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En salles le 25 décembre 2024
Transcription
00:00Mais qu'est-ce qui brille sous le sapin cette semaine ?
00:02Un film qui s'appelle Joli Joli.
00:30Alors ?
00:30Alors, avez-vous pu vous revoir ?
00:32Il y a des gens qui dorment ici !
00:34C'est une comédie musicale qui se passe dans les années 70, à la fin des années 70
00:38et qui est artificielle, colorée, stylisée, légère, tout en studio,
00:45avec énormément de chansons inédites.
00:48D'emblée, je le dis, fan d'Alex Bopin, forever.
00:52Et donc, le film raconte l'histoire d'amour, of course,
00:57d'un écrivain qui galère et d'une actrice en haut de l'affiche.
01:01S'y mêlent un producteur, une femme de ménage jalouse,
01:06et puis un collecteur d'impôts,
01:08et puis un réalisateur de cinéma chiné-chita,
01:12et puis un acteur gay qui voudrait bien être out, mais le peut-il.
01:16Et voilà les enjeux qui sont assez légers.
01:19Peut-être que, effectivement, en tant que long-métrage, ça manque d'enjeux.
01:24On a un peu l'impression de voir un album inédit d'Alex Bopin
01:28qui serait mis en image, qui serait illustré.
01:44Clara Giussiani, on ne va pas découvrir qu'elle sait chanter.
01:47En revanche, William Lepgui, c'est un peu une surprise.
01:49C'est vraiment son année. Il est partout et partout, il est bien.
01:52Il est formidable dans celui-ci en écrivain en panne,
01:55qui va devenir scénariste de cinéma.
01:57Et puis, il y a Laura Felpin.
01:59Moi, j'ai un gros faible pour Laura Felpin.
02:01On connaît son talent d'humoriste.
02:04Elle fait du one-woman show.
02:07La nénette est fofolle, ça les initiés.
02:10Je cite un sketch carrément, je suis fan.
02:12C'est vrai qu'elle hérite, je trouve, du plus joli personnage,
02:15du personnage le plus intéressant,
02:17c'est-à-dire cette petite amoureuse transie
02:19qui va se transformer tout au long du film,
02:22trouver l'amour, le vrai, et des patins à roulettes.
02:25Je dis, quand on a du rose, des patins à roulettes,
02:28des chansons, c'est Noël, ça brille, ça clignote,
02:31on ne va pas chipoter.
02:34Désolé, moi, j'aime beaucoup les chansons,
02:36j'aime beaucoup le patin à roulettes,
02:38mais je vais quand même beaucoup chipoter aussi.
02:40Marie l'a dit, on a l'impression d'entendre un album inédit
02:44d'Alex Beaupin illustré.
02:46Il y a des très belles chansons d'Alex Beaupin,
02:48il y a vraiment beaucoup de cinéma là-dedans, malheureusement.
02:50Il faut savoir que ce n'est pas la première fois
02:52qu'Alex Beaupin compose des chansons
02:54pour une comédie musicale cinématographique.
02:56La première fois, c'était en 2007,
02:58c'était « Les chansons d'amour » de Christophe Honoré,
03:00et ça, c'était un très grand film.
03:02Il y avait du mouvement, de l'énergie,
03:04et de la gravité à la fois,
03:06mais vraiment, le film était emballant de bout en bout.
03:08Là, c'est un film qui se traîne,
03:10joli joli, ça se traîne, mais ça se traîne,
03:12ça dure 1h55, on n'en voit pas le bout,
03:14les chorégraphies sont molles du genou,
03:16mais vraiment, c'est une souffrance,
03:18et donc ça gâche un peu le plaisir
03:20de ces chansons qui, encore une fois, sont vraiment très très belles.
03:22Et la grosse différence,
03:24et à mon avis, ce qui plombe un peu le film,
03:26joli joli, par rapport aux chansons d'amour,
03:28c'est que là, on est dans un film totalement artificiel,
03:30ce n'est pas vraiment un problème,
03:32mais c'est un film qui est ancré dans une époque particulière,
03:34les années 70,
03:3677, je crois,
03:38pour parler d'aujourd'hui.
03:40Pourquoi pas ? Mais à quoi bon ?
03:42À quoi bon faire cette reconstitution un peu poussiéreuse ?
03:44Ce que ça raconte du cinéma,
03:46oui, bof, ce n'est pas non plus génial,
03:48et à l'arrivée, on a vraiment l'impression d'un grand gâchis,
03:50malgré le talent des interprètes,
03:52c'est vrai que Lepgui, il s'en sort très bien
03:54en matière de chansons, Clara Luciani
03:56s'en sort très bien comme actrice,
03:58et Laura Falpin, effectivement, elle est formidable.
04:00Je rejoins le très méchant Samuel Douert
04:02sur le manque d'enjeu du film,
04:04du scénario, en tout cas,
04:06et en même temps, il y a quelque chose dans cette légèreté délibérée,
04:08forcenée même,
04:10qui est une sorte de chassé-croisé,
04:12est-ce qu'on s'aime ? Est-ce qu'on fait son coming-out ?
04:14Est-ce qu'on fait un faux mariage ?
04:16Où rien n'a l'air
04:18ni gravissime, ni définitif.
04:20Il y a quelque chose, je pense,
04:22d'une sorte d'élégance, d'un optimisme élégant,
04:24qui serait comme ça
04:26un bonbon,
04:28de fin d'année,
04:30où les gens s'aiment sans gravité.
04:32C'est aussi une espèce de bulle de champagne,
04:34tout ne doit pas être
04:36absolument grave et mortifère.
04:38Oui, malheureusement,
04:40il a un peu perdu ses bulles.
04:42C'est un peu plat, tout ça.
04:44Je vois bien la démarche qu'a voulu faire Diasthème.
04:46Autant Christophe Honoré était vraiment dans la lignée
04:48de Jacques Demy, on va dire,
04:50les parapluies de Cherbourg et les Demoiselles de Rochefort.
04:52Là, Diasthème visait plutôt le cinéma
04:54à l'artificialité revendiquée d'Alain Resnais,
04:56en particulier sa comédie musicale
04:58Pas sur la Bouche. Aucune notion de réalisme
05:00là-dedans. C'est du studio
05:02et ça se montre tel quel. Pourquoi pas ?
05:04Quand on fait ça, il faut vraiment avoir des grands talents
05:06de metteurs en scène.
05:08Diasthème, en règle générale, est plutôt
05:10un très bon scénariste, pas sur celui-là.
05:12En tant que metteur en scène, malheureusement,
05:14il n'a sans doute pas le niveau
05:16pour faire vraiment une comédie musicale
05:18qui m'emporterait
05:20comme a pu le faire Christophe Honoré il y a 17 ans.
05:22Joli, joli, c'est doudou, c'est bien, bien.
05:24Joli, joli,
05:26bof, bof.
05:28Excusez, signore.
05:30Excusez, mais enfin, quand même, merde !

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