L’humoriste, comédien, réalisateur et producteur Jérôme Commandeur est l’invité exceptionnel du Monde d'Élodie Suigo du 23 au 27 décembre 2024. Depuis le 18 décembre, sa série en huit épisodes "Le monde magique de Jérôme Commandeur" est diffusée sur Canal+.
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00:00Bonjour Jérôme Commander. Bonjour. Pour certains, vous êtes un acteur, pour d'autres un humoriste, pour beaucoup un artiste touche-à-tout, un inclassable, un ovni pour nous sur France Info.
00:08Vous êtes notre invité du Monde des Laudis toute cette semaine. Petit, vous vous imaginez aux commandes d'un avion, mais ce n'était qu'un leurre, car le petit bonhomme que vous étiez,
00:16qui a grandi entre Pontoise et Jean-Claude Lévin, a mis le cap vers le territoire de la scène et de l'humour avec quelques idoles. Je vais citer Marielle Robin, Valérie Lemercier.
00:25C'est par l'imitation que vous vous êtes fait remarquer, puis la radio vous a offert de bosser vos textes et sketchs, et Dany Boon de monter sur scène en produisant votre premier one-man-show et votre premier film.
00:36Un moment compliqué d'ailleurs dans votre parcours. Aujourd'hui, vous êtes partout. Vos vannes, blagues, punchlines deviennent cultes quasiment instantanément.
00:43Bref, vous faites partie de cette famille d'amuseurs toujours amusés, donc totalement amusants. Vous avez d'ailleurs signé l'écriture de 8 épisodes pour la chaîne Canal+, pour présenter votre monde magique.
00:54Comment vous vivez cette reconnaissance, Jérôme ? Le fait d'avoir ces cartes blanches aujourd'hui et qui vous permettent effectivement de raconter vos histoires.
01:03Déjà, merci. Merci beaucoup pour votre introduction. Ça me touche beaucoup.
01:09Non, on fait... En fait, j'ai très souvent, tout le temps, même peut-être même un peu trop d'air, le nez dans le guidon.
01:18Donc, je ne me pose pas ces questions-là. C'est vrai que c'est plutôt quand on est face à vous, d'ailleurs, qu'on a comme ça un regard un peu extérieur.
01:28Mais j'allais dire, moi, mon train-train, c'est de bosser. Donc, c'est très difficile pour moi de me dire comment je le vis.
01:33Je ne fais pas des choses... Enfin, je ne vis pas vraiment différemment d'il y a 5 ou 10 ans.
01:40En revanche, oui, je ne suis pas... Effectivement, je ne suis pas fou. Je vois bien que peut-être on m'écoute plus quand je viens proposer un projet.
01:49Donc, c'est important de... On le dit tout le temps, mais qui que l'on soit, d'ailleurs, c'est important de mesurer la chance que l'on a quand on en a un petit peu.
02:00Ce qui est le cas pour moi en ce moment, ça se passe bien pour moi.
02:05On va parler de votre enfance. Vous êtes né à Argenteuil, d'un père dessinateur industriel, d'une mère cadre dans une société de crédits immobiliers siciliennes, d'origine sicilienne.
02:14Au départ, vous vouliez piloter un avion, mais ça, c'était un leurre, évidemment. Être commandant, mais surtout, vous avez rapidement eu comme plan de vol de monter sur scène.
02:25Oui, très vite. Ce n'est pas vraiment monter sur scène. C'est marrant de le dire ici, dans une radio.
02:33En fait, je voulais faire le con. Dit comme ça, c'est un peu brut, un peu rapide.
02:40Mais souvent, c'est la radio qui vous tend la main, parce qu'il y a toujours un standard.
02:47Moi, j'étais gamin au lycée, j'étais standardiste pour une radio au logo tout rouge, pas loin d'ici.
02:57Donc, c'est souvent la radio, c'est ce qui m'a fait faire mes premiers pas.
03:03Parce que si vous dites à vos parents, tu sais quoi, maman, je vais faire l'Olympia.
03:08C'est mon désir.
03:10Bon, je risque de ne pas être très bien reçu.
03:13Donc, effectivement, le jour où je leur ai dit, après le bac, ils m'ont dit, mais attends, tu veux faire quoi ?
03:18Je dis, je veux faire le con, je veux peut-être écrire des textes, je ne sais pas bien.
03:24Si je peux monter sur scène, c'est bien aussi, peut-être réaliser des films et être acteur et aussi faire des tournées.
03:32Enfin, et puis peut-être même faire le con un peu à la télé.
03:38Donc là, ma mère a marqué un blanc.
03:41Elle s'est dit, bon, merde, il fallait que ça tombe sur nous.
03:44Mon père a fait le même blanc et ils m'ont dit, trouve-toi un diplôme, obtiens un diplôme et on te foutra la paix.
03:51C'est ce qu'ils ont fait.
03:52Bon, donc, du coup, vous avez tenté Sciences Po, vous avez fait effectivement une licence de lettres que vous avez eue, d'ailleurs.
03:57Vous avez été arrêté au niveau de la maîtrise.
03:59Là, vous avez tout quitté, tout plaqué pour faire du spectacle.
04:02Et il y a cette rencontre avec la télé, c'est un peu votre premier tête à tête avec le public.
04:07C'est le grand le grand saut, finalement, vers l'inconnu, parce que là, il n'y a pas d'élastique.
04:11On est en direct. Il faut réussir à convaincre.
04:14Cette émission, Graines de Star, elle a marqué un tournant ou pas ?
04:17Ah bah oui, c'est vraiment, c'est ma Madeleine, quoi.
04:20C'est marrant parce que c'est vraiment une époque.
04:24Je me souviens de groupes, je me souviens de Boyzone, je me souviens des To Be Free.
04:30Je me souviens de Gloria Estefan, de Robbie Williams.
04:34Vous passez de la fac à un plateau télé immense.
04:40C'était une grosse émission de variété à l'époque.
04:42Aujourd'hui, on dirait Incroyable Talent.
04:44C'était une pression incroyable quand on était sous les feux des projecteurs dans cette émission.
04:51Oui, et je revois des fois, je retombe dessus sur mes prestations à l'époque.
04:56Je ne comprends, moi-même, je ne comprends même pas ce que je dis.
05:00C'est-à-dire que je ne sais pas ce que j'ai fait, ce que j'ai écrit, ce que j'ai voulu dire.
05:05Mais parce que j'étais gamin et puis, c'est pas que j'avais rien à dire,
05:10mais j'étais comme un peu lapin dans les phares, quoi.
05:13Mais je me rendais compte que j'aimais beaucoup.
05:16J'adorais traîner avec les gens de l'émission après, les candidats rentraient.
05:20Puis moi, je buvais un verre.
05:22Viens avec nous.
05:23Oh non, je ne veux pas vous...
05:24Mais viens avec nous, c'est ridicule.
05:25Donc, j'adorais cette ambiance de production, de studio qui s'éteignent,
05:34de débriefer l'émission.
05:35J'avais vraiment un goût pour ça.
05:38J'aimais être là, être à cet endroit.
05:41Le point de départ, c'est un ami qui est en classe et qui imitait les profs.
05:46C'est ça ?
05:46Oui.
05:47Et du coup, vous vous dites, moi aussi, je veux faire ça.
05:49C'est l'imitation qui est le premier lien, finalement.
05:52Oui, c'est vrai.
05:53Et c'est marrant parce que beaucoup ont oublié que vous étiez d'abord un imitateur.
05:58Oui, mais je...
06:00Et dans cette série sur Canal+, on le redécouvre.
06:02Oui, alors j'aime bien l'idée des personnages parce que je trouve que
06:07moi, je ne me fie pas tellement à la justesse des voix
06:10parce que je trouve que c'est un truc, on peut y passer des heures.
06:14Ce n'est pas tellement ça, moi, qui m'intéresse.
06:15C'est plus d'incarner la personne.
06:17Et même si, effectivement, quand je montrais les sketchs du Monde Magique,
06:21donc la série dont on parle, à des copains, ils me disaient
06:25bon, la voix, ce n'est pas terrible, mais on s'en fout, on y est.
06:28Voilà, c'est exactement ça.
06:30C'est ça qui m'intéresse.
06:30Après, je pense à Marc-Antoine Lebré et puis, évidemment,
06:35à Canteloup, à Gérard, il y a vraiment des imitateurs exceptionnels.
06:39Moi, ce qui m'intéresse, c'était surtout de vivre,
06:44qu'on ressente le climat de là où on est, qu'il y ait les décors,
06:47qu'il y ait les costumes,
06:49qu'il y ait des guests.
06:50Quand il y a des candidats, il y a des candidats, etc.