mais où est l'aide ? »
03:48En fait, on nous parle de l'aide dans les médias.
03:50On parle de nourriture qui arrive, d'eau potable.
03:52Mais nous, on ne la voit pas, cette aide-là, au quotidien.
03:55Et je pense que, du coup, ça a nourri chez beaucoup de Mahorais et de Comoriens.
04:01Parce qu'il y a beaucoup de Comoriens à Mayotte.
04:03Un sentiment un peu d'abandon, d'être un peu mis de côté par l'État.
04:07On va, justement, écouter le préfet de Mayotte qui ne cesse de répéter
04:11que la France met en place, déploie tous les moyens pour faire parvenir cette aide,
04:16acheminer cette aide, reconstruire l'archipel.
04:19Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, était avec nous ce matin sur Europe 1.
04:24Il nous donnait un état des lieux de la situation.
04:27C'est un quotidien qui est extrêmement difficile.
04:30Nous avons encore des problèmes d'électricité.
04:32Nous avons des problèmes d'alimentation en eau.
04:35Nous avons des problèmes d'acheminement de denrées alimentaires.
04:4090% de l'infrastructure publique et privée a été touchée, parfois détruite.
04:45Nous avons deux hôpitaux qui sont opérationnels.
04:49Je me suis efforcé, dès les premières heures après le cyclone,
04:53d'aller au contact de l'hôpital pour voir son état de marche.
04:56J'ai demandé à la Sécurité Civile de poser des bâches sur les toits
05:01pour renforcer la capacité opérationnelle de l'hôpital.
05:04Deuxièmement, c'est arrivé depuis maintenant deux jours de l'hôpital de campagne
05:08qui a été installé à Cavani, qui a permis de prendre en charge pratiquement 200 personnes par jour.
05:13Cela nous permet d'avoir une offre de soins, certes en mode dégradé,
05:16mais qui permet de répondre aux besoins de la population.
05:19Wilfried de Villers, vous nous le disiez neuf jours avant de voir arriver les premières aides.
05:22À l'instant, le préfet de Mayotte, qui était ce matin sur Europe 1,
05:26nous disait qu'il avait demandé à ce qu'on mette des bâches sur le toit d'un hôpital.
05:31J'aimerais quand même qu'on s'arrête sur cette image-là.
05:33Ça veut dire qu'on est 13 jours après le passage d'un cyclone en France, puissance mondiale.
05:37On en est encore à mettre des bâches sur les toits d'un immeuble 13 jours après.
05:41Pourquoi est-ce que la reconstruction met autant de temps, selon vous ?
05:44Il y a plusieurs raisons.
05:46La reconstruction, de manière générale, va prendre du temps parce qu'on entendait le préfet en parler.
05:5090% des infrastructures sont détruites.
05:53En termes de logistique, c'est compliqué d'amener du matériel à Mayotte en grande quantité
05:58parce qu'il y a un pont aérien qui est mis en place depuis la Réunion.
06:00C'est-à-dire que si on achemine du matériel de métropole, il faut aller à la Réunion.
06:04Ensuite, il faut passer ce matériel par avion ou par bateau,
06:07mais si on parle du pont aérien, par avion jusqu'à Petit-Terre,
06:10qui est une des deux îles de l'archipel.
06:12C'est là où il y a l'aéroport.
06:13Et ensuite, il y a toute cette contrainte d'amener ce matériel sur grande terre.
06:17Là, l'île la plus grande, là où il y a le plus d'habitants, où il y a le plus de dégâts.
06:20Et en fait, ça c'est avec un système de barges.
06:24Les barges, il y en a trois normalement.
06:26Il y en a une qui a été fortement endommagée.
06:28Donc en fait, tout ça prend du temps.
06:30C'est très compliqué pour la logistique.
06:33Et donc, la reconstruction va prendre du temps.
06:35Après, pour l'hôpital, en fait, à Mayotte, il y a un hôpital.
06:39C'est le centre hospitalier de Mayotte, qui est à Mamoudzou, le chef lieu de l'archipel.
06:45Et en fait, moi j'y suis allé plusieurs fois en reportage.
06:47Il y a des services entiers qui ont été ravagés par le cyclone.
06:52Et donc là, il fonctionne à 50% de ses capacités.
06:55Donc, l'hôpital de campagne, on entendait le préfet en parler,
06:59a été mis en place dix jours après le cyclone.
07:02C'est long, dix jours, mais encore une fois, ça tient aussi à des contraintes logistiques.
07:06Sauf que cet hôpital, il peut accueillir 200 patients par jour.
07:09À Mayotte, il y a 320 000 habitants.
07:11Et de nombreux blessés.
07:13Donc on se rend bien compte que pour l'instant, c'est très compliqué.
07:16L'accès aux soins est très compliqué, au point que moi j'ai rencontré des soignants,
07:23souvent des infirmiers, qui ont mis de l'argent, leur propre argent.
07:29C'est-à-dire que j'ai rencontré un groupe de dix amis infirmiers.
07:31Ils ont mis chacun 100 euros.
07:33Et pendant trois jours, ils ont pu acheter du matériel,
07:35avec les 1000 euros qu'ils ont récoltés,
07:37et aller soigner eux-mêmes les habitants des bidonvilles,
07:40qui sont souvent les plus impactés.
07:42C'est-à-dire l'urgence de la catastrophe,
07:44et le désarroi de ces habitants,
07:46mais aussi de ces soignants qu'on peut saluer.
07:48Wilfried Deville, à vous rester avec nous.
07:50On marque une courte pause sur Europe 1, on se retrouve dans un instant.
07:52Il est 11h13, Thomas Schnell et vous,
07:54ce vendredi 27 décembre, et en direct sur Europe 1.
07:57Vous réagissez à l'émission, bien sûr,
07:59comme chaque jour au 01 80 20 39 21,
08:0201 80 20 39 21.
08:04À tout de suite !
08:0611h13, Thomas Schnell sur Europe 1.
08:12Chez Auchan, on sait que les petits prix ont meilleur goût
08:14sur vos produits préférés.
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08:56Il était une fois, une damoiselle attristée,
08:58cherchant à ramener du soleil dans son quotidien.
09:01Mais sans brûler ses économies.
09:02Soudain, elle eut une idée.
09:04Les mandarines à 2,39 euros le filet de 1,5 kg chez Aldi.
09:07Pas de soleil dans son quartier, mais du soleil en quartier.
09:10Eh bien, vite damoiselle.
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09:2111h, 13h, Thomas Chenel sur Europe 1.
09:25Ravi de vous accompagner entre 11h et 13h dans Europe 1 et vous.
09:29Et avec notre grand témoin ce matin,
09:31Wilfried De Villers, grand reporter pour Europe 1.
09:33Il nous revient tout juste de Mayotte.
09:36Il a passé dix jours là-bas pour Europe 1.
09:38Dix jours auprès des sinistrés,
09:39dix jours auprès des enfants.
09:41Puisqu'on se demande, nous sommes le 27 décembre.
09:44Dans quelques jours, normalement,
09:45la rentrée des classes doit avoir lieu.
09:47Seulement, comment on fait quand on entend
09:49qu'il y a 90% des établissements publics qui ont été détruits ?
09:52Comment sont les écoles, Wilfried ?
09:54Alors, ça dépend des écoles.
09:56Moi, je suis allé dans plusieurs écoles.
09:58En fait, il y en a nombreuses déjà qui ont été soufflées, détruites,
10:01qui sont entièrement détruites ou partiellement détruites.
10:04Ça, ça va pour les collèges, les écoles primaires, les lycées.
10:07Ça dépend vraiment des bâtiments.
10:09Et en fait, ceux qui sont encore debout
10:11dans la plupart des établissements où je suis allé,
10:14ils ont été transformés en centres d'hébergement.
10:17C'est-à-dire que pour de nombreuses sinistrées
10:19qui n'ont nulle part où aller,
10:21ces écoles, encore debout, les accueillent.
10:23J'ai rencontré des directeurs d'école
10:25qui mettent en place toute cette organisation
10:27pour pouvoir héberger les sinistrées.
10:30La rentrée à Mayotte, normalement,
10:32c'était prévu le 13 décembre.
10:34Là, il y a une grande incertitude,
10:35parce qu'évidemment, comment on peut faire classe
10:38dans des établissements détruits ?
10:40On s'imagine bien que ce n'est pas possible.
10:42Donc, il y a toute cette question-là.
10:44Et ce qui se pose aussi comme question,
10:46c'est l'état psychologique,
10:49puis l'état des enseignants,
10:51parce qu'il y a beaucoup d'enseignants
10:53qui ont aussi tout perdu.
10:54Ils n'ont plus de maison,
10:56et pour eux, c'est très compliqué
10:58de faire cours, de travailler,
11:00déjà dans des conditions difficiles,
11:01et puis en ayant aussi tout perdu.
11:03Donc, il y a beaucoup d'enseignants
11:04qui essayent d'être évacués,
11:06qui ont été évacués,
11:07ou qui tentent d'être évacués de Mayotte,
11:09temporairement.
11:10Moi, ceux que j'ai rencontrés m'ont dit
11:11que c'était temporaire,
11:12mais on a besoin de partir
11:14pour pouvoir un peu se reconstruire.
11:15Faire une pause, peut-être, effectivement.
11:17Mais c'est vrai que ces enseignants
11:18sont peut-être des repères aussi
11:19dont les enfants auront besoin
11:20pour se reconstruire eux-mêmes.
11:22Si eux, ces enseignants,
11:23ne sont pas capables
11:24de répondre à toutes les inquiétudes,
11:25à toutes les questions,
11:26ils en auront besoin.
11:27Mais il faut penser aux Français
11:28qui sont là-bas.
11:29Il y en a certains qui vont passer le bac.
11:30Il y en a certains qui sont
11:31en plein milieu de leur cursus.
11:32Et bien là, ça remet tout en question,
11:35cette année-là.
11:36C'est tout le rythme scolaire, finalement,
11:38qui va être perturbé cette année.
11:40Pour beaucoup d'élèves,
11:42effectivement,
11:43c'est ça qui va être compliqué.
11:44J'ai déjà rencontré des adolescents,
11:46notamment, qui me disaient
11:47« Mais nous, on a envie
11:48de retourner à l'école aussi,
11:49parce que c'est un peu notre manière,
11:51notre façon de penser à autre chose.
11:53On a envie de retrouver un peu ce rythme. »
11:55Mais, en fait, pour l'instant,
11:57c'est la grande incertitude.
11:58Je pense qu'il n'y a pas encore,
11:59à l'heure actuelle,
12:00de véritable plan.
12:01En tout cas, moi,
12:02je n'en ai pas entendu parler
12:03de véritable plan
12:04pour remettre, disons,
12:05la machine de l'éducation nationale
12:06en route dans l'archipel.
12:08Et face à l'absence de plan,
12:09face à l'absence de réponse,
12:10parfois, eh bien,
12:11on a vu ces images
12:12d'Emmanuel Macron
12:13chahuté par les habitants,
12:15en colère,
12:16leur désespoir
12:17qui s'est affiché en grand
12:18sur les écrans
12:19quand le Président de la République
12:20s'est rendu sur place.
12:21Je vous propose qu'on écoute
12:22le préfet de Mayotte,
12:23qui était l'invité d'Europe
12:24un matin à 7h,
12:25aujourd'hui,
12:26qui revenait justement
12:27sur ce ressentiment.
12:28Vous avez eu un événement historique
12:30qui a créé,
12:32dans la population mahoraise,
12:34plusieurs sentiments.
12:35Ces sentiments,
12:36c'est d'abord la peur.
12:37Vous avez des gens
12:38qui ont vécu,
12:39pendant plusieurs heures,
12:40un événement
12:41d'une extrême violence.
12:43Ensuite,
12:44vous avez un autre sentiment
12:45qui survient juste après,
12:46c'est celui de la tristesse.
12:48La tristesse de voir
12:49un territoire saccagé.
12:51La tristesse de voir
12:52sa maison éventrée.
12:54Et enfin,
12:55vous avez effectivement
12:56un sentiment
12:57qui peut être celui
12:58de la colère.
12:59De la colère
13:00face à l'événement lui-même,
13:02face à la réaction
13:03de chacun
13:04face à la peur
13:05et la tristesse.
13:06Je ne crois pas
13:07qu'il faille se poser
13:08d'autres questions
13:09que celle-là.
13:10La colère
13:11contre Emmanuel Macron,
13:12peut-être.
13:13De nouvelles images.
13:14Dimanche,
13:15quand François Bayrou
13:16arrivera sur place,
13:17Wilfried de Villers,
13:18ils vous ont confié
13:19ce ressentiment,
13:20leur colère,
13:21les habitants.
13:22Vous l'avez ressenti ?
13:23Oui.
13:24Je vous parlais tout à l'heure
13:25du sentiment d'abandon.
13:26La visite d'Emmanuel Macron
13:27a un peu aussi mis l'huile sur le feu.
13:28Surtout,
13:29ses propos
13:30qu'il a tenus
13:31le deuxième jour,
13:32je crois,
13:33de son séjour.
13:34Il disait,
13:35entre guillemets,
13:36on serait 10 000 fois plus
13:37dans la merde.
13:38C'est ce que le Président a dit.
13:39Et ça,
13:40ça a particulièrement choqué
13:41les Mahorais.
13:42Parce qu'en fait,
13:43il n'y a pas
13:44d'aide humanitaire.
13:45En tout cas,
13:46ils n'ont pas vu
13:47d'aide humanitaire arriver
13:48pendant très longtemps,
13:49pendant les premiers jours
13:50de la catastrophe.
13:51Donc,
13:52que le Président français
13:53se permette de dire ça,
13:54ça les a particulièrement
13:55choqués.
13:56D'autant plus
13:57qu'à part entière.
13:58Donc,
13:59pour eux,
14:00que le Président puisse dire ça,
14:01c'est un peu incompréhensible.
14:02D'autant que certains
14:03voudraient également
14:04partir de cet archipel,
14:05peut-être désormais,
14:06rejoindre la métropole.
14:07Alors,
14:08pour les Mahorais
14:09qui vivent là,
14:10qui vivent à Mayotte,
14:11j'en ai rencontré
14:12certains qui veulent partir.
14:13Mais il y a quand même
14:14ce sentiment de se dire
14:15ici, c'est chez nous,
14:16on veut rester,
14:17on veut reconstruire.
14:18Il faut aller de l'avant
14:19parce que,
14:20j'en ai pas parlé,
14:21mais il y a aussi
14:22cette résilience.
14:23C'est-à-dire,
14:24mine de rien,
14:25la vie, elle continue.
14:26C'est-à-dire que les habitants
14:27retournent au travail,
14:28les habitants reconstruisent
14:29leur maison.
14:30Il faut arriver à réussir
14:31à faire tout de front.
14:32Et après,
14:33certains,
14:34c'est plus difficile,
14:35mais c'est au moins
14:36partir quelques semaines,
14:37le temps que la situation
14:38s'améliore,
14:39le temps qu'il y a à nouveau
14:40de l'eau dans toutes les communes,
14:41qu'il y ait de l'électricité
14:42parce qu'on entendait
14:43le préfet en parler,
14:44ça, ça va prendre beaucoup de temps
14:45à remettre en place
14:46le réseau électrique.
14:47Je suis allé dans des communes
14:48où là, depuis deux semaines,
14:49ils n'ont pas de réseau mobile,
14:50pas d'électricité.
14:51L'eau arrive
14:52un peu au petit bonheur,
14:53la chance.
14:54Donc, c'est compliqué
14:55pour tout le monde.
14:56Et en ce qui concerne
14:57l'immigration illégale,
14:58c'est souvent pour cette raison-là
15:00ces derniers mois,
15:01ces dernières années.
15:02Est-ce que la catastrophe
15:03a tari le flux
15:04de l'immigration illégale
15:05ou au contraire,
15:06est-ce que vous avez su,
15:07vu qu'il y avait encore
15:08des candidats
15:10pour venir rejoindre la France
15:12par Mayotte ?
15:13Alors, ça, pour l'instant,
15:15c'est très difficile à estimer
15:16parce que depuis la catastrophe,
15:18je ne suis pas en mesure, moi,
15:19de vous dire s'il y a eu
15:20des arrivées depuis les Comores
15:22parce qu'on sait que
15:23les immigrants qui arrivent
15:25et la plus grande communauté
15:27d'immigrants illégaux
15:28ce sont des Comoriens.
15:29Les Comores, c'est juste
15:30à côté de Mayotte.
15:32Souvent, les Comoriens,
15:33certains en tout cas,
15:34viennent par bateau.
15:35Mais je ne peux pas vous dire
15:36si ça continue ou pas.
15:37En tout cas, moi,
15:38je ne l'ai pas constaté
15:39personnellement.
15:40Merci beaucoup,
15:41Wilfried de Villers.
15:42Bravo pour votre travail.
15:43Merci à la rédaction d'Europe 1.
15:44On a été très heureux de diffuser
15:45et de mettre à l'honneur
15:46vos reportages
15:47au nom des auditeurs
15:48d'Europe 1 aussi.
15:49Et reposez-vous,
15:50vous l'avez bien mérité
15:51après ces dix jours.
15:52Félicitations pour votre travail.
15:53Merci beaucoup.
15:54C'était un honneur
15:57de pouvoir les mettre
15:58dans tous nos journaux,
15:59à la une de toutes nos éditions
16:00pour raconter
16:01cette catastrophe des Mahorais.
16:03Merci.
16:04Wilfried de Villers,
16:05grand reporter européen
16:06de retour de Mayotte
16:07dans Europe 1 et vous.