Dernière émission de "Chez Jordan" en 2024 sur C8 avec l'interview de Jean-Marie Bigard
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00:00En novembre, grâce à vous, c'est huit et plus que jamais la première chaîne de la TNT.
00:06Chaque jour, vous êtes plus de 9 millions à nous suivre. Merci.
00:22Chers amis, merci d'être avec nous pour cette dernière de 2024.
00:27Voilà, on va se quitter. J'ai mis ma petite veste pleine de paillettes, mon nœud papillon.
00:32J'embrasse Laurence qui fait mes nœuds papillons. Et ce n'est pas du placement de produit, on les achète.
00:36Mais ils sont très très bien faits et je l'embrasse très fort.
00:39Voilà, en forme. Avec un invité, je me suis dit qui c'est qu'on peut mettre pour la dernière de 2024.
00:43Bon, écoutez, j'ai mis le patron. Vous savez, il a rempli beaucoup de Stade de France.
00:48C'est le seul humoriste qui a fait autant de téléspectateurs et aussi de spectateurs.
00:53Le roi des humoristes, le patron, s'appelle Jean-Marie Bigard. Merci, Jean-Marie, d'être là.
00:58Merci, Jordan.
00:59Je vous fais un bisou parce que ça me fait plaisir.
01:01Ah oui, alors là, moi aussi, je t'embrasse. Jamais j'ai été aussi bien reçu. Franchement.
01:07Mon Jean-Marie, vous venez nous voir parce qu'évidemment, il y a plein de blagues qui vont arriver dans les oreilles de nos téléspectateurs et des spectateurs.
01:14Peut-être.
01:15Puisqu'ils vont venir vous voir, vous partez en tournée, puis il y a un spectacle qui arrive incroyable.
01:19Parce qu'en fait, vous me disiez hors antenne tout à l'heure, en fait, il n'y a même plus besoin de faire de blagues parce que les gens les font pour nous.
01:26Oui, c'est ça. La société dans laquelle on vit, c'est que des blagues mises bout à bout. C'est extraordinaire.
01:35Qu'est-ce qui vous choque le plus aujourd'hui, Jean-Marie Bigard, dans la société ?
01:39Je pense, moi, je parle globalement des trois grands cataclysmes que l'humanité a vécu et à cause desquels on marche sur la tête.
01:53La première, c'est la disparition du slow. C'est clair. C'est-à-dire qu'on a l'impression de parler de la préhistoire quand on dit mais attends, il y a eu une période.
02:04Alors que c'était hier, dans toutes les discothèques, dans les balles de campagne, partout où on dansait, dans les trucs branchés à Paris, on avait le droit,
02:16tenez-vous bien de ce que je vais vous dire, on avait le droit d'adresser la parole à une personne qu'on ne connaissait pas et de se proposer de la prendre dans ses bras pour danser avec elle.
02:36Je ne sais pas si tu te rends compte de cette époque-là.
02:40Ça n'existe plus aujourd'hui, oui.
02:42Ah non, non, c'est terminé.
02:44Mais c'est intéressant votre regard sur la nouvelle société parce que vous, en plus, avec tout ce qui se passe, même entre guillemets les MeToo, on se dit mais c'est plus possible.
02:54Tout le monde se fait arrêter.
02:56Oui, bien sûr.
02:58C'est incroyable. Évidemment, il y a plein de choses qui sont vraies, on est d'accord. Mais il y a des fois où on se dit ça va un peu loin. On est trouvé dans une société où les gens se méfient.
03:06Comment ça, ça va un peu loin ? La seule chose qu'on craignait avant, c'était le râteau.
03:12C'est-à-dire qu'une fille te dise non, qu'elle n'accepte pas ta proposition. Mais, bordel, on avait le droit de demander à une fille est-ce que je peux vous prendre dans mes bras ?
03:26Moi, je vois des jeunes qui viennent me voir maintenant, au jour d'aujourd'hui, qui disent mais M. Bigard, comment on fait pour rencontrer quelqu'un ?
03:36Oui, c'est marrant, ça.
03:38C'est très très marrant parce que, alors nous, la seule angoisse, c'était le râteau. Le râteau le plus classique, c'était non, je peux pas, je garde le sac de ma copine.
03:48C'était d'ailleurs d'autant plus humilieux que quand Gérard, ton autre pote, il allait l'inviter la même à danser, elle disait oui.
03:56C'est-à-dire d'un coup, elle n'avait plus de sac à garder. Et toutes ces choses-là, tous ces râteaux.
04:04Mais, mais, mais, mais quand elle disait oui, on se jetait dans le vide en demandant à une fille est-ce que vous voulez danser ?
04:16D'ailleurs, on avait repéré avant souvent, on avait repéré les mêmes. Donc, il y avait déjà un petit peu une queue qui s'organisait déjà.
04:26Et quand elle disait oui, c'était l'espoir de frissonner. Peut-être si jamais le DJ, ce jour-là, te mettait « Hey Jude » des Beatles 7 minutes 11.
04:427 minutes 11. Si tu claquais pas une petite bise en 7 minutes 11, t'étais un blaireau.
04:50Il fallait que t'arrêtes de chercher, toi. Donc, ça pouvait même se finir éventuellement dans le parking.
05:00Avec un vrai baiser avec la voiture qui bouge, tu sais.
05:04Ah bah oui, s'il bouge, c'est qu'il y a plus qu'un baiser Jean-Marie Bigard.
05:06Ah oui, c'était ça.
05:08Jean-Marie Bigard, toutes ces histoires, toute cette nouvelle société, vous la commentez dans ce spectacle avec des dates 20, 21, 27 et 28 décembre.
05:20Alors, ça, ce sont les blagues. C'est-à-dire que je fais la grosse rigolade, mais moi tout seul. Et puis sinon, j'ai mon spectacle, j'arrête les conneries.
05:33On va maintenant parler de vous, Jean-Marie, et surtout des Noëls que vous avez passés. Portrait de Jean-Marie Bigard. On y va.
05:44Alors évidemment, pour faire cette émission, on tape votre nom et votre prénom. J'ai regardé en tapant votre nom et votre prénom ce que recherchent les gens vous concernant.
05:52Voici tout ce que cherchent les gens sur Jean-Marie Bigard. Est-ce qu'il y a des choses qui vous étonnent ?
05:57La première chose, c'est la fortune, parce que vous en parlez beaucoup, l'argent. Qui a tué le papa de Jean-Marie Bigard, le père de Jean-Marie Bigard ?
06:05Jean-Marie Bigard, l'accident. Le père de Jean-Marie Bigard, assassiné. C'est ce qui vous est arrivé quand vous étiez jeune. La voiture de Jean-Marie Bigard.
06:13L'âge de Jean-Marie. Jean-Marie Bigard quand il avait 20 ans. Où habite Jean-Marie Bigard ? Le spectacle. La maison. Sacha Bigard, c'est votre fils.
06:23Il est brésilien. Il filme avec Jean-Marie Bigard. Il y a des choses qui vous étonnent dans les recherches des téléspectateurs ?
06:29Non, non. D'ailleurs, les trucs les plus spectaculaires, forcément, c'est que c'est vrai qu'à 20 ans, mon père a été assassiné et un an avant, ma mère est morte d'un cancer.
06:43Ça a été deux années qui m'ont bien appris la vie. Cette photo, Jean-Marie, je l'ai vue sur un quotidien, je crois. Qu'est-ce que c'est cette photo, Jean-Marie Bigard ?
06:59Je ne savais pas trop qui c'était sur cette photo. Est-ce que c'est votre famille ? Oui, c'est ma famille. Il y a ma maman qui me tient par les épaules.
07:07Donc à ma gauche, il y a Martine. C'est ma soeur la plus jeune. Derrière ma soeur la plus jeune, il y a Anne-Marie qui est ma soeur la plus âgée.
07:17Et puis mon papa qui est à droite, la clope au bec, le charcutier de la famille. En plus, Bigard, parce qu'il y a une marque qui s'appelle Bigard qui fait des steaks hachés, c'est drôle.
07:29Votre père était vraiment charcutier. Oui, tout à fait. Mais bon, je trouve même qu'ils ont exagéré. J'avais demandé gentiment. J'avais dit écoutez, je ne vais pas m'engager dans un procès avec vous.
07:41Parce que Bigard, Bigard, la star du steak haché, c'est Bigard avec une voix extrêmement goyeuse. Donc j'aurais très bien pu les emmener devant la justice en disant bah non, c'est un peu trop parce que vous n'êtes pas Jean-Marie Bigard.
08:03Vous êtes des steaks hachés. Tu vois, j'avais un... Vous n'avez pas été au procès. Non, non, non, non. Je n'y suis pas allé. Je leur ai dit envoyez 100 000 balles au cancer et nous serons quittes.
08:17Ils ont fait ? Non, ils ne l'ont jamais fait. Ah d'accord. Et ils auraient pu, tu vois, parce qu'ils ont beaucoup d'argent. Ils auraient fait ça. J'aurais dit bien joué les gars. Vous avez gagné de la notoriété et vous avez fait un acte d'amour. Donc c'est parfait.
08:35Ce papa assassiné, évidemment, ça marque votre vie. Et je pense à ça. Je me dis, les Noëls, comment vous les avez vécus, Jean-Marie Bigard, quand on a une maman qui est partie d'un cancer, du pancréas, un papa qui a été...
08:47Je ne te cache pas que les 2-3 Noëls qu'on a suivis, on les a un petit peu zappés, tu vois, parce que même moi, ma bonne vieille ville de 3, moins j'y vais, mieux je me porte parce que le seul endroit où je vais aller, c'est au cimetière.
09:05Et ça me rafraîchit trop de problèmes. Donc je préfère laisser les souvenirs là où ils sont, tu vois. – Il y a des bons souvenirs quand même des Noëls avant qu'il y ait eu ces drames, Jean-Marie ?
09:23– Oui, que des bons souvenirs. Avant les drames, un Noël, ça se fait avec papa, maman, la grand-père, le grand-père, la grand-mère. Et puis je me souviens à peu près de tous les cadeaux.
09:43Il y avait notamment une voiture, une ambulance, une voiture de pompier dont les phares s'allumaient. Et le grand, grand, grand, grand jeu, c'était de mettre sous la nappe avec le buffet et toutes les choses qu'il y avait à manger,
10:01de bien s'arranger pour que la nappe aille jusqu'en bas pour que ça soit le plus noir possible et de mettre en route nos petites voitures dont les phares éclairaient le dessous de la table.
10:15Ça, c'était merveilleux, quoi. – Qu'est-ce que vous avez gardé de vos parents, Jean-Marie Bigard ? – De l'amour, de l'amour et de l'amour. – Des objets qu'on comptait pour vous ? – Eh bien, écoute...
10:27– De votre père et de votre maman ? – Avant-hier. Je ne peux pas te dire mieux. Je ne vais pas dire quelle date nous sommes aujourd'hui, mais avant-hier, je jouais dans une vie que j'adore et ma grande-sœur m'a dit
10:41« J'ai une surprise pour toi ». J'ai dit « Quelle surprise ? » J'ai été millionnaire. Tout ce que j'ai voulu m'acheter, je me le suis acheté, même si j'ai été obligé après de revendre, bien sûr.
10:57Mais elle m'amène un truc avec beaucoup de papier bulle, tu sais, et à la fois dessus et dedans, je vois que c'est en deux parties. J'ouvre, je retire le papier bulle et c'était le pot à tabac de mon père.
11:20– C'est génial, ça. – Tu te rends compte ? – C'est super. – Je l'ai senti, je sentais encore quelques effluves, j'ai senti un peu le pain d'épices, tu vois, à l'époque.
11:31Et j'ai pas encore eu le temps, je suis arrivé, je viens te voir, mais là, en sortant, je vais aller au tabac.