Edwige Diaz députée RN de la Gironde et vice-présidente du Rassemblement National est l'invitée de Questions politiques ce dimanche.
Plus d'infos : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/questions-politiques/questions-politiques-du-dimanche-22-decembre-2024-2192631
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00:00Générique
00:08Bonjour, ravie de vous retrouver dans Questions politiques,
00:11l'émission politique du dimanche sur France Inter,
00:13diffusée sur France Info, la télé et en partenariat avec le journal Le Monde.
00:18Emmanuel Macron et François Bayrou réussiront-ils aujourd'hui
00:22à se mettre d'accord sur la composition du nouveau gouvernement ?
00:26C'est une intense journée de discussion et de tractation qui les attend
00:30et qui devrait leur permettre d'aboutir au mieux ce soir, au pire mardi.
00:35La surprise, c'est qu'on s'attendait à ce que les questions de fond
00:38précèdent cette fois les questions de personne,
00:40que les responsables politiques commencent par se mettre d'accord
00:43sur des axes, sur des textes,
00:45avant de réfléchir ensuite à la question de savoir qui.
00:49Finalement, l'exécutif donne l'impression d'être retombé
00:51dans les mêmes travers qu'il y a trois mois.
00:53François Bayrou semble accepter de faire les mêmes erreurs
00:57que celles de Michel Barnier.
00:58Combien de temps va-t-il pouvoir durer ?
01:00Sera-t-il un fusible suffisant pour protéger le président ?
01:04On en parle avec notre invitée,
01:06vice-présidente du Rassemblement National, Edwige Diaz.
01:09Elle est dans Questions politiques ce dimanche, en direct et jusqu'à 13h.
01:13Questions politiques.
01:17Karine Bécard sur France Inter.
01:20Bonjour Edwige Diaz.
01:21Bonjour, merci pour votre invitation.
01:23A mes côtés, pour vous interviewer,
01:24Nathalie Saint-Cricq de France Télévisions
01:26et Françoise Fressoz du journal Le Monde.
01:28Bonjour à toutes les deux.
01:29Bonjour à toutes les trois.
01:31Bonjour à tous les téléspectateurs.
01:33Bonne fête, on fait tout le global.
01:35Allez, on commence avec les images de la semaine,
01:37comme chaque dimanche, celles qui ont marqué notre actualité.
01:40Qu'est-ce que vous avez retenu en particulier, vous Edwige Diaz ?
01:44Cette semaine a été très, très chargée.
01:48On attend M. Bayrou et son gouvernement.
01:51On aura l'occasion d'en parler ?
01:52Oui, bien sûr Mayotte, bien sûr l'attentat en Allemagne.
01:59Mais vous avez fait un autre choix.
02:00Et moi, à titre personnel, j'ai voulu parler des agriculteurs
02:06que j'ai rencontrés dans mon département vendredi dernier.
02:10Et j'ai tenu à les rencontrer pour leur témoigner mon soutien
02:14et leur dire qu'il ne faut pas qu'ils se laissent avoir
02:18par les discours récents qui indiquaient que si les agriculteurs
02:24étaient dans une situation très difficile,
02:26c'était en raison du vote de la motion de censure.
02:29Mais c'est un problème quand même.
02:30Alors non, et du coup, je vais vous expliquer pourquoi.
02:33Vous savez, la crise des agriculteurs,
02:37nous, avec le Rassemblement national,
02:39nous l'avons vu venir il y a des années.
02:41Depuis des années, nous alertons les pouvoirs publics
02:44sur la détresse qui habitent les agriculteurs.
02:48En début d'année, ou en fin d'année dernière,
02:50souvenez-vous l'opération des panneaux retournés.
02:53Et puis, au mois de janvier, les tracteurs qui descendent dans la rue,
02:56Emmanuel Macron qui est hué au salon de l'agriculture,
02:59et des agriculteurs qui sont placés en garde à vue,
03:02au même titre que les plus grands délinquants.
03:04Oui, mais en même temps, il y a une loi qui passe,
03:06en fait un projet de loi qui est fait,
03:07puis en fait, il ne peut pas passer parce qu'il y a la censure.
03:10Alors, vous parlez du projet de loi d'orientation agricole.
03:13Portée par Marc Fesneau initialement.
03:14Oui, voilà, c'est une loi que je connais bien
03:16puisque moi, j'ai siégé pendant l'intégralité des débats.
03:20Et hélas, cette loi n'a pas répondu aux attentes des agriculteurs.
03:25Il n'y avait pas grand-chose sur l'abattement fiscal prioritaire.
03:28La FDSEA, qui ne représente peut-être pas les petits agriculteurs,
03:33mais qui représente quand même quelque chose,
03:34a supplié les politiques de laisser passer cette loi
03:37pour améliorer la condition des agriculteurs.
03:39Donc, ce n'est pas non plus dans notre tête.
03:41Je vous dis juste, en fait, que cette loi, finalement,
03:43a généré beaucoup de désillusions.
03:46Elle n'a pas été appliquée, madame, elle n'a pas été appliquée.
03:49Non, mais attendez, juste vous dire ce qu'il y avait dans cette loi.
03:54Il n'y avait pas grand-chose qui répondait aux attentes des agriculteurs.
03:59Rien sur l'amélioration des revenus.
04:02Rien sur l'abattement fiscal pour les transmissions.
04:06Rien sur la simplification administrative.
04:08Par contre, on a quand même perdu beaucoup de temps.
04:11On a, par exemple, ils ont voulu leur imposer un stage de sensibilisation
04:15pour les agriculteurs qui ne respecteraient pas suffisamment l'environnement.
04:18Pardon, on est quand même bien loin de réoccupation.
04:21Des dispositifs pour mettre des haies.
04:29Et on a quand même passé une heure à discuter de l'intelligence des poulpes.
04:33Vous voyez, moi, j'y étais au moment de ces discussions.
04:36Et cette loi n'améliorerait en rien la condition des agriculteurs.
04:41Parce que les agriculteurs, ils veulent qu'il y ait moins de traités de libre-échange,
04:44une meilleure revalorisation, moins de suradministration.
04:47Et c'est ce qu'il n'y avait pas dans cette loi.
04:51Maintenant, la censure, si vous voulez, elle a été un joli prétexte
04:56pour nos opposants politiques, pour nous accuser d'avoir fait du mal aux agriculteurs.
05:01Vous avez cité le président de la FNSEA.
05:03Françoise Nathalie, je rappelle juste les règles du jeu.
05:05L'image de la semaine doit être commentée par l'invité,
05:08tranquillement, qu'on voit exactement où il a envie de venir.
05:10Ensuite, on peut poser des questions,
05:11mais il faut qu'elle puisse aller jusqu'à la fin de son explication.
05:14Merci beaucoup.
05:15Juste pour terminer, le budget présenté par M. Barnier,
05:19c'était 13% de crédit en moins en faveur des agriculteurs.
05:23Donc, il ne vous aura pas échappé, il n'aura échappé à personne
05:25qu'en ce moment, les agriculteurs sont en élection interne pour les chambres d'agriculture.
05:30Donc, ils essayent aussi, certains syndicats se disent
05:34« Tiens, je vais plutôt aller dans cette voie que dans celle-là ».
05:36Mais en tout cas, moi, ce que j'ai voulu dire aux agriculteurs
05:38du département de la Gironde que j'ai rencontré vendredi dernier,
05:41c'est que l'ERN, aujourd'hui, comme l'année dernière,
05:44comme il y a dix ans, sera à leur côté.
05:46Et d'ailleurs, nous avons proposé, Marine Le Pen a proposé
05:50que le gouvernement se mette très rapidement en place
05:53et que l'Assemblée débatte des sujets très importants
05:55parce qu'il y a les lois très simples qu'on peut mettre en œuvre,
05:58par exemple sur la retraite des agriculteurs
06:01ou sur l'exonération du dispositif pour les travailleurs saisonniers
06:06ou alors la pérennisation du dispositif d'exonération sur le gazole non routier.
06:11Donc, en fait, ça pourrait se mettre en place très rapidement.
06:13Et d'ailleurs, nous, nous avons dit que nous sommes prêts à travailler
06:15durant ce qu'on appelle les vacances, parce que nous, ERN, en fait,
06:18on n'est jamais en vacances.
06:19Mais le bureau de l'Assemblée nationale a indiqué
06:23qu'il n'y aurait pas de séance à l'Assemblée entre le 17 décembre et le 14 janvier.
06:28Donc, que de temps perdu.
06:30Et là, je le condamne.
06:30C'est comme ça, ça existe depuis le début de la Ve République.
06:33Alors, une question de Nathalie, une question de François.
06:34Est-ce que vous n'admettez pas quand même que, et d'ailleurs, Marine Le Pen,
06:38tout de suite après la censure, a envoyé une lettre aux agriculteurs ?
06:40Oui.
06:41C'est bien qu'elle sentait qu'il y avait quelque chose qui ne passait pas.
06:43Et que ce n'est pas simplement parce qu'il n'y avait pas des choses dans la loi,
06:46mais aussi parce qu'il y avait une fureur du monde agricole
06:48considérant que vous n'aviez pas été très responsable.
06:51Est-ce que ce n'est pas ça que vous êtes en train d'essayer de retourner ?
06:53Non, on a été très responsable.
06:55Parce que je vous dis, il y a un syndicat qui nous a accusé d'irresponsabilité.
07:00Mais il y a beaucoup d'autres syndicats qui ne nous ont pas accusé de cela.
07:04Et d'ailleurs, même, je suis assez surprise de l'attitude de la direction de ce syndicat.
07:09Pas de tout ce syndicat.
07:10Juste une question sur ce syndicat.
07:12Oui, et un pas de côté.
07:16Vous, vous soutenez clairement la coordination rurale dans le cadre de ces élections ?
07:18Ah non, absolument pas.
07:20En fait, nous, on soutient tous les agriculteurs et l'agriculture
07:23d'une manière générale.
07:24On ne prend pas position en faveur d'un syndicat ou un autre.
07:28Nous, on défend les agriculteurs, leur droit à vivre dignement de leur travail.
07:32Et nous travaillons depuis des années pour une amélioration de leurs conditions de travail.
07:37Mais je vous dis ça parce que vous soutenez là, et vous avez tenu à prendre cette image,
07:40vous en aviez parfaitement le droit, mais toutes les dernières manifestations sont aujourd'hui
07:44systématiquement organisées par la coordination rurale.
07:47Ça donne le sentiment, malgré tout, que l'ERN est en soutien de la coordination rurale.
07:51Est-ce qu'on peut dire les choses comme ça ?
07:53Non, je le dis, nous soutenons l'agriculture d'une manière générale, nous ne sommes
07:56pas derrière un syndicat ou un autre.
07:58Et moi, les agriculteurs que j'ai rencontrés dans mon département, je vais tous les rencontrer,
08:02je vais rencontrer tous les syndicats, et j'ai commencé vendredi par la FNSEA.
08:05Et puis, je vous le dis, la direction de la FNSEA a pris une position assez radicale
08:10qui est à mon avis très injuste, et même qui est fausse, qui ment en réalité sur
08:15la situation, mais pas tous les agriculteurs se reconnaissent derrière les propos du président
08:21de la FNSEA.
08:22Françoise, est-ce que vous avez une dernière question sur la question agricole ? Oui, non ?
08:25Non.
08:26Alors, nouvelle image, celle de Nathalie, vous avez choisi le président qui a passé
08:30deux jours à Mayotte.
08:32Exactement, et je pense que je vais être légèrement à contre-courant par rapport
08:35à tout ce que j'ai entendu et tout ce qu'on a pu écrire, avec une espèce de paradoxe.
08:40Il ne serait pas venu.
08:41C'est le moment où on voit le président ?
08:44C'est le moment où il se fait interpeller, c'est le moment où c'est un peu plus tendu
08:46la nuit.
08:47Voilà, il est au milieu de Barbevière-Courant.
08:48Donc, il y va, c'est une fonction symbolique.
08:50On peut dire les rois tomatures, tout ce qu'on veut, faire des appels à l'histoire
08:53en disant pour apaiser.
08:54Certains ont dit que ça a brouillé l'organisation des secours parce qu'il y avait beaucoup
09:00de sécurité, beaucoup de voitures, beaucoup de routes qui étaient barrées.
09:04Bon, s'il n'était pas venu, on aurait dit qu'il était défaillant.
09:06Premier point.
09:07Deuxièmement, premier jour, les images, les choses se passent plutôt bien.
09:11Il est plutôt dans un rôle d'apaisement de Saint-Louis avec les écrouelles et tout
09:17le monde dit, ah là là, il fait de la com', du compassionnel.
09:20Il répond à des gens qui le mettent en cause, notamment en disant qu'il a dit que tout
09:23se passait bien, ce qui n'est pas vrai et il s'énerve.
09:26Moi, je trouve que ce n'est pas absolument étonnant qu'il se soit un peu énervé, probablement
09:30trop.
09:31C'est-à-dire qu'il n'a pas employé des mots vulgaires, mais quand il entend que la France
09:35ne fait pas son boulot, répondre qu'il est néo-colonialisme alors qu'il dit que la France
09:40le fait quand c'est vrai, que la France en termes de protection civile est plutôt performante
09:44puisque beaucoup de pays font appel à elle.
09:45Quand il y a un tremblement de terre, un feu ou des catastrophes absolument naturelles,
09:50c'est-à-dire que les comores voisines ont plutôt tendance à envoyer leurs ressortissants
09:55vers Mayotte et ne pas s'être mobilisés à toute vitesse pour aider.
09:59Donc le fait de dire que la France fait tout son possible et qu'heureusement et qu'ils
10:02sont français...
10:03On va rappeler la petite phrase qu'il dit quand même.
10:05Oui, heureusement.
10:06Heureusement que vous êtes français, en l'étant, vous avez dix mille fois plus de
10:10choix.
10:11En l'étant, ce qui fait référence au fait qu'il y a eu un référendum et qu'ils ont
10:13choisi d'être français, simplement en expliquant que les forces étaient mutabilisées.
10:17Aller rechercher le néocolonialisme ou un paternalisme quelconque, j'ai trouvé que
10:21c'était largement abusif et de toute façon, à toujours tout ramener à la com', quand
10:25c'est bien, on dit que c'est de la com' minable pour essayer de se faire bien voir
10:30et quand ça ne vous plaît pas, c'est un humain, il a pu s'énerver, il n'a peut-être
10:34pas eu raison.
10:35S'il s'était fait cracher à la figure sans bouger, on aurait dit que l'image de
10:39l'hexagone était abîmée.
10:40On va revenir bien sûr en détail sur tout ce qui se passe à Mayotte, la crise sanitaire,
10:45la crise alimentaire, la crise migratoire aussi.
10:47Je voudrais quand même juste vous demander votre réaction sur ce qui s'est passé
10:51à Mayotte jeudi soir de cette semaine avec le président Macron.
10:55Déjà, je voudrais juste commencer par adresser mes condoléances et tout le soutien du Rassemblement
10:59national à l'égard des Mahorais.
11:02Je voudrais aussi saluer l'initiative des maires du Rassemblement national, Louis Alliot,
11:07Ludovic Pajot, Steve Briwa, qui ont immédiatement envoyé une subvention pour aider l'immigration
11:15de l'île à se redresser.
11:17Maintenant, le comportement de Macron, qu'il y soit allé, je trouve que c'est normal
11:22que le président de la République se déplace pour assurer le soutien de la France aux Mahorais.
11:29Maintenant, je pense qu'il a perdu ses nerfs.
11:33Propos racistes, propos colonialistes comme disait Nathalie, ça devait être critiqué.
11:39Je pense que face à la détresse subie par les Mahorais, il aurait dû ne pas perdre
11:46son sang-froid.
11:47Quand il se défend en disant qu'il s'agit là de gens du Rassemblement national, je
11:54veux juste rappeler à monsieur Macron que s'il n'a pas envie de croiser des électeurs
11:58de Marine Le Pen, il ne faut pas qu'il aille à Mayotte.
12:00Parce qu'effectivement, Emmanuel Macron, il faut le dire, il s'est défaussé en disant
12:03qu'il était faim.
12:04Il s'est défaussé, donc je trouve que l'excuse est indigne et je veux juste lui rappeler
12:08que Marine Le Pen, c'est 45% au premier tour de la présidentielle et 60% au second
12:14tour de la présidentielle.
12:15Et 59% sur l'île de Mayotte.
12:16Voilà, en l'occurrence.
12:17Donc il n'a pas été pris dans un guet-apens, il n'y avait pas une majorité d'électeurs
12:23du Rassemblement national devant lui qui effectivement…
12:25Les électeurs du Rassemblement national, je pense qu'ils sont partout en France,
12:28mais ils sont très nombreux en tout cas sur Mayotte au regard des scores réalisés par
12:32Marine Le Pen.
12:33Par contre, là où moi je comprends l'exaspération des maorais, c'est qu'en fait c'est l'incurie
12:39macroniste, je vais vous expliquer pourquoi, qui est responsable de l'aggravation des
12:45conséquences de ce drame climatique.
12:47Vous voyez, l'année dernière, avec Marine, à l'Assemblée nationale, nous avions déposé
12:51un amendement pour faire en sorte que 50 millions d'euros soient accordés pour l'accès
12:57à l'eau potable dans les Outre-mer.
12:59Tous nos opposants politiques étaient contre notre amendement.
13:03On va y revenir dans le cœur de l'interview.
13:05On passe à la troisième image, celle de Françoise Fressoz.
13:08Vous, vous avez le regard braqué sur François Bayrou.
13:11Non, pas que sur François Bayrou, c'est François Bayrou dans le contexte politique
13:17et c'est cette réunion le jeudi où au fond c'est une tentative, énième tentative
13:22de partage de responsabilité face à une situation politique française assez catastrophique.
13:28Donc le Premier ministre reçoit le Président de l'Assemblée nationale, le Président
13:32du Sénat, l'inverse, et les chefs de partis et les présidents des groupes qui sont susceptibles
13:39de composer une majorité et il leur met un marché sur la table, rentrer au gouvernement
13:44et discutons de ce qu'on peut faire actuellement pour essayer de sortir du blocage.
13:48La droite fait monter les enchères mais montre qu'elle a envie de gouverner, la gauche
13:53dit qu'elle n'a pas envie de gouverner et ferme la porte à toutes les avancées.
13:58Et donc au résultat on se retrouve dans la même situation qu'avec Michel Barnier,
14:02c'est-à-dire il n'y a même pas de pacte de non-censure, il y a un pays qui a 3 303
14:09milliards d'euros de dettes, un déficit à 6%, une étude très intéressante de l'Institut
14:15de Conjoncture au FCE qui dit le fait qu'on n'ait pas de budget aujourd'hui et qu'on
14:19soit dans cette loi spéciale, les principaux impactés c'est les classes moyennes qui
14:23travaillent alors que les retraités s'en tirent bien, merci c'est bien pour eux mais
14:28on se demande mais qu'est-ce qui est en train de prendre, qu'est-ce qui saisit ce
14:32pays, pourquoi il n'y a pas une possibilité de responsabilité collective, ça n'engage
14:37pas les partis pour l'avenir mais juste dire essayons de trouver une solution qui
14:41soit la plus juste possible, ça a l'air d'être absolument impossible en ce moment.
14:45Et puis je vous soumets une dernière photo, une photo d'hommage aux victimes en Allemagne
14:52après cette voiture vendredi qui a foncé sur un marché de Noël à Magdebourg, bilan
14:585 morts, 200 personnes blessées, l'auteur des faits un homme d'origine saoudienne qui
15:04vit en Allemagne depuis 18 ans, quart de séjour permanente, c'est un militant anti-islam
15:09qui dénonce la politique migratoire trop ouverte selon lui de l'Allemagne, votre réaction
15:14tout simplement Edwigea à ce qui s'est passé vendredi soir ?
15:17C'est le drame, c'est une fois de plus des honnêtes citoyens qui sont tués par
15:25une personne visiblement pas équilibrée, donc mes condoléances aux familles des victimes
15:32et à tout le peuple.
15:33Qu'est-ce qui vous fait dire que c'est une personne pas équilibrée ?
15:35Je ne sais pas, quand vous êtes équilibrée vous ne prenez pas votre voiture et vous ne
15:38foncez pas sur des gens dans le but de faire le plus de dégâts possibles.
15:43Vous n'allez pas équilibrer cette personne alors que Marine Le Pen et Jordane Bardella,
15:47la direction du parti, parlent d'une barbarie islamiste.
15:50C'est vrai qu'il y a quand même un faisceau d'indices qui pourrait nous permettre de
15:56penser cela.
15:57Je vais vous expliquer pourquoi.
15:58Depuis le début de l'année, l'Allemagne a été frappée par plusieurs attaques islamistes
16:03revendiquées par Daesh, j'en ai dénombré plusieurs, à Munich, à Soligen, à Mannheim.
16:09Vous faites tout le mélange.
16:11Là on parle d'une situation bien précise.
16:13Oui, mais en fait, rien ne nous dit qu'il ne s'agit pas là non plus d'un attentat islamiste.
16:19Un responsable politique ne doit-il pas être au-dessus d'une communication qui peut se
16:25répandre aussitôt dans le monde entier en pointant du doigt une responsabilité ?
16:30Bruno Rotaillot ce matin, il intervient dans le JDD, dit qu'on ne se précipite pas, on
16:35ne sait pas, on attend de savoir.
16:36Est-ce que vous n'avez pas une responsabilité à aller aussi vite pour dire c'est un tel ?
16:40Non, on n'a aucune responsabilité.
16:41Quand même, les Allemands considèrent que c'est plus compliqué que ça.
16:44On n'a aucune responsabilité dans le fait de dire que quelqu'un de pas équilibré a
16:51été tué des gens.
16:53Vous voyez, ce n'est pas à cause du Rassemblement National que ces gens sont morts.
16:55Par contre, il y a une responsabilité dans le fait de dire que oui, l'Allemagne est en
17:01train d'être gangrénée par un islamisme de plus en plus radical.
17:05Ce n'est pas le cas.
17:06Et là, en fait, c'est une personne qui défend une partie de vos idées, qui considère
17:13que la politique migratoire de l'Allemagne est trop ouverte, par exemple.
17:18Vraiment, ce que je dis, c'est que, que vous soyez d'accord ou pas avec ça, les chiffres
17:24sont là.
17:25L'Allemagne est frappée par le terrorisme islamiste.
17:29Il y a quelques semaines, 2000 islamistes ont manifesté dans les rues pour réclamer
17:36la création d'un califat dans ce pays.
17:38L'attaque à la voiture Bélier, ça n'est pas sans nous rappeler l'attentat islamiste
17:43qui a frappé notre pays à Nice en 2016.
17:45On n'en peut pas tout mélanger.
17:46Non, mais je ne mélange pas en fait.
17:47On est en train de parler de McDebourg.
17:49D'accord, mais je dis juste que c'est une hypothèse qui n'est pas à exclure.
17:55C'est une hypothèse qui ne vous intéresse pas, celle de vendredi soir, si je comprends
17:58bien.
17:59Ce n'est pas celle-là dont vous parlez.
18:00Non, mais je vous dis qu'en fait, si nos adversaires politiques ne veulent pas le voir, nous nous
18:05disons qu'il y a un faisceau d'indices qui nous permet d'affirmer que peut-être il s'agit
18:09là d'un attentat islamiste, vu ce qu'il se passe en Allemagne, vu les revendications
18:15islamistes de certains immigrés en Allemagne, vu le mode opératoire avec la voiture Bélier
18:22et vu que généralement, oui, les marchés de Noël sont la cible des islamistes.
18:27En 2018, j'étais physiquement moi-même à Strasbourg et donc oui, il y a eu un attentat
18:33islamiste au moment du marché de Noël à Strasbourg et il y a quelques jours, des
18:38activistes islamistes se sont rendus dans un marché de Noël en Allemagne encore pour
18:43fêter la chute de Bachar al-Assad, donc oui, il y a un vrai enjeu, il y a un vrai problème
18:48de ce point de vue-là, de l'islamisation qui gendrène l'Allemagne.
18:51C'est quand même un mélange.
18:52Enfin, je veux dire, on ne peut pas tout reprendre, mais il y a quand même un mélange dans tout
18:54ce que...
18:55Non, non.
18:56Vous utilisez toutes les informations dans le sens que vous voulez pour que ça vous
18:57dérange.
18:58Enfin, l'islamisation de l'Allemagne, c'est un sujet, oui.
19:04Tous les prévisionnistes, tout le monde dit mais vous n'y arriverez pas, mais franchement,
19:10vous vous rendez compte.
19:11Et ils choisissent, ou plutôt, tout le monde spécule sur le chaos.
19:15Moi, je dis, on doit essayer et je crois qu'on peut y arriver et je crois que le chemin existe.
19:21Alors, c'est peut-être un optimisme délirant, c'est peut-être quelqu'un qui ne voit pas
19:27la réalité.
19:29Mais je vous dis avec certitude, si on ne réussit pas dans cet essai, alors c'est la dernière
19:36station avant la falaise.
19:37C'était François Bayrou sur le plateau de France 2.
19:41Jeudi soir dans l'émission, l'événement avec Caroline Roux et Nathalie Saint-Cricq
19:45notamment.
19:46Edwise Diaz, est-ce que vous êtes d'accord avec le constat fait par François Bayrou
19:52et plus globalement, plus largement, comment est-ce que vous qualifiez la situation politique
19:55dans laquelle on est en ce moment ?
19:57Nos opposants politiques ont mis la France dans une situation politique en effet très
20:03compliquée.
20:04Le vote de la censure et le blocage institutionnel politique dans lequel nous nous trouvons
20:11est la conséquence de ce qu'ils ont appelé les barrages républicains du mois de juin
20:17au moment des élections législatives post-dissolution.
20:19Jordan Bardella avait prévenu, il avait dit si vous nous empêchez d'avoir la majorité
20:24absolue à l'Assemblée Nationale, vous serez dans l'incapacité d'avoir un cap pour
20:29la France.
20:30Et c'est exactement ce qui est en train de se passer, où la France piétine et les
20:35uns et les autres n'arrivent pas à se mettre d'accord entre eux.
20:38C'est quand même assez surprenant de la part de ce parti unique qui était d'accord
20:42pour se désister les uns au profit des autres il y a quelques mois et qui aujourd'hui
20:46n'arrive pas à se mettre d'accord.
20:48Je pense qu'il donne une très mauvaise image de la France.
20:51Et le prévisionnisme de Jordan Bardella, il avait dit si vous faites un front républicain
20:55ce serait ingouvernable.
20:56Et il dit quoi maintenant pour les gens qui viennent ? Est-ce que c'est ingouvernable
20:59? Faut dissoudre ? Faut que Macron parte ? C'est ça le plan du Rassemblement National
21:04en fait ?
21:05En fait, là c'est le plan pour redresser la France, parce qu'on est saisi par tous
21:11les organismes syndicaux, par tous les clubs d'entrepreneurs etc. qui nous disent que
21:16maintenant ils ont besoin d'avoir un cap, les Français sont très inquiets par cette
21:19situation.
21:20Et nous, nous l'avions dit l'année dernière, il faudra qu'il y ait une prochaine dissolution
21:26pour qu'une majorité se dégage et il n'est pas à exclure non plus la démission du président
21:31de la République.
21:32Est-ce qu'on peut être un peu plus précis ? Parce qu'en fait, les premières déclarations
21:35de Marine Le Pen à propos de François Bayrou, c'est plutôt ils nous écoutent, ils nous
21:40traitent mieux que Michel Barnier.
21:42Et puis la même semaine, Marine Le Pen dit ben oui Emmanuel Macron c'est fini, presque
21:48fini.
21:49C'est quoi votre stratégie aujourd'hui par rapport au gouvernement Bayrou ? Est-ce
21:53que vous attendez ou est-ce que vous dites de toute façon on va le faire chuter ?
21:58Non, non, il n'y a aucune censure a priori, nous adoptons le même comportement responsable
22:05que nous avons eu à l'égard de M. Barnier, donc nous allons le dire à M. Bayrou.
22:10Juste le même, il n'y a pas un petit a priori plus favorable.
22:14Ou alors le fait que comme vous avez déjà censuré une fois, vous vous dites on va quand
22:17même arrêter de faire ça tous les trois jours.
22:19Non, en fait, ça dépendra d'eux en définitive.
22:21C'est comment M. Bayrou va se comporter vis-à-vis du premier parti de France, du premier groupe
22:28parlementaire, du parti qui a recueilli 11 millions d'électeurs aux dernières législatives.
22:34C'est est-ce qu'il va nous respecter, est-ce qu'il va prendre en considération nos demandes
22:38qui sont toujours les mêmes en définitive.
22:39Et là pour l'instant, vous le trouvez comment ? Vous trouvez que c'est plus la situation
22:42ou c'est la bonne personne au bon moment ?
22:44Ben disons que je trouve que ça devient un peu long, nous avons été très désagréablement
22:50surpris par le fait qu'il y ait quatre semaines sans que l'Assemblée nationale siège alors
22:56qu'il y a des urgences à régler.
22:59Donc là, je trouve que M. Bayrou s'enlise.
23:02Est-ce qu'éventuellement vous regrettez d'avoir censuré Michel Barnier ?
23:04Ah non, on ne peut pas regretter d'avoir censuré M. Barnier qui présentait un très mauvais
23:09budget, un budget de casse sociale, de matraquage fiscal qui ne réglait pas du tout la question
23:15du déficit même qu'il aggravait.
23:17Donc en fait, en votant la censure, nous avons protégé les Français.
23:20Maintenant, je souhaite que M. Bayrou retienne cette leçon.
23:23Là, il faut qu'il aille vite et surtout qu'il prenne en considération nos lignes rouges.
23:28Très sincèrement, on ne demande pas la lune, on demande juste que le pouvoir d'achat des
23:33Français soit respecté, que les entreprises puissent évoluer, qu'il y ait une baisse
23:36du déficit.
23:38Mais ça, ce que vous souhaitez, c'est dans une situation où la France se porte bien,
23:43où il n'y a pas de déficit à réduire.
23:45Est-ce que, vu la situation actuelle, le fait que les déficits, plus on attend, plus
23:51ils se creusent, plus la dette se creuse, est-ce que vous revoyez un peu votre copie
23:55budgétaire ?
23:56Est-ce que vous vous dites on va peut-être demander un peu moins d'allègement d'impôts
23:59et on va être un peu plus nous-mêmes sérieux ?
24:02Comment vous réappréhendez cette situation ?
24:06Nous avons été très sérieux, nous avons, dès le début, indiqué que nous serions
24:11constructifs, nous avons été responsables, nous avons présenté un contre-budget.
24:14Sur nos 57 mesures de contre-budget, nous en avons retenu 10, que nous avons soumises
24:20à M. Barnier.
24:21Il n'a pas souhaité nous entendre, maintenant la lutte sur M. Bayou, c'est lui qui doit
24:26se dépêcher de nommer son gouvernement.
24:28Alors qu'on sait qu'il y a quand même un gros déséquilibre entre les actifs et les
24:32retraités.
24:33Le fait, par exemple, que vous vous battiez pour que l'on remette les remboursements
24:39de médicaments alors qu'on est en déficit de l'assurance maladie, est-ce qu'à un moment
24:43il n'y a pas à se dire qu'il y a un minimum d'effort à fournir pour l'intérêt du pays,
24:49quitte à ce que ça aille mieux après ?
24:50Mais est-ce que vous n'êtes pas face à cette falaise vous-même en disant on n'arrive pas
24:55à sortir de notre comportement qui consiste à dire en fait il en faut toujours plus ?
25:00Non, il n'en faut pas toujours plus, mais je voudrais juste rappeler que s'il y a bien
25:03un parti politique qui n'a aucune responsabilité dans la gravité du déficit que nous connaissons
25:07actuellement, c'est le Rassemblement National, et je voudrais même juste vous dire, c'est-à-dire
25:14les autres font n'importe quoi, et maintenant c'est à nous le RN de trouver une solution.
25:18Donc oui, des solutions, nous en avons proposées, et je vais même vous dire que l'année dernière,
25:22quand nous avions décelé les mensonges de Bruno Le Maire, nous avons été les seuls
25:25à proposer un projet de loi de finances rectificative justement pour éviter l'aggravation de la
25:29situation.
25:30Ils n'ont pas pris au sérieux notre demande, ils l'ont clairement rejetée, et donc là
25:34aujourd'hui, oui, c'est à eux de se mettre très très très rapidement au travail, d'ouvrir
25:41l'Assemblée Nationale dès maintenant pour faire passer des lois qui sont attendues par
25:46nos compatriotes, et puis mince, je veux dire, par exemple, le coût de l'immigration, je
25:52veux dire, là, on peut quand même...
25:53On parle de la France sans arrêt avec le coût de l'immigration...
25:55Bah oui, mais non, mais vous me demandez nos...
25:57Mais c'est toujours refait, l'OMEGA, ça résout toujours les problèmes...
25:59Non, mais c'est peut-être...
26:00Attendez, attendez, juste pour vous dire, c'est peut-être parce qu'ils ne prennent
26:03pas en considération nos demandes sur la baisse de la dotation à l'Union Européenne,
26:06sur la baisse de la dotation aux agences, sur la baisse de la dotation aux aides au
26:10développement, sur la baisse du coût de l'immigration, c'est peut-être parce qu'ils
26:14ne mettent pas en oeuvre toutes nos demandes qu'on se retrouve dans cette situation qui
26:18ne cesse de s'aggraver.
26:19C'est juste ça que je veux vous dire, c'est que nous on répète les mêmes choses, parce
26:22qu'en fait, eux maintiennent les mêmes politiques qui nous amènent aux mêmes résultats.
26:26Vous savez également que l'équation qui est baisse de l'immigration égale plus le
26:29déficit n'est pas exacte.
26:31Je voulais juste vous demander, quand vous considérez que ça traîne avec le gouvernement
26:36Bayot, quand vous voyez l'interview de ce matin, longue, longue, 4 pages dans le JDD
26:40de Bruno Retailleau, qui en gros reprend à peu près tout ce que vous demandez, ou alors
26:45il y a des trucs qui vont échapper, vous ne vous dites pas, ben finalement...
26:48On a un représentant au gouvernement.
26:49On a un représentant au gouvernement.
26:50On a la même politique.
26:51En plus, ils n'ont même pas...
26:52Si vous vouliez partiquer, vous pouvez en parler.
26:53Ils font plein d'efforts.
26:55Ils n'ont même pas votre connaissance.
26:57Ben non, moi je trouve qu'ils font zéro effort.
27:00En tout cas, sinon, ils n'auraient pas proposé un budget qui aggravait le déficit de la
27:04France.
27:05Ils veulent une loi sur l'immigration, ils veulent supprimer l'AME, enfin ils sont sur
27:07les mêmes...
27:08Alors non, ils n'ont rien supprimé du tout.
27:09Sur l'AME...
27:10Non, mais ils la veulent.
27:11Je vous rappelle que c'était une...
27:12Bruno Retailleau, vous l'avez...
27:13Oui.
27:14Je vous écoute.
27:15L'année dernière, donc il y a un an pile-poil, Mme Borne promettait d'ouvrir un débat sur
27:20l'aide médicale d'État au premier trimestre 2024.
27:22Nous sommes dans les tout derniers jours de 2024.
27:24Il n'y a eu aucune avancée en la matière.
27:27Maintenant, M. Retailleau, vous dites qu'il parle comme nous, tant mieux qu'il parle comme
27:31nous.
27:32Non, je ne dis pas qu'il parle comme nous, je dis qu'il apporte des solutions.
27:33Oui, ben vous dites même que c'est un représentant du RN.
27:35Et ben non, je vais vous dire pourquoi.
27:36Parce que le 31 octobre, c'était le jour de la niche parlementaire du RN.
27:40J'ai eu l'honneur d'être rapporteur d'un texte visant à faciliter l'expulsion des
27:45délinquants étrangers.
27:46Eh bien, le ministre envoyé par M. Retailleau a voté contre notre proposition de loi.
27:51Donc, vous voyez, M. Retailleau, c'est beaucoup de paroles, mais très peu d'actes et une
27:55situation migratoire qui s'aggrave.
27:57Et donc, je ne lui fais plus confiance, je suis désolée.
28:00Edwidge Yaz, on sent que, et Marine Le Pen le dit sans cesse, vous souhaitez la démission
28:05du président Macron.
28:06Alors, la souhaiter pas, mais c'est peut-être une solution.
28:07Vous êtes prêt, vous l'a demandée, vous êtes prêt, Marine Le Pen à chaque fois
28:11qu'elle s'exprime aujourd'hui en parle, vous êtes prêt pour une présidentielle ?
28:15Et quand on dit vous êtes prêt, vous êtes prêt comment ?
28:17En fait, on est prêt parce que les Français nous demandent…
28:20Vous avez des meetings déjà prévus ? Vous avez des tringles ? Vous avez des affiches ?
28:23Vous avez une organisation de campagne ?
28:25Nous sommes en campagne permanente.
28:27Et d'ailleurs, nous sommes le seul parti de France à organiser un meeting par mois
28:31partout en France.
28:32Dimanche dernier, c'était en Normandie et le 1er février, ce sera dans une autre
28:38région de France.
28:40Donc, les Français souhaitent que Marine Le Pen soit présidente de la République et…
28:44Non, je vous ai demandé si vous étiez prête.
28:46Les Français souhaitent que Marine Le Pen soit candidate à l'élection présidentielle.
28:4997% des adhérents du Rassemblement national souhaitent que Marine Le Pen soit candidate
28:53à l'élection présidentielle.
28:54Donc oui, nous nous y préparons.
28:56Oui, nous y sommes prêts.
28:58Vous savez, Marine Le Pen, c'est le combat de Savige.
29:00Et vous êtes prêt à arriver sans avoir un hémicycle ? Parce qu'on ne peut pas organiser
29:04des élections législatives ?
29:05Oui, d'ici juillet.
29:07Oui, donc tant qu'Emmanuel Macron démissionne, comme le souhaite l'immense majorité des
29:11Français, que l'élection présidentielle soit organisée, que le président soit élu…
29:16On arrive à juillet.
29:17Voilà, on arrive rapidement à juillet.
29:18C'est-à-dire que par rapport au verdict dans son procès qui doit tomber le 31 mars,
29:25vous avez intérêt à ce que ce soit avant.
29:27Parce qu'autrement, s'il y a l'inéligibilité, c'est ça qui explique un peu l'accélération
29:32du mouvement ?
29:33L'inéligibilité immédiate.
29:34Non, non, non.
29:35Alors, Marine Le Pen, j'ai l'honneur de travailler avec elle depuis plus de dix ans
29:38maintenant.
29:39C'est une femme politique qui s'intéresse à une chose, c'est l'intérêt des Français,
29:44et jamais elle ne prendra de décision politique en fonction de son agenda à elle.
29:49Vous l'avez indiqué le 31 mars, décision de justice.
29:53Nous, nous considérons qu'elle est innocente, nous pensons qu'elle sera innocentée et
29:58qu'elle sera en mesure de se présenter à l'élection présidentielle.
29:59Mais si elle ne l'est pas, vous avez quand même intérêt à ce que ça se passe avant.
30:02On verra si elle ne l'est pas, mais je préfère écarter cette hypothèse parce que je sais
30:08que nous sommes innocents dans cette affaire des assistants parlementaires.
30:10Allez, je voudrais qu'on revienne à présent sur la situation compliquée à Mayotte.
30:13J'en parlais tout à l'heure en introduction.
30:15Depuis maintenant neuf jours, le président Macron, donc, on en a parlé, s'est rendu
30:19sur place cette semaine.
30:20Un extrait de son intervention sur Mayotte la première.
30:23Le cyclone nous a rappelé qu'on fait courir un risque aux gens qu'on laisse dans ces
30:27situations.
30:28Et donc, ce n'est pas vrai que c'est humain de laisser les gens dans des bidonvilles.
30:31Simplement, ce qui est humain et juste, c'est d'accueillir les gens qui sont en situation
30:38d'asile, qu'on doit protéger, mais c'est de reconduire les gens qui n'ont pas le droit
30:42d'être ici parce que sinon, on ne pourra jamais rebâtir Mayotte.
30:45Donc, priorité à l'humanitaire, si je puis dire, et à l'urgence.
30:49Sécurité pour que dans la reconstruction des bangas, on n'aille pas voler dans les
30:53habitations des gens qui, là, ont tous leurs droits.
30:56Et puis, intensification du travail de lutte contre l'immigration, des retours et destruction
31:02des bidonvilles.
31:03Alors, on va parler de la question migratoire, bien sûr.
31:07Une question, d'abord, qui préoccupe beaucoup les Français, c'est pourquoi l'État ne parvient
31:13pas à donner un vrai bilan chiffré avec le nombre de blessés côté français, côté
31:19étranger ?
31:20Est-ce que les députés sont mieux informés que les Français ?
31:23Est-ce que vous avez des choses à nous dire ?
31:24Vous avez une députée mahoraise au groupe RN, est-ce qu'elle a des informations supplémentaires
31:29à nous donner ?
31:30Non, malheureusement, nous n'avons pas d'informations supplémentaires à communiquer.
31:34Vous comprenez ce qui se passe ?
31:37Ce qui se passe, oui, c'est que Mayotte a été littéralement abandonnée par l'État
31:44français depuis des décennies.
31:47Là, j'entendais, dans le passage que vous venez de diffuser d'Emmanuel Macron, qui dit
31:52qu'il faut se saisir de la question de l'immigration, en fait, il fait précisément le constat de
31:59son échec.
32:00L'opération Wambushu, menée par M. Darmanin en grande pompe, visait précisément à faciliter
32:06l'expulsion des clandestins et aussi à démanteler les bidonvilles qui font vivre
32:13des êtres humains dans des conditions catastrophiques.
32:15Bon, finalement, l'opération n'a débouché sur rien du tout et je dis à Emmanuel Macron
32:21que...
32:22Mais ça pose une question intéressante.
32:23Ils ont refusé d'avoir en masse des retours.
32:24Il ne faut quand même pas simplement considérer qu'ils ont fait n'importe quoi.
32:27Pour envoyer des gens chez eux, il faut qu'ils aient un chez eux.
32:30Et que chez eux, ils acceptent de les prendre.
32:31C'est le même cas pour les OQTF.
32:33Oui, vous avez raison.
32:34Alors, on est à 22 000 expulsions par an.
32:37Emmanuel Macron a situé à 40 000, 45 000 la possibilité.
32:40Mais on ne peut pas les renvoyer de force ou les jeter dans la mer ?
32:44Absolument pas.
32:45Personne ne veut jeter qui que ce soit dans la mer, en tout cas certainement pas au Rassemblement
32:49National.
32:50Mais si les comores...
32:51Mais la question que pose Nathalie, elle est intéressante, parce que du coup, c'est
32:53une question...
32:54C'est une crise sociale ou c'est une crise migratoire ?
32:56C'est les deux.
32:57C'est aussi une crise diplomatique.
32:58Les trois, en fait, même.
32:59Parce que, vous voyez, les comores qui ne souhaitent pas reprendre leurs ressortissants,
33:04ça pose quand même un problème en matière...
33:05Même qu'il les pousse vers Mayotte.
33:06Oui, alors...
33:07Tout à fait, en effet.
33:08Non seulement il les pousse vers Mayotte, en plus, il refuse de les reprendre.
33:11Mais alors, quelle est votre solution ? Parce qu'en fait, on ne voit pas tellement ça peut
33:15évoluer sans un accord global avec le président comorien.
33:19Mais tout à fait, je vais vous...
33:20Quelle est la solution ?
33:21Je vais vous la donner.
33:22Et c'est pour ça que je vous parlais de crise diplomatique.
33:25Emmanuel Macron a été incapable de taper du poing sur la table vis-à-vis de l'État
33:30comorien qui envoie ses ressortissants et qui ne souhaite pas les reprendre.
33:34Et bien, vous voyez, je vais vous donner deux chiffres.
33:36En 2019, la France a accordé une aide de 150 millions d'euros aux comores.
33:42En 2014, c'est 100 millions d'euros aux comores que la France a attribué.
33:47Peut-être qu'Emmanuel Macron pourrait conditionner l'aide très généreuse que nous accordons
33:52aux comores à l'acceptation du retour de ces ressortissants.
33:58Vous voyez, en fait, c'est ça.
33:59Parce que là, ça marche dans un seul sens.
34:01C'est que les comores prennent notre argent et nous envoient leurs ressortissants.
34:05Et à côté de ça, vous avez Mayotte qui est en train de vivre une crise multisectorielle.
34:13Donc voilà.
34:14Emmanuel Macron a une responsabilité évidente là-dedans.
34:16Mais ce n'est pas Emmanuel Macron, c'est tous les gouvernements qui sont confrontés
34:19à une situation...
34:20Pardon, pardon.
34:21Mais je veux juste te dire...
34:22Mayotte a choisi d'être français dans un archipel où ils sont beaucoup plus pauvres
34:27qu'à Mayotte.
34:28Et nous, nous souhaitons qu'il reste français.
34:29Et juste un dernier point là, pour la culpabilité d'Emmanuel Macron qui a perdu énormément
34:35de temps.
34:36Et aujourd'hui, ce qui se passe est atroce, mais il aurait pu éviter cela, voyez, en
34:402018.
34:41Marine Le Pen avait déposé une proposition de loi pour mettre en place quelque part des
34:45mesures d'urgence à Mayotte, notamment en matière de restauration d'ordre de public
34:52et de lutte contre l'immigration.
34:53Pourquoi, depuis 2018, les gouvernements macronistes n'ont pas décidé de mettre cette loi à
34:59l'ordre du jour ?
35:00Franchement, je m'interroge et donc aujourd'hui, tous viennent pleurer sur la situation dramatique
35:05des Mahorais.
35:06Mais oui, je le dis, c'est leur incurie qui a aggravé la situation en Mayotte.
35:10Alors là, vraiment, il y a un changement autour vis-à-vis du chef de l'État, ça,
35:11c'est très très net.
35:12C'est-à-dire qu'en gros, il est responsable de tout, c'est-à-dire qu'un cyclone, c'est
35:14lui...
35:15Non, alors je vous ai dit tout à l'heure qu'il n'était pas responsable du cyclone.
35:18Par contre, s'il avait mieux anticipé, le cyclone n'aurait pas fait autant de dégâts.
35:21Alors, vous, comment je pourrais dire ? En général, vous vous appuyez sur le droit
35:28du sol également.
35:29Vous parliez de 2018.
35:30En 2018, le droit du sol, il a été durci sur cette île à Mayotte.
35:34Quand on regarde le nombre d'accouchements sur place de femmes étrangères dans ce département,
35:39ces durcissements n'ont absolument rien donné.
35:41Au contraire, deux chiffres, 7300 accouchements en 2014.
35:452018, donc, on durcit ce droit du sol et on arrive en 2022 à 11 000 accouchements.
35:52Donc, est-ce que le renforcement du droit du sol, voire le supprimer, est toujours une
35:55solution pour le Rassemblement national ?
35:57Oui, mais ce n'est pas la seule solution.
35:58En fait, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
36:01Pour lutter contre l'immigration clandestine, il y a tout un panel de mesures qu'il faut
36:08de manière complémentaire mettre en œuvre.
36:10Et c'est la raison pour laquelle nous avons dit, le jour où nous arriverons au pouvoir,
36:14nous proposerons aux Français un référendum justement sur l'immigration pour que tous
36:20les aspects de l'immigration soient traités.
36:23Et je pense notamment à l'aide médicale d'État, je vous en ai parlé, mais aussi
36:28aux prestations.
36:29Mais Mayotte, c'est le sujet général.
36:31Partout, ben non.
36:32Parce qu'en fait, Mayotte étant la France, les Comoriens qui arrivent à Mayotte, ils
36:35arrivent en France et ils bénéficient de l'aide médicale d'État, ils bénéficient
36:38des prestations sociales, toutes les pompes aspirantes qu'il faut couper.
36:42Et donc c'est pour ça que nous proposons, nous, ce référendum constitutionnel pour
36:46revoir la question migratoire en France.
36:47Parce que là, comme vous venez de le démontrer, une seule petite mesure qui serait instaurée
36:51de manière isolée n'aurait pas les effets escomptés.
36:53Et vous voyez bien que les gens qui sont aux Comores ont un revenu qui est tellement inférieur
36:59à ce qu'il y a à Mayotte que vous pourrez faire toutes les choses anti-immigration de
37:03la terre.
37:04C'est pour ça que je disais que c'est une crise sociale.
37:05Ce sera très compliqué de les dissuader.
37:07On voit, ils ne restent que leur vie.
37:09Ils arrivent là, tous, et accessoirement, quand vous parlez de l'aide que vous trouvez
37:13excessive, même si elle est décrue pour les Comores, l'idée étant d'améliorer
37:18les infrastructures des Comores pour qu'ils ne soient tous tentés de venir à Mayotte.
37:22Donc il y a une logique derrière tout ça.
37:24Mais attendez, juste, je précise parce que c'est très intéressant ce que vient dire
37:28Nathalie, les chiffres.
37:29Le PIB par habitant à Mayotte, c'est 9000 euros.
37:31Le PIB par habitant aux Comores, vous savez combien c'est ?
37:33Allez-y.
37:34700.
37:35On ne peut pas lutter contre ça.
37:36C'est d'abord une crise sociale avant d'être une crise migratoire.
37:39Comment on fait ?
37:40Donc, si je vous écoute, rien n'est possible.
37:43C'est à la France de donner l'aide au développement.
37:46C'est compliqué que vous aurez les mêmes difficultés.
37:47Avant de dire qu'on aura les mêmes difficultés, peut-être laissons-nous essayer nos mesures
37:53avant de tirer les enseignements de mesures que nous n'avons pas en vie en oeuvre.
37:56Regardez les visas touristiques du Maroc, qui ont été interrompus, ça n'a strictement
38:01rien changé.
38:02Il faut juste éviter les solutions à l'emporte-pièce et expliquer à tout le monde.
38:06Non, justement, ce n'est pas ce qu'on a.
38:07Ce ne sont pas des solutions à l'emporte-pièce qu'on a.
38:10C'est pour ça que je vous parle quand même d'un référendum constitutionnel.
38:13Là, ce ne sont pas des mesurettes, ce ne sont pas des mesures à l'emporte-pièce.
38:16C'est une vision globale pour réformer la question de l'immigration dans notre pays.
38:22Edwige Diaz, vice-présidente du Rassemblement National, un mot aussi sur ce qui se passe
38:26en Syrie.
38:27On vous entend peu, les députés du Rassemblement National, sur ce qui vient de s'y passer,
38:31le renversement du dictateur Bachar al-Assad.
38:34C'est une bonne ou une mauvaise nouvelle pour l'URN ?
38:38Pour l'URN, ce n'est ni l'un ni l'autre.
38:42Par contre, pour les Syriens, je ne sais pas parce que là, en fait, on a quand même
38:48un dictateur sanguinaire qui s'en est pris à son peuple, qui est remplacé par des islamistes
38:56tout autant sanguinaires.
38:58Donc moi, j'ai quand même beaucoup d'inquiétudes.
39:01Oui, enfin, je veux dire, les islamistes sont quand même des adeptes de la charia.
39:06Moi, j'ai quand même beaucoup d'inquiétudes.
39:08Quant au sort qui pourrait être réservé aux minorités, donc je pense aux chrétiens
39:12d'Orient, mais je pense aussi aux femmes.
39:15Je veux dire, on ne peut pas dire que les islamistes radicaux sont les meilleurs amis
39:22des droits des femmes.
39:23Donc j'attends de voir ce que cela va donner.
39:25Vous allez très vite en Allemagne, vous allez très vite en fait, en termes de jugement.
39:30Pour la Syrie, il vous faut du temps pour jauger les choses.
39:33C'est deux poids, deux mesures là, on est d'accord ?
39:36Non, voilà, c'est deux sujets complètement différents si vous voulez.
39:39Nathalie, vous avez une question sur Thierry Mariani ou Thierry Colabet ?
39:42Alors, si je résume, mais de façon totalement, qu'il y avait effectivement un dictateur
39:47sanguinaire au pouvoir, Bachar el-Assad, ça on le sait, les découvertes qu'il y
39:50a eu dans la prison sont une évidence.
39:52Vous dites que vous attendez de voir, parce qu'effectivement, les preuves pour l'instant
39:56des islamistes ne sont pas scientifiques à de bonnes conduites.
39:59Est-ce que ça veut dire que, dans l'hypothèse d'une victoire du Rassemblement National,
40:03des gens comme Thierry Mariani, qui sont allés fréquemment en Syrie, qui se sont
40:07même posés à côté de Nicolas B, alors vous allez me dire que Nicolas B il n'est
40:10plus chez vous, et que ce n'est pas le problème, avec une bouteille de, je ne sais pas quoi,
40:14de Rhône peut-être, à côté de la prison pour montrer que l'embargo finalement ce
40:18n'était pas le sujet, puisqu'on pouvait envoyer nos bouteilles de vin là-bas.
40:21Est-ce que ça veut dire que Thierry Mariani, il est disqualifié, puisqu'on avait parlé
40:26de lui pour peut-être ministre des affaires étrangères ou je ne sais pas quoi dans un
40:29gouvernement.
40:30Après des choses pareilles.
40:31Dans un gouvernement Rassemblement National.
40:32Les dictateurs sanguinaires, on a l'impression quand même que là, ce sont des fautes graves.
40:36En fait, les époques sont différentes, mais en l'occurrence, Bachar el-Assad, quand il
40:41était président de son pays, c'est normal qu'on ait des échanges institutionnels avec
40:47ceux qui sont au pouvoir.
40:48On est en 2019.
40:49Ça ne veut pas dire que vous saluez leur comportement, mais bon, en fait, ils sont
40:54au pouvoir.
40:55Ils ont été élus par leur peuple ou pas élus dans certains cas des dictatures.
40:58Mais en tout cas, demain, avec un gouvernement Rassemblement National et Marine Le Pen présidente
41:03de la République.
41:04Eh bien oui, en fait, on ne va pas faire de l'ingérence dans les pays.
41:07On va travailler avec tous les présidents des pays du monde.
41:11De vos membres.
41:12Quand on demandait qu'elles étaient les ministrables au sein du RN.
41:16Alors, je rappelle aux auditeurs que cette photo remonte à août 2019, pas forcément
41:20à la période où Jacques Chirac et tout le monde fréquentaient le père, le fils.
41:25Est-ce que ça veut dire que Thierry Mariani, alors après, on va voir qui a gagné quoi,
41:30qui a reçu des cadeaux.
41:32Ça, c'est en cours de traitement.
41:34Mais est-ce que ça veut dire que ça n'est pas possible ? On ne peut pas porter l'image
41:38de la France, la voix de la France, les négocier pour la France quand on a accepté et toléré.
41:43Il y a une symbolique.
41:45La photo, elle est prise à quelques centaines de mètres de la prison.
41:47Est-ce que c'est possible ?
41:49Non, la question, elle est simple.
41:50Oui, non, c'est possible.
41:51Vous êtes gêné par cette photo ou pas ?
41:53Vous avez assez de gens au Rassemblement national pour...
41:55Alors, je vous dis deux choses.
41:56Déjà, là, la vision est un peu anachronique parce que vous commentez une image qui a
41:59été prise en 2019.
42:00Nous sommes en 2024.
42:01Il s'est passé des choses entre-temps.
42:022019, ce n'est pas non plus 2022, là où nous aurions pu avoir un gouvernement RN.
42:08Et ce n'est pas non plus 2024 où nous aurions aussi pu avoir un gouvernement RN.
42:12Et en ce qui concerne les ministrables, vous êtes peut-être mieux informés que moi.
42:15Mais à part Jean-Paul Garraud à la justice, je n'ai pas entendu de nom de cadre du RN
42:22susceptible d'être ministre.
42:23Edwige Giaz, on va parler un instant du RN, de votre parti, qui a donc envoyé, pardonnez-moi,
42:30le livre de Jordane Bardella, ce que je cherche, à tous les adhérents qui ont récemment fait
42:36un don de 50 euros ou plus au parti.
42:39C'est ce qu'a révélé le Qatar Enchaîné cette semaine.
42:41Pourquoi cette décision ? Est-ce qu'il fallait gonfler les ventes du livre de Jordane Bardella ?
42:45Alors je précise qu'il perd un peu de vitesse, du coup j'ai regardé.
42:49Il a longtemps été à la deuxième place dans les ventes.
42:51Il serait passé dixième, si j'en crois les estimations du site de vente Edistat.
42:56Est-ce qu'il est en train de perdre du terrain ? Est-ce qu'il fallait réveiller tout ça ?
42:58Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
42:59Non, pas du tout.
43:00Le livre de Jordane Bardella, ce que je cherche, rencontre un succès fulgurant puisque je crois
43:06qu'on a dépassé les 140 000 ventes.
43:08Vous voyez bien qu'à chaque fois qu'il fait une séance de dédicace, il y a des centaines
43:12et des centaines de mètres de fils d'attente.
43:14Pourquoi avoir un préjuicible ?
43:16Les ventes se portent bien et tant mieux.
43:19L'idée qui a été la nôtre de proposer l'envoi du livre de Jordane pour tout don supérieur
43:24à 50 euros, c'est simplement parce qu'en fait les adhérents nous l'ont demandé.
43:29Maintenant le Qatar Enchaîné dévoile ce que vous venez d'indiquer.
43:33Écoutez, nous avons saisi nos avocats fiscalistes qui feront une réponse à la Commission nationale
43:39des comptes de comptes financiers.
43:40Il faut préciser, ça on ne l'a pas encore dit, que chaque don est défiscalisé et c'est
43:43ça en fait que soulève le cas.
43:45C'est pour ça que nous allons saisir nos avocats fiscalistes.
43:48Mais en tout cas, le livre de Jordane, les ventes se portent très très bien et d'ailleurs
43:53j'ai bien l'intention moi aussi de le lire pendant les vacances parce que je n'ai pas
43:56encore eu le temps de le faire.
43:57Edwige Diaz, vous restez avec nous, merci beaucoup.
44:00L'émission se poursuit avec notre second invité.
44:14Bonjour Julien Campany.
44:15Bonjour.
44:16Merci de nous avoir rejoint sur le plateau de questions politiques.
44:19Vous pouvez mettre le micro en face de votre bouche, ça sera plus simple parce que sinon
44:22vous allez prendre un torticolis, je serai embêtée pour vous.
44:24On a décidé de respirer un peu ce dimanche pour la dernière émission de l'année avec
44:29vous, vous êtes comédien.
44:30Vous sortez du conservatoire supérieur d'arts dramatiques, vous faites notamment partie
44:34de la troupe du Nouveau Théâtre Populaire et vous êtes l'auteur et l'interprète
44:39d'une pièce de théâtre absolument géniale sur la vie et la mort de Jacques Chirac,
44:44roi des Français.
44:45C'est le titre de la pièce que vous avez co-écrite avec le metteur en scène, Léo
44:50Cohen-Paperman.
44:51En réalité, vous vous êtes lancé tous les deux dans l'écriture de huit pièces
44:55de théâtre sur nos huit présidents de la Ve République et vous en avez déjà écrit
44:59à peu près la moitié parce qu'il y a aussi Génération Mitterrand et puis Dîner
45:03chez les Français avec VGE.
45:05Expliquez-nous cette idée, cette envie d'écrire sur des présidents au moment où les Français
45:11n'aiment plus leurs élus, au moment où les Français n'aiment plus la politique.
45:14Cette idée saugrenue vous est venue comment ?
45:17L'idée est venue du metteur en scène, Léo Cohen-Paperman, qui pendant des années,
45:22j'en faisais partie, montait des Shakespeare et notamment des pièces de Shakespeare sur
45:27les rois.
45:28On sait que Shakespeare a écrit La Guerre des Roses, qui est une grande épopée, une
45:32grande série théâtrale qui raconte de Richard II à Richard III toute la vie des rois d'Angleterre
45:38qui précède sa propre époque et donc qu'il a inventé comme ça cette mythologie théâtrale
45:43et collective pour les Anglais et Léo a eu cette idée un peu cocasse un jour à dire
45:48pourquoi on ne ferait pas la même chose avec nos propres rois à nous ?
45:50Pourquoi ces présidents, vous les voyez comme des rois ?
45:55Le titre c'est Jacques Chirac, roi des Français.
45:58Alors elle est ambiguë notre Ve République, d'accord, mais…
46:01Il y a plusieurs raisons à ça, déjà il y a cette phrase de De Gaulle quand il arrive
46:06en 58 et qui dit « j'ai résolu une querelle vieille de 169 ans », sous-entendu « j'ai
46:14résolu la contradiction entre la monarchie et la République » et cette Ve République,
46:20cette monarchie constitutionnelle comme certains la voient, on trouvait ça fertile
46:24théâtralement de la penser comme une histoire de roi et ensuite on voit bien que tous les
46:34présidents qu'on a eus jusqu'à maintenant se posent cette question, peut-être parce
46:37qu'ils sont tous héritiers de De Gaulle, cette question des deux corps du roi jusqu'à
46:41Emmanuel Macron qui citait le livre quand il est arrivé au pouvoir et nous théâtralement
46:45ça nous intéresse parce que les deux corps du roi tout simplement c'est comment transformer
46:49un personnage public, donc un corps qui est un corps collectif, qui n'appartient plus
46:56à lui, en corps mortel, c'est-à-dire quelque chose que nous avons tous en partage pour
47:01engager une catharsis avec les spectateurs.
47:04Alors c'est huit spectacles, je le redis, il y en a quatre qui sont écrits pour l'instant,
47:08vous avez commencé avec Jacques Chirac, ce qui peut paraître surprenant, vous auriez
47:12pu commencer, vous en avez parlé avec le général De Gaulle pour respecter la chronologie,
47:16pourquoi Chirac en premier ? C'est celui qui vous a le plus inspiré ?
47:19C'est venu comme ça et je pense que si c'est venu comme ça c'est parce que c'est le président
47:22de notre enfance et de notre adolescence, c'est le président de notre réveil politique,
47:26je pense que moi les premières manifestations que j'ai faites c'était contre la guerre
47:28en Irak, que le premier vote auquel j'ai participé c'était pour dire non au référendum
47:36de 2005, et donc il y a quelque chose de générationnel, et au-delà de ça, Chirac
47:43à lui tout seul, pour les gens d'aujourd'hui de 2024, il raconte quand même au moins 50
47:47ans de vie politique, et il permet de rassembler plusieurs générations.
47:51Est-ce que la monarchie est en danger aujourd'hui ?
47:53Je ne sais pas si j'aurai la capacité à répondre à cette question, mais je ne sais
48:00pas.
48:01Vous espérez ?
48:02Je ne sais pas.
48:03Vous ne savez pas ?
48:04Je ne sais pas.
48:05Alors justement, vous avez...
48:06Je ne vais pas faire de colle comme ma camarade, parce que le fait qu'on considère les choses
48:12comme une monarchie, ça vient des monarques ou ça ne vient pas des Français qui ont
48:17besoin d'être en extase devant leur président ? Quand on voit les meetings avec des gens
48:20qui s'arrachent les vêtements en entendant des gens qui vont s'y faire, ce n'est pas
48:24totalement naturel ?
48:25Il y a plusieurs théories là-dessus, moi je crois assez à celle qui dit qu'en France,
48:32particulièrement en France, les gens attendent toujours une figure providentielle pour ensuite
48:36la transformer en bouc émissaire, et ça c'est vraiment la trajectoire d'écriture
48:38de chaque spectacle, c'est ce que Martel le met en scène à chaque fois, c'est que
48:43les gens attendent une forme de sauveur.
48:45Ils veulent qu'on leur monte, presque ?
48:47Oui, je crois qu'il y a...
48:48Pour les faire rêver ?
48:49Vouloir qu'on nous monte, peut-être que c'est un désir de théâtralité, donc peut-être
48:53qu'il y a un désir comme ça.
48:54Alors en tout cas, elles sont très réactives, comme le public, effectivement, vous sollicitez
48:59beaucoup pendant la pièce de théâtre, il y a un moment qui est super bluffant, vous
49:04parlez avec des gens du public et vous leur demandez leur date de naissance, et à partir
49:10de la date de naissance, vous êtes tellement dans ce personnage, dans ce Jacques Chirac
49:13que vous connaissez par cœur, que la moindre date, vous êtes capable de dire précisément
49:17ce que Chirac faisait dans ce moment-là.
49:19J'ai envie de vous donner ma date à moi de naissance, je me déshabille, 1975, Jacques
49:25Chirac, c'était quoi à ce moment-là ?
49:271975, il est Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, ça se passe, c'est très dur...
49:33Ça se passe pas très bien, la relation avec Giscard, 1975, c'est vraiment le Chirac,
49:40ce qu'on appelle le Chirac conquérant, le Chirac qui développe un peu son personnage
49:46à la fois gourmand et coincé, libre et contraint, voilà, il y a 1975, on est en pleine crise
49:53pétrolière, on est en pleine crise économique, il y a le fléau du chômage, et il va, comme
49:56ça, lancer le grand plan de relance de 1 milliard de francs, voilà.
49:59C'est marrant parce que quand on vous entend parler, vous avez une bonne note, vous pourriez
50:04remporter le concours de l'ENA, quand on vous entend parler, on entend quasiment le
50:10ton de la voix de Jacques Chirac, on a l'impression que ça a été facile pour vous de réussir
50:16à parler comme lui, et pendant tout le spectacle, vous parlez comme lui, et on s'y méprend.
50:20Oui, il y a ce désir d'incarnation, c'est-à-dire qu'il a été tellement caricaturé.
50:24Et il est facile en fait, il joue ?
50:26Je ne sais pas si c'est facile, vous savez, quand on travaille un rôle, et surtout quand
50:29c'est un personnage réel, d'abord on fait un grand chemin vers le rôle, on se documente,
50:33on s'intoxique, on s'obsessionne, et puis il y a un moment où je ne sais pas trop
50:36comment, ça rentre dans l'inconscient, et le rôle vient plus à nous qu'on va vers
50:39lui, et il y a un moment où il était là, voilà, je ne sais pas trop, en tout cas,
50:43je ne sais pas si c'était Chirac lui-même, mais en tout cas le personnage que nous avons
50:45là.
50:46Parce que pareil, quand vous discutez avec les gens dans la salle, vous parlez comme
50:48Chirac, vous vous exprimez comme lui, vous faites des phrases magnifiquement creuses,
50:53c'est la perception que vous avez du politique ? Les politiques sont toujours d'accord avec
50:58la personne qu'ils ont en face d'eux, et ils ne disent pas grand-chose ?
51:01En l'occurrence, c'est vraiment Chirac, et Chirac, je trouve qu'il a l'art de l'interaction,
51:07de la sympathie, de la chaleur humaine, et en effet, d'être capable de déployer des
51:13torrents de phrases qui sont...
51:15Par exemple ?
51:16Vous voulez que je parle vraiment comme lui ? Quand je n'ai pas le costume, je suis un
51:20petit peu plus réservé, mais en tout cas, dans sa manière de parler, il y a quelque
51:25chose qui me fascine, qui est de l'ordre du sensuel, chaleureux, et en même temps toujours
51:33quelque chose d'un petit peu pudique, masqué, réservé, contraint, et c'est cette contradiction
51:39à la fois libre et prisonnière, convenable, exactement, et ça c'est assez fascinant pour
51:45un acteur d'être au cœur d'une forme de contradiction, et après c'est savoureux de
51:48voir comment il étire, plus que de raison les voyelles, et plus que de raison les consonnes.
51:56C'est un vrai personnage de théâtre, Jacques Chirac, jusqu'à la caricature.
52:01Moi je trouve que les plus grands personnages de théâtre, c'est ceux qui sont les plus
52:05mystérieux, qui sont les plus incertains, qui sont le plus sur le fil, et lui, je pense
52:10qu'il a épousé tous les masques, aussi bien d'un point de vue idéologique que d'un point
52:13de vue de l'incarnation, et pour un acteur, c'est fascinant.
52:16Quand je le vois bouger, par exemple, je suis à la fois mort de rire et fasciné,
52:20il y a quelque chose chez lui, on dirait un grand oiseau, surpuissant, mais qui n'arrive
52:24jamais à décoller.
52:25Moi ça c'est passionnant à incarner.
52:26Et à la maison, chez vous, quand vous étiez petit, vous parliez politique beaucoup ?
52:30Pas forcément.
52:31Qu'est-ce que ça fait ? Parce qu'honnêtement, on se passionne pour des choses pareilles.
52:34Quel rapport vous avez à la politique ?
52:35Nous c'est notre cas, mais on n'est pas totalement normal, ou normaux, parce qu'il y a quelque
52:41chose de dingue, à prendre par cœur la vie de Chirac, vous pourriez faire du Marivaux,
52:44ou je ne sais pas quoi, des trucs plus contemporains.
52:45Il en fait aussi, il fait beaucoup de pièces spéciales.
52:48Pourquoi vous avez chopé ça ?
52:50Encore une fois, c'est venu vraiment de Léo Cohen-Paperman, qui lui a baigné par son
52:53père, Philippe Cohen, dans une famille de journalistes, de journalisme politique.
52:57Moi, j'ai plutôt le goût de l'incarnation, et le goût des défis un petit peu à l'américaine.
53:06Qu'est-ce que c'est que de se transformer ?
53:07Donc c'est la performance, en fait, qui vous plaît ? Vous n'avez pas un rapport particulier
53:12à la politique ?
53:13Bien sûr que si, je suis passionné par ce qui nous réunit, par ce qui nous rassemble,
53:19et je suis passionné par le théâtre politique.
53:20Alors pas par le théâtre militant, ça c'est une vaste question, il nous faudrait plus de
53:23temps pour y répondre.
53:24Mais moi, je fais partie de ce collectif qui s'appelle le Nouveau Théâtre Populaire,
53:28et qui se pose la question, justement, je pense que le théâtre est fondamentalement
53:32interactif, et fondamentalement démocratique.
53:34Donc à partir de là, on se pose la question politique, et les figures politiques, et la
53:40vie politique en elle-même est une quintessence de la vie politique.
53:43Moi je vois plutôt d'une famille de professeurs, et je pense que parfois il y a plus de vie
53:47politique dans une salle de classe que dans un conseil des ministres.
53:49Et François, vous devez 5 secondes !
53:50Parce que je l'aime.
53:51Je n'aime pas Jacques Chirac, j'aime le personnage que j'ai créé, et en fait, je pense que
53:55quand on est acteur, on a un peu ce devoir de se mettre par empathie dans la logique
54:00de l'autre.
54:01Donc c'est une forme d'amour, mais je pense que c'est de l'amour qui n'est pas respectueux.
54:05Merci infiniment, Julien...
54:07Sarkozy, Hollande en même temps.
54:10Julien Campagny, je ne commence pas à rappeler le titre de la pièce qui est en train d'être
54:14jouée, co-écrite par Léo Cohen-Popperman, La vie et la mort, de Jacques Chirac, Roi
54:18des Français, c'est jusqu'au 28 décembre, Théâtre de la Porte Saint-Martin, Courrez-y
54:22parce que vraiment, moi j'ai adoré, bientôt effectivement Nicolas Sarkozy, François Hollande,
54:26et puis à Avignon cet été, vous rejouerez à priori, Mitterrand et le dîner chez les
54:30Français de Valéry Jusquin.
54:31C'est destin.
54:32Merci également Edwige Diaz d'être venue sur le plateau de Questions Politiques, merci
54:36à toute l'équipe de Questions Politiques, Fabienne Lemoyne à la rédaction en chef,
54:39à Maurie Bauchet à la programmation, sans oublier toute l'équipe technique.
54:43Je vous souhaite de très très belles fêtes de fin d'année.
54:45Je vous dis à la semaine prochaine, le 5 janvier.