Dans la première partie de l'émission, Caroline de Camaret reçoit Bernard Quintin, ministre des Affaires étrangères de la Belgique.
En seconde partie, « Les réussites de l'Union Européenne, protection des consommateurs, données personnelles, Erasmus... »
Avec :
- François Kalfon, député européen « Socialistes et Démocrates » de la France,
- Agustin Reyna, directeur général du Bureau européen des Unions de Consommateur.
Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.
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NewsTranscription
00:00France 24 LCP. Public Sénat présente.
00:05Générique
00:10...
00:25Bonjour à tous et bienvenue pour Ici l'Europe.
00:29Alors le dernier conseil européen de la présidence hongroise a porté sur la place de l'Europe dans le monde le 19 décembre.
00:37Et nous en parlons, nous avons le plaisir d'en parler en duplex depuis Bruxelles avec le ministre des Affaires étrangères de Belgique, Bernard Quintin. Bonjour.
00:47Bonjour Madame.
00:49Le parti Mouvement réformateur qui est libéral proche du groupe Renew vous a proposé ce poste de chef de la diplomatie au départ de votre prédécesseur qui devient commissaire européenne.
01:01Alors précisons que la Belgique c'est un état membre fondateur au corps de l'Union européenne avec près de 12 millions d'habitants qui en pleine crise politique depuis les élections de juin.
01:10Vous appartenez donc à un gouvernement de gestion et vous êtes d'ailleurs un diplomate chevronné, Monsieur Quintin, ayant été en poste à Varsovie, à Londres, à Kinshasa, à Rio, au Burundi, à la représentation permanente auprès de l'Union européenne.
01:24Alors justement on va faire un tour d'horizon des crises multiples.
01:28C'est ce qu'a fait d'ailleurs le dernier sommet sous présidence hongroise de décembre.
01:34Quels sont les résultats selon vous ?
01:37Le sommet du 19 décembre a pu arriver à un certain nombre de conclusions.
01:43La conclusion principale je dirais c'est la réaffirmation pour autant que de besoin de notre soutien plein et entier à l'Ukraine dans la guerre qu'elle mène contre l'agression injustifiée de la Russie.
01:54On a aussi pu pendant ce sommet parler des relations avec un certain nombre de partenaires stratégiques comme le Royaume-Uni et l'Inde.
02:03Un point qui est très important pour l'Europe et alors singulièrement pour la Belgique qui est une économie très ouverte.
02:08Et il est important que nous travaillions à notre autonomie stratégique et donc que nous travaillions avec tous nos partenaires pour assurer la prospérité des européennes et des européens.
02:18La veille du sommet du 19 décembre il y a eu aussi un sommet avec les Balkans occidentaux qui sont donc notre voisinage proche des pays partenaires avec un certain nombre d'entre eux qui sont candidats.
02:31Je suis assez fier d'ailleurs que pendant la présidence belge au premier semestre de cette année on ait pu tenir un certain nombre de conférences intergouvernementales.
02:40Entre autres avec le Monténégro qui est vraiment sur le bon chemin dans tout le travail assez important il faut le rappeler pour l'adhésion.
02:50Et le dernier point que je voudrais souligner c'est évidemment les discussions qui ont eu lieu au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement et que nous avions eu au niveau des ministres d'affaires étrangères le lundi 16 décembre sur l'évolution de la situation en Syrie.
03:04Commençons par ce dossier syrien en effet le président Bachar al-Assad chassé du pouvoir le 8 décembre par une coalition d'islamistes.
03:11Les 27 ont réaffirmé les conditions d'une reprise de leur relation avec Damas.
03:16Une Syrie plurielle respectant les minorités y compris le droit des femmes.
03:21En échange on devrait lever d'ailleurs certaines sanctions. Est-ce que ça vous paraît se présenter bien ?
03:27Il faut d'abord comme je le disais se réjouir de la fin d'un régime dictatorial exécrable et criminel vis-à-vis de sa propre population.
03:3753 ans de dictature de la famille Assad.
03:40C'est en effet un paysage relativement morcelé encore pour le moment qui est en place en Syrie et nous appelons les nouvelles autorités syriennes à respecter l'intégrité et la souveraineté du pays.
03:52De respecter les droits fondamentaux et vous l'avez rappelé le droit des minorités, la protection des minorités mais aussi les droits des femmes dont j'aime bien toujours souligner que ce n'est pas une minorité.
04:01Bien au contraire et bien entendu travailler aussi avec tous ces différents groupes pour une solution inclusive et globale pour l'avenir de la Syrie.
04:09Ce sont les conditions qui sont importantes pour que la Syrie puisse travailler à son propre développement et être un facteur de stabilité dans une région qui en a bien besoin.
04:18Alors l'Union Européenne veut aussi soulever la question du devenir des bases militaires russes en Syrie.
04:23Plusieurs états membres réclament que les nouveaux dirigeants de Damas exigent le départ des russes.
04:28Est-ce qu'on doit en faire un préalable pour vous à la négociation ?
04:32Il ne faut pas non plus. Je pense qu'on multiplie les conditions préalables.
04:36C'est évident que la condition de la présence de ces bases russes est importante.
04:44Je dirais le simple fait qu'elle soit là et qu'il est évidemment intéressant d'abord et avant tout pour les Syriens que ces bases n'y soient plus.
04:52Est-ce qu'il faut le mettre comme condition préalable pour tout contact ou tout soutien à la Syrie ?
04:57Ce n'est pas la position de la Belgique pour le moment. Certains états membres se sont exprimés comme cela.
05:01On cherche bien sûr comme toujours un consensus.
05:04Mais quand on voit le rôle extrêmement négatif que la Russie a pu jouer avec un soutien inconditionnel à un régime criminel, on peut en tirer des conclusions.
05:14Je note aussi que ces bases servent d'acheminement et même d'entraînement pour un certain nombre de milices russes qui sont envoyées sur des théâtres en Afrique.
05:23Donc ce n'est certainement pas un rôle positif qui est joué et ça on doit en tenir compte.
05:27Monsieur Quintin, votre gouvernement belge a gelé les demandes d'asile syriennes, ce que la France n'a pas choisi de faire au cours des dix dernières années.
05:3435 000 Syriens ont bénéficié de la protection de la Belgique.
05:37La Syrie, il vous semble qu'elle va être considérée vite comme un pays sûr pour les réfugiés.
05:42Ça ne va pas d'ailleurs générer beaucoup plus d'attentes encore dans les dossiers ?
05:46Alors ce qui a été décidé, c'est la suspension de l'examen des dossiers en cours.
05:51Donc on ne parle pas des gens qui ont déjà le statut de réfugiés ou le statut de protection provisoire,
05:58mais bien des personnes qui sont arrivées dernièrement et qui ont demandé le statut de réfugiés.
06:04Donc c'est ça qui a été suspendu.
06:06Assez naturellement évidemment, il y a quand même un changement fondamental sur le terrain
06:10et donc ce n'est pas le moment de prendre de décisions positives ni négatives d'ailleurs dans l'examen de ces dossiers.
06:16Ça c'est une première chose.
06:18Le retour des réfugiés répond à trois principes.
06:23Il faut qu'il soit volontaire, il faut qu'il soit sûr, il faut qu'il soit digne.
06:26Et ces principes seront évidemment respectés par mon gouvernement.
06:30C'est absolument fondamental.
06:32Maintenant ce que je vois quand même avec vous, c'est qu'il y en a plutôt,
06:35et certainement dans les pays limitrophes de la Syrie, un mouvement inverse.
06:39Il y a plutôt un flux de réfugiés qui étaient au Liban, en Jordanie ou en Turquie qui rentrent en Syrie
06:46et c'est certainement une bonne chose, c'est certainement une aspiration.
06:49Vous savez dans ma carrière, j'ai pu toucher à cette question des réfugiés très régulièrement
06:53quand j'étais au Congo ou au Burundi.
06:56Et ce que j'ai pu constater dans ces camps de réfugiés, c'est l'envie fondamentale de ces personnes
07:01de pouvoir rentrer chez elles parce que c'est chez elles
07:04et parce qu'elles veulent contribuer à la reconstruction de leur pays.
07:07Et c'est certainement ce qui va se passer pour la Syrie aussi.
07:10Mais il faut y aller étape par étape.
07:12Oui mais la précipitation de l'Autriche à renvoyer des Syriens
07:15ou de l'Allemagne à annoncer finalement aussi le gel des demandes,
07:18est-ce que ça ne témoigne pas d'une frébrilité face à la montée de l'extrême droite dans ces pays
07:23en se positionnant comme très ferme sur les questions migratoires ?
07:28Mais ça n'est en tout cas pas la position du gouvernement belge
07:31et c'est cette position-là que je défends.
07:33Les questions des réfugiés répondent à un certain nombre de critères
07:38qui sont des critères légaux et nous nous y tenons.
07:42Alors, dernier sommet de cette présidence hongroise
07:45où participaient Antonio Costa, président du Conseil européen
07:50et puis Kaya Kallas, la nouvelle chef de la diplomatie.
07:53Les 27 chefs d'État et de gouvernement
07:55tentent d'envoyer un signal KLR au président américain
07:58sur leur soutien à Kiev en soulignant tout d'abord
08:01que tout accord de paix doit impliquer l'Ukraine
08:05et ensuite impliquer aussi les Européens.
08:08Mais est-ce qu'on est encore dans le jeu ?
08:11On est totalement dans le jeu.
08:13Comme je le disais au début de cette interview,
08:16l'Union européenne a réitéré pour autant que de besoin
08:19son soutien plein et entier à l'Ukraine et au président Zelensky
08:22dans la guerre qu'il mène contre l'agression russe.
08:26Cela est bien entendu maintenu.
08:29Rien à propos de l'Ukraine ne peut être décidé sans les Ukrainiens.
08:32Ce sont les Ukrainiens qui se battent pour leur survie.
08:34C'est à eux de décider si et quand ils veulent entrer en négociation
08:39avec leur agresseur, que ce soit directement ou indirectement.
08:42Ce n'est certainement pas à nous de le déterminer.
08:44Quand je dis nous, c'est nous Européens,
08:46mais c'est aussi nous les alliés, c'est aussi nous les amis,
08:49c'est aussi nous les Américains.
08:50Je pense qu'il faut quand même fondamentalement respecter
08:53la volonté des Ukrainiens de ce point de vue-là.
08:55C'est pour ça que nous soutenons l'Ukraine.
08:57C'est pour que si des négociations doivent avoir lieu,
09:00les Ukrainiens puissent arriver à cette table des négociations
09:02les plus fortes possible.
09:04Voilà, ça c'est vraiment notre position.
09:06On l'a réaffirmée et nous nous y tiendrons.
09:09D'autant que les Européens ont débloqué 30 milliards d'aides financières
09:13à l'Ukraine en 2025, deux tiers de leurs besoins,
09:17une grande partie pour acheter des armes d'ailleurs.
09:20Volodymyr Zelensky a néanmoins pressé, vous l'avez entendu,
09:23les Européens à ne pas abandonner son pays,
09:25mais à faire preuve d'unité, y compris avec les Américains.
09:28Est-ce qu'il y a une chance tout de même que Donald Trump,
09:31décidant de beaucoup de choses,
09:34les choses se négocient au-dessus de nos têtes,
09:37entre Trump, Poutine et Zelensky, sans nous ?
09:40Ça, l'avenir nous le dira.
09:44L'Union européenne et chacun des États membres
09:47est totalement derrière l'Ukraine.
09:50Nous les soutenons, comme vous l'avez dit, avec des fonds importants.
09:53De ce point de vue-là, la Belgique est très fière
09:56d'être parmi les penseurs et les fondateurs d'un fonds Ukraine
10:01qui permet justement de soutenir les Ukrainiens.
10:04Nous avons d'autres efforts à faire.
10:06Il faut bien sûr mieux soutenir l'industrie de défense ukrainienne, mieux l'intégrer.
10:10Ces questions, on en discute, mais on les met en œuvre aussi.
10:14Est-ce que demain, il y aura des négociations
10:17entre les Américains, ou sous l'égide des Américains,
10:20entre le président Zelensky, le président Trump,
10:22ou entre les Ukrainiens et les Russes ?
10:24Nous, nous le verrons.
10:26Mais il y a une chose qui est certaine,
10:28c'est que nous resterons toujours, nous, les voisins de l'Ukraine.
10:31Alors, Ferrar, le président français ne participait pas au sommet européen
10:35parce qu'il était à Mayotte, au chevet des victimes du cyclone Shido.
10:39Mais cela n'a pas empêché de rencontrer Volodymyr Zelensky,
10:44avec qui il a discuté, de l'envoi de troupes sur le sol ukrainien
10:48pour garantir un éventuel cessez-le-feu.
10:51Ce geste, finalement, cette discussion, ne fait pas l'unanimité.
10:54Vous êtes critique ? C'est trop tôt ?
10:59C'est-à-dire que si on parle d'une mission de maintien de la paix,
11:04c'est trop tôt pour en parler, tout simplement parce qu'il n'y a pas la paix.
11:08Pour une mission de maintien de la paix, les mots ont un sens.
11:11Il faut d'abord qu'il y ait la paix.
11:13Est-ce que c'est trop tôt pour en parler ? Peut-être pas.
11:16Mais c'est en tout cas certainement trop tôt pour prendre une décision dans ce cadre-là.
11:20On peut parler de tout.
11:21Ça, c'est quand même, je trouve, une des forces de l'Union européenne.
11:24C'est qu'on n'est pas toujours d'accord sur tout,
11:26mais on a en tout cas toujours cette capacité à discuter de tout
11:29et à tenter de trouver des solutions ensemble sur tous les problèmes.
11:33Quand Trump menace, justement Donald Trump menace aujourd'hui encore
11:38les Européens finalement de droits de douane intempestifs,
11:42en particulier s'ils n'achètent pas assez de gaz naturel ou de pétrole aux États-Unis.
11:47D'ailleurs, les Européens se demandent si ça n'est pas un levier de négociation,
11:52l'achat de gaz naturel et d'armes.
11:54Comment réagir dans le fond ?
11:56D'abord, on va voir ce que le président Trump fera à partir du 20 janvier
12:00quand il aura prêté serment pour son deuxième terme de président.
12:04On écoute évidemment et on analyse très attentivement ce qu'il dit.
12:08Il faut reconnaître une certaine constance dans ses prises de parole.
12:11Donc ce sont quand même des éléments qu'on doit analyser le plus finement possible.
12:16Nous savons que le président Trump et son administration
12:19seront probablement plus transactionnelles que l'administration actuelle.
12:23Il faut qu'on s'y prépare.
12:25Et c'est pour ça que je parlais tout à l'heure de l'importance
12:27de travailler sur notre stratégie autonomique ou « open strategic autonomy »
12:31comme on dit en bon français,
12:33parce que nous devons diversifier nos partenaires.
12:36Maintenant, les États-Unis ne sont pas seulement un partenaire,
12:38c'est quand même un allié.
12:40Et ça, tout le monde s'en souvient aussi de l'autre côté de l'Atlantique.
12:4410% de droits de douane plus élevés,
12:48c'est d'après une étude de Goldman Sachs il y a 2-3 semaines,
12:51c'est 1% du PIB européen.
12:53Donc c'est évidemment très très important.
12:55Le piège serait de tomber dans une forme de guerre d'isolationnisme
13:00ou de guerre des tarifs.
13:02C'est en tout cas pas la volonté de l'Union européenne.
13:05Nous devons nous préparer, comme je le disais,
13:07nous devons diversifier aussi nos partenariats.
13:10C'est pour ça, par exemple, que l'accord Mercosur,
13:13et j'entends bien les interrogations qu'on peut avoir sur cet accord-là,
13:17est aussi important.
13:19On parle d'un marché de 270 millions de personnes
13:22pour lequel on pourrait augmenter et intensifier nos échanges.
13:25– Vos agriculteurs ont protesté contre cet accord ?
13:27– Bien sûr, une partie du monde agricole belge a protesté
13:31et nous ne sommes pas sourds à ces protestations.
13:34Et nous sommes surtout très attentifs aux préoccupations qui sont exprimées
13:39et nous devons y répondre.
13:41Vous savez, la Belgique, vous l'avez rappelé,
13:43pays moyen, 12 millions d'habitants,
13:45plus de 80% du PIB belge dépend du commerce international.
13:49Donc notre intérêt, c'est d'avoir des bons accords commerciaux
13:52et les meilleurs accords commerciaux possibles
13:54dans lesquels tous les intérêts des deux parties se retrouvent.
13:58Nous avons, dans la nouvelle négociation de cet accord à partir de 2019,
14:02la Belgique a été parmi les pays qui ont plaidé pour qu'il y ait des clauses légales
14:06qui assurent la lutte contre le changement climatique,
14:09la déforestation, les droits sociaux aussi.
14:12Et nous avons toujours, comme Belgique, insisté auprès de la Commission
14:15pour que, justement, les particularités d'un certain nombre de secteurs
14:19de notre agriculture soient prises en compte.
14:22Nous devons maintenant analyser l'accord
14:24et faire en sorte que les clauses de sauvegarde
14:27qui sont prévues dans l'accord soient bien consolidées
14:30et puissent être mises en œuvre si on détecte de véritables problèmes
14:34comme on peut le prévoir plus ou moins maintenant.
14:37Les élections législatives belges se sont tenues le 9 juin
14:40en même temps que les européennes et les régionales
14:42et ont bouleversé votre paysage politique national.
14:45Le N-VA, le parti nationaliste indépendantiste
14:49qui appartient aux conservateurs et reformistes,
14:52est arrivé en tête, devançant le Vlaams Belang,
14:54parti nationaliste flamand lié au Patriote pour l'Europe,
14:58pour que nos téléspectateurs comprennent que c'est la droite la plus radicale.
15:02Monsieur Quintin, votre Premier ministre, Alexandre De Croo,
15:06est chargé de gérer les affaires courantes jusqu'à la désignation de son successeur
15:10et vous n'avez pas l'air de vous inquiéter tellement de ces crises politiques
15:14ni de la nécessité de faire des coalitions à la différence des Français.
15:18Alors c'est-à-dire que la coalition, elle est quasiment consubstantielle
15:22à la vie politique belge.
15:24On a un scrutin proportionnel et tout scrutin proportionnel
15:27amène quasiment automatiquement en lui-même la nécessité de faire des coalitions.
15:31Vous y ajoutez la petite pincée de celle belge où, comme vous le disiez,
15:35le Premier ministre Alexandre De Croo, il est membre de la famille libérale.
15:38Le paysage politique belge est complexe parce que la structure belge
15:42et la réalité belge est complexe.
15:44Donc c'est vrai que cela fait six mois que des négociations sont en cours
15:48pour former un nouveau gouvernement.
15:50Moi, je ne dis pas que c'est bien.
15:52Je pense comme citoyen, ce que je suis d'abord et avant tout,
15:55il est important qu'on ait un nouveau gouvernement,
15:57d'autant qu'on fait face, comme à peu près tous les pays européens
16:00et au-delà de l'Europe, à une situation budgétaire qui n'est pas simple.
16:04Donc des choix difficiles doivent être opérés.
16:07Et pour ça, on a besoin d'un gouvernement de plein exercice.
16:11Mais c'est vrai qu'on n'est pas en panique ou en interrogation,
16:16peut-être comme nos amis français, face à la nécessité de négocier.
16:22Vous savez, nous le faisons non seulement avec différents partis,
16:25mais nous le faisons même dans différentes langues.
16:27Donc c'est quelque chose qu'on a l'habitude de faire.
16:29Chaque pays a son histoire et les systèmes électoraux
16:32correspondent aussi à l'histoire de chaque pays.
16:35Donc je ne porte pas de jugement ici.
16:37Je dis simplement, pour rassurer mes amis français, c'est possible, c'est faisable.
16:43Et pour celles et ceux qui connaissent la Belgique,
16:45malgré le fait qu'on vit dans des coalitions qui ne sont pas toujours informées,
16:48il y fait quand même bon vivre.
16:50Merci à vous pour ces mots qui seront les mots de la fin.
16:53Bernard Quentin, tout de suite, à suivre.
16:56Un débat au Parlement européen.
16:59Je vous retrouve avec mes confrères de la chaîne parlementaire
17:04pour parler de l'Europe qui réussit.
17:07Oui, de ses réussites européennes, c'est tout de suite.
17:16Bienvenue au Parlement européen pour cette émission de fin d'année
17:19alors que l'Union européenne fait face à des défis anxiogènes.
17:22Nous avons choisi de vous présenter ses principales réussites,
17:26en tout cas celles qui ont un impact sur votre vie de citoyen européen.
17:31Un club de démocratie au modèle social développé,
17:35l'Union européenne se distingue par la protection de ses 450 millions de consommateurs.
17:40Par exemple, les Européens bénéficient d'une garantie minimale de deux ans
17:44sur tous les produits, obligeant les commerçants à les réparer, les remplacer ou les rembourser.
17:50L'UE garantit aussi une traçabilité alimentaire
17:54et des normes de production les plus exigeantes au monde
17:57sur l'origine des produits que nous mangeons.
17:59L'Europe des 27 se targue aussi de préserver notre vie privée
18:03par un arsenal inédit de protection de nos données personnelles
18:07mis en place il y a cinq ans.
18:09On parlera de cet espace de libre circulation des personnes
18:12avec un continent européen ouvert aux échanges entre jeunes étudiants
18:16et ce fameux programme Erasmus,
18:18programme d'échange dont 14 millions de personnes ont déjà bénéficié
18:22depuis sa création en 1987.
18:25Pour en parler, nous accueillons sur ce plateau François Calfon.
18:28Bonjour, vous êtes eurodéputé français,
18:30membre du groupe des sociodémocrates ici au Parlement européen
18:33et puis je précise que vous êtes membre de la commission transport ici au Parlement.
18:37Nous accueillons également Agustin Reyna, bonjour.
18:39Bonjour, enchanté.
18:40Vous êtes directeur général du Bureau européen des consommateurs.
18:43C'est une association qui regroupe 44 organisations de consommateurs
18:48dans 31 pays en Europe.
18:50Est-ce que les consommateurs européens, vous diriez qu'ils sont les mieux lotis au monde ?
18:55En fait, on a fait tellement beaucoup de progrès ces dernières années
19:00qu'on peut dire qu'en comparaison, les Européens sont très bien protégés.
19:05N'importe le domaine, soit la protection de la sécurité alimentaire ou les achats en ligne,
19:13les consommateurs européens ont un niveau de protection si élevé,
19:17l'un des plus élevés du monde.
19:21François Calfon, vous êtes membre de la commission transport.
19:24Il y a aussi cet exemple des droits des passagers aériens européens qui ont été étendus.
19:29Vous diriez que les consommateurs européens sont mieux lotis que les Asiatiques, que les Américains ?
19:33Ils sont indubitablement bien plus protégés.
19:37Vous avez un aléa, vous avez du surbooking, de la surréservation,
19:41vous êtes remboursé, vous avez même une grille tarifaire sur les retards dans le transport aérien
19:46qui vous permettent d'avoir accès directement à des remboursements puisqu'il y aura une nouvelle loi.
19:51Les remboursements seront obligatoirement en cash pour pouvoir se payer un billet d'avion.
19:56Vous avez un droit que peu de gens connaissent mais qui est important,
19:59c'est le droit à l'accompagnement dans les transports pour les personnes en situation de handicap.
20:04Par rapport à une expérience client, on ne va pas se mentir, dans les compagnies low-cost qui sont un peu difficiles,
20:09l'Europe les protège des abus qui peuvent être là.
20:13Demain, nous pourrons étendre ces droits.
20:16On va se battre pour, c'est mon mandat au Parlement européen,
20:20que vous ayez exactement les mêmes droits dans le transport ferroviaire.
20:25Que demain ou après-demain, vous puissiez d'une seule réservation faire un voyage de Paris à Syracuse,
20:32de Paris à Saragosse, où vous allez pouvoir mêler un transport en avion, un transport en train,
20:41tout cela sur un seul et même billet.
20:44Et tout cela, peut-être, ce sera mon combat, de façon européenne,
20:49pour ne pas laisser le soin, suivez mon regard, à des plateformes américaines de faire les billets en Europe.
20:55C'est pour ajouter la importance de faire les choses plus faciles pour les consommateurs, pour prendre les trains.
21:01Parce qu'à la fin, si on voulait aussi que les consommateurs aient parti de la transition écologique,
21:07c'est nécessaire de donner des alternatives à voler en Europe.
21:11On est en train de concilier consommation et écologie avec la directive contre l'obsolescence programmée,
21:17c'est-à-dire qu'on va réparer les produits qu'on achète et savoir comment et où ils sont produits, finalement.
21:23Et ça, c'est quand même assez novateur comme concept.
21:26C'est très novateur en Europe, et c'est une des premières lois du monde,
21:31où on protège les consommateurs aussi des points de vue de la durabilité des produits.
21:36Parce qu'à la fin, les produits coûtent de l'argent, et si on doit les changer très souvent,
21:41ce n'est pas bon pour les économies.
21:44Donc, cette nouvelle loi va permettre aux consommateurs d'avoir des droits à réparer le produit,
21:51mais aussi de faire plus facile la réparation.
21:54Par exemple, on met en disposition des pièces détachées,
21:59ça va permettre aussi plus facile d'avoir un marché de doucement qui est si attractif pour les consommateurs que les nouveaux produits.
22:06François Calfon, ce droit à la réparation pour les produits achetés par les consommateurs européens,
22:11là, on est en plein dans le développement durable.
22:13Non, mais c'est formidable.
22:14Mais moi, je voulais, puisqu'on est à quelques jours du sapin de Noël, dire pourquoi on est pleinement protégé.
22:19Finalement, quand je me regarde, parfois, je me désole, mais quand je me compare, je me console.
22:24Et nous avons un risque énorme, je le dis avec force, ça va répondre à votre question.
22:28Chine est émue, les plateformes chinoises qui arrivent avec des enveloppes dans lesquelles on place des produits qui n'ont pas de norme CE.
22:35Ça veut dire le nounours de l'enfant qui est en norme CE, l'enfant prend le nounours bleu du nounours, il s'étouffe.
22:42Ça veut dire, c'est un article ce matin dans la presse même, sur les textiles que vous achetez, sans qu'il y ait les contrôles nécessaires,
22:49660 produits chimiques invasifs sur les ventes qui sont réalisées sur ces plateformes.
22:57Je veux dire, parce qu'on pourrait se faire plaisir longtemps, et on aurait raison de le faire,
23:01on pourrait rajouter en matière de qualité alimentaire, les AOP, les IJP qui sont maintenant européennes,
23:08mais il y a comme ça des brèches dans le bouclier sanitaire qualitatif européen
23:15et qui peuvent remettre en cause la sécurité des Européens, je parle de Chine est émue,
23:20à mes yeux, qu'il faut interdire en application du principe de précaution.
23:24– Il y a des trous dans la raquette, vous dites vous aussi ?
23:27– Oui, en fait, on a un gros problème en Europe par rapport à ce type de plateforme,
23:32qui voit des produits qui ne sont pas conformes.
23:34On a des consommateurs qui achètent chaque jour des produits, avec des produits chimiques,
23:40qui sont très mauvais, pas seulement pour les consommateurs, mais aussi pour la nature.
23:44Donc on a vraiment un gros problème, on a des lois, et on a de très bonnes lois qui ont été adoptées,
23:49notamment la loi sur les services digitaux, et en fait, mon organisation a fait déjà une action
23:57en contre des témours, et on attend aussi la décision de la part de la Commission européenne,
24:01parce que c'est vraiment un problème qui pose.
24:04– Pour continuer à répondre, parce que je n'ai pas complètement répondu,
24:08comme un homme politique d'ailleurs, à votre question.
24:10On va lutter contre l'obsolescence programmée sur les produits européens,
24:13très bien, les Européens sont vertueux, et puis il y a ces brèches dont on parle qui sont là.
24:18Eh bien, il faut que la loi soit très dure, c'est-à-dire qu'en réalité,
24:21on fait consommer aux consommateurs européens des choses dont ils n'ont pas besoin,
24:24et qui sont invasives pour leur santé, pour le commerce local.
24:27Il faut imposer à ces plateformes le réemploi, car ce sont des choses qui sont achetées en un jour,
24:33et qui partent directement à la poubelle.
24:35Donc c'est pour vous dire que nous sommes les meilleurs en Europe,
24:38et je crois qu'il faut vraiment le dire aux consommateurs européens ce sens de cette émission,
24:42mais les tricheurs à l'échelle mondiale, ils vont plus vite que nos normes.
24:46Donc à chaque fois, il faut que nous courions plus vite.
24:48Vous parlez de ces plateformes numériques qui sont évidemment...
24:51Les géants sont américains, clairement.
24:53Chinois, souvent.
24:54Et chinois, vous l'avez dit, en effet, c'est vrai pour les achats.
24:58L'autre réussite de l'Union européenne, c'est l'encadrement de ces géants,
25:03et effectivement, vous avez commencé à parler de ces directives sur les services
25:08et les marchés, effectivement, digitaux, mais pour cela, il faudrait que ce soit appliqué.
25:15On a sur nos écrans des choses beaucoup plus contrôlées que les autres, en fait.
25:19Il faut peut-être l'expliquer, grâce à ces nouvelles lois européennes.
25:24On a des nouvelles lois, à niveau européen, notamment la loi sur les services digitaux,
25:30qui mettent des obligations très spécifiques pour ces géants numériques.
25:34Mais le problème, c'est qu'ils sont des plateformes énormes,
25:38et c'est très difficile pour les autorités au niveau national de...
25:42Tout vérifier.
25:43De vérifier et de faire des sanctions.
25:46C'est pour ça que cette nouvelle loi doit des pouvoirs à la Commission européenne,
25:50puisque là, elle peut actionner en contre de cette plateforme
25:54et s'assurer que, par exemple, les produits que les consommateurs achètent
25:58sont conformes aux normes européennes, n'importe d'où ça vient dans le monde.
26:03Et puis l'enjeu, c'est la protection de notre vie privée, de nos données personnelles
26:07qui circulent sur ces plateformes numériques.
26:09Depuis cinq ans, en Europe, il y a en vigueur un règlement général
26:14de protection de nos données personnelles.
26:16Est-ce que c'est une fierté européenne, François Calfon ?
26:18Est-ce qu'on est sûr que nos données ne vont pas dans des grandes banques
26:21de data américaines ou chinoises ?
26:23Alors, il faut qu'on ait aucune naïveté là-dessus.
26:25Un, c'est une grande fierté. Je ne vais pas dire le contraire.
26:27Et cette loi, quelque part, elle s'impose, elle rayonne dans le monde,
26:31puisqu'on limite nos réglementations ailleurs.
26:33Mais deux, le pétrole de l'intelligence artificielle,
26:36le grand défi industriel, c'est la data, c'est la donnée.
26:39Donc la tentation est trop forte pour ces géants du numérique,
26:42finalement, de l'utiliser, même à notre insu,
26:44même contre la loi européenne.
26:46Et il faut être particulièrement vigilant.
26:48Je donne deux exemples sur ces géants du numérique.
26:50C'est l'actualité.
26:52Vous avez en Roumanie une élection présidentielle d'une personne
26:55qui a été d'ailleurs annulée, qui a été connue en six mois sur TikTok
26:59parce que des algorithmes...
27:01Alors, la spontanéesse avec l'intérêt...
27:03TikTok chinois, il faut dire, c'est ça.
27:05Parce que des usines à bottes russes et des algorithmes
27:08ont présenté cette personne inconnue à tous les électeurs roumains
27:12et finalement truquaient le résultat des élections.
27:15Deuxième décision qui apparaît, il y avait une version de TikTok,
27:19donc ce réseau social très présent chez les jeunes Européens,
27:23qui, finalement, par la présentation des algorithmes,
27:27présentait des risques énormes sur l'addiction à ces réseaux sociaux.
27:33Et finalement, TikTok a renoncé à cette version extrêmement addictive.
27:37Donc là encore, c'est le fil rouge de ma présence dans cette émission.
27:41Oui, nous sommes les meilleurs, mais oui, ceux qui trichent
27:44et la tentation de ceux qui veulent aller plus vite est encore plus grande.
27:47Les batailles sont toujours pour demain, après-demain et encore après-demain.
27:51Alors, en cette période de fête, on n'a pas parlé
27:53d'une chose qui nous intéresse beaucoup,
27:55le contenu de nos assiettes, c'est important.
27:57Dans nos assiettes européennes, il n'y a pas d'OGM.
28:00On sait d'où viennent les aliments.
28:02Et pour ceux qui aiment le miel, peut-être vous,
28:04la confiture ou les jus de fruits,
28:06ils sont beaucoup moins trafiqués depuis la dernière mandature.
28:09Oui, en fait, la question de sécurité alimentaire,
28:12c'était toujours très, très important pour les Européens.
28:16Donc, c'est tout à fait logique qu'on ait des règles si fortes
28:19qui permettent aux consommateurs de connaître où vient la nourriture.
28:23Mais c'est vrai que, par exemple, avec la viande fraîche,
28:26on a des règles, on sait où vient la viande.
28:29Mais ça ne s'applique pas aux produits transformés.
28:33Donc, par exemple, on achète des saucissons,
28:36on ne sait pas où ça vient.
28:38Donc, c'est vrai qu'il y avait des progrès très importants,
28:41mais on doit s'arrêter là et voir...
28:43Pour la sécurité alimentaire, c'est une réussite européenne,
28:46mais il y a encore des progrès à faire sur ce sujet.
28:48Evidemment, je vais essayer d'être un peu positif
28:50parce que je suis celui qui prévient, finalement,
28:53des dangers à venir, mais je vais le faire, ne vous inquiétez pas.
28:56Quand j'étais gamin, j'adorais la salade grecque
28:58parce que je voyageais par interrail au soleil,
29:00le plus beau soleil de toute la Méditerranée, en Grèce.
29:03Mais la feta qu'on mangeait dans la salade grecque,
29:06à 90 %, elle était hollandaise
29:08parce qu'il n'y avait pas de garantie d'origine protégée.
29:11Aujourd'hui, quand vous mettez sur une boîte le mot feta,
29:14alors, avec le logo IGP ou AOP,
29:17alors, c'est européen, c'est une chose qui est importante.
29:20Pardon de parler de l'actualité.
29:22Est-ce que la sécurité alimentaire est protégée ?
29:24On a parlé des produits transformés
29:26où il n'y a aucune espèce, finalement,
29:28d'identification de l'origine des produits.
29:30Moi, je vais vous parler de l'accord UEE-Mercosur
29:33où, malheureusement, vous allez avoir du bœuf importé
29:36et pas de close-miroir à ce stade,
29:38issu de la déforestation.
29:40Malheureusement, depuis le Brésil,
29:42on va importer des parties du bœuf
29:44et non pas les carcasses entières
29:46qui vont rentrer dans les produits transformés
29:48qui sont issus de fermes-usines,
29:50exactement ce que nous ne voulons pas,
29:52en Europe et en France en particulier.
29:54Donc, les risques, ils sont là.
29:56Moi, je ne suis pas contre les échanges.
29:58Et notre ami, je crois, est d'origine argentine.
30:00On s'enrichit des échanges.
30:02Mais il faut que les échanges commerciaux,
30:04on en a besoin, soient basés sur le juste échange
30:07qui protège le paysan argentin,
30:10le paysan brésilien, tout autant
30:12qu'il protège les agriculteurs.
30:14Et qu'on exporte notre modèle à l'occasion.
30:16Augustine Reyna, je vais trahir un secret
30:18qui vous concerne.
30:20Vous avez fait un Erasmus.
30:22C'est quand même le programme phare
30:24d'échanges universitaires.
30:2614 millions de personnes depuis le début.
30:28Racontez-nous un peu si cette expérience
30:30vous a transformé en Européen.
30:32Oui, tout à fait.
30:34En fait, j'ai fait un échange en Espagne,
30:36à Madrid.
30:38Et là, ça m'a changé la vie.
30:40Parce que c'est là où j'ai commencé
30:42à découvrir les droits européens
30:44et l'Union européenne.
30:46Et c'est là, grâce à cette expérience,
30:48que j'ai fini au BUC,
30:50l'Association des consommateurs,
30:52où on peut vraiment faire des choses
30:54pour améliorer les conditions de vie des gens.
30:56Et c'est dans ce parlement
30:58où tout commence.
31:00Parce que c'est ici où tout le monde
31:02est représenté et nous permet
31:04d'échanger les choses
31:06pour les Européens et pour le monde.
31:08François Calfon, ce programme Erasmus,
31:10ces dernières années, s'est considérablement
31:12ouvert aux apprentis, aux lycéens
31:14et même au-delà de l'Union européenne.
31:16On parle d'Erasmus+, désormais.
31:18Ca va dans le bon sens, cette ouverture de ce programme ?
31:20Écoutez, nous, Français, on se souvient
31:22de ce film célèbre qui s'appelle L'auberge espagnole
31:24où il y a un jeune étudiant qui va faire la fête.
31:26Je sais pas si vous avez fait la fête en Espagne.
31:28Mais lui, il va à Barcelone.
31:30Il a toutes les premières expériences d'échange
31:32entre personnes culturelles, etc.
31:34Mais ça, c'est un peu l'image d'épinal,
31:36finalement, du programme Erasmus.
31:38Aujourd'hui, puisque nous sommes en Belgique,
31:40dans la patrie de Tintin, on pourrait dire
31:42qu'Erasmus, c'est de 7 à 77 ans.
31:44Les travailleurs, les apprentis,
31:46les étudiants peuvent pratiquer.
31:48Parce que l'Europe, c'est pas des textes rébarbatifs
31:50et une commission qui va finalement
31:52réglementer la courbure de la banane.
31:54Non, l'Europe, c'est une expérience concrète
31:56des Européens et le programme Erasmus
31:58le permet. Jusque-là, il était un peu
32:00élitiste, c'est ce que j'ai décrit tout à l'heure.
32:02Maintenant, les travailleurs, les artisans,
32:04les agriculteurs, les personnes
32:06seniors peuvent bénéficier
32:08de ces expériences transformantes
32:10de rencontrer d'autres Européens.
32:12Mais il reste encore peut-être un peu limité,
32:145% finalement des étudiants,
32:16lycéens, etc.,
32:18d'une génération qui a
32:20cette expérience, ce goût
32:22européen, c'est pour en transformer
32:24en citoyen européen, c'est encore
32:26à améliorer ? Je crois que c'est tout à fait
32:28insuffisant.
32:30C'est la révolution des esprits qu'il y a à faire
32:32et moi, comme responsable
32:34politique, la première transformation
32:36que j'ai faite, c'est en arrivant ici
32:38dans cette ruche européenne où j'ai
32:40trouvé au Parlement européen
32:42le charasmus de la politique.
32:44Et je peux vous dire que quand on est français, espagnol,
32:46allemand, qu'on est dans les conflits
32:48dont on ne peut pas sortir dans chacun
32:50de nos pays, ça nous ouvre la tête.
32:52Donc la révolution, elle est culturelle et elle est
32:54aussi budgétaire parce qu'on ne peut pas tous payer.
32:56Alors, pour conclure en quelques secondes, à l'approche
32:58de la nouvelle année, Agustin Reyna,
33:00quels sont vos voeux de nouvelles
33:02réussites pour l'Europe en 2025 ?
33:04Je crois qu'on a vraiment travaillé
33:06sur les questions par exemple
33:08des produits chimiques. Là, on avait soin
33:10de nouvelles règles parce que la technologie
33:12a avancé beaucoup. Puisqu'on est dans les fêtes de fin
33:14d'année, on a le droit de rêver. Nous sommes
33:16les pieds sur terre dans la difficulté auxquelles
33:18nous sommes confrontés. Mais comme enfants,
33:20comme le petit prince, nous avons la tête dans les étoiles.
33:22Et bien la tête dans les étoiles, c'est que
33:24Ariane puisse
33:26lancer des constellations de satellites,
33:28que ce ne soit pas M. Musk
33:30et M. Trump qui viennent
33:32régir finalement les
33:34communications des Européens. L'Europe,
33:36c'est les grands projets. Le projet
33:38Ariane, les agences spatiales
33:40européennes doivent reprendre toute la vigueur
33:42qu'on a connue à son lancement.
33:44Merci à vous d'avoir très bien
33:46illustré ces réussites
33:48de l'Europe. Et très bonne suite
33:50des programmes sur nos antennes. A très bientôt.