Samedi 21 décembre 2024, SMART INDUSTRIES reçoit André Mellinger (Maire de Figeac et 1er Vice-président du Grand-Figeac) , Bastien Bezzon (Enseignant chercheur, Université de Bordeaux) , Jean-Claude Maillard (PDG, Figeac Aero) et Hervé Danton (Délégué Général, Mecanic Vallée)
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00:00Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous accueillir aujourd'hui à FIJAC dans le département du Lot pour une nouvelle étape de la tournée Smart Industries organisée par Bismarck for Change.
00:18Nous sommes ici au cœur d'une entreprise emblématique du secteur aéronautique FIJAC, aérospécialiste reconnu dans la sous-traitance d'équipements aéronautiques.
00:28Pendant ces 28 minutes, nous allons explorer comment un territoire rural comme FIJAC a su développer une attractivité industrielle remarquable.
00:37Nous verrons également quels défis les entreprises implantées ici doivent relever pour continuer à innover et se développer.
00:43Smart Industries, c'est parti !
00:46Et pour cela, j'ai le plaisir d'être accompagnée de 4 invités.
00:49Jean-Claude Maillard, qui est PDG de FIJAC aérospécialiste.
00:52André Mélinger, qui est maire de FIJAC et premier vice-président de la communauté de communes du Grand FIJAC.
00:58Bastien Beson, enseignant-chercheur à l'Université de Bordeaux et contributeur à la fabrique de l'industrie.
01:04Et Hervé Danton, délégué général à la mécanique Valais.
01:07Merci beaucoup à tous les 4 d'être avec moi.
01:10Je vais me tourner tout d'abord vers Bastien Beson.
01:12Est-ce que vous pouvez nous donner une large perspective ?
01:16Comment se définit le paysage industriel de la commune de FIJAC et du Grand FIJAC ?
01:22Plus diversifié qu'il n'y paraît.
01:25Bien évidemment, il y a les navires amiraux qui sont FIJAC Aéros et Ratelier FIJAC en termes d'emploi, de renommée internationale.
01:32Mais nous avons aussi tout ce qui est l'agroalimentaire.
01:35Nous avons aussi l'agroalimentaire avec l'Arnaudis qui était à l'entrée de la zone industrielle.
01:40Nous avons aussi NUTERGIA qui est sur le territoire de la communauté de communes.
01:45Développement d'un laboratoire pharmaceutique.
01:49Nous avons aussi les nouvelles mobilités avec YLOT, avec MOTOWAT, mobilité efficace et électrique.
01:56Nous avons aussi d'autres acteurs industriels de type PME qui dynamisent l'industrie.
02:02Ils embauchent de très nombreuses personnes et qui aujourd'hui constituent un ensemble de sous-traitants,
02:08mais aussi de conquérants du marché national et international, ce qui est très intéressant.
02:13Ensuite, ce qui fait la force de FIJAC et du Grand FIJAC, c'est d'être dans un territoire d'industrie beaucoup plus large,
02:21très dynamique aussi et où chacun a ses spécificités.
02:24Alors ici, c'est l'aéronautique qui ressort.
02:26Mais par exemple, sur COVALDOR à côté, c'est l'industrie agroalimentaire avec ANDROS.
02:31Vous avez l'ISIA AEROSPACE du côté de Villefranche, etc.
02:35Vous avez aussi AURIAC avec l'industrie plasturgique et agroalimentaire.
02:40Vous avez le bois en AVERON.
02:41Et en fait, FIJAC a cet avantage d'être dans un territoire d'industrie dynamique qui soutient cette dynamique,
02:47soutient son innovation et lui permet d'avoir de nouvelles idées, de nouvelles compétences, etc.
02:52Dernière chose, ce qui fait la force de FIJAC et de FIJAC AERO, c'est de pouvoir compter sur des grands groupes internationaux
03:01avec des usines locales qui sont des navires amiraux dans ces grands groupes,
03:05qui ont une place privilégiée, une place à part et qui donnent à FIJAC vraiment une place à part
03:10dans les chaînes de valeur à l'échelle mondiale.
03:13Oui, on voit bien que cette diversité est un véritable avantage.
03:17Est-ce qu'il y a d'autres éléments qui présentent des aspects d'atout et de faiblesse du territoire ?
03:24Des histoires d'hommes. L'atout, c'est les histoires d'hommes.
03:26C'est des Jean-Claude Maillard. Il nous faudrait une division entière de Jean-Claude Maillard
03:30qui développe son industrie à FIJAC, qui a fait ce choix sentimental à FIJAC.
03:35Mais il y a M. Lagarde avec NUTERGIA, si mes souvenirs sont bons,
03:38qui a développé son industrie à FIJAC.
03:41Il y a Romain Raveau avec OILOT qui a décidé de s'implanter ici et de développer l'industrialisation,
03:46l'après-industrialisation ici.
03:48Il y a d'autres chefs d'entreprise, comme les autres cadres de l'essommage de RATIA à l'époque,
03:54qui sont restés M. LAFONT avec FEMMES TECHNOLOGIES.
03:56Donc c'est une histoire d'hommes.
03:57C'est une histoire d'hommes aussi avec André MÉLINGER, par exemple,
04:00qui s'implique pleinement avec FEMMES TECHNOLOGIES,
04:02qui s'implique pleinement avec FEMMES TECHNOLOGIES,
04:04qui s'implique pleinement avec FEMMES TECHNOLOGIES.
04:06Bien évidemment, Martin Malvy et Jean-Claude Lugand, de la précédente génération,
04:09des élus qui s'activent très fortement pour l'avenir du territoire.
04:14Vous avez aussi Hervé DANTON, de manière plus large.
04:16Vous avez un écosystème de personnes qui s'impliquent sur le territoire.
04:19C'est des histoires de personnes.
04:20Ensuite, comme je le disais, c'est les grands groupes,
04:22mais aussi les petits groupes, comme METRAZUR, qui a intégré un groupe,
04:26VPM AUTOMATIONS, ce qui fait qu'il y a un écosystème de personnes qui s'implique sur le territoire.
04:30Ensuite, comme je le disais, c'est les grands groupes, mais aussi les petits groupes,
04:33comme METRAZUR, qui a intégré un groupe, VPM AUTOMATIONS,
04:36ce qui fait que leurs spécificités sont reconnues dans des groupes
04:38et elles sont protégées, valorisées dans des groupes.
04:41Pour ce qui est des axes d'amélioration, ça serait conforter l'effort de R&D,
04:47puisque FIJAC, AERO, HERATIER FIJAC, comme YLOT, ont de nombreux ingénieurs.
04:52Donc, ça va être renforcer cette dynamique, renforcer, avoir les compétences de demain.
04:56Ça va être aussi continuer à produire les produits phares de demain.
05:01Ici, comme les éléments de structure, les éléments moteurs.
05:03Chez HERATIER, tout ce qui est l'ensemble des hélices, les moteurs efficaces de chez YLOT.
05:08Donc, trouver ces nouveaux produits qui vont être attachés au territoire
05:10et qui vont lui donner une place particulière.
05:12On peut aussi penser à d'autres produits comme les confitures Bonne Maman,
05:16qui ont une renommée internationale.
05:18Bonne Maman et Andros, bien évidemment, les compotes.
05:21Un autre point, c'est accompagner l'agrandissement des entreprises.
05:27Comment faire comme une entreprise comme YLOT,
05:30qui aujourd'hui est dans une phase un peu particulière, celle de pré-industrialisation.
05:34FIJAC, AERO aussi, qui était une PME.
05:37Je me rappelle quand vous racontiez que vous alliez, avec votre 205,
05:40chercher les pièces Airbus à Toulouse.
05:42Mais quand on voit aujourd'hui, il y a besoin d'un accompagnement.
05:45Il y a besoin de conseils financiers, de conseils aussi dans la structuration.
05:49Il y a besoin de compétences et de compétences qui matchent avec le chef d'entreprise,
05:53qui a besoin que son projet, que son bébé soit finalement réconforté, conforté.
05:57Et c'est là où il y aurait probablement un ensemble de compétences à développer, me semble-t-il.
06:03André Mélinger, qu'est-ce qui a fait que la communauté de communes, le territoire,
06:07est un terreau fertile au développement industriel ?
06:11Paradoxalement, ce qui fait notre avantage, c'est notre isolement, notre ruralité.
06:19Le grand FIJAC, c'est 92 communes pour faire seulement 45 000 habitants.
06:25La plus grosse commune, c'est FIJAC avec 10 000.
06:28Vous voyez que les 91 autres se partagent le reste de la population.
06:33Tout ça est tendu sur 1300 km2 et surtout éloigné à 180 km de la métropole toulousaine.
06:42À un moment, il faut que pour qu'on puisse avoir des espoirs de développement,
06:48on compte beaucoup sur nous-mêmes et beaucoup, ça a été dit par M. Besan,
06:54beaucoup sur les hommes et les femmes qui composent ce territoire.
06:58Donc c'est effectivement beaucoup d'histoires individuelles.
07:01On ne peut pas penser qu'une entreprise va venir s'installer chez nous si elle n'a pas une accroche.
07:10Voilà, Jean-Claude Maillard en est un exemple.
07:12Il est attaché au territoire, mais d'autres entreprises qui ont été citées aussi.
07:17Alors, des fois, c'est le hasard.
07:19L'arrivée de Ratier FIJAC, capitaine d'industrie locale, on va dire,
07:26c'est parce qu'on avait du bois de noyer chez nous il y a plus de 100 ans.
07:31Effectivement, il y a eu les sémages, mais derrière tout ça,
07:36il y a toujours des hommes et des femmes qui ont une vision et qui trouvent un terreau fertile.
07:44Alors, terreau fertile, c'est quoi?
07:46Pour ce qui nous concerne, c'est l'accompagnement des collectivités.
07:51Alors, je dis des collectivités parce que ça a commencé avant que les communautés de communes n'existent pas.
07:56Mais c'était l'idée qu'il faut relever tous les défis,
08:00les défis souvent qui sont des défis d'emplacement, de chercher l'emplacement.
08:10Ici, ça a été un vrai défi sur ce site.
08:13On avait proposé plusieurs fois à monsieur Maillard de déménager sur des terrains un peu plus plats.
08:19Donc, il nous a dit non, ce n'est pas possible parce que j'ai déjà trop investi.
08:25Il faut qu'on continue.
08:26On est au bord de la colline.
08:27On est au bord du trou, mais il faut qu'on continue à construire des ateliers en étagère.
08:32Voilà. Et donc, c'est là où nous, les communes, on peut ou la collectivité,
08:37la communauté a mené notre volonté, notre force de conviction.
08:42Faire un petit peu comme on dit le pas qui est poussé tous dans le même sens.
08:48Voilà, c'est ça un peu notre force qui est paradoxale.
08:51Mais on se connaît tous.
08:53On est un petit territoire.
08:55C'est que des relations B2B.
08:58Et donc, ça nous donne justement cette réactivité aussi.
09:02On disait l'histoire de chaque bâtiment.
09:06Je la connais parce que chacune, ça a été une aventure.
09:09Oui, Jean-Claude Maillard.
09:10Du coup, qu'est ce qui vous a permis du territoire de vous développer?
09:14Comme monsieur le maire vient de le rappeler,
09:19Ratier s'est installé dans la région il y a un siècle.
09:25Je suis rentré après mes études d'ingénieur.
09:29Mon premier job, ça a été chez Forest à Capdenac,
09:34à 8 kilomètres d'ici, dans la machine outil en 81.
09:39En 83, j'ai quitté cette entreprise pour rejoindre Ratier.
09:43J'y ai passé 6 ans, 83 début 89.
09:48À partir de 87, j'ai compris que mon avenir n'était pas de rester salarié d'une entreprise.
09:57À partir de 87, j'ai essayé de trouver des opportunités de rachat de société,
10:04des opportunités de création d'entreprise.
10:07Pendant un an et demi, je me suis frotté à cette idée de la création de la reprise.
10:14En 88, Ratier était dans une bonne dynamique après un plan de licenciement en 87.
10:24Quand la dynamique arrive dans l'aéronautique, elle est forte.
10:28Ratier avait à l'époque des besoins importants en sous-traitance.
10:35Ces besoins, je les avais également identifiés chez Airbus.
10:39J'ai proposé, pour moi, le plus simple, c'était de créer une entreprise là où je vivais.
10:46J'ai pris mes premières commandes dans l'industrie aéronautique
10:51chez mon ancien employeur Ratier.
10:55Au bout d'une semaine, on se diversifiait et on prenait les premières commandes chez Airbus.
11:00C'était rapide.
11:03Oui, ça a été rapide.
11:05La première semaine, j'ai travaillé pour Ratier.
11:08La deuxième semaine, je me diversifiais et je travaillais pour Airbus.
11:12La crise de 1991 est arrivée.
11:16Elle a été très violente.
11:18Elle a touché la dynamique de Ratier à l'époque,
11:21qui a quasiment arrêté sa sous-traitance,
11:25ce qui m'a poussé à accentuer ma diversification.
11:31En 1991, deux ans après avoir démarré,
11:37Ratier ne pesait plus que 25% de mon chiffre d'affaires.
11:41Ça reste important, mais c'était plus que 20-25%.
11:45Dans les deux ans qui ont suivi,
11:49Ratier a quasiment disparu de notre carnet de commandes.
11:55Il en reste beaucoup de respect entre nous,
11:59de la reconnaissance,
12:03puisqu'ils m'ont permis de démarrer,
12:07de la même manière qu'Airbus.
12:10Mais quand on connaît l'importance d'Airbus,
12:15on comprend qu'Airbus, aujourd'hui,
12:18c'est 70% de mon chiffre d'affaires,
12:21qui pesera, en mars 2025, 430 millions d'euros de chiffre d'affaires.
12:27C'est le premier constructeur mondial d'avions.
12:30Ayant démarré Afijac,
12:34Afijac est la mère du groupe,
12:39on a maintenant 7 usines en France,
12:44on en a une quinzaine en tout au travers du monde,
12:48on a des usines en Afrique du Nord,
12:53Tunisie, Maroc,
12:55pour réduire nos prix de revient,
12:58et aller chercher des marges sur de la pièce relativement simple.
13:03On a une usine aux Etats-Unis,
13:06qui va chercher de la dynamique,
13:09comme les entreprises françaises vont la chercher au Maghreb,
13:12eux vont la chercher au Mexique,
13:15une entreprise en Roumanie,
13:17et puis deux JV, des partenariats,
13:21une en Arabie Saoudite et une autre en Chine.
13:24Voilà en gros ce qu'est Afijac Aero.
13:27Et la diversification et cette internationalisation,
13:30vous aviez toutes les clés en main,
13:33partant du territoire d'Afijac, pour le faire ?
13:36L'atout numéro un d'Afijac Aero, je dirais,
13:44c'est qu'Afijac Aero a su profiter de deux choses,
13:49la croissance forte de l'activité aérolothique des années 90 à aujourd'hui,
14:00et la stratégie de sous-traitance des gros donneurs d'ordre,
14:06Airbus, Boeing, Safran,
14:09tous les constructeurs d'avions et tous les gros équipementiers,
14:15qui dans les années 80 étaient très intégrés et produisaient tout dans leurs usines,
14:23petit à petit ont acheté les pièces plutôt que les fabriquer,
14:28ou acheté des sous-ensembles plutôt que les fabriquer.
14:32Et en gros, quand j'ai démarré, 80% des pièces et des sous-ensembles
14:40étaient fabriquées dans les usines des constructeurs d'avions et des équipementiers,
14:45et aujourd'hui c'est le contraire,
14:4880% des pièces et des sous-ensembles sont achetées sur le marché de la sous-traitance,
14:53et 20% sont fabriquées en interne.
14:56Donc la conjonction de ces deux choses,
14:58l'augmentation de l'activité du secteur aéronautique
15:02et la stratégie de sous-traitance des donneurs d'ordre et des équipementiers,
15:07a fait que le marché de la sous-traitance aéronautique s'est énormément développé,
15:13de la création de l'entreprise à aujourd'hui,
15:15et FIJAC Aéro a profité de cela.
15:18Hervé Danton, est-ce que vous pouvez nous présenter Mechanic Valley
15:21et expliquer en quoi ces missions répondent aux défis industriels du territoire ?
15:26Donc Mechanic Valley c'est en bon français un cluster industriel
15:30qui existe depuis 1998,
15:32donc un peu après l'arrivée de FIJAC Aéro ici sur FIJAC,
15:37et quelque part ça réunit l'ensemble des structures industrielles
15:42et les partenaires du développement économique
15:44sur les départements Lot, Aveyron, Corrèze, Haute-Vienne,
15:47un petit bout de la Dordogne, un petit bout du Cantal,
15:50360 entreprises industrielles adhérentes,
15:53et l'objectif étant d'aider au maximum à faire en commun tout ce qu'on peut faire en commun.
15:58Alors il est clair qu'un cluster industriel apporte peu à un groupe comme FIJAC Aéro,
16:03ou un groupe comme Ratier FIJAC et les autres qui ont été cités,
16:07en revanche ces groupes là apportent beaucoup à notre organisation,
16:13parce qu'elles ont des connaissances, elles ont des ouvertures,
16:16et puis elles ont deux choses aussi importantes, ces grandes structures,
16:20c'est qu'elles sous-traitent, et elles sous-traitent beaucoup au local,
16:24FIJAC Aéro sous-traite tout autour de ce territoire de FIJAC jusqu'à Limoges,
16:30et bien plus loin aussi, mais beaucoup au local,
16:33et puis elles embauchent ces entreprises,
16:36et les entreprises comme FIJAC Aéro et les autres que nous avons citées
16:39embauchent des gens qui vivent sur nos territoires,
16:42ces gens là il faut les trouver, il faut les former,
16:45et c'est quelque part tout ce que nous cherchons nous à faire
16:48en tant que cluster industriel avec l'ensemble des partenaires,
16:51c'est de faire en sorte que nous puissions trouver ces compétences.
16:55Donc on travaille énormément tous les jours sur le terrain
16:59pour faire en sorte que les bonnes personnes, hommes et femmes qui veulent travailler,
17:03puissent se former dans nos métiers industriels et à nos métiers industriels.
17:07André Mélinger, on a parlé de clusters, d'histoire d'hommes,
17:12qu'est-ce qui peut renforcer l'attractivité industrielle d'un territoire ?
17:17Alors bien sûr comme tout le monde je peux dire,
17:20nous avons des zones industrielles, on a 220 hectares de zones aménagées sur le grand FIJAC,
17:27comme d'autres on fait des aides à l'immobilier d'entreprise,
17:31on fait des aides à la recherche et développement en partenariat avec la région Occitanie,
17:38mais parce que nous sommes un territoire un peu isolé, un peu particulier,
17:44il faut jouer d'autres cartes.
17:47Donc les autres cartes c'est arriver à faire venir les salariés pour les entreprises.
17:54Le rôle des collectivités c'est un peu comme une plante qui pousse sur un terrain.
17:59Nous on ne va pas faire la plante, ce sont les industriels,
18:03ce sont les porteurs de projets qui eux vont se développer, vont pousser et vont porter l'emploi,
18:09mais nous on va fournir le terreau qui va servir à la plante à se développer.
18:14Et ce terreau c'est quoi ?
18:16C'est des choses qui sont présentes, c'est la qualité de vie d'abord,
18:20parce qu'on a de très beaux paysages, on a une qualité de l'air magnifique,
18:24c'est les capacités de bien vivre,
18:28alors bien évidemment on a l'image aussi, l'image culinaire, l'image du patrimoine,
18:34mais on a aussi tous les efforts qui sont faits dans le domaine culturel.
18:38La culture compte beaucoup dans le recrutement, c'est ce que nous disent les nouveaux arrivés.
18:43On avait le choix entre vous et d'autres territoires, peut-être même la métropole,
18:48mais on s'est dit qu'ici c'était plus facile de pouvoir assister à un spectacle,
18:53c'est plus facile d'aller faire du sport, du sport nature.
18:57Donc c'est un peu cette vision 360° qu'a la collectivité,
19:03parce qu'on s'occupe aussi du travail du conjoint, on s'occupe du logement,
19:07on s'occupe souvent aussi de trouver des places en crèche,
19:11il y a une crèche d'entreprise à proximité de cette zone ici.
19:15On suit chaque personne, on a une cellule d'attractivité à la fois au département
19:21et sur le grand FIJAC qui regarde chaque porteur de projet, chaque personne qui fait appel.
19:26C'est ce cousu humain tout azimut qui nous permet d'attirer des gens
19:32qui ne viendraient pas forcément naturellement chez nous.
19:35Jean-Claude Maillard, vous avez publié aujourd'hui vos résultats.
19:39Est-ce que vous pouvez nous expliquer quels ont été les moteurs de croissance de votre entreprise ?
19:45Hier soir on a publié les résultats financiers de notre premier semestre.
19:52On finit l'exercice le 31 mars, donc on a présenté les résultats du 1er avril au 30 septembre de cette année.
20:02On a annoncé un chiffre d'affaires d'un peu plus de 200 millions sur un semestre
20:10et comme ce semestre prend en compte la période estivale qui fléchit toujours un petit peu en termes de chiffre d'affaires,
20:17on est confiant pour atteindre notre objectif de réaliser un chiffre d'affaires entre 420 et 440 millions d'euros en mars 2025.
20:31On a fait sur cette période un EBITDA de 28 millions d'euros, un peu plus,
20:41et une génération de cash de 28 millions d'euros.
20:50Quant à l'EBITDA, je me suis trompé, c'était 25, pas 28.
20:5328, c'est les fric à chevaux.
20:57Voilà donc de bons résultats financiers qui nous permettent de tourner la page de la longue crise que nous avons traversée de 2020 à maintenant.
21:13La crise impulsée par le Covid et puis après le Covid, on a eu une période d'inflation qu'on a eu du mal à répercuter à nos clients
21:23et donc qui a égratigné nos marges.
21:28Quelques difficultés pour retrouver le niveau de personnel que nous avions avant le Covid.
21:37Quelques difficultés également de toute la supply chain aéronautique du monde qui a du mal à livrer ce que le donneur d'ordre ou les donneurs d'ordre Airbus,
21:49Boeing, Amraer, Gulfstream, Dassault, donc le constructeur, attend.
21:55Et ces difficultés de la supply chain font que les donneurs d'ordre sont retardés dans les montées en cadence d'avion.
22:06Sir Maison, vous avez publié une étude sur le territoire et notamment vous avez à la fin de cette étude publié quelques préconisations, recommandations.
22:17Est-ce qu'il y en a certaines d'entre elles que vous pensez être fondamentales ?
22:22Pour me placer dans la lignée de ce qui a été dit par les autres interlocuteurs, c'est trouver les ressources pour développer les entreprises,
22:30mais aussi leur permettre d'absorber les chocs, vraiment d'absorber les chocs, des nouveaux marchés, des nouvelles idées, des nouvelles personnes, vraiment.
22:38Les recommandations sont locales, c'est-à-dire continuer à travailler avec les acteurs locaux dans un esprit Mécanique Valais,
22:45vers d'autres acteurs, ceux du bois par exemple, avec la création, la réflexion sur la création d'un cluster bois,
22:51sur l'agroalimentaire aussi avec des marges de progression, des relais de croissance qui existent,
22:57mais aussi de nouvelles idées, de nouvelles personnes, de nouvelles problématiques.
23:00Parce que la Mécanique Valais, comme on discutait avec Monsieur Mélinger tout à l'heure,
23:03on rigolait sur le nombre de problématiques qu'il y a eu à construire les bâtiments ici,
23:07mais Monsieur Mélinger disait oui, mais à chaque fois ça a été des solutions.
23:10On a pu avoir, pas la problématique, mais la solution originale qu'on a pu construire, la solution solide, pertinente.
23:15Et c'est donc continuer à construire, continuer à brasser ces personnes, ces idées.
23:19Finalement, Fija Cairo a pu se dynamiser parce que de nouveaux ingénieurs, de nouvelles personnes, plus ou moins attendues,
23:26de nouvelles idées, de nouveaux produits.
23:28Donc ça serait continuer à entretenir cette vivacité sur le territoire,
23:31notamment en faisant du design thinking avec les métropoles,
23:34en faisant venir des groupes de personnes sur une problématique particulière,
23:37pour agiter finalement les idées sur le territoire.
23:40La deuxième, c'est entretenir la jeunesse et entretenir les compétences.
23:43Comme le disait Hervé tout à l'heure, il s'agit par exemple de la GEPCT,
23:48donc la gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences,
23:50pour valoriser les personnes qui sont sur le territoire, qui veulent y rester,
23:53qui veulent y travailler, qui veulent aussi y progresser professionnellement.
23:56Donc ça serait dans ce type de démarche.
23:58C'est aussi impliquer de plus en plus de jeunes dans les réflexions de développement du territoire.
24:02Ça a été le cas avec le territoire d'industrie, avec Clément Delrieu à l'heure actuelle,
24:06mais aussi Minori Marchand, qui sont des personnes porteuses d'idées, de nouvelles dynamiques.
24:10D'autres perspectives, ça serait de trouver de nouvelles réserves foncières.
24:17Par exemple, quand je parlais tout à l'heure de l'entretien, de la dynamique,
24:21de la croissance des entreprises, ça va être une grande question.
24:24Par exemple, Bois et Lot, il est actuellement en pré-industrialisation avec Renault.
24:29Si ça fonctionne, les besoins de terrain, pardonnez-moi, de constructibles, vont être très conséquents.
24:36Donc voilà, ça serait les idées, ça serait les préconisations.
24:39Parmi tant d'autres.
24:40Oui, j'imagine.
24:41Hervé Danton, vous qui êtes au cœur des écosystèmes,
24:43qu'est-ce que vous voyez justement comme échange constructif entre les entreprises que vous accompagnez ?
24:50On est, malgré les crises, et Jean-Claude Maillard l'a rappelé,
24:53les crises, on en a vécu un certain nombre et on ne va pas les recompter.
24:57On est toujours autant d'employés industriels après ces crises.
25:02Contrairement à d'autres territoires qui ont beaucoup baissé, on est toujours autant.
25:07C'est-à-dire que les emplois qu'on a perdus, par exemple dans le secteur automobile,
25:11le secteur aéronautique les a créés et on a pu embaucher, transférer les gens de Decazeville à Figeac, par exemple.
25:18Et c'est un exemple parmi d'autres.
25:20Et puis on pousse à la diversification.
25:23L'aéronautique, la consolider, c'est important.
25:26Mais là, ce n'est pas nous, mes canivalets, qui allons apporter quelque chose.
25:29Les entreprises, les grands groupes ici, dont Figeac et Aro, le font.
25:33C'est la diversification, c'est les énergies nouvelles, les énergies nouvelles et renouvelables.
25:38Ce sont ces sujets-là.
25:40S'il y a besoin d'évoquer le Y-lot et le moteur électrique, c'est ça l'avenir.
25:46Nous travaillons sur ces sujets d'avenir.
25:48Pour l'instant, ce sont des petites structures, mais elles émergent.
25:52Et on ne peut leur souhaiter qu'une seule chose, c'est qu'elles soient aussi grosses dans 10 ou 20 ans.
25:56Un Y-lot ou un groupe MH, Industrie, qui soit aussi gros que Figeac et Aro dans 10 ou 20 ans.
26:01C'est tout ce qu'on peut leur souhaiter.
26:03Et c'est le chemin que nous prenons actuellement.
26:05André Mélanger, on a parlé de ces difficultés.
26:08Comment est-ce qu'on peut anticiper au mieux des difficultés qui pourraient arriver ?
26:14On a la chance, outre tous les systèmes de formation,
26:19on a un centre de formation de l'industrie à Cambres.
26:23On a un IUT qui est l'un des plus petits IUT de France.
26:26L'idée, c'est toujours de former, parce qu'il faut que les métiers changent.
26:30C'est permettre aux gens de se diversifier, peut-être de rebondir sur d'autres métiers demain.
26:35On a la chance d'avoir aussi un tissu artisanal très conséquent.
26:40L'autre jour, nous étions ensemble avec Jean-Claude Maillard pour les remises de médailles du travail.
26:47On a aussi demandé l'origine des salariés.
26:50On a beaucoup qui ont travaillé.
26:52On trouve des ébénistes, des coiffeuses, des gens qui ont travaillé dans l'artisanat
26:56et qui se sont reconvertis dans l'industrie.
26:58Et quand il y a une crise, le chemin inverse se fait.
27:02Ce qui fait que quand on a eu la crise du post-COVID,
27:06la crise aéronautique majeure la dernière 2020, ça ne s'est pas vu.
27:11Moi, on me disait mais vous allez fermer les rideaux des commerces.
27:13Il n'y aura plus d'emplois et ils se sont reconvertis.
27:16Donc, on a tout cet ensemble au-delà de l'industrie qui fonctionne.
27:20Donc, c'est former, toujours former, je pense, IUT, inciter les jeunes dans les collèges,
27:26dans les lycées à s'intéresser aux professions de la mécanique et de l'industrie.
27:31Il y a beaucoup de jeunes qui demandent pour le stage de 3e à venir ici à FIJAC, à Aéro, à Ratier.
27:38On les encourage pour ça.
27:39On a cette chance.
27:41Nous avons sur FIJAC et le Grand FIJAC 23% d'emplois industriels,
27:47c'est-à-dire quasiment le double de la moyenne nationale.
27:50C'est vraiment un travail de longue haleine, mais c'est un travail continu.
27:56Et donc, on ne sait pas de quoi sera fait le futur.
27:59Donc, il faut y aller tout azimut pour anticiper tout ce qui peut arriver.
28:04Merci beaucoup à tous les quatre d'avoir accompagné pendant cette émission.
28:08Je rappelle que Jean-Claude Maillard, à ma droite, PDG de FIJAC à Aéro.
28:12Bastien Beson, qui est enseignant-chercheur à l'Université de Bordeaux,
28:15contributeur à la fabrique de l'industrie.
28:17André Mélinger, maire de FIJAC et premier vice-président de la communauté commune de Grand FIJAC.
28:21Et Hervé Danton, délégué général à Mécanique Vallée.
28:24Et merci à vous toutes et tous qui nous avez suivis.
28:26C'était Smart Industries.