Category
🎥
Court métrageTranscription
00:00À ce moment-là, je me suis dit, vraiment, je fais un métier assez étonnant, quand même.
00:05C'est une chance, quoi.
00:06C'est une photo tirée du film Fuck UK,
00:10qui est un court-métrage que j'ai fait avec Benoît Forgeart.
00:12C'était donc en 2011, pendant que je tournais Soda.
00:15C'est marrant parce que quand j'avais passé les essais pour Fuck UK,
00:19j'avais eu, je pense, une demi-heure de retard,
00:22alors qu'on habitait dans la même rue.
00:24Et je crois que ça lui avait plu que j'arrive avec une demi-heure de retard
00:28et que je lui ai dit, je suis vraiment désolé, en plus, c'est con, j'évite à dix numéros.
00:33Mais justement, t'as pas l'impression que ton truc contre les roast-beef, c'est un peu...
00:38old school ?
00:40Écoute, Karim.
00:43C'est super de remettre les choses en cause.
00:46La philosophie, j'en ai déjà entendu parler, c'est bien.
00:50Mais ta mentalité, là...
00:53C'est précisément comme ça que Jeanne d'Arc s'est fait ton papa outé.
00:56Alors, tu nous rends service.
00:59Tu ne t'exprimes qu'en cas d'absolue nécessité, d'accord ?
01:06Benoît Forgeart, c'est un cinéaste, moi, que je trouve...
01:11que j'aime énormément parce que je trouve qu'il a un humour
01:15d'une finesse inégalable.
01:18Et ensuite, on a fait Yves, qui était à la quinzaine des réalisateurs à Cannes.
01:22Et c'était l'histoire d'un rappeur qui se liait d'amitié avec un frigo intelligent.
01:26T'as fait une énorme connerie en te mettant au rap.
01:30Pardon.
01:32Mais regarde-toi, quoi ! T'es qu'un petit blanc, t'as aucun flot !
01:35Alors oublie !
01:37Le rap, c'est le genre musical le plus difficile.
01:39On rentre pas comme ça dans le game.
01:42De toute façon, il est pourri, ton morceau.
01:44Donc, Jackie au Royaume des Filles.
01:46Je crois que c'est, honnêtement, mon expérience la plus dingue
01:51au cinéma, sur un plateau de tournage.
01:53Je me souviens, on avait tourné en Géorgie,
01:56dans un camp de réfugiés de l'Ossétie,
01:59où toutes les maisons étaient pareilles, c'était des toutes petites maisons pareilles.
02:03Et il y avait eu une scène où on tournait au Parlement géorgien.
02:07On était tous voilés avec des laisses.
02:10Et il y avait 600 figurants géorgiens.
02:13Et Vincent Lacoste, il était déguisé en capitaine, en femme.
02:20Et il y avait Charlotte Gainsbourg, Anthony Sonigot et Didier Bourdon aussi.
02:22On était tous voilés.
02:24Donc, on était à peu près 600, comme ça.
02:27Et à ce moment-là, je me suis dit, vraiment, je fais un métier
02:31assez étonnant, quand même.
02:33C'est une chance, quoi.
02:34C'est mon fils.
02:36Excellent, vous avez vu, j'ai le droit de ses gueux.
02:38Non, laissez le faire.
02:40Présentez-moi donc vos marions.
02:43Je suis très, très ému, très ému.
02:46Alors, lui, c'est Vergio.
02:47Il a 19 ans.
02:48Regardez comme il est beau, il est sublime.
02:50Sinon, j'ai lui aussi.
02:53Il m'appelle Juto.
02:54C'est le film où j'ai rencontré Vincent Lacoste.
02:57Et pendant qu'on passait les essais,
03:00Riyad, il me demandait de lui mettre des vrais gifles.
03:03Et donc, j'ai dû le gifler pendant, je ne sais pas, une bonne vingtaine de fois.
03:08Alors qu'on ne se connaissait pas, donc c'était un peu bizarre.
03:10Et puis ensuite, on est devenus meilleurs amis.
03:11Je pense que ça, je ne sais pas si c'est vraiment ça, particulièrement,
03:15qui nous a rapprochés.
03:17Mais oui, on est devenus amis pendant ce film.
03:19Alors, La vie de ma mère, de Julien Carpentier avec Agnès Jaoui.
03:24C'est une rencontre magnifique.
03:26Agnès, c'est une légende, en fait, simplement.
03:29Donc, c'est toujours très impressionnant de rencontrer une légende
03:32et toujours très doux de se rendre compte que la légende est finalement
03:38très simple et très humaine et très intelligente et drôle et tout ça.
03:44Et puis aussi, ce film qui m'a vachement bouleversé, en fait.
03:49Ça m'a beaucoup touché de raconter cette histoire qui est une histoire
03:54un peu adaptée de la vie du réalisateur et qui est plutôt dramatique,
03:58où lui, il me propose un peu pour la première fois un personnage
04:01qui sort un peu de ce qu'on me propose d'habitude,
04:05enfin, qui est un personnage assez dur, assez taiseux.
04:09Maman ?
04:10Mon fils !
04:12Tu es contente de me voir ?
04:13Je suis contente !
04:15Comment t'es sorti, là ?
04:16Par la porte, s'il te plaît.
04:17Tu devrais essayer.
04:18Aller chez les danseurs avec ta maman.
04:19Je ne savais pas quoi faire.
04:21Ça va, c'est gérable.
04:22Mais tu sais comment ça se termine, parfois.
04:24Maman !
04:28C'est bon, elle se doute de rien.
04:29Je la ramène à la clinique.
04:30Maman !
04:32Elle n'a pas marre de me foutre la honte, là, sérieusement.
04:34Tu ne peux pas y aller !
04:37Arrête !
04:39Désolée.
04:40Tu te rends compte de ce que tu fais, là ?
04:42Tu crois que c'est facile ?
04:43Tu penses que c'est cool d'avoir une mère comme toi, en fait ?
04:45On peut dire que c'est un drame.
04:47Après, il est plutôt mis dans la catégorie de la comédie dramatique.
04:50Mais moi, oui, je pense que c'est plutôt un drame, quand même.
04:55Quand j'ai vu la tête de ma mère à la projection à Angoulême,
04:58je ne me suis pas dit qu'elle avait passé son temps à se marrer, quand même.
05:02Ça, c'est une photo de Thomas Hilty et moi sur le tournage d'Hippocrate.
05:07Thomas Hilty, ça a été aussi une rencontre magnifique pour moi.
05:10Et je pense qu'il m'a aussi fait évoluer ou, en tout cas,
05:13découvrir beaucoup de choses sur mon travail d'acteur.
05:18En fait, il est assez attaché au réalisme, donc il tourne beaucoup.
05:21Il fait beaucoup, beaucoup de prises et tout ça.
05:23Il y a beaucoup de répétitions le jour même
05:26concernant la scène pour essayer de la trouver.
05:28Et donc, il y a cet esprit de recherche, quand même, de travail
05:32qui est vraiment de travail, quoi, qui est assez génial.
05:37On tourne beaucoup et quand on est acteur, du coup, le soir,
05:39quand on rentre chez soi, on a moins, je pense, de regrets,
05:42c'est-à-dire qu'on ne se dit pas
05:44« Ah, j'aurais dû faire ça comme ça » ou « J'aurais dû faire ça comme ça, mince ».
05:48En fait, on a tellement joué toute la journée qu'on est rincé
05:51et on se dit « Ouais, c'est obligé qu'il y ait au moins quelque chose de bien, quoi ».
06:10Mais tu ne me supportes plus, quoi que je dise, ça ne va jamais.
06:13Non, ça ne va jamais parce que tu banalises tout.
06:17Ce que tu ne vois pas, c'est que Poincaré, c'est toute ma vie.
06:19J'ai tout vécu, moi, ici.
06:21Voir cet hôpital s'effondrer, c'est d'une immense violence pour moi
06:24et t'entendre en parler comme ça, c'est insupportable.
06:29Ça, c'est une photo de Vimala et moi
06:32et qui est l'affiche du beau rôle.
06:34C'était un tournage exceptionnel, vraiment.
06:37Vraiment exceptionnel.
06:39Et pareil, Victor, le réalisateur,
06:41c'est quelqu'un que j'avais rencontré il y a une douzaine d'années.
06:43On avait fait un court-métrage ensemble.
06:45C'est un film aussi qui parle des acteurs,
06:48de la création, du théâtre, du cinéma.
06:51C'était intéressant de jouer un acteur.
06:53Je trouvais ça marrant, en fait,
06:55parce qu'on joue dans la vie et puis on joue qu'on joue des choses.
06:58Et en fait, il y a une espèce de mise en abyme.
06:59On devient complètement fou, limite, à un moment.
07:01C'est-à-dire que les frontières entre la réalité et la fiction
07:05deviennent très poreuses, en fait.
07:09Je sais, tu pourrais cliquer de rire.
07:13Dans quel but ?
07:14Il n'y a pas de but, c'est juste...
07:16Je te faisais rire quand on était ensemble.
07:20Aucun souvenir.
07:25Regarde.
07:30L'humour de Victor me touche énormément
07:33parce que je trouve qu'il a un humour très fin
07:35et limite très anglais.
07:38Et la rencontre avec Vimalapong,
07:41c'est aussi une de mes personnes préférées sur cette terre.
07:44Quand vous rencontrez quelqu'un pour la première fois
07:46et vous avez un regard et vous vous dites
07:49« Là, on va être très copains, c'est sûr. »
07:51Et on a envie de jouer ensemble, quoi.
07:53Comme des chiots dans un bac à sable.
07:55Et là, c'était le cas, quoi.
07:57On avait envie de jouer ensemble tout le temps.
07:59Et c'était trop bien.
08:00C'était génial.
08:01Donc là, c'est une photo de Clara Luciani et moi
08:04dans le film Joli Joli de Diestem.
08:06Musique, Alex Beaupin.
08:09Et ça, c'est un rêve d'enfant pour moi, clairement.
08:12Mais je pense que c'est un rêve pour pas mal d'acteurs,
08:15c'est de faire une comédie musicale.
08:17Enfin, en tout cas, moi, c'était le cas.
08:19Chanter, danser, jouer la comédie
08:23dans un film très léger, frais, pétillant.
08:28« Quand je l'ai vue si belle, à l'autre bout du bar,
08:31j'ai pensé c'est Noël, quelques jours en retard. »
08:35La comédienne principale, maîtresse Gérard.
08:38Vous la connaissez, peut-être ?
08:39« Quand je l'ai vue si seule, à l'autre bout de rien,
08:42j'ai pensé qu'il me veuille un peu.
08:45Ce serait bien. »
08:49Ce que j'aime beaucoup dans ce film,
08:50c'est qu'il y a un fond qui est très, très moderne,
08:54avec un propos que je trouve moderne et qui me parle.
08:57Et tout ça est enrobé par une espèce de guimauve et de meringue
09:01tout à fait charmante.
09:03Enfin, il y a quelque chose qui me plaît énormément.
09:05Et j'adore chanter.
09:07Ouais, j'adore ça.