• il y a 5 heures
Avec Ghislain Benhessa, avocat, essayiste, auteur de “On marche sur la tête. La France, l’UE et les mensonges ” éd. l’Artilleur et Marie-Sophie, secrétaire de la fonction publique, reviendra sur son coup de gueule face aux députés sur BFM

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##LE_FACE_A_FACE-2024-12-17##

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Transcription
00:00Tous ces Etats, le face-à-face.
00:05— Guylain Bénessa, bonjour. — Bonjour, André Bercoeuf.
00:07— Alors on va parler de quelque chose, c'est amusant. On va parler du peuple.
00:11Alors c'est vrai qu'on vous dit... Alors c'est intéressant. D'abord, on vous dit
00:14« Mais non, il n'y a plus de peuple, effectivement. Il n'y a plus de classe ouvrière. Tout ça a été explosé ».
00:20Il y en a qui disent « Non, non, le peuple est là, le peuple est là », mais c'est leur peuple.
00:24C'est-à-dire le peuple qui vote... Je parle des politiques qui votent pour leur étiquette à eux,
00:27pour leur cas à eux. Alors là, c'est le peuple. Et tous les autres, évidemment, ce n'est pas le peuple.
00:32Et puis il y a ceux qui veulent dissoudre le peuple. Effectivement, le peuple...
00:36Vous savez, c'est la fameuse phrase de grande dramaturge, Jean-Lambert Tolbrecht, qui disait
00:41que dans un pays, il y avait le peuple vraiment maugré et que le gouvernement était de moins en moins content.
00:47Ça nous dit quelque chose. Eh bien le gouvernement excédé décida de changer de peuple ou de le dissoudre.
00:53Alors, vous avez écrit, je rappelle, on vous a toujours reçu avec plaisir, vous avez écrit, vous êtes avocat,
00:59vous avez écrit « On marche sur la tête, la France, l'Union Européenne et les mensonges ».
01:03Vous y sont, Arthur. Et puis « Comment faire taire le peuple ? ».
01:07Alors, Guylain Mélecin, on va peut-être faire l'inventaire.
01:10D'abord, est-ce qu'on en est du point de vue, effectivement, aujourd'hui, on est en décembre 2024,
01:21un nouveau gouvernement vient d'arriver, il n'est pas encore formé, mais on s'y emploie.
01:26Certains disent qu'on est déjà en quatrième république, qu'on est retourné, effectivement, au bon vieux temps.
01:33Et puis, on voit le narratif un peu partout, qui ce soit en France, en Allemagne, on en a parlé en début d'émission,
01:42qui aussi est en train de changer de gouvernement. On voit Russie-Ukraine, on voit Proche-Orient,
01:48on voit l'Amérique, effectivement, tout ça est en train de bouger à une allure quand même non négligeable.
01:53Mais sur le fond, ces mensonges, cette Union Européenne, avec Ursula von der Leyen à la tête, cette France,
02:01est-ce que depuis que vous avez écrit vos livres, votre livre, est-ce que quelque chose a changé ?
02:05Quelque chose s'est accéléré ou pas ? Comment vous le sentez ?
02:10Écoutez, on s'est vus il y a quelques mois, et je pense qu'en quelques mois, il y a des planètes qui s'alignent,
02:16ou des cauchemars qui s'alignent pour certains, mais je constate qu'a priori, le monde est toujours sur sa base, à première vue,
02:23mais que mine de rien, et là je vais à très gros traits, mais entre le populisme d'un Donald Trump,
02:29qui a quand même, alors là, envoyé, il a rebattu les cartes de façon monumentale.
02:34Évidemment, je constate qu'il y a quelques jours, on commence à se dire que Ravier Meleï fait du bon travail économique,
02:40je veux dire, dans une toute autre région que la nôtre, il y a un discours ambiant, il y a une espèce de tonalité qui change un peu,
02:46et on se rend compte que les épouvantables font peut-être du bon travail.
02:50Et c'est peut-être là où, c'est la première leçon de notre temps, je crois, et de cet automne, de cet hiver,
02:55c'est que les salauds ne sont pas si mal, peut-être, ou en tout cas, la revanche des salauds, ça existe aussi.
03:01Les étiquetés salauds, fascistes, réactionnaires, etc.
03:07qu'on essaye de classer dans les étiquettes toutes faites, c'est-à-dire, on l'entend depuis si longtemps.
03:12Vous savez, je prends juste un exemple.
03:14En 2016, la fameuse phrase d'Hillary Clinton qui a été si commentée, le panier des déplorables,
03:20en 2016, quelques années plus tard, la même Hillary Clinton comparait le peuple de Trump à quelque chose de satanique,
03:26satanique, et disait qu'il fallait formellement le destituer.
03:30Ça veut dire qu'en fait, plus les années passent, plus la radicalité de la bien-pensance est forte,
03:35et cette radicalité-là, à mon avis, aujourd'hui, elle commence à achoper un peu sur un mur très simple qui s'appelle le réel.
03:42Ce réel, il revient en pleine gueule, un peu comme la grenade dégoupillée d'Emmanuel Macron,
03:46vous vous rappelez, qui rêvait d'envoyer shooter les institutions grâce à sa grenade dégoupillée,
03:51et en fait, je pense qu'il est en train de se prendre les pieds dans le tapis et de devoir composer avec une histoire qui le rattrape.
03:57Je pense que le vent de l'histoire est en train de rattraper toute une catégorie de politique,
04:01et que les mois et les années à venir vont être, je pense, un game changer,
04:06comme disent les jeunes, un changement fondamental sur tout un plan, et notamment,
04:11le fameux populisme et la question du peuple, qui est la question centrale par la question démocratique.
04:16C'est, à mon avis, le grand chantier des cinq prochaines, des dix prochaines années.
04:20Je pense que le vent démocratique revient, et il risque de shooter, de balayer, de souffler extrêmement fort.
04:26Oui, c'est vrai, et rappelez-vous quand Biden, Joseph Biden, traitait les électeurs de Trump d'ordure.
04:32C'était la poubelle, quoi, exactement.
04:35Et alors, justement, je ne sais pas si vous l'avez vu, cette émission de BFM, Guylain Benessa,
04:42il y avait une émission où il y avait des députés, il y avait des citoyens, des citoyennes, des gens de partout, des gens du peuple, comme on dit,
04:49et puis, il y a eu une intervention qui a fait beaucoup de bruit.
04:53Tout simplement, elle venait de quelqu'un, voilà, qui est secrétaire de la fonction publique.
04:59Elle s'appelle Marie-Sophie, et on l'a entendu sur BFM.
05:03Écoutez.
05:04Constamment des taxes.
05:05Donc oui, si le pays en a vraiment besoin, je pense qu'on est tous prêts à faire des efforts.
05:09Mais on en fait tous et on ne peut plus en faire.
05:12À votre niveau, tous, voilà, tous, merci,
05:17quels efforts vous, vous allez faire, d'accord ?
05:19Parce que 3 500 nets, honnêtement, pour un député, je trouve que ce n'est pas énorme.
05:23Honnêtement, c'est pour le boulot que vous donnez, il n'y a pas de souci.
05:27Mais au bout d'un moment, comme disait monsieur,
05:29quand vous voyez monsieur Larcher quand même,
05:31qui a plusieurs retraites, un très bon salaire,
05:34et qui vient nous expliquer que bon, ça serait bien qu'on bosse un peu plus,
05:37parce que bon, à la limite, il ne va pas nous traiter de feignasses,
05:40ça, c'est des messages qui ne sont plus audibles aujourd'hui.
05:42On ne veut plus les entendre.
05:45– Marie-Sophie, bonjour.
05:47– Bonjour.
05:48– Bonjour, merci d'être avec nous et avec Guylain Benessa, justement,
05:51dont je vous recommande les deux livres,
05:52« On marche sur la tête » et « Comment faire taire le peuple ? »
05:55Alors, voilà, de temps en temps, effectivement, à la télévision ou ailleurs,
05:59ou à la radio, ou chez nous, ils parlent, ils parlent.
06:01Et vous, vous avez parlé, je ne dis pas que vous représentez le peuple,
06:04mais ce que vous avez dit en secrétaire de fonction publique,
06:07ça a marqué.
06:09Ça a marqué pourquoi ?
06:10Tout simplement parce que vous disiez le bon sens,
06:12vous disiez des choses de bon sens.
06:15Et c'est sorti comment alors ?
06:17Dites-moi, je veux dire,
06:18quelle réaction vous avez eue après votre intervention ?
06:23– Écoutez, comme vous le dites, j'ai juste dit quelque chose de…
06:29enfin voilà, ce que je ressentais, ce que j'avais sur le cœur,
06:31ce que je dis quotidiennement quand je débat avec ma famille
06:34ou avec mes collègues, ou même au coin d'un arrêt de bus
06:38avec les gens sur le marché.
06:40C'est vraiment ce que tout le monde pense.
06:41Il n'y a qu'à voir, moi j'ai TikTok qui est public,
06:47j'ai eu multitude de commentaires,
06:49mais ma vidéo a fait plus de 240 000 vues
06:53où j'expliquais juste parce que j'avais tellement de messages
06:56et de commentaires que je ne pouvais plus répondre.
06:58J'étais dépassée par la situation, c'est affolant.
07:02Et en fait, tout le monde me disait
07:04mais en fait tu as juste dit ce que tout le monde pense
07:06et merci d'avoir dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
07:10Et c'est vrai que c'est impressionnant
07:12parce qu'on se dit ça paraît tellement évident
07:14et comment cela se fait que des gens qui sont censés être
07:18entre guillemets l'élite de la France, le haut du panier
07:23ne se rendent pas compte de ça.
07:24Alors soit ils ne s'en rendent pas compte
07:26parce qu'ils vivent entre eux
07:28et qu'ils sont complètement déconnectés de la réalité.
07:31Soit ils sont parfaitement conscients
07:32mais ils s'en fichent royalement, je ne sais pas.
07:35Et malheureusement, je ne sais pas ce qui serait le pire
07:37en fait entre les deux situations.
07:38Ou ça peut être les deux, ma générale.
07:42Oui aussi, éventuellement.
07:43Ce qui serait doublement problématique et dramatique pour le pays, je pense.
07:47Et alors justement, Marie-Sophie,
07:49et justement vous en parlez avec Guylain Bénessa,
07:52est-ce que pour vous, c'est quelque chose que vous sentez ?
07:55Vous sentez qu'en fait, il y a tout un monde
07:57qui est complètement éloigné, qui ne parle jamais ?
08:00Et parlons aussi des médias, nous ne sommes pas en dehors de...
08:05Vous pensez que le langage dominant,
08:08le langage dont on entend du matin au soir,
08:10le langage qui sort des politiques ou des médiatiques ou autres,
08:14ne correspond pas du tout à ce que vous et beaucoup d'autres vivez ?
08:17Et vos préoccupations, c'est ça un peu ?
08:20Bien sûr, mais totalement.
08:22Après, je ne veux pas jouer la carte de tous pourris,
08:25de l'entre-soi ou quoi,
08:27mais effectivement, on constate,
08:30malheureusement, c'est ce que je disais,
08:33la grande majorité,
08:35voilà, ils n'ont jamais travaillé.
08:38Quand j'en vois dans ma vidéo, des fois j'ai des retours où on me dit
08:41Mélenchon a été enseignant, moi j'ai regardé sur internet,
08:44il a été enseignant quoi, 3-4 ans ?
08:46Et dans les années 70 ?
08:48Mais que ce soit Mélenchon comme d'autres,
08:50il y a eu le débat il n'y a pas longtemps sur Jordan Bardella,
08:52Gabriel Attal,
08:54la grande majorité n'ont jamais travaillé de leur vie dans le public,
08:58dans la vie publique des citoyens lambda.
09:01Ils ne savent pas ce que c'est que de vivre avec 1500 euros,
09:04ils ne savent pas ce que c'est que de galérer,
09:06de regarder son compte en banque tous les jours,
09:09en se demandant où on en est,
09:11combien il nous reste,
09:12que de se dire qu'il me reste encore 20 jours et il me reste à peine 150 euros,
09:16tout ça ils n'en se rendent pas compte.
09:17Et malheureusement,
09:19on aurait pu penser qu'il y avait une évolution
09:21avec la Macronie, c'est-à-dire
09:24le sens où il y avait beaucoup de députés qui venaient de la vie civile, comme il disait,
09:28mais je pense malheureusement que
09:31en fait, entre le salaire et ce que j'appelais moi les rigettes,
09:34c'est-à-dire ne plus payer le train, ne plus payer l'avion,
09:37avoir un peu toutes les portes qui s'ouvrent un peu,
09:39voilà, tous ces avantages-là, les chauffeurs, etc.,
09:43en fait, inévitablement, vous coupez de la réalité,
09:45quand bien même vous travaillez à la base en tant qu'enseignant,
09:49ou je ne sais pas, ou fonctionnaire, ou même agriculteur,
09:52je pense qu'à partir du moment où vous êtes dans ce monde-là,
09:56inévitablement, vous vous retrouvez déconnecté de la réalité,
10:00et il n'y a qu'à voir leurs propos,
10:02vous voyez, Gérard Larcher qui justifie l'augmentation des sénateurs en vous expliquant que
10:06mais vous vous êtes rendu compte quand même qu'il y a une crise, il y a une inflation ?
10:09Non mais c'est indécent en fait de venir nous expliquer ça à nous,
10:12alors que concrètement on n'a pas les mêmes salaires, les mêmes revenus,
10:15et que nous à côté de ça, on paye notre essence, on paye notre loyer,
10:18on paye nos transports, on paye tout !
10:21Et c'est vrai que c'est des discours qui ne sont plus entendables,
10:25et c'est ça en fait, il y a une réelle colère.
10:28– Merci Marie-Sophie, je voudrais que, Guylain Benessart,
10:33comment vous réagissez à ce que dit Marie-Sophie ?
10:36– Si, elle est toujours avec nous.
10:39– Absolument, vous êtes avec nous Marie-Sophie, vous restez là.
10:42– Je ne peux que souscrire à ses paroles intégralement,
10:45j'ai deux choses à dire très simples,
10:47et je ne suis absent pas à plaindre personnellement,
10:49mon cas n'a aucun intérêt.
10:51Un avocat de province qui démarre est payé littéralement 2500 euros par mois,
10:552500 avec lequel il paye toutes ses charges.
10:58Je parle, c'est le minimum avec lequel on commence.
11:01– L'avocat de province commence avec 2500.
11:02– L'avocat de province en plein de barreaux commence à 2500,
11:04attendez, sur lequel il paye ses charges, son URSSAF, ses impôts, etc.
11:07Ce qui veut dire qu'il lui reste 1400 euros par mois.
11:09Il a 25-26 ans, peu importe, la question n'est pas du tout là,
11:13on s'en fout, c'est juste un avatar, un exemple.
11:15Première remarque, et pourquoi je fais ça ?
11:17Parce qu'il y a une deuxième remarque, madame dit,
11:19on l'a beaucoup entendue, et je ne peux que comprendre qu'on l'a entendue,
11:23c'est qu'Emmanuel Macron, et on va dire la Macronie,
11:24et la nouvelle façon de faire la politique, se sont vendues à l'époque en disant,
11:28nous on vient de la société civile, on a travaillé, on sait ce que c'est,
11:31contrairement à tous les politiciens entre guillemets payés,
11:34qui n'ont fait que ça toute leur vie.
11:35Or, eux-mêmes viennent d'un monde privé,
11:39qui est le monde de la prestation de services extrêmement bien payé,
11:42dans des entreprises dans lesquelles ils étaient extrêmement bien payés,
11:44Emmanuel Macron le premier, pour ensuite faire la politique,
11:47alors qu'il y avait déjà des millions entre guillemets enquillés.
11:50Ça veut dire que là, le fait de bosser dans un environnement
11:53dans lequel on a vraiment 1500 euros par mois,
11:55on a vraiment des difficultés pour comprendre,
11:57on a vraiment quelque chose à la fin du mois,
12:00qui ne reste pas, qui n'est pas là pour payer.
12:02Je pense que cette question-là, même dans ceux qui prétendent l'incarner ou le comprendre,
12:06ils ne le comprennent pas.
12:08On a une telle coupure entre le privé et les élus,
12:13entre le monde qui travaille et le monde qui fait vient,
12:15qui est le monde des politiciens, que même lorsqu'ils ont l'air de ressembler au peuple,
12:20ils ne le ressemblent absolument pas parce qu'ils jouent encore avec ça.
12:23Ce qui fait que je pense que la déconnexion est encore plus violente maintenant,
12:26parce qu'il y a eu la déception de voir des gens qui étaient prétendument des gens qui viennent du privé,
12:30et qui en fait ne savent pas ce que ça veut dire de subvenir à ses besoins,
12:34et de ne pas s'en sortir parce qu'ils sont aussi privilégiés
12:37que ceux-là même qu'ils étaient censés congédier.
12:39Et du coup, le divorce est violent.
12:41Je ne peux que l'entendre, il est logique en fait.
12:45– Marie-Sophie, vous voulez réagir à ce que vient de dire Guylain Benessa ?
12:50Est-ce que vous êtes d'accord ?
12:51– Non mais je suis totalement d'accord exactement, c'est parfaitement ça en fait.
12:55Et c'est tous ces discours en plus un peu moralisateurs,
12:58ou alors où il vient de nous expliquer, mais qu'est-ce que veulent les Français ?
13:01Mais vous savez, les Français ils ne savent pas en fait ce que veulent les Français,
13:05parce qu'ils ne savent pas le quotidien des Français.
13:08En fait on a l'impression qu'on vit dans deux mondes totalement différents,
13:11qui ne se croisent jamais,
13:13et en fait, comme je disais, là il y a une colère chez les gens
13:16parce qu'ils ne veulent plus entendre tout ça.
13:18Enfin voilà, on nous demande constamment de faire des efforts,
13:21comme je disais lors de mon intervention chez BFM,
13:23c'est-à-dire qu'on est prêt à faire des efforts,
13:25parce qu'une fois que le pays est en difficulté,
13:27le problème c'est que comment voulez-vous pouvoir entendre
13:31et être prêt à faire des efforts,
13:32quand les mêmes personnes qui vous demandent des efforts,
13:34eux dépendent de débord de privilèges,
13:37mais en plus, et là toutes parties confondues,
13:39ont quand même eu le culot et bizarrement l'âge de s'entendre
13:42pour voter à l'unanimité leur augmentation de 300 euros par député.
13:46– Oui, c'est pas mal.
13:48– Ça paraît tellement lunaire que je n'arrive même pas à réaliser
13:52que c'est possible et que ça s'est vraiment passé en fait.
13:55– Et Marie-Sophie, juste un mot pour terminer,
13:59et comment ils réagissaient face à vous les députés ?
14:01Ou est-ce qu'ils réagissaient après ?
14:03Ou ils hochaient la tête, on les a vus opiner du bonnet,
14:06hocher la tête, c'était ça quoi ?
14:09– Exactement, c'est ça, oui ils hochent la tête,
14:11ils sourient, oui vous voyez sur leurs lèvres qu'ils disent
14:15« elle a raison », mais sans aucune prétention aucune.
14:18– Non, non, bien sûr.
14:19– En même temps, qui pouvait dire le contraire ?
14:22Qui pouvait me donner tort ?
14:24– Mais oui, bien sûr.
14:25– Voilà, et je vous dis, j'ai fait une vidéo de remerciement
14:27parce que j'ai reçu après une multitude de commentaires
14:29et de messages privés de gens qui me racontent leur vie,
14:32leur désarroi, les gens qui travaillent dans les EHPAD,
14:35dans les hôpitaux, les gens en situation de handicap,
14:37ça m'a dépassé parce que moi à mon petit niveau
14:39je ne suis personne en fait.
14:41– Vous avez exprimé, vous avez exprimé.
14:44– J'étais fou et donc j'ai fait une vidéo mais j'ai eu plus de 240 000 vues,
14:49plus de 3 000 commentaires où ce n'est que des gens qui me donnent raison
14:53et qui me remercient d'avoir parlé en leur nom
14:56alors que je n'ai parlé en nom de personne,
14:58je ne suis qu'une citoyenne parmi d'autres
15:00et je trouve que c'est presque effrayant dans le sens où je me dis
15:02n'importe qui, en quelque sorte, qui dit 2-3 choses sans c'est
15:06et qui s'exprime dans un français à peu près condamné en étant respectueuse
15:10devient du jour au lendemain presque,
15:12voilà moi j'ai déjà vu, combien de fois j'ai entendu la voix du peuple
15:16mais je ne suis en voix de personne en fait.
15:18– Non mais Marie-Sophie simplement vous avez exprimé du bon sens
15:20et comme le bon sens est devenu une des dernières rares
15:23en tout cas dans le discours, alors voilà, ça ne va pas.
15:26En tout cas merci d'avoir été avec nous, à bientôt, merci.
15:32On va prendre une petite pause et puis on va continuer avec Guyla Bénéssin.
15:38A l'heure André Bercoff.
15:40– Et Guyla Bénéssin, avocat, essayiste, auteur de « On marche sur la tête »
15:44« La France, l'UE et les mensonges » et puis « Comment faire taire le peuple »
15:49effectivement toujours une question de l'artilleur
15:51et vous voyez, parlant de Marie-Sophie, bon ben voilà, on ne l'a pas fait taire,
15:55elle a dit ce qu'elle avait à dire mais justement ce qui est intéressant,
15:57on en parlait hors antenne, Guyla Bénéssin,
15:59c'est qu'il suffit de dire un peu de bon sens, elle dit lui-même,
16:02elle n'a pas dit des choses, elle n'a pas donné des scoops mondiaux
16:06et puis les gens réagissent en disant « Ah bon sang, mais c'est bien sûr ! »
16:10Qu'est-ce qui se passe, c'est-à-dire que, et attention,
16:13elle, on ne peut pas la traiter de populiste,
16:15elle est secrétaire de la fonction publique,
16:18mais enfin, alors dès que vous dites, vous, moi, autres, des gens comme ça,
16:22ah oui, ce sont des populistes, puis autre étiquette du même acabit,
16:29tout aussi ridicule les unes que les autres,
16:31mais quand est-ce qu'on sort de cette espèce de double peine et de jeu de bontôts imbéciles ?
16:40– Écoutez, vous savez, je change de continent et je reviens à la France,
16:44la fameuse invasion du Capitole qui a fait couler tellement d'encre.
16:49– À l'Amérique ? – Aux Etats-Unis, à Washington, pourquoi je dis ça ?
16:52Parce que l'invasion du Capitole, comme on l'a appelée…
16:55– C'était le 6 janvier 2020. – 6 janvier 2020.
16:58– 2021, pardon. – 2021, absolument.
17:00– Pourquoi est-ce que je parle là-dessus ?
17:02Pour une raison très simple, des Américains sont rentrés dans leur maison,
17:06je m'explique, le Capitole est la maison des Américains,
17:10c'est-à-dire qu'ils ont peut-être des représentants,
17:13et je ne suis pas en train de cracher sur le système représentatif,
17:16là n'est pas la question, mais en France, le Parlement est l'Assemblée Nationale,
17:22c'est-à-dire l'endroit où siègent les représentants du peuple,
17:26au fond, ils ne sont que les émissaires de ce que les Français leur demandent de faire,
17:30ils ont un mandat. – Ce sont leurs employés.
17:33– Exactement, c'est-à-dire qu'il y a quelques années,
17:36un Français s'était agacé en public contre Emmanuel Macron,
17:39en public lors d'une manifestation, et avait dit
17:42« tu ne fais pas ce que je t'ai demandé de faire »,
17:44avec un Français un peu, vous voyez, à la « vas-y que je te pousse » rapidement,
17:48comme ça, agacé, énervé.
17:50Le problème, c'est qu'il avait raison,
17:52c'est-à-dire que techniquement, Emmanuel Macron a un mandat
17:55qui lui est confié par les Français.
17:58– Comme tous les députés. – Comme tous les députés,
18:00alors après, il y a des types de mandats, peu importe la technique et la stratégie,
18:03je ne suis pas là-dessus.
18:04Mais ça veut dire que le système représentatif
18:06fait que vous n'êtes qu'un représentant.
18:09Ça veut dire que Madame, c'est Anne-Sophie, je crois,
18:11qu'on a eu au téléphone à l'instant.
18:12– Marie-Sophie. – Marie-Sophie, pardon.
18:14Marie-Sophie, ce qu'elle dit, elle dit « je suis accablée,
18:16je veux dire, je n'en peux plus »,
18:18c'est le cri du cœur d'une femme qui a du mal à joindre les deux bouts,
18:22et elle rappelle aux députés qu'ils doivent théoriquement
18:26être les porte-parole de ce qu'elle vit, de ce qu'elle ressent
18:29et de tout ce qu'elle leur demande de faire.
18:31Donc cette relation de base, elle est absolument fondamentale,
18:35et alors elle l'est.
18:36Et vous allez voir, il faudrait que les jeunes Français
18:41se voient rappeler ça à l'école, dès leur plus jeune âge,
18:44vous savez, c'est qu'il paraît que nous avons une constitution,
18:47en tout cas aux dernières nouvelles, qui est le parchemin fondamental.
18:50En plus, en ce moment, on en parle tout le temps
18:52avec les histoires de dissolution, etc.
18:54Lorsque la constitution dit que le peuple, que la démocratie,
18:59c'est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
19:01Lorsque la constitution nous dit également que la souveraineté
19:05s'exerce par les représentants et par la voix du référendum.
19:08– Tout à fait, article 3 de la constitution.
19:10– Ça veut dire que les premiers articles les plus fondamentaux
19:13de la constitution, sans lesquels il n'y a rien qui tient,
19:17font et rappellent et dictent que le peuple est tout.
19:20Ce qui veut dire, premièrement, que le peuple vient avant tout,
19:24et de deux, que c'est le peuple qui est le sujet de la constitution.
19:28C'est le peuple qui veut, c'est le peuple qui dit,
19:31c'est le peuple qui fait, c'est le peuple qui donne mandat.
19:34Ce qui veut dire que tout ce qu'on entend,
19:36qui vient de la bouche des fact-checkers,
19:38anticomplotistes, décrypteurs en chef,
19:41apôtres du politiquement correct, tout ce que vous voulez,
19:44qui nous disent, oui, attention, la démocratie est minée par le populisme.
19:48La démocratie va mourir parce que le peuple est méchant.
19:51La démocratie va mourir parce que les gilets jaunes sont trop violents.
19:54Tout ce qu'on entend, ils oublient de dire
19:58que si on ne respecte pas le fait que le peuple est le sujet de droit suprême,
20:02il n'y a ni constitution, ni république, ni démocratie, ni France,
20:06il n'y a plus rien.
20:07C'est ça que Anne-Sophie nous a rappelé tout à l'heure,
20:10je veux dire, avec ses mots,
20:12et c'est ce qui fait que le populisme en réalité est noble
20:15lorsqu'on rappelle qu'il est dans l'ADN même du fonctionnement politique.
20:19– Tout à fait. – Tout simplement.
20:20– Et c'est du bon sens total, et c'est quelque chose d'ailleurs
20:24qui serait bon, et on voit très très bien ce qui se passe au Canada.
20:29Regardez en Argentine avec Javier Milei,
20:31regardez des gens qui redisent, voilà,
20:33mais écoutez, les dépenses de l'État, ça suffit.
20:36La sécurité au Salvador, ça suffit.
20:40Je ne dis pas que c'est bien ou pas bien ce qu'ils ont fait,
20:42je dis simplement qu'à un moment donné,
20:44les gens en ont ras le bol, au vrai sens du terme.
20:47– Mais vous ne croyez pas si bien dire, si je reste en France,
20:51et ça je vous assure c'est fascinant.
20:52Dans mon bouquin « Comment faire taire le peuple »,
20:54j'avais pris comme exemple le 1962
20:58qui était la motion de censure contre le général de Gaulle,
21:00qui n'a pas marché, enfin qui a marché à l'époque.
21:02Première et seule motion de censure réussie jusqu'à 2024,
21:06celle que nous avons vécue il y a quelques jours.
21:08– C'était 1962 je crois, c'est ça.
21:10– Le 5 octobre 1962, je ne dis pas ça pour sortir du sujet,
21:13mais parce qu'au contraire, j'avais fait à l'époque,
21:16il y a un an, l'exégèse des discours et des débats
21:19et des engueulades à l'Assemblée entre les députés.
21:22Ceux qui étaient contre et ceux qui étaient pour le général de Gaulle.
21:25Vous savez qu'à l'époque, à l'Assemblée nationale,
21:28le 5 octobre 1962, il y a d'un côté, on dirait aujourd'hui, les populistes,
21:34c'est-à-dire ceux qui disent clairement,
21:35le président doit être élu par tous les Français,
21:38donc au suffrage universel direct,
21:40parce que ce sont des gens qui étaient du côté de la relation directe
21:42et qui considéraient que le peuple doit être consulté directement
21:46par le chef et par référendum.
21:48Et on avait tout le reste, c'est-à-dire les antigaullistes,
21:51la gauche, le centre, une partie de l'extrême droite, etc.
21:53qui disaient, ah non, surtout pas.
21:56Et pour quel motif ? Populisme.
21:59– Eh oui, déjà, déjà.
22:01– Exactement, alors moi quand j'ai vécu, il y a 2-3 semaines,
22:04la motion de censure, lorsque Marine Le Pen a appuyé
22:07sur le bouton, la motion de censure,
22:09lorsque tous ces débats ont tourné pendant 24 heures,
22:11lorsqu'on nous a dit, on n'aura pas de budget, c'est le drame,
22:14on ne s'en remettra jamais, etc.
22:16Les discours qui ont perlé depuis des semaines
22:19sont les mêmes discours antipopulistes qu'on avait à l'époque,
22:22c'est-à-dire ne surtout pas consulter le peuple,
22:25faire la petite soupe dans leur petit coin,
22:28garder le pouvoir à l'Assemblée
22:30et ne pas s'en remettre à la voix de l'opposition.
22:32– Dieu nous en préserve du peuple surtout, ne le consultez pas.
22:34Je crois que nous avons un auditeur,
22:36nous avons César qui nous appelle de Bayonne.
22:39Bonjour César.
22:40– Oui André Bercov, vous m'entendez ?
22:42– Oui très bien, très bien.
22:43– Alors d'abord je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année.
22:47– Merci à vous aussi César, vous aussi, absolument.
22:49– Alors j'ai eu la chance de pouvoir entendre déjà Guylain Bénassin
22:54la dernière fois qu'il est venu sur le plateau de Sud Radio,
22:56donc les étoiles sont peut-être alignées pour nous deux, je ne sais pas.
22:59En tout cas, moi ce qui m'impressionne,
23:00c'est que ce n'est pas tant le décalage entre les élites et le peuple
23:05par rapport au sujet d'aujourd'hui,
23:06c'est la corruption des élites et de nombreux médias.
23:10Parce que ce qui m'impressionne, c'est par exemple,
23:12je vous prends le Rassemblement National,
23:14ils ont beau avoir fait des efforts depuis 40 ans
23:17pour essayer de se normaliser, de s'intégrer,
23:19d'être plus acceptables par rapport à Jean-Marie Le Pen,
23:23et maintenant aujourd'hui c'est Marine Le Pen et Jordan Bardella,
23:26eh bien aujourd'hui même s'ils soutiennent les juifs,
23:28même s'ils soutiennent de tout leur cœur les homosexuels,
23:30eh bien on continue, c'est ça que je voudrais faire remarquer,
23:33on continue à traiter ce parti de l'URN de fasciste, de nazi,
23:37alors qu'ils soutiennent les juifs.
23:38Donc on est prêts en fait à mentir toute la journée,
23:42même sur des gens, je veux dire, même Marine Le Pen,
23:45si demain on apprenait qu'elle passait tout son temps
23:48avec des gens de couleur de peau noire ou arabe,
23:51elle serait quand même traitée de raciste.
23:53Parce qu'en fait, j'ai compris qu'il y a tellement de corruption,
23:57et d'intérêts peut-être financiers,
23:59qu'il y a des gens qui n'ont pas le droit d'être au non-raciste.
24:01Parce que sinon on ne peut pas faire le barrage des castors au second tour,
24:04avec le front républicain d'un côté et les fascistes de l'autre.
24:07Et comme au niveau du peuple il y a beaucoup de gens
24:09qui ne s'intéressent pas à la politique, c'est ça le vrai sujet,
24:12eh bien il y a beaucoup de gens qui s'acharnent
24:14depuis peut-être des dizaines d'années
24:15à mettre les gens en deux catégories,
24:17vous avez les gens normaux, les Verts, les Mélenchonistes,
24:19les Macronistes ou qui vous voulez, et puis vous avez les fachos.
24:23Et donc c'est ça que j'ai compris,
24:24comme il y a beaucoup de gens qui ne s'intéressent pas à la politique,
24:26on essaie de tout résumer en deux catégories,
24:28il y a les fachos et les gens normaux,
24:30voilà ce que je voulais dire,
24:31il y a cet abrutissement des médias, voilà.
24:33– Oui, effectivement, il soulève deux points, César, intéressants,
24:37je trouve qu'il a mêlé ça,
24:39d'un côté effectivement il y a une grande partie de l'œuvre
24:42qui ne s'intéresse pas à la politique,
24:43qui donc gobe, comme on dit, un certain nombre de choses,
24:46et puis alors, quel est votre avis par rapport à Cent Nationales
24:50qui, quels que soient les efforts qu'ils font,
24:52seront toujours traités d'extrême droite,
24:55d'anti-républicains, etc.
24:57Mais j'ai l'impression que ça change, je ne sais pas ce que vous en pensez.
25:00– Écoutez, c'est très simple, d'un côté Marine Le Pen fait le travail,
25:04c'est-à-dire qu'elle a nettoyé les écuries d'Ogias depuis longtemps,
25:07on sent quand même qu'il y a vraiment le RN,
25:10je veux dire, il faut le dire clairement,
25:12le RN n'est pas un parti d'extrême droite,
25:13c'est une stupidité de dire ça,
25:15alors après on va m'expliquer que l'extrême droite ça a changé aussi,
25:18mais peu importe, ce n'est pas un parti d'extrême droite,
25:20ça ne l'est en tout cas plus,
25:21honnêtement ce n'est ni audible, ni rationnel de dire ça.
25:26Par contre, en même temps qu'on a nettoyé les écuries d'Ogias,
25:29j'ai failli dire Emmanuel Macron,
25:32en même temps que Marine Le Pen a fait le travail,
25:35notre ministre de l'économie, pas le nouveau, on n'en a toujours pas,
25:39le ministre de l'économie dans le dernier en date du gouvernement de Michel Barnier,
25:43à peine et à peine nommé, a dit la chose suivante,
25:47les auditeurs le retrouveront,
25:48– Une personne marchande, je ne sais plus comment il s'appelle.
25:50– Il a dit la chose suivante, il a dit
25:52le barrage républicain est un lègue ou un héritage qui nous a été transmis.
25:58Le barrage républicain est un héritage, ça veut dire quoi ?
26:01Ça veut dire qu'on a l'habitude de considérer que le RN,
26:04même on a intégré l'idée que le RN était à proscrire.
26:08Vous savez c'est très simple André Bercoff,
26:10ça porte un nom, c'est une stratégie qui a été gobée,
26:16enseignée, éduquée, transmise à Sciences Po, à l'ENA, dans les facs,
26:20moi je l'ai vécu à la fac de droit aussi indirectement,
26:23c'est très simple, c'est lorsqu'on prend un adversaire
26:26et qu'on le modifie, on le criminalise pour qu'il devienne un ennemi.
26:29Un adversaire vous le respectez,
26:31avec un adversaire vous avez le droit de discuter avec lui,
26:33on n'est pas d'accord, on s'installe,
26:35mais ça se finit avec un verre de vin autour d'un bon repas.
26:38Un ennemi, c'est faire croire dans l'idée que l'ennemi
26:41c'est celui qui est par nature hors du respectable, de l'acceptable,
26:46et qu'on a le droit d'éliminer.
26:48Ce que je veux dire en gros, et la stratégie on l'a bien compris,
26:51l'ERN, ça va mieux, on peut discuter avec eux,
26:53et on les invite quand même, BFM, évidemment CNews et d'autres médias,
26:58mais alors il suffit qu'on arrive à l'entre-deux-tours des présidentielles,
27:01et on sort le mémorial de la Shoah, au Rador-sur-Glane et tout ce qu'on veut,
27:05et c'est terminé, l'ERN est de nouveau reléguée aux années 30,
27:08au moment même où les juifs de France...
27:10– Vous voulez dire que cette stratégie continue à marcher ?
27:12– Je ne dis pas qu'elle va durer encore bien longtemps,
27:14mais je pense quand même que chaque fois qu'on attend
27:17à ce que tout le monde s'attende, à ce que l'ERN franchisse la marche,
27:22passe la dernière, on va dire,
27:24il y a quand même quelque chose qui renâcle et qui résiste.
27:26Donc, est-ce que ça va durer encore longtemps ?
27:28Je ne sais pas, mais regardez les législatives.
27:31D'un côté, Jordan Bardella était presque présenté comme Premier ministre
27:37à quelques jours du second tour,
27:40et en même temps, je vais vous faire une petite confidence,
27:43je sortais d'un de vos plateaux de télévision,
27:46je prends le train et je rentre chez moi à Strasbourg.
27:48Je ne sais pas si je prétends avoir les deux pieds bien dans le sol constamment,
27:51mais ça me permet de vivre en province toute l'année,
27:54de venir à Paris de temps en temps.
27:57Je prends mon train et je vois les une journaux,
28:00trois jours avant le second tour,
28:02et il y avait un mur de une, 15 journaux qui titraient,
28:05en gros, « faites le travail »,
28:06c'est-à-dire tout sauf le Rassemblement National.
28:09On a eu un second tour bloqué, on a eu des alliances incroyables,
28:13on a l'absence de majorité et résultat des courses,
28:16personne, et moi le premier, n'a plus compris grand chose
28:20à ces espèces de folies d'arrangements et de compromis
28:23qui ont donné lieu à ce que les Français
28:25veuillent un grand changement dans une élection
28:28avec une abstention mineure.
28:29Pour une fois dans l'histoire récente,
28:31on n'a pas eu beaucoup d'abstentions,
28:33et au bout, on a François Bayrou, Premier ministre,
28:36six mois plus tard, c'est invraisemblable.
28:38– Le second tour de la honte qui a vu les arrangements
28:42que même, je ne sais pas moi, un vendeur de je ne sais pas quoi
28:46n'aurait pas pu faire, aurait eu honte de faire,
28:48mais c'était même pas du deal, c'était du magouillage
28:52entre ces deux tours, c'était le deuxième tour de la honte
28:56où des, enfin on le sait, où des macronistes ont voté
28:58pour des LFI, etc., etc., et vice-versa.
29:02– François Hollande, sauvé par les alliances,
29:04Gérald Darmanin, idem.
29:06– Magnifique, magnifique.
29:07Voilà, écoutez, on va continuer à en parler
29:09après cette petite pause.
29:11Revenons quand même aux fondamentaux,
29:13et ce n'est pas facile.
29:14Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
29:18Avec Guylain Bénessa, on parle du peuple,
29:22on parle des élites, on parle de, justement,
29:25Marie-Sophie nous avons montré, et elle n'est pas la seule,
29:28ce fossé, ce fossé d'incompréhension,
29:31et allez, soyons clairs, on a parlé de ce fossé
29:33de mauvaise foi aussi, et d'hypocrisie.
29:36Tartuffe est en très très très bonne santé en ce moment,
29:40un peu partout, y compris chez nous.
29:42Nous avons, je crois, Chantal, bonjour Chantal.
29:45– Bonjour André, bonjour à votre invité.
29:48– Bonjour.
29:49– Alors, moi, j'ai toujours très très en colère,
29:54parce que pour moi, on a perdu la démocratie,
29:57la voix du peuple, lors du traité de Lisbonne,
30:00où nous avions quand même un référendum,
30:03d'ailleurs on en a vu.
30:04– Où on s'est assis sur le référendum de 2005.
30:06– Exactement, et merci Sarkozy et Hollande
30:09qui étaient à l'époque secrétaires du Parti Socialiste en 2008.
30:12– Oui, oui, bien sûr, Chantal, revenons pas trop là-dessus,
30:15on le sait, parlons d'aujourd'hui.
30:18– Ensuite, aujourd'hui, on nous parle de souveraineté,
30:21je vois pas comment on peut la voir,
30:22puisque de toute façon, les lois,
30:24les directives de l'Union Européenne
30:27nous empêchent quand même d'avoir notre souveraineté.
30:32Troisièmement, nous avons quand même des élus,
30:35alors, moi je suis pas d'accord,
30:36on dit oui, les élus, les députés,
30:40lors des législatives, ils ont ouvert leur magouille,
30:42mais c'est quand même les Français qui ont joué le jeu de la magouille,
30:46donc à un moment donné, il faut quand même arrêter de se plaindre,
30:50parce que moi, personne ne me fera dire,
30:53oui, alors je me mets d'accord avec les macronistes,
30:57LFI a fait quand même repasser Mme Borne et tout ça,
31:00donc les gens, ce sont des amnésiques volontaires,
31:05donc le peuple a une grande responsabilité
31:08de ce qu'on a aujourd'hui,
31:10on n'a que ce que l'on mérite,
31:13parce qu'à un moment donné,
31:14on a choisi de faire ce barrage de Castor
31:19qui ne ressemblait à rien,
31:21enfin les Français sont allés voter pour ce barrage,
31:24donc à un moment donné, il faut arrêter de se plaindre.
31:27Quant aux dettes,
31:30comme me parlait Marie-Sophie Latta,
31:32qui a dit oui, on peut faire des efforts,
31:33mais les autres aussi,
31:35moi je n'ai plus envie de faire d'efforts du tout,
31:38c'est eux qui nous ont embêtés,
31:39c'est à eux de rembourser,
31:41il y a 1214 agences nationales qui ne servent à rien,
31:46donc déjà on n'a qu'à les enlever,
31:48il y a trop de députés,
31:50il y a trop de sénateurs,
31:52il y a trop d'élus,
31:53je veux dire, on passe dans les communautés de communes,
31:55enfin c'est le millefeuille en permanence,
31:58les avantages qu'ils ont,
32:00ils ont les appartements de fonction,
32:02les meubles qui peuvent changer,
32:04moi vous me mettez au gouvernement André,
32:06les 60 milliards je vous les trouve,
32:08il y a les fraudes fiscales,
32:09les fraudes sociales,
32:11et on va encore nous demander à nous,
32:13je suis en colère, excusez-moi,
32:15on va encore nous demander à nous de faire des efforts,
32:17ras le bol !
32:19Et les français, ils ont qu'à un peu se bouger,
32:21ils ne sont pas obligés de suivre toute cette idéologie
32:24qui est donnée par cette propagande médiatique,
32:27et je voudrais vraiment vous remercier
32:29pour tout le travail que vous faites,
32:32et d'autres médias alternatifs,
32:34qui font aussi un bon travail.
32:36– Non mais on est d'accord,
32:38je crois que Chantal vous soulevez quand même de vraies questions
32:40qui amènent à ça, parce que le peuple,
32:42c'est vrai, mais il ne faut pas non plus
32:44flatter démagogiquement le peuple,
32:46je ne dis pas que vous le faites, et je ne dis pas que je le fais,
32:48mais quand même ils sont allés voter au second tour,
32:50et c'est vrai,
32:52et c'est vrai que franchement,
32:54les français ne sont pas spécialement des imbéciles,
32:56pourquoi suivent-ils quand par exemple
32:58un macroniste fait voter un LFI,
33:00pourquoi ?
33:02Alors, ou ils sont d'accord,
33:04et alors très bien, et bien le résultat,
33:06c'est celui qu'on connaît, et tout va bien,
33:08puisque c'est la majorité des français,
33:10ou un LFIste qui vote pour un macroniste,
33:12etc., etc., ou d'autres,
33:14peu importe, ou un rassemblement national
33:16qui vote je ne sais pas comment,
33:18il y a deux problèmes, et puis c'est vrai aussi,
33:20j'aimerais qu'on parle là-dessus,
33:22car Chantal dit, écoutez moi j'en ai marre,
33:24qu'on commence à tailler vraiment
33:26dans les dépenses de l'État,
33:28qu'on taille vraiment au karcher,
33:30ou à la hache, ou comme on veut,
33:32et qu'on dégraisse vraiment le mammouth,
33:34ce qui n'a jamais été fait depuis 50 ans,
33:36est-ce qu'elle n'a pas raison ?
33:38– Alors, vous savez,
33:40en l'écoutant Madame,
33:42je pense à une phrase très simple,
33:44que je n'ai pas en tête exactement,
33:46vous savez, Anna Arendt disait que,
33:48lorsqu'on ment au peuple, lorsqu'il ne peut plus
33:50distinguer le vrai du faux,
33:52un peuple comme cela, on en fait ce qu'on veut,
33:54et c'est ce qu'on fait depuis longtemps,
33:56alors reprocher au peuple,
33:58j'entends que, évidemment, on peut dire
34:00qu'ils se sont fait avoir par les mots d'ordre,
34:02qu'ils tombent dans le panneau des slogans,
34:04alors que les politiques leur mentent,
34:06qu'ils sont tombés dans le panneau des magouilles,
34:08je veux bien, c'est vrai, mais en même temps,
34:10quand le peuple se rend compte
34:12qu'il n'arrive plus à discerner entre le vrai et le faux,
34:14que le président de la République ment,
34:16que leur ministre ment,
34:18que les députés ne sont pas clairs,
34:20qu'ils ne comprennent plus rien à ce qu'on leur explique,
34:22et qu'ils ne savent pas par exemple,
34:24en tout cas, que l'Europe tire les ficelles dans l'ombre,
34:26avec à sa tête une impératrice non élue,
34:28je peux comprendre qu'au moment où ils se disent
34:30« Qu'est-ce que c'est que cette politique ? »
34:32Je veux dire, on ne peut pas dire
34:34que la clarté soit de mise,
34:36il l'empêche sur la question des dettes.
34:38Là, je ne peux absolument que souscrire
34:40au brebeau de madame. Je m'explique,
34:42Marine Le Pen n'a pas censuré
34:44un budget phénoménal,
34:46Marine Le Pen n'a pas censuré
34:48un Michel Barnier qui aurait fait le travail,
34:50Marine Le Pen n'a pas,
34:52comment dire, fait montre
34:54d'une forme d'égoïsme ou d'oubli
34:56par rapport à la chose politique.
34:58Le budget de Michel Barnier
35:00n'avait littéralement aucun intérêt.
35:02Parce qu'il n'y a toujours
35:04aucune coupe générale dans les dépenses
35:06structurelles. Ça veut dire qu'elle a envoyé
35:08paître un budget
35:10qui ne changeait strictement rien
35:12à l'état des finances de ce pays.
35:14Là, il y a un vrai problème.
35:16Parce qu'à la limite, on aurait pu
35:18reprocher aux méchants populistes
35:20d'extrême droite, selon l'étiquette,
35:22d'avoir cassé l'Assemblée
35:24et d'avoir cassé
35:26l'Assemblée pour un jeu
35:28purement politique. Mais en l'occurrence,
35:30ça ne change rien à l'affaire, puisque droite-gauche
35:32confondue, personne ne s'attèle
35:34à cette question depuis 40 ans.
35:36Pour des raisons multiples. L'Europe,
35:38les critères de stabilité,
35:40les dépenses structurelles, et n'oublions pas
35:42le nombre de camemberts, de fromages
35:44qui doit faire que les gens, en gros,
35:46ne travaillent pas et gagnent beaucoup d'argent.
35:48A mon avis, tout ça, je ne dis pas que moi...
35:50Mais vous savez, moi, je ne pense pas que ce soit
35:52qu'une affaire de corruption, je ne crois pas.
35:54Je pense que c'est plus insidieux que cela.
35:56Lorsque vous vivez
35:58de façon
36:00si éloignée de la réalité concrète,
36:02lorsque finalement, vous vous imaginez
36:04qu'un billet de train, c'est pas cher,
36:06qu'un billet d'avion, c'est pas cher,
36:08qu'on vous paye votre billet d'avion, et que, comme disait
36:10Raphaël Glucksmann, homme de gauche
36:12bien-pensant, etc., il est mieux
36:14à New York qu'en Picardie,
36:16au bout d'un moment, je pense que ce n'est pas une question de corruption,
36:18c'est que finalement, vous n'avez aucune idée
36:20de ce que signifie payer une facture.
36:22Vous n'avez aucune idée de ce que ça veut dire
36:24de vous démerder à la fin du mois.
36:26Ça veut dire que ça, pour moi, et c'est là le fond
36:28de l'affaire politique. Nous sommes partis
36:30il y a 60 ans avec des gens qui étaient incarnés.
36:32Il suffit d'aller à
36:34Colombey, les deux églises, et de voir où habiter.
36:36Et qui avaient le sens du collectif.
36:38Vous savez quoi de ce qu'on appelait à l'époque le bien commun
36:40ou l'intérêt général ? Aujourd'hui,
36:42vous avez des intérêts particuliers
36:44défendus par des gens qui sont complètement
36:46à l'écart de ce que signifie la France.
36:48Donc, Emmanuel Macron
36:50n'est que la queue de comète d'un système
36:52qui est en déréliction, pour moi,
36:54depuis les années 70,
36:56ça c'est une autre histoire, on en reparlera peut-être une autre fois,
36:58mais on s'aperçoit que
37:00dès les années 70 jusqu'à 2024,
37:02l'objectif a été par palier
37:04de congédier le peuple,
37:06d'incarner un entre-soi,
37:08de le morceler,
37:10sur trajectoire de pouvoir des juges,
37:12de victoire de l'Europe, de victoire des minorités,
37:14et au bout de cette espèce d'échantillonnage
37:16qui fait qu'on dit
37:18qu'il n'y a pas de peuple, parce qu'il n'y a que des intérêts
37:20fragmentés, et au fond,
37:22monsieur et madame tout le monde, on n'en a
37:24plus rien ou pas grand-chose à cirer,
37:26si ce n'est à deux semaines des élections.
37:28Voilà, à ce moment-là, on les retrouve.
37:30On va en parler tout de suite après cette toute petite pause.
37:32Et bien entendu,
37:34si vous voulez continuer à réagir
37:36ou poser une question, vous pouvez nous appeler
37:38au 0 826
37:400 826 300 300
37:42Bercov, dans tous ses états, revient tout de suite.
37:44Sud Radio, votre attention.
37:46Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
37:48Et nous avons
37:50Mickaël de Perpignan
37:52qui nous appelle. Bonjour Mickaël.
37:54Oui, bonjour André Bercov,
37:56merci de me donner la parole.
37:58Alors, je voulais faire une remarque à
38:00Guillaume Benessa, que j'écoute souvent, qui vraiment
38:02est très profond, très intéressant.
38:04C'est que quand il dit, quand il explique
38:06que c'est le non-respect de notre Constitution
38:08en termes de hiérarchie des normes
38:10qui conduit à l'abandon de la démocratie,
38:12je pense qu'il y a un problème encore plus profond.
38:14C'est qu'aujourd'hui, on en est arrivé
38:16au non-respect des droits de l'homme et du citoyen
38:18de la déclaration de 1789.
38:20Vous voyez ? C'est-à-dire que
38:22même la liberté d'expression,
38:24la propriété, la sûreté,
38:26tous ces droits naturels fondamentaux
38:28qui sont proclamés dans la déclaration
38:30des droits de l'homme, eh bien,
38:32ne sont plus respectés au nom de
38:34la bonne gouvernance. Vous voyez ? J'ai essayé d'écrire
38:36un petit bouquin là-dessus, et je me rends compte que
38:38c'est ça qui nous détruit. La bonne gouvernance
38:40mondiale détruit les droits du citoyen.
38:42Qu'en pense Guillaume Benessa ?
38:44Écoutez, je suis tout à fait
38:46d'accord avec vous. C'est-à-dire qu'en fait
38:48on a retourné un ensemble
38:50de droits historiques contre nous.
38:52On les a retournés. Vous savez, c'est là.
38:54Aujourd'hui, beaucoup de gens le disent, mais c'est tout à fait juste.
38:56C'est la neuve langue orwellienne.
38:58La gouvernance a remplacé le gouvernement.
39:00Les droits sont devenus des interdictions.
39:02Et en fait, on a petit à petit modifié
39:04notre trajectoire au point que
39:06nous prenions pour rationnel des situations
39:08dans lesquelles la démocratie n'est plus démocratique.
39:10C'est fascinant.
39:12Je prends un exemple extrêmement simple.
39:14Un exemple extrêmement simple. Vous avez
39:16globalement, aujourd'hui, tout le monde
39:18nous dit que la démocratie
39:20c'est l'état de droit. C'est-à-dire que la démocratie
39:22doit prendre en compte le gouvernement
39:24des juges qui nous disent qu'on n'a pas le droit de faire ci,
39:26on n'a pas le droit de faire ça. Vous voyez ? Parce que les juges
39:28ont plus raison, entre guillemets, que le peuple.
39:30Et moi je réponds toujours la même chose, c'est qu'on ne peut
39:32pas, en même temps, considérer
39:34que dans le mot démocratie, il y a le mot
39:36démos, qui est le mot fondamental
39:38de cela. Ou alors, qu'on
39:40a basculé dans un gouvernement des juges
39:42où la parole des sachants et des experts vaut plus
39:44que la parole du démos.
39:46Je veux dire, il n'y a pas besoin d'avoir fait un troisième cycle
39:48pour le comprendre. Or,
39:50dans la vie de tous les jours, ça signifie que
39:52le retournement s'est si bien
39:54fait, qu'on en est
39:56venu à trouver logique de ne plus être
39:58consulté, ni par référendum,
40:00ni par délibération populaire,
40:02en pensant, par exemple, que la démocratie
40:04participative était un critère
40:06de remplacement. Ça veut dire que tout ce qui
40:08permet théoriquement que le système
40:10marche droit, soit
40:12a disparu, soit s'est retourné
40:14contre ce système originel, résultat
40:16des courses, on n'a plus la parole, il n'y a
40:18plus de référendum, la démocratie est en lambeaux,
40:20et quoi qu'il en soit,
40:22pourtant, le système est perpétué
40:24parce qu'on nous dit, on ne peut
40:26pas le modifier, attention, populisme.
40:28Ce qui veut dire que
40:30on a toujours un verrou, un verrou ou un autre,
40:32qui a tellement corrompu,
40:34cadenassé, verrouillé, interdit,
40:36qu'on a fini par prendre un système
40:38qui est cul par-dessus tête,
40:40on marche sur la tête pour un système
40:42rationnel et démocratique. Et c'est là
40:44où je disais tout à l'heure, après, le peuple est facile à
40:46duper, entre guillemets, parce que c'est un
40:48poison lent, insidieux,
40:50qui rentre dans les têtes petit à petit, et qui fait
40:52qu'au bout d'un moment,
40:54le peuple va se dresser, à mon sens, violemment,
40:56ça finira mal, cette histoire, j'en suis persuadé,
40:58je ne suis pas du tout le seul à le dire, parce que
41:00le peuple regarde, avec ses petites jumelles,
41:02un building, vous savez,
41:04à 42, à 60, à 120
41:06étages, et il se dit, mais qu'est-ce qu'il se
41:08passe à ce 120ème étage ? Je ne
41:10comprends plus rien du tout, moi,
41:12avec mes petites jumelles, l'homme de la rue,
41:14tout simplement. Nous avons, je crois,
41:16Thierry, qui nous appelle. Bonjour
41:18Thierry.
41:20Est-ce que Thierry
41:22est là, ou pas ?
41:24Bonjour.
41:26Oui, bonjour, c'est Thierry.
41:28Thierry, on vous entend, là.
41:30Bonjour. Oui, mais merci de prendre
41:32mon appel, en fait. J'ai pris l'émission encore
41:34en cours, et je vous remercie
41:36d'abord pour vos émissions,
41:38M. Bercoff, qui
41:40nous permet peut-être de nous élever
41:42chacun, et d'être un petit peu plus
41:44intelligent. Merci, merci à vous,
41:46c'est ce qu'on essaie de faire. Je voulais surtout
41:48voir ce que votre héritier en pensait,
41:50moi je suis convaincu que intrinsèquement,
41:52l'élite est formatée aujourd'hui
41:54pour considérer que le peuple n'a plus droit
41:56à la parole, parce que
41:58le peuple, par définition, par rapport
42:00à l'élite,
42:02il est imbécile, il n'est pas
42:04capable de prendre les bonnes décisions.
42:06Donc, sous ce couvert
42:08de supériorité,
42:10le peuple sera de moins en moins
42:12écouté, de moins en moins représenté,
42:14et regardez ce qui se passe
42:16aujourd'hui avec les délits de démocratie
42:18qui sont constants.
42:20Le dernier en cours
42:22est ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
42:24mais bien avant,
42:26le
42:28Bastridge et le refus
42:30du peuple français à
42:32adhérer à ce système-là,
42:34on y a tiré un trait, on s'est assis dessus.
42:36Est-ce que
42:38vraiment on en est au stade
42:40où effectivement on se dit on va faire comme si le peuple
42:42n'existait pas ? Peut-être pas,
42:44on a quand même besoin de lui pour les élections,
42:46comme on dit, mais autrement ?
42:48Je pense qu'on peut doucètement
42:50craindre la mort définitive,
42:52le dernier clou dans le cercueil.
42:54Formellement, je ne dis pas, il y a toujours
42:56des élections, le rituel dure,
42:58il y a quelque chose, mais sans
43:00débusquer et reprendre, vous savez,
43:02tous les récents scrutins complètement dingues
43:04qu'on a connus, la folie des législatives, tout ça,
43:06peu importe.
43:08La situation que décrit Monsieur, et à mon avis
43:10très juste, l'état des lieux est simple et juste,
43:12je crois que
43:14premièrement, premier point, je pense que
43:16il y a une dénaturation des élites
43:18par le jeu d'une formation mal faite.
43:20Je m'explique, je prends un
43:22exemple que tout le monde va comprendre.
43:24Théoriquement, je le disais tout à l'heure,
43:26la démocratie relève
43:28du gouvernement du peuple par le peuple
43:30et pour le peuple qui tranche le sujet.
43:32Aujourd'hui, nous avons concrètement
43:34Laurent Fabius, président du Conseil Constitutionnel
43:36qui nous explique à mots
43:38à peine couverts environ toutes les quatre matins
43:40que si demain il y a un référendum sur des
43:42questions qui fâchent comme l'immigration,
43:44il va, en gros, rayer la question.
43:46C'est-à-dire interdire que la question
43:48soit posée. Ce qui veut dire qu'on a d'un côté...
43:50Alors que c'est en principe un contre-pouvoir
43:52le Conseil Constitutionnel.
43:54Le contre-pouvoir est devenu le pouvoir, tout simplement.
43:56Ce qui veut dire qu'un homme
43:58non élu, choisi par
44:00on va dire un cénacle de politique,
44:02je rentre pas dans le détail, qui n'a aucune
44:04légitimité populaire,
44:06dit le peuple, je lui interdis de
44:08prendre la parole. Mais le plus pervers...
44:10Alors ça c'est la première chose. Mais deuxième chose
44:12et j'en reviens à ce que j'ai essayé d'expliquer,
44:14le plus pervers n'est même pas cela.
44:16Le plus pervers,
44:18c'est que les élites l'ayant appris
44:20en considérant ça rationnel, je pense
44:22qu'elles finissent par le croire.
44:24Je crois qu'au bout, Emmanuel Macron
44:26il n'est pas le seul. Vraiment, là je disais, il a la queue de comète.
44:28Je pense qu'on a des politiques qui pensent
44:30légitimement, légitimement presque,
44:32vous voyez le mot légitime est presque une insulte,
44:34mais ils pensent légitimement que
44:36finalement le monde fonctionne comme ça parce que
44:38finalement on l'a fait fonctionner
44:40comme ça. Donc on l'apprend, on le reproduit,
44:42on en a l'habitude.
44:44C'est presque la reproduction
44:46terrestre du droit divin.
44:48C'est presque, exactement.
44:50C'est comme ça. Voilà, ce sont les lois
44:52de la nature. Oui, oui, oui. Et alors après
44:54troisièmement aussi, je crois, alors
44:56là je sais que je
44:58parle un peu vite, mais je l'assume
45:00assez facilement. Je pense qu'il y a aussi
45:02une, je ne sais pas comment dire,
45:04une imbécilité généralisée,
45:06une ignorance et une imbécilité qui s'est
45:08largement répandue dans une partie des
45:10élites. Je m'explique, je pense
45:12que ce serait facile
45:14d'incriminer le temps des réseaux sociaux, ce serait
45:16facile de dire que le monde s'accélère,
45:18c'est des lieux communs. Je pense par contre
45:20que de se retourner,
45:22de s'arrêter, de lire, de travailler,
45:24de se dire, mais attendez, d'où on vient
45:26et vers quoi on va, plus
45:28personne ne le fait. Ce qui fait qu'au bout d'un moment,
45:30on se dit, ah oui, c'est vrai,
45:32à une époque ça marchait comme ça,
45:34il y avait quelque chose qui s'appelait la démocratie.
45:36Mais le problème, c'est qu'au bout, vous savez,
45:38André Bercoff, ça devient, j'aime
45:40beaucoup ce mot, ça devient un palimpsest.
45:42C'est-à-dire qu'il reste une trace
45:44rapidement derrière une écriture. Vous savez,
45:46le palimpsest, c'est la trace qu'on arrive à peine
45:48à, la trace du crayon,
45:50on ne voit plus parce que le sable, c'est parce que
45:52l'usure du temps a fait son travail.
45:54– Les mots ne sont plus là, il y a juste la trace du crayon ou du stylo.
45:56– Quelque part aujourd'hui, l'oligarchie
45:58ou l'expertocratie,
46:00les mots qu'on peut utiliser aujourd'hui,
46:02ont remplacé la démocratie
46:04et l'ont remplacé si bien qu'on voit
46:06à peine se dessiner derrière le mot
46:08un reste de démocratie.
46:10Mais c'est tout ce qu'on discerne. Et je pense qu'au bout,
46:12quelque part, une grande partie
46:14de nos élites se disent, c'est vrai un jour.
46:16Il y avait peut-être un mot derrière cela.
46:18– Vous savez, ce qui sera notre tâche,
46:20c'est la vôtre, c'est la nôtre, c'est la voix de tous,
46:22c'est de retrouver cette écriture, de retrouver
46:24ces mots de démocratie.
46:26C'est un très très très beau mot.
46:28Il ne faut pas que ça serve uniquement de slogan
46:30pour les gens qui n'en ont rien à faire.
46:32– Vous savez, récemment, j'ai une jeune consœur
46:34qui m'a dit, Guylain,
46:36ta marotte, ton obsession,
46:38c'est que tu es l'avocat de la démocratie.
46:40Je vais vous dire, c'était un peu maladroit et un peu
46:42dit comme ça, mais je vais vous dire,
46:44je ne pouvais pas rêver mieux.
46:46Ça m'a fait un plaisir fou.
46:48– Merci Guylain Benessa. – Merci à vous André Bercoff.
46:50– Et si comme Thierry, vous avez raté une partie
46:52de l'émission, n'hésitez pas à vous connecter
46:54sur sudradio.fr et vous la retrouverez
46:56en podcast ou encore aller sur YouTube
46:58pour la voir en replay.
47:00– Sous-titrage Société Radio-Canada

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